Whisky Live Paris 2014
Compte-rendu de Greg's Whisky Guide sur le salon:
"WHISKY LIVE PARIS 2014", les 27 et 28 Septembre 2014
(et le 29 Septembre pour les professionnels)
à la Maison de la Mutualité, Paris
(24, Rue Saint-Victor 75005 Paris)
Mise Ă jour du : 06/09/2020
(corrections sur notamment des informations sur certains whiskies, dont le TALISKER 1955)
Mes excuses pour le retard du à des incidents indépendants de ma volonté...(diverses malveillances, dont des abus d'utilisation de la messagerie du site, attaques allant hélas parfois au delà de celui-ci, comme une tentative de cambriolage de mon domicile, avant cela un vol de portable en marge du salon, bref...un peu de malchance!). Voir l'avertissement dans l'Editorial N°10 à venir (en cours de rédaction). Voici tout de même, mieux vaut tard que jamais, ce compte-rendu ci-dessous...toujours sans langue de bois. Merci de votre fidélité et de votre patience.
Message to the ENGLISH Audience: Sorry but due to several problems, there will be no English summary this year. Apologies. For an approximative translation using « Google Translate » by clicking here below… : Translator link
Toutes photos sauf si précisé sous la photo: © Constantin Sarafian, tous droits réservés.

Le stand Midleton, comme l'an dernier, pourrait sans doute revendiquer la palme du plus beau stand...
Avant-propos:
Voici un compte-rendu résumé du salon, avec lorsque cela a été possible, des notes chiffrées, en attendant des notes plus précises sur certains de ces whiskies (mises à jour à surveiller !). De nombreux stands n'ayant pas pu être visités, il ne s'agit donc pas un reportage exhaustif, mais plutôt d'un survol, avec tout de même près d'une trentaine de notes de dégustation...
IMPRESSIONS GENERALES, EN BREF…(la suite dans la CONCLUSION) :
Le salon s’étant déroulé à peu près comme celui de l’an dernier, je n’évoquerais que brièvement en préambule les conditions et mon opinion sur son organisation: Comme souvent dans ce type de salon, les conditions de dégustation sont parfois difficiles: La climatisation semblait en panne ou en tout cas insuffisante dès le samedi (au point ou j’avais envie de partir au bout de 10 mn le premier jour !), et ce fut assez pénible sur la durée. Par ailleurs du côté organisationnel, il semble qu’il y ait toujours 30 mn de perdues par jour pour l’accès au salon, ce qui peut se comprendre, mais pouvait être critique pour ceux qui s’étaient inscrits à une « Masterclass » dès 14h et n’avaient pas pris l’entrée VIP. Au positif, je tiens à remercier l’organisateur du salon pour les accréditations presse ouvertes aux blogueurs.
De belles dégustations chez les écossais, les japonais autant que chez les Etats-Unis, l'Inde ou l'Irlande…Hélas, pour des raisons indépendantes de ma volonté, un important retard ne m’a pas permis de visiter les stands Français, Néo-zélandais, certains stands Américains (micro-distilleries), de Taïwan, mais aussi ceux de certains Ecossais, aussi qu’ils me pardonnent. J’ai par contre volontairement écarté les autres spiritueux pour ne pas faire de mélanges étant donné le nombre de stands écossais que j’avais prévus de visiter, mais je vous dois de préciser que je savais qu’il y avait de beaux spiritueux à déguster dans leur espace dédié. Pour revenir au whisky, cela a été très inégal, avec un certain tassement de la qualité, chez les officiels comme chez les indépendants, mais il y eut heureusement de bons, voire de très bons moments sur des stands écossais, Américains et Japonais principalement. Il y a aussi eu quelques déceptions sur plusieurs stands, écossais principalement. Et, globalement, au vu du catalogue, le constat d’une montée des prix généralisée tout comme le sont désormais les mises en bouteille sans compte d’âge (ou « n.a.s. »). Ce salon ne fait pas exception, c’est la tendance actuelle du marché.
UNE ANNEE PARTICULIERE POUR VOTRE SERVITEUR :
Deux jours avant le début du salon, j’ai soudainement réalisé que j’allais assister à mon 10 ème Whisky Live Paris ! Mais aussi célébrer la première année de mon site, ou encore mon 60 ème assemblage maison, au passage… Il me fallait fêter cela, de préférence en compagnie sympathique. Aussi c’est avec grand plaisir que j’ai proposé à Thomas, un internaute lecteur du site de partager ce moment (qui plus est il était important pour moi qu’il se souvienne de son premier salon…) en dégustant un whisky au « Bar Collectors » du 5 ème étage ou l’on pouvait déguster des whiskies d’exception moyennant des jetons payants, soit entre 5 et 50 € le verre de 2 cl. J’en avais repéré un à l’avance, dans l’excellent article du blog « Les Fleurs du Malt », et je n’ai pas regretté mon choix, et mon compagnon de dégustation du jour, qui m’a fait confiance dans ce choix, non plus :

Oui un grand moment que cette dégustation festive de vieux Talisker avec Thomas, sans aucun doute. Photo : © Grégoire Sarafian,
aidé ici de Salvatore, sauf erreur...merci à lui.
-TALISKER distillé en 1955 et mis en bouteille en 1993 (un 38 ans d’âge) par le négociant Gordon & MacPhail, dans sa gamme « Cask Strength », un assemblage de 3 fûts de Sherry (Casks N° 1310, 1311, 1257), un brut de fût à 53,6 % (ici dans une bouteille de 35 cl). Et ce whisky, me direz-vous ? Je vous répondrais qu’il a quasiment tout écrasé, survolé même, par son aura, sa sérénité, la maîtrise (toujours délicate !) de l’alliance entre Sherry casks et tourbe…D’un fondu remarquable, il s’est avéré presque plus fruité (dont de très belles notes d’orange sanguine) que tourbé, avec une touche de bois précieux, de laurier et de thé…et modérément épicé. Interminable, il a bien supporté deux gouttes d’eau (mais pas plus me conseille Salvatore, de la Maison du Whisky, qui a la lourde tâche de servir ces joyaux, et estime la bouteille à environ 1000 à 1500 €). Inoubliable…Non loin de là , en face de nous, sur l’étagère, un « BLACK BOWMORE », un ARDBEG 1967 « Dark Oloroso », ou encore un HIGHLAND PARK « 1973 » nous font de l’œil, mais il faut rester raisonnable…
La note du TALISKER ? C’est simple…98/100 & Hors Catégorie…Chef d’œuvre !

Les mots nous manquèrent pour décrire ce Talisker à l'ancienne, conditionné ici en bouteille de 35 cl !
Autant dire que nous avons eu de la chance... Photo © Grégoire Sarafian
POST SCRIPTUM AMICAL /A FRIENDLY POST-SCRIPTUM:
Plus tard, hors salon, autour d’une bière, en toute simplicité, deux personnalités du monde du whisky, célèbres et chères à mon cœur de passionné (disons juste que l'un d'entre eux est originaire des Etats-Unis, mais travaille à Londres, et que l'autre a un superbe accent écossais de Glasgow, que sa barbe brune n'empêche pas d'exprimer, quand il ne joue pas du stylo...), entre autres personnes présentes ce jour là , me fêtèrent également mon 10 ème salon, mais laissons cela dans le domaine du privé…pour une fois....(donc pas de photo, désolé, mais j'en garde une trace écrite). Elles se reconnaîtront ! Je voulais juste qu’elles soient encore remerciées ici.
ENGLISH : Later on, after the show, we gathered together in a bar nearby, also followed with several other people from the whisky & other spirits industry, had a glass of beer or two to celebrate my 10th Whisky Live Paris ! I have to say I enjoyed this moment, full of cool anecdotes from both...I wanted to let this into the private domain (so sorry, no picture, even if me, I'm keeping a wee written souvenir of this moment) but all I can is that one of them is born in the United-States but works in London, while the other has an awesome Glaswegan accent, that one can hear despite his beard, when he's not rather writing than talking...). I wanted to pay tribute to them here, in a special mysterious mode, and thank them again as good friends I feel they are, even if I don't see them often. They will for sure recognize themselves.
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*LES WHISKIES JAPONAIS :
Pour fêter son 80 ème Anniversaire, la société Nikka Whisky Distilling co., qui appartient à la brasserie Asahi, avait aménagé, en plus de son stand au 3 ème étage de la Maison de la Mutualité, un bar éphémère nommé « NIKKA TAKETSURU MUSEUM », dans le cadre des « Espaces Expériences » et situé au 5 ème étage. Elle y présentait 3 nouvelles versions (en réalité 4 avec le « non age » Taketsuru) de son « Pure Malt » nommé « Taketsuru » en hommage à son fondateur Masataka Taketsuru, 3 éditions limitées du 21 ans d’âge, mais aussi une eau-de-vie de pommes au brandy nommée « Apple Brandy Rita » âgée de 30 ans, édition anniversaire également, cette fois dédiée à « Rita » (alias Jessica Roberta Cowan, une écossaise), femme du fondateur de la société Nikka. Ma brève rencontre avec Tadashi Sakuma, « Chief-Blender » de NIKKA, dans cet espace dédié, au milieu de la foule, a été un des moments forts de ce salon. Pas eu le temps de l’interviewer, en revanche.

Beaucoup de nouveautés prestigieuses pour cet anniversaire, et enfin un peu de fraîcheur dans une pièce !
Photo: © Constantin Sarafian
-NIKKA 21 ans "Taketsuru" 80 th Anniversary, bottled in 2014, "Madeira Finish", 46 % (Blended-Malt): Equilibrée et gracieuse, cette édition m’a paru magnifique, à la fois fruitée, végétale, délicatement boisée et tourbée, devenant à la longue (aération) un peu plus dominée par la composante YOICHI de l’assemblage. J’ai eu la chance de la déguster à nouveau au calme, d’où ma note confirmée: 95/100. Notes de dégustation complètes à venir. Le prix, par contre est élevé: 275 €, soit presque deux fois celui de l’édition classique du 21 ans d’âge.
-NIKKA 21 ans "Taketsuru" 80 th Anniversary, bottled in 2014, "Port Finish", 46 % (Blended-Malt): De qualité, cette édition m’a paru assez différente tant du 21 ans classique que de l’édition « Madeira finish ». Superbement assemblée, elle penche cependant vers une certaine vinosité qui ne la rend pas parfaite sur le plan de l’équilibre. C’est aussi une tendance que je ne trouve pas forcément pertinente ou agréable suivant le cas, ici en partie intéressante seulement, mais c’est personnel. Note estimée à 91,5/100. Version réservée au marché japonais (± 139 €).
-NIKKA 21 ans "Taketsuru" 80 th Anniversary, bottled in 2014, "Non-chill filtered », 48 % (Blended-Malt): Une version elle aussi assez un peu différente de l’édition régulière du 21 ans, mais remarquablement faite, d’une grande finesse et très équilibrée. C’est celle que j’ai préférée après la « Madeira finish », même si j’aurais aimé une version brut de fût, par exemple. Ceci dit, étant donné le prix de celle-ci (250 €), elle aurait sans doute été encore plus chère. Note estimée à 92,5/100
-NIKKA «Taketsuru », version "Non Age", 40 %: J’ai pu également déguster brièvement la version. Elle semble assez réussie, équilibrée. Elle était proposée principalement en « highball » (allongée d’eau et de glace, à la mode japonaise « mizuwari »), mais j’ai pu la déguster pure. j’y reviendrais certainement. Pas encore de note chiffrée. Le mauvais point, son prix supérieur à celui du 12 ans d’âge…(env. 45 €). Pour le moment. Désolé, mais c’est une litanie que je vais hélas devoir répéter plusieurs fois dans ce compte-rendu…l’augmentation des prix.

Controversée, cette version a tout de même suscité l'enthousiasme de votre serviteur, qui assume: Oui, ce fut pour moi un des 5 plus beaux drams du salon (si l'on ne compte pas ceux du "Bar Collectors"). Photo : © Grégoire Sarafian, aidé de Thomas pour celle-ci, entre autres, merci encore l'ami !
-NIKKA « Apple Brandy RITA », 30 ans, 80 th Anniversary, bottled in 2014, 43 % : Cette eau-de-vie de pomme en hommage à la femme du fondateur de Nikka, surnommée « Rita », m’a paru à mi-chemin entre un Calvados et un Cognac, d’une belle légèreté, marquée par des notes de solvant comme de pommes cuites. Un peu étrange, dans ce contexte, mais cela fonctionne. Note estimée à 88/100, même si ce n’est pas trop ma tasse de thé. Prix: env. 259 €
Par ailleurs NIKKA a également vu les choses en grand pour cet anniversaire avec une version de 3 litres de son blended-whisky « From the Barrel »….à consommer avec modération tout de même !

NIKKA a vu les choses en grand avec ce flacon de 3 litres du "From the Barrel", son blend le plus vendu en France...
Quelques autres WHISKIES JAPONAIS présentés et/ou dégustés dans le cadre du salon:
-NIKKA "Coffey Malt" (2003-2014), Single-Cask N°130591 (220 bouteilles), à 58 % (Single-malted Grain) : Une édition absolument magnifique, très gourmande, pâtissière, vanillée, fruitée (pêche, abricots, fruits exotiques variés), lactée, chocolatée (chocolat blanc et au lait), monstrueusement bonne! Clairement un de mes grands coups de cœur du salon. Note estimée à 96/100. Prix: 152 €

-YOICHI (1991-2014), Single-Cask N°129459 (Virgin Oak Cask, 423 bouteilles), 62 % (Single-Malt): Une édition un peu moins tourbée que l’an dernier mais remarquable également, très fine, avec un beau profil mi-végétal, mi-boisé, un peu épicé, un rien floral et fruité, le tout sur un fond de tourbe crémeuse. Un peu comme le splendide millésime « 1988 » de l’an dernier, mais de manière moins spectaculaire, certes, la fumée épouse étroitement les autres notes. Un excellent YOICHI. Note estimée à 93,5/100 (en dégustation uniquement à l’Espace VIP). Le seul problème, c'est qu'il est âgé de 2 ans de moins que le 1988, vendu 185 € l’an dernier, tandis que celui-ci, un an après, est annoncé à 325 € !!! Cherchez l’erreur…YOICHi est devenue une distillerie sur laquelle on spécule, ce que je craignais déjà depuis l'an dernier.

Un "cru" presque aussi beau que le millésime "1988" de l'an dernier, avec une belle tourbe...
Il y avait également un MIYAGIKYO (1996-2014), « Light Peat Cask », Single-Cask N°66535 (Remade Hogshead, 293 bouteilles), 62 % (Single-Malt). Non dégusté, aussi je ne peux en dire plus. Prix non communiqué. Le NIKKA 40 ans (Blended-whisky), 900 bouteilles (dont 200 pour l’Europe, chacune vendue 3600 € en France !), 43 %, était lui présenté lors de la masterclass NIKKA présentée par Dave Broom et Tadashi SAKUMA, ce dernier étant le « chief-blender » (maître-assembleur) de NIKKA depuis 2012. Fait notable, ce 40 ans contient aussi les whiskies les plus âgés des 2 distilleries du groupe, comme par exemple des fûts datant de 1945 pour la distillerie YOICHI, et de 1969 pour MIYAGIKYO (soit de l’année de sa création). Ces whiskies n’ont hélas pas pu être dégustés.
Vous trouverez également bientôt sur le site des notes de dégustation d’autres références, chez le concurrent NIKKA, notamment, les récentes nouvelles éditions 70 cl du NIKKA « Coffey Grain » et du NIKKA « Coffey Malt » (celles réduites à 45 %) que je recommande également. Je n’ai pu déguster l’édition non réduite du « Coffey Grain », en revanche…
Je ne reviens pas sur les nouvelles références permanentes de SUNTORY (les 2 « Distiller’s Reserve », des distilleries HAKUSHU & YAMAZAKI), déjà dégustées à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée, vous pourrez trouvez les notes de dégustation dans l’EDITORIAL N°7, via la page d’accueil. Pour résumer tout de même, disons que j'ai préféré l'authenticité et la pureté du HAKUSHU "Distiller's Reserve", 43 % (noté 90/100), un single-malt léger mais très subtil, au caractère plus "calculé" et rond (pour ne pas dire commercial) du YAMAZAKI "Distiller's Reserve", 43 % (79/100), qui lorgne du côté d'un bonbon qui serait...un peu vineux (affinage vin rouge oblige). J’ai en revanche re-dégusté juste pour le plaisir le HAKUSHU 18 ans d’âge, et il est toujours aussi enchanteur (93,5/100). Les notes de dégustation de ces whiskies comme des blends "HIBIKI" de 12, 17, 21 ans sont d'ores et déjà déjà sur le site.

Valeur sûre récemment re-dégustée, elle impressionne par sa minéralité, son équilibre, sa fine tourbe; quelle classe !
-YAMAZAKI n.a.s. « MIZUNARA » (Cask Collection), Edition 2013, 48 % (Single-Malt): A Noter: L'édition 2014 (1600 bouteilles seulement) sera réservée au marché japonais. Dégusté dans de meilleures conditions que précédemment, il m’a paru cette fois remarquable d’équilibre et de finesse, avec une belle expressivité du bois, assez complexe et étroitement lié à des notes de vanille, d’orge maltée et d’épices douces (orientales). Note estimée à 91,5+/100. Par contre le prix frise toujours les 300 €, voire plus, ce qui est assez dissuasif !

Ce salon était également l’occasion pour les sociétés « Ichiro’s Malt » (propriétaire de la distillerie CHICHIBU et du stock de fûts de la défunte distillerie HANYU) et Number One Drinks (qui n’a plus de stand dédié) de présenter des single-malts rares et au caractère hautement spéculatif. La série très recherchée de cartes à jouer du single-malt HANYU était en partie reconstituée et partiellement présentée, voire proposée à la dégustation dans le cadre du Bar Collectors, tandis que d’autres étaient proposées à l’espace VIP, comme celui dont je parle ci-dessous. Fait prévisible, les KARUIZAWA étaient très peu disponibles à la dégustation, ou vite épuisés, mais firent l’objet d’une masterclass menée par les écrivains du whisky Dave Broom et Serge Valentin. Là encore, pour tout un tas de raisons, dont le ras-le-bol de la furie spéculative, je n’ai pu déguster ces whiskies…
-HANYU "The Joker" (Multi-Vintage: 1985-2000, 14 fûts de différents types, Botted 2014), 57,7 % (Single-Malt) :-Très bien fait, assez complexe, fruité, modérément boisé, je l’ai trouvé d’une grande finesse. Ayant été assemblé à partir de plusieurs types de fûts (Bourbon, Butt, Puncheon, Hogshead, Cognac, Chidibaru, Madère), il semble que son caractère habituellement fortement épicé et herbacé se soit quelque peu émoussé, au profit de plus de douceur et de fondu, avec un boisé « raisonnable » mais dominant quelque peu. Par contre, par rapport au prix, no comment....Sans parler de l'étiquette, au dessin d'une certaine pauvreté. Ce whisky méritait mieux...P.v.c.: 279 €. Note estimée à 90,5/100.

Quand Ichiro AKUTO joue à Richard PATERSON (cf maturations multiples), il s'en sort plutôt bien... Photo © Constantin Sarafian
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Quelques WHISKEYS des ETATS-UNIS présentés et/ou dégustés dans le cadre du salon:
-ELIJAH CRAIG (Heaven Hill distillery) 12 ans, "Barrel Proof", 67,4 % (Straight Bourbon whiskey): Un brut de fût spectaculaire, proche de celui de l’an dernier, fabuleusement gourmand et précis à la fois. Très fruité, très boisé, presque floral (fleurs capiteuses), miellé, pâtissier (pudding de Noël, dattes, chocolat noir et au lait, figues & raisins secs), il est équilibré et même charmeur avec de l’eau, s’ouvrant en corolle sur un fruité varié (notes de prune, même) et un boisé chocolaté voluptueux (bois d’érable, toblerone). Incroyable ! (proposé à la dégustation uniquement à l'espace "VIP"). Prix env. 95 €. Note confirmée: 96/100

Pas mal de "tueries" américaines cette année avec beaucoup d'expressivité en bouche et un nez extraordinaire.
A réserver aux connaisseurs cependant...
-HEAVEN HILL "Larceny", 46 % (Straight Bourbon whiskey-« Very Special Small batch »): Un splendide « Bourbon de blé » à la fois soyeux et gouleyant, incroyablement sexy et gourmand-Prix env. 54 € le litre. Note sous réserve: 92/100

Bien plus facile d'accès, ce flacon (accompagné ici à gauche par un bon whisky de seigle) m'a impressionné.
Un Bourbon assez exubérant et réussi !
-BUFFALO TRACE, 40 % (Straight Bourbon whiskey): Avec du seigle (Rye) comme seconde composante, ce whiskey miellé et marqué par des notes de solvant et de cire est d’un bel équilibre en bouche (Small Batch/Straight Bourbon whiskey). Prix env. 35 €. Note estimée à 86/100
-McAFEE’S BENCHMARK 8 ans (Buffalo Trace distillery), 40 %: Miel, bois et nette dominante de maïs. Sans doute le plus léger de la gamme. (Straight Bourbon whiskey). Prix env. 25 €. Note estimée à 84/100
-EAGLE RARE 10 ans (Buffalo Trace distillery), (Single-Barrel/Straight Bourbon whiskey). 45 % : Boisé, fruité, un peu lacté, modérément épicé, il fait preuve d’un équilibre et d’une grâce remarquables. Prix env. 45 €. Note estimée à : 90,5+/100

Aussi bon contenu que beau contenant, l' "Eagle Rare", aérien et subtil, porte bien son nom...
-STAGG JR "Barrel Proof" (Buffalo Trace distillery) d’environ 9-10 ans d’âge, à 67,20 % (Straight Bourbon whiskey): Très dense, c’est une vraie claque dans la figure de boisé complexe, de fruits mûrs, fruits secs et d’épices variées. Le petit frère du "GEORGE T. STAGG" qui lui est plus âgé (15 ans ou plus). Imparable, dans un registre un peu plus sombre, plus boisé et plus ferme que l’ELIJAH CRAIG. Mais les deux sont de véritables "Bourbon Monsters" ! Prix : n.c. Note estimée à 95/100

Extrême, mené par le bois, mais juste ce qu'il faut, ce mini-STAGG m'a quand même bien convaincu...à réserver aux connaisseurs, celui-là !
-MICHTER'S (distillerie du Kentucky, originellement de Pennsylvanie): Toute la gamme « US 1 » était sur la table, une gamme excellente et très délicate, ce du en partie aux choix de la distillerie, assez particuliers et artisanaux. Je n’y reviens pas longuement, ayant déjà évoqué ses whiskeys sur mon site. Je recommande les « Sour Mash » (Small batch, 43 %) noté 94/100, « Unblended American Whiskey » (Small batch, 41,7 %) noté 95/100, mais aussi les « Straight Bourbon » (Small Batch à 45,7 %) noté 92,5/100 & « Straight Rye » (Single-Barrel à 42,4 %), noté 92/100, tous excellents, et devenant remarquables en version 10 ans d’âge. Mon préféré, le "Straight Rye" 10 ans (Single-Barrel à 46,4 %), incroyablement fruité et complexe, un chef d'oeuvre, noté 97/100. Il y a aussi des whiskeys plus âgés dans la gamme (20, 25 ans, voire 30). Tous les whiskeys de cette distillerie dégustés à ce jour ont donné lieu à des notes situées entre 91 et 97/100. D'autres notes de dégustation à venir (sur sample). A suivre sur le site ...Ces whiskeys ne sont pas en vente pour le moment en France, mais devraient l'être (information de bonne source!) avant la fin de l'année.
Pour en savoir plus : Notes de dégustation/Tasting Notes-Michter's

La très délicate gamme "US-1" de la distillerie MICHTER'S, ou une autre manière de produire américain... Photo : © Constantin Sarafian
-WOODFORD RESERVE « Distiller’s Select », Edition 2014, 43,2 % (Triple-distilled Straight Bourbon whiskey): Très beau, complexe (érable, fruits rouges, cuir, solvant, miel, épices douces), d’une grande finesse, Magnifique et d’un équilibre parfait. Impressionnant de sérénité/Prix env. 40 €/Note confirmée: 93/100
-WOODFORD RESERVE « Double Oaked », Edition 2014, 43,2 % (Triple-distilled Straight Bourbon whiskey): Un superbe WOODFORD RESERVE, parfois pas loin du déséquilibre, sur le fil du rasoir, mais très bien conçu et ménageant un peu de place pour de belles notes fruitée et pâtissières entre les notes boisées et épicées. Une version un peu moins facile d’accès que le « Distiller’s Select » mais de belle facture. Note confirmée : 91,5/100
-WOODFORD RESERVE « Classic Malt », Edition 2014, 45,2 % (Triple-distilled Single-Malt whisky): Une expérience unique pour une distillerie américaine (d’autres distilleries produisent des single-malt, mais à ma connaissance pas en triple-distillation), et un résultat étrange (notes de têtes de distillation, gentiane, bouillie d’orge et de levure), manifestement immature et peu agréable. Note sous réserve: 73,5/100 (ma moyenne étant de 75/100).

Deux propositions excellentes de la distillerie WOODFORD RESERVE, avec à gauche pour démonstration, une bouteille remplie de
tous les types de céréales qu'utilise la distillerie....
Hélas pas pu voir le stand BLANTON'S, bondé durant tout le salon, ni celui de FOUR ROSES pour tester les nouveaux brut de fût. Jack DANIEL’S non plus, mais j’avoue ce n’était pas pour moi un stand prioritaire. Il y avait également plusieurs stands (que je n’ai pu visiter faute de temps) consacrés à des micro-distilleries ou micro-négociants comme DRY FLY, DAD’S HAT, ou encore RAMSON Spirits…J’aurais l’occasion d’en reparler le cas échéant (si dégustations il y a).
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Les WHISKEYS IRLANDAIS au Salon :
-MIDLETON « Single-Cask » (N° 43233), Vintage 1998 (1st Fill Sherry butt), 59,7 % (Single Pot Still): Nez sublime, un peu moins exubérant en bouche, plus ténu, plus ferme, mais superbe (Prix env. 300 €). Le « Barry Crockett Legacy », 46 %, lui, se porte toujours bien, toujours aussi intéressant et gourmand (Prix env. 199 €). Idem pour le RED BREAST 21 ans de l’an dernier (au prix d’env. 180 €), sans parler du « GREEN SPOT », entre autres références. Note sous réserve: 91/100

Ce nectar irlandais pourtant de qualité en bouche l'est encore plus...au nez !
-CONNEMARA (sauf erreur) et TULLAMORE DEW ne présentant pas de nouveautés cette année, je ne m’y suis pas attardé. J’ai apprécié le « PHOENIX » (nouveauté 2013) de ce dernier.
Mais ma plus belle dégustation de whiskies irlandais eu lieu dans l’Espace VIP, avec 3 magnifiques mises en bouteille de négoce, assez rares:
-« Distilled in IRELAND » 22 ans (1991-2014), Single-Cask (N°10657-« Rum Cask »), emb. The Nectar of the Daily Drams/joint bottling avec la MdW, 46,6 % (Irish Single-Malt): Un superbe single-malt (que l’on suppose provenir de la distillerie BUSHMILLS), très doux et délicat, légèrement épicé et herbacé, crémeux (avec une belle note de pâte d’amandes, mais aussi d’agrumes). Très bien faite, cette version est une belle alternative aux mises en bouteilles officielles titrant souvent 40 %. Prix env. 142 € (Exclus. MdW)-Note estimée à 92/100.
-« Distilled in IRELAND » 24 ans (1989-2014), Single-Cask (N°16262-« Rum Cask »), emb. The Nectar of the Daily Drams/joint bottling avec la MdW, 42,2 % (Irish Single-Malt): Magnifique, ce supposé BUSHMILLS fut un de mes gros coups de cœur du salon, mais aussi celui de… Dave Broom, avec qui j'ai pu dialoguer à plusieurs reprises: Couleur: Or clair, à reflets dorés. Un nez fabuleux, capiteux (fleurs blanches, canne à sucre, fruits blancs et jaunes). Bouche: Fabuleuse, un peu crémeuse, d’un fondu étonnant, florale, puis épicée, puis s’ouvre en corolle sur de belles notes de rhum et enfin sur un mix d’épices douces et de notes typiquement irlandaises de céréales et d’arachides croquantes additionnées d’une pointe de fruits rouges (et le fameux bourgeon de cassis). Très subtil, il fait preuve de beaucoup de charme et d’équilibre. Prix 189 € (Exclus. MdW)-Note confirmée (par un sample): 96/100.
-« Distilled in IRELAND » 26 ans (1987-2014), Single-Cask (N°non précisé-« Rum Cask »), emb. The Nectar of the Daily Drams/joint bottling avec la MdW, 51,6 % (Irish Single-Malt): Un superbe single-malt également (que l’on suppose provenir aussi de la distillerie BUSHMILLS), très abouti, dans un registre un peu différent des deux premiers, plus dense et intense, sur des notes complexes et marquées par les fruits: Abricot, pêche, fruits exotiques dont de l’ananas rôti, mais aussi des pommes rouges (étonnant !), divers fruits rouges, fruits secs & épices diverses-dont du gingembre. Une très belle surprise, que cette série de mises en bouteille anonymes…. Prix env. 315 € (Exclus. MdW)-Note estimée à 94/100.

Le splendide trio irlandais anonyme a volé la vedette a nombre de flacons écossais ce jour là au V.I.P. !
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Les BLENDED-WHISKIES & BLENDED-MALTS ECOSSAIS:
-BALLANTINE'S (Blended-Whisky) présentait son coffret "La Clé de l'assemblage", proposant, une fois n'est pas coutume, de déguster, parallèlement au 17 ans d'âge (70 cl), 3 versions alternatives de celui-ci (en 20 cl chacune) mettant en lumière chacune une distillerie différente parmi celles qui composent le blended-whisky, à savoir GLENBURGIE, MILTONDUFF et GLENTAUCHERS. Une expérience à saluer, même s'il a été difficile, dans ce contexte, de l'apprécier vraiment. Personnellement j’ai préféré le « GLENTAUCHERS Edition » (le plus fruité) aux autres. Les trois éditions spéciales aux noms des distilleries pourront être achetées séparément en flacon de 70 cl. Prix de vente conseillé du coffret 800 €.

4 bouteilles dans ce coffret dont 3 déclinaisons du 17 ans d'âge, demeurant assez proches de l'original malgré tout.
-DEWAR’S 18 ans, 43 % (Blended-Whisky) : Toujours d’un grand raffinement, ce DEWAR’S se porte bien (excellent rapport qualité/prix- env. 60 €) même si le plus beau à mon avis demeure le « SIGNATURE » (non présenté ici) au coût un peu inférieur à 200 €). Le stand proposait également à la dégustation le 12 ans d’âge « SPECIAL RESERVE », un classique avec pas mal de personnalité (pommes, poires & oranges cuites, épices, caramel dur, chocolat noir, raisins secs, boisé fin), vendu entre 30 et 40 €, en grandes surfaces, chez les cavistes/MdW.
-JOHNNIE WALKER (Blended-whisky): Pas de nouveautés, mais le stand présentait deux des blended-whiskies phares de la marque, le récent « DOUBLE-BLACK » n.a.s. (40 %), une version « boostée » du 12 ans d’âge mais sans mention d’âge. Assez réussie, elle est marquée, entre autres, par des notes de boisé très fin, de chocolat noir, de réglisse, de fumée de tourbe, d’agrumes confits, des fruits mûrs…Prix env. 35 €. Note sous réserve : 85/100.
Elle y présentait également (ce n’est pas souvent que le public à l’occasion de le déguster) son célèbre :
-JOHNNIE WALKER « BLUE LABEL » , 40 % en France, parfois 43 % ailleurs*, (Blended-whisky de luxe): Une version essentiellement destinée aux boutiques hors taxe d’aéroport. Complexe, très fondue, constituée de whiskies assez âgés (entre 18 et plus de 30 ans, voire davantage), elle est légèrement fumée et marqué par la réglisse, le caramel et les fruits mûrs. Prix environ 170/200 €-Note estimée à (pour les meilleurs lots) 92,5/100, et 87/100 (pour les moins bons lots testés). Il existe également deux variantes, une en brut de fût et carafe en cristal de Baccarat (« BLUE LABEL ANNIVERSARY » à 60,5 %-et plus de 2600 €), et l’autre qui est nommée « BLUE LABEL : The CASKS EDITION » (1 litre, 55,8 %-env. 400 € désormais). J’ai eu la chance de déguster cette dernière (à défaut de l’autre !) et vous en reparlerait prochainement (pour vous donner une idée, son profil est proche du 15 ans « PURE MALT », mais en version turbo, c'est excellent !) -Note confirmée: 91,5/100.

* = Le JOHNNIE WALKER "Blue Label", ici dans une version à 75 cl et 43 % (US market). Photo : © Grégoire Sarafian
Cela a été également un honneur pour moi de rencontrer Cara Laing, la fille de Fred Laing, venue présenter, aux côtés d’autres ambassadeurs, les whiskies de la maison de négoce Douglas Laing, désormais séparée du frère Stewart qui continue de son côté sous la marque Hunter Laing. Cara Laing nous présentait des blended-malts comme le « BIG PEAT » (disponible en version réduite comme en brut de fût), mais aussi des créations originales (voir ci-dessous) et bien sûr des single-malts (voir plus loin). J'ai pris du temps sur ce stand car l'an dernier je n'avais même pas eu le temps d'y déguster un seul whisky, hormis, hors salon, un single-grain (voir plus loin) :

-« TIMOROUS BEASTIE » n.a.s., emb. Douglas Laing, 46,8 % (Blended-Malt-Highlands): Un conditionnement ludique avec cette tête de souris semblant sortir d’un célèbre film d’animation (j’apprends que c’est là une idée de Cara, qui travaille depuis peu avec son père Fred) pour un joli Blended-malt composé de malt des distilleries BLAIR ATHOL, DALMORE et GLENGOYNE. Bien équilibré, relativement jeune, mais bien équilibré. Il est floral, fruité, bien agréable, sans doute aidé par une majeure de fûts de premier remplissage. Prix env. 56 €. Note estimée à 88/100

–« SCALLYWAG » n.a.s., emb. Douglas Laing, 46 % (Blended-Malt-Speyside): Pendant fruité du « BIG PEAT », cet assemblage jeune (à l’effigie d’un chien qui faisait partie de l’entourage des Laing, mais qui évoque aussi étrangement « Milou » !) composé de malts des distilleries GLENROTHES & MACALLAN, notamment, s’est avéré plutôt bon également, dans un registre plus léger et légèrement vineux. Là encore l'équilibre séduit. Prix env. 55 €. Note estimée à 87/100.
Parmi les « Espaces EXPERIENCES », le salon présentait une tentative de réplique du laboratoire d’assemblage de John Glaser, le directeur de la société COMPASS BOX, situé dans la banlieue de Londres et que j’ai déjà eu la chance de visiter. La société proposait trois nouveautés, en plus des références habituelles :
-GREAT KING STREET « Glasgow », Compass Box, 50 cl, 43 % (Blended-Malt): Cet assemblage composé à 33 % de grain (distillerie CAMERON BRIDGE) et de 67 % de malt (distilleries BENRINNES, CLYNELISH, LAPHROAIG) avec des fûts de Bourbon (1 er et 2 ème remplissages) et de Sherry (1er remplissage), avant d’être remis à marier dans des fûts de chêne français, Plutôt jeune, il se veut en quelque sorte la synthèse des deux versions « Experimental Batch » (un « Sherry », un « Peated ») du GREAT KING STREET présentées l’an dernier. Avec un profil aromatique vraiment très léger (trop pour moi), légèrement marin et modérément tourbé, sur des notes d’agrumes, cette version ne m’a pas paru très aboutie (qui aime bien châtie bien) et curieusement j’ai préféré chacune des 2 versions ayant concouru à composer celle-ci. Prix env. 36 € les 50 cl. Note sous réserve estimée à 78/100.

-« JUVENILES », Compass Box, 2014 Edition, 46 % (Blended-Malt): Un hommage à l’ancienne version du même nom, sortie en 2003 pour le bar à tapas de Paris du même nom, mené par l’écossais Tim Johnston, composée cette fois à grande majorité de CLYNELISH (de 7, 10 et 14 ans) issu de fûts de premier remplissage et d’un peu de GLEN ELGIN de 15 ans d’âge. Marquée par les esters, estivale (verger plein d’agrumes, de pommes et de poires) & exotique (ananas, banane, vanille), c’est une création plutôt réussie, très agréable, même si elle est assez éloignée de l’original (qui était plus boisé et épicé, mais aussi moins fruité). Prix env. 65 €. Note sous réserve estimée à 88,5/100, voire davantage.
-« THE LOST BLEND », Limited Edition (12018 bouteilles), 2014, Compass Box, 70 cl, 46 % (Blended-Malt): Composée à 70 % de CLYNELISH âgés de 16 à 19 ans, et à 30 % d’ALLT-A-BHAINNE (une distillerie du Speyside méconnue fondée en 1975), elle se veut un hommage à l’ancienne édition « ELEUTHERA » des débuts. Couleur: Or clair. Nez: Léger, suave, fondu…Bouche: Aérienne, un peu herbacée & épicée, avec une belle tourbe grasse et de notes joliment citronnées et vanillées au second plan. L’eau ravive un peu les épices avec une jolie note de badiane. Conclusion: Excellente, avec une tourbe belle et fine et un fruité discret mais efficace, j’ai aimé cette version que je recommande, mais je l’ai trouvée par trop prévisible…peut être parce que j’ai dégusté un certain nombre de créations de la maison et que je trouve les éditions « FLAMING HEART » ou encore le « LAST VATTED MALT » supérieures à celle-ci. Mais pour le nouveau venu, l’on peut parler d'une version « de luxe » et avec plus de profondeur par rapport au « PEAT MONSTER », déjà de qualité, et dans ce cadre la recommander chaudement. Prix env. 99 €. Note confirmée (sur sample): 91/100

Le dernier né des créations de John GLASER, dont la recette a été changée au dernier moment. Un bijou de l'agence de design "Stranger and Stranger" qui "habillait" également les bouteilles officielles de la distillerie CRAIGELLACHIE cette année au "Live".
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La célèbre maison pluri-centenaire de négoce en vins et spiritueux BERRY BROS & RUDD était également une des attractions des « Espaces EXPERIENCES », avec une reconstitution « en dur » et en montages photo du 3, St James Street à Londres, que j’ai également eu la chance de visiter en 2007. Le stand incluait également des références d’autres spiritueux que le whisky, comme la liqueur de gingembre, le gin « N°3 », etc… Côté whisky, plusieurs références étaient déjà là l’an dernier, de qualité moyenne, parfois sans grand intérêt, sauf exception, aussi je serais bref, j’en citerais peu:
Jolie reconstitution du siège de BERRY BROS & RUDD à Londres...Photo : © Constantin Sarafian
-BLUE HANGER, 9th Release, Small Batch, 45,6 % (Blended-Malt) : Il était en effet déjà là l’an dernier. Il s'agit d'un assemblage de 5 fûts de type Hogshead (reconstitué): Un CLYNELISH (2 fûts), un GLEN ELGIN, un LINKWOOD et un BUNNABHAIN tourbé. Un bel assemblage, fruité, floral, boisé, légèrement fumé, élégant et très fondu. Prix env. 99 €. Note confirmée : 91/100
-IMPERIAL de millésime « 1991 » (Mis en bouteille en 2014 ?-21 ans ?), Single-Cask (N°100356), gamme « Berry’s Own Selection », 46 % (Single-Malt): Gourmand, miellé, avec de jolies notes d’agrumes et d’orge maltée, pas si loin d’un ARRAN, il m’a paru un peu vif, citrique (comme souvent avec cette distillerie), mais plus équilibré avec un peu d’eau. Prix : 92 €. Note sous réserve : 88,5/100
-LITTLEMILL de millésime « 1990 » (Mis en bouteille en 2013-22 ans), Single-Cask (N°16), gamme « Berry’s Own Selection », 46 % (Single-Malt): Déjà dégusté par ailleurs, il s’est avéré floral (lys, iris) et vanillé, fruité (abricots & oranges confites), discrètement épicé (angélique), très agréable. Prix: 109 €. Note confirmée: 91,5/100
-The GLENROTHES officiel (propriétaire Berry Bros & Rudd), n.a.s. « Sherry Cask Reserve », 43 % (Single-Malt): Cette nouvelle édition régulière (élaborée paraît il uniquement avec des fûts de Sherry de premier remplissage) m’a paru un peu timorée dans ce contexte (chaleur), mais dévoilant quelques belles qualités de texture et de palette, et un côté légèrement vineux qui va bien ici avec le style maison. Prix : 54,50 €, MdW. Note sous réserve : 87,5/100

Deux versions assez différentes, vêtues du nouveau conditionnement extérieur rehaussé de couleurs vives. Photo: © Constantin Sarafian
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Les Autres SINGLE MALTS & les SINGLE-GRAIN ECOSSAIS Dégustés
(par ordre alphabétique):
-ABERFELDY millésimé "1995" (mis en bouteille en 2014), Non chill-filtered, 3 casks (N°2488, 2489, 2491), Refill Sherry Hogshead, emb. Gordon & McPhail, gamme « Cask Srength » series, 55,8 %: Un single-malt un peu vif mais très expressif…Très gourmand, sur les fruits jaunes & oranges (melon, coing, citron, voire nèfles), une note de vanille assez crémeuse et pas mal d’épices. Adoucies par un peu (pas trop) d’eau, cet ABERFELDY de négoce (on en croise pas tous les jours, en plus !) est plutôt convaincant. Recommandé. Prix env. 98 €. Note sous réserve : 92,5/100

-ABERLOUR officiel « A’Bunadh », n.a.s. (= sans compte d’âge), non filtré à froid, non coloré, Batch 47, 60,7 % : Superbe et plutôt équilibré. Un splendide exemple de « Sherry monster » à prix abordable (entre 50 et 70 €) et dont les lots récents semblent d’excellente facture. Difficile à noter dans ce contexte, mais pour mémoire j’avais noté 94/100 le Batch 46 (voir sur le site). Celui-ci m'a semblé à peu près de la même qualité.
J’ai pu également re-déguster un récent batch (lot) du 18 ans d’âge, en version générique (composée de fûts de Bourbon et de Sherry), et l’ai trouvé bien meilleur que les premières versions, dont le profil était auparavant assez fermé. A suivre. Hélas pas de versions spéciales (l'une 100 % Bourbon et l'autre 100 % Sherry) du 18 ans sur le stand le jour ou j'y suis passé (il s'agit d'éditions limitées de l'année 2014). Je conseille par ailleurs toujours le remarquable 12 ans en version non filtrée à froid (« Non-chill filtered »), qui était présent sur le stand, une édition limitée lancée il y a quelques années et toujours constante, ce qui est plutôt bon signe (de pérennité), superbe, crémeuse à souhait. Notes de dégustation plus précises à venir sur le site pour ces deux derniers whiskies…
-ARRAN, pour sa part, présentait plusieurs nouveautés dont le fameux « Devil’s Punching Bowl », Chapter 3 (8 fûts de Sherry, 5 de Bourbon, 8 de chêne français), un « multi-vintage » à 53,4 % et non tourbé cette fois (à 99 €) : Plutôt bien fait, il s’est avéré assez rond et fruité, tirant curieusement vers de légères notes de fruits rouges. Prix env. 100 €. Note sous réserve : 90/100

Par ailleurs, l'ARRAN 17 ans d’âge régulier (à 46 %) m’a paru également meilleur que la précédente édition (90 €). Note sous réserve : 89,5/100
J’ai également apprécié le 12 ans « Cask Strength » (Batch 3, 53,9 %) : Ce lot sembleun peu plus vif que le précédent, mais bien intéressant avec un peu d’eau, avec de belles notes de chêne et d’épices (60 €). Pas de note chiffrée. Notes de dégustation à venir (concernant le Batch 2, par contre).
A noter, la 2 ème édition du « Orkney Bere Barley » (élaborée avec une très ancienne variété d’orge provenant qui plus est des îles Orcades, ce qui est rare), titrant cette fois 56,2 % (Cask Strength), absente finalement du salon, sortira d’ici un mois environ (78 €, MdW).

Outre la 3 ème édition de la "vedette" qu'est "The Devil's Punching Ball", ARRAN présentait aussi les nouveaux conditionnements ou "packaging"de ses bouteilles, arborant des tons pastels...
-The BALVENIE officiel "Tun 1509" (42 fûts, dont 34 ayant contenu du Bourbon, 7 du Sherry), 47,1 % : Un nouvel assemblage encore réalisé par David Stewart, et qui remplace le « Tun 1401 », à partir d’une quantité de fûts plus importante et destinée à tous les marchés à la fois (contrairement aux différents batches du « Tun 1401 », qui devenait apparemment compliqué et coûteux à gérer selon la distillerie). Plutôt bien fait, sur une base plus douce et un peu moins expressive que les « Tun 1401 », c’est un bel assemblage et il ne faut pas bouder notre plaisir. Cependant, le prix de cette nouvelle version s’aligne sur le marché (inflation importante en un an !) et il vous faudra débourser désormais 318 € au lieu de 215 € l’an dernier, ce qui fait un peu plus de 50 % d’augmentation, le consommateur appréciera. J’y reviendrais côté dégustation, aussi ne prenez pas ma note chiffrée (90/100) trop au sérieux, elle est à confirmer…

La distillerie The BALVENIE présentait également deux versions embouteillées en 2014 et issues de fûts différents de 50 ans d’âge mais du même millésime « 1963 » (le fût 4570 à 49,4 % donnant 128 bouteilles et le fût 4579 à 45,4 % donnant 131 bouteilles) sélectionnés par David Stewart, mais que je n’ai pu hélas déguster. Le prix d’une seule de ces bouteilles ? Comptez « juste » 30250 € pour obtenir l’une des seules 4 bouteilles réservées au marché français.

-BOWMORE officiels : La distillerie n’a finalement pas pu présenter au salon la nouvelle version du 23 ans d’âge « Port Cask Matured » au salon, mais en revanche présentait comme nouveautés le nouveau lot (Batch 5) du 10 ans d’âge « Tempest » à 55,9 % (vieilli en fûts de Bourbon de premier remplissage). Légèrement tourbée, cette version un peu plus marine que les précédentes, avec quelques esters, mais, contexte de salon peut être, j’ai trouvé cette version de qualité, mais moins bien équilibrée que les précédentes. Prix env. 83 €. Note estimée à 87/100.
La distillerie présentait également le nouveau lot (Batch 4) du 15 ans d’âge en version « Laimrig », à 51,9 % (affiné en fûts de Sherry). Marqué par le Sherry, plutôt ferme, sur les fruits mûrs, avec un peu d’amertume, son profil est toujours difficile à saisir de version en version et un peu frustrante. Prix env. 99 €. Note sous réserve : 84/100

Moins brillant que l'an dernier, clairement, le stand BOWMORE officiel. Photo: © Constantin Sarafian
-BOWMORE de négoce, avec deux versions dégustées au salon VIP :
L’une de chez Signatory Vintage, gamme « Cask Strength Collection », un 12 ans d’âge (2001-2014), Single-Cask (N° 1368), un Refill Sherry ayant donné 595 bouteilles, titrant 57,9 %. Quelque peu agressive, comme souvent chez ce négociant (encore que l’édition pour le 10 ème anniversaire du salon fut vraiment splendide, supérieure à celle-ci), elle dévoile sous une avalanche d’épices un peu de badiane, d’agrumes et de fleurs, mais aussi pas mal d’astringence boisée, même avec un peu de dilution. Cependant un BOWMORE qui se tient. Prix : 125 € (Exclusivité MdW). Note sous réserve : 87 ?/100
L’autre BOWMORE de négoce dégusté fut une mise en bouteille de Speciality Drinks Ltd (la société de négoce de The Whisky Exchange, un peu l’équivalent de La Maison du Whisky à Londres) dans sa fameuse gamme « Elements of Islay » (lettres code au lieu du nom de la distillerie et flacon façon « hôpital » de 50 cl), ici le « Bw 4 », soit le quatrième embouteillage d’un BOWMORE pour cette enseigne, titrant 51,6 %. Floral, très fondu, il a été difficile à apprécier dans un tel contexte, mais semblait intéressant (floral, végétal, modérément tourbé). Style très fondu diamétralement opposé au précédent. Prix env. 90 €. Note sous réserve : 86 à davantage/100.
-BRAEVAL 12 ans (première édition 2014), emb. Douglas Laing/gamme « Single Minded » (nouvelle gamme), Small Batch (2 Sherry casks), 41,5 % : BRAEVAL est une distillerie que j’affectionne particulièrement pour la fraîcheur florale & fruitée de son profil aromatique, lorsqu’il est respecté, et c’est le cas ici. Fin, floral, fruité, délicat (même si le titrage est limite trop faible), il exprime ce mélange de poire, d’orge maltée, d’amandes, de fleurs presque capiteuses et de crème anglaise. Un délicieux apéritif. Prix env. 55 €. Note sous réserve : 88/100
A ma grande surprise, la distillerie BRUICHLADDICH, représentée par l’inénarrable Donald MacKenzie, effectuait son grand retour cette année, après…sauf erreur 5 ans d’absence. Le public s’en est souvenu. Il m’a été quasi impossible d’approcher le stand…(sur un autre salon également !). Outre les whiskies de la marque BRUICHLADDICH, d’autres références produites pour le moment dans les mêmes installations mais portant le nom de distilleries disparues furent présentées comme différentes versions du PORT CHARLOTTE (distillerie ayant existé de 1829 à 1929) ainsi que la toute nouvelle version d’OCTOMORE « Islay Barley » (encore plus tourbée que la présente puisqu’elle affiche désormais 258 p.p.m au compteur -et accessoirement 64 %), mais le connaisseur expérimenté saura qu’une donnée fausse le jeu et atténue considérablement cette avalanche de tourbe, mais souffrez que je traite à part un sujet spécial consacré à la distillerie pour vous en donner le secret, absent à ma connaissance et surprise de toute publication sur la distillerie à ce jour…! -A suivre !). En attendant, j’ai pu déguster tout de même une seule nouveauté (mais d’autres dégustations sont prévues), que je vous présente brièvement ci-dessous :
-PORT CHARLOTTE « Islay Barley » (Heavily Peated-40 p.p.m.), American & European Oak, non chill- filtered, non coloured, 50 % : Entièrement malté à partir d’orge cultivée dans 6 différents fermes de l’île, ce single-malt, il est encore plus délicat que le récent 10 ans d’âge réduit (excellent) ou encore le « Scottish Barley » (dont votre serviteur est assez friand !), dévoile de subtiles notes d’orge, de tourbe grasse et de fleurs. Prix env. 60 €. Note à venir (certainement supérieure à 87-88/100).

-CARDHU officiel « Gold Reserve », n.a.s., Edition 2014 (la première), 40 % : Boudée par de nombreux « connaisseurs », CARDHU élabore pourtant à mon sens un beau distillat, assez fruité, plutôt mis en valeur par les versions dite « Special Cask Reserve » (malgré leur trop faible titrage). Si je n’avais pas été convaincu par la version dite « Amber Rock », je trouve celle-ci plus intéressante, respectant davantage le style de la distillerie (élégamment fruité, mais sans excès d’esters), délicatement florale et fruitée, certes un peu timide (43 % aurait été mieux) et assez légère, mais non dénuée de charme. Prix n.c./Note sous réserve : 87/100
La distillerie CRAIGELLACHIE (fondée en 1891, mais entièrement reconstruite en 1965) est située dans le Speyside. Elle est peu connue du public car elle alimente surtout les blended-whiskies de son propriétaire Bacardi, à savoir le DEWAR’S, et les connaisseurs l’apprécient sous la forme de mises en bouteille de négoce, fût par fût (single-cask). Mais récemment, Bacardi a décidé de relancer ses marques de single-malts (les autres sont ABERFELDY, AULTMORE, MAC DUFF et ROYAL BRACKLA) en commençant par celle-ci, et en refusant l’ajout de caramel. Soulignons enfin le joli choix du conditionnement (ou « packaging ») à l’ancienne, qui m’était étrangement familier. Interrogeant récemment John Glaser (de COMPASS BOX) à ce sujet, par rapport au style maison, il m’a confié que mon intuition était fondée, car c’est la même agence de design (« Stranger & Stranger ») qui a conçu les étiquettes des CRAIGELLACHIE et qui travaille pour COMPASS BOX également !
-CRAIGELLACHIE officiel 13 ans, Première Edition (2014), 46 % : Crémeux, floral, fruité, avec au centre l’orge maltée, quelques épices et un rien de vanille, je l’ai trouvée assez intéressante. Prix conseillé : 53 €. Note sous réserve : 89/100
-CRAIGELLACHIE officiel 17 ans, Première Edition (2014), 46 % : Un peu plus alcooleuse au nez, un peu plus herbacée et épicée en bouche, avec toutefois comme lien l’orge (voire même le sucre d’orge), j’ai trouvé cette version plus proche de certaines mises en bouteille de négoce (comme certaines de Berry Bros & Rudd ou Cadenhead). Prix : 95 €. Note sous réserve : 89,5/100
-CRAIGELLACHIE officiel 23 ans, (affinage de 6 mois en fûts de Sherry), Première Edition (2014), 46 % : Une version un peu différente, plus aboutie et profonde, avec une belle touche de fumée à l’arrière-plan qui donne de l’élégance, ainsi qu’une belle note de foin coupé, entre autres choses (épices douces, fleurs capiteuses) et s’achève (surtout avec un peu d’eau) sur une belle pointe de sherry. Prix : n.c. Note sous réserve : 90/100

-DUFFTOWN (The Singleton of) : La marque présentait des éditions récentes sans mention d’âge (chers lecteurs, il va falloir hélas vous habituer à cela !) de son single-malt comme les « Tailfire » ou « Sunray » et des nouveautés comme le « Speycascade » (et il y en existe encore d’autres !) et franchement je n’ai pas réussi vraiment à les différencier ni leur trouver un réel intérêt dans ce contexte, y compris pour le 12 ans d’âge (profil : noisette, miel, bois, fruits confits, caramel pour les trois à peu de différences près entre les uns et les autres). Prix entre 30 et 40 € environ. Notes estimées entre 78 et 82/100.
La distillerie GIRVAN, importante distillerie de grain du groupe William Grant & sons construite en 1963, a créé l’événement en commercialisant pour la première fois de son histoire (sauf erreur ?) en 2013 plusieurs versions de son single-grain, chose rare dans le monde des distilleries de grain. Auparavant, les négociants Berry Bros & Rudd et James McArthur avaient été parmi les premiers à proposer des embouteillages de la distillerie il y a environ 10 ans déjà .
-GIRVAN officiel « Patent Still », n.a.s (8-14 ans), N°4 "APPS", 42 % (Single-grain): Un superbe single-grain élaboré à partir de blé et d’orge maltée, élevé majoritairement en fûts ayant contenu du Bourbon. Miellé et pâtissier (vanille, charlotte aux agrumes et aux pêches), il m’a séduit par son caractère frais, franc, et bien équilibré. Prix : 63 €. Note sous réserve : 86/100, voire davantage. Nul doute que la version brut de fût de ce « N°4 » qui doit sortir d’ici la fin de l’année sera attendue !
-GIRVAN officiel « Patent Still » 25 ans, 42 % (Single-grain): De couleur plus foncée, le profil du 25 ans est bien différent de la jeune version « N°4 ». Davantage porté sur des notes de solvant et de cire, sur le maïs également, il est plus conventionnel et un peu plus fermé que son petit frère….et nettement plus cher ! Prix 372 €. Note sous réserve : 85/100
-GIRVAN officiel « Patent Still » 30 ans, 42 % (Single-grain): Le seul de la gamme à comporter une base de maïs. Légèrement fumé, je l’ai trouvé plus équilibré que le 25 ans, et plus fondu, avec moins de notes de solvant ou de cire. Le bois et les épices sont bien présents, mais sans être dominateurs. Intéressant ! Par contre, il est très cher, davantage que nombre de versions de négoce plus âgées ! Prix n.c. (env. 500 €). Note sous réserve : 88/100
Je n’ai hélas pas pu déguster une autre « vedette » (un Single-malt cette fois) du groupe William Grant’s and Sons dans ce salon, à savoir le KININVIE 23 ans, millésime « 1990 » (bouteille de 35 cl !), embouteillée à 42,6 %. Mais j’y reviendrais certainement…

Inattendue, la nouvelle gamme GIRVAN officielle était la bienvenue car il encore rare de nos jours de voir des mises en bouteille de whiskies de grain. Espérons que cela en entraînera d'autres... Photo: © Constantin Sarafian
-GLENDRONACH officiel (1995-2014) de 19 ans d’âge, Single-cask (N°1563-Oloroso Sherry), 54,2 %: Un joli Oloroso Sherry cask...Gorgé de fruits secs et de fruits rouges & mûrs variés (et de mûres aussi !), il fonctionne plutôt bien, avec une texture presque sirupeuse, assez dense. Un vrai dessert liquide ! Superbe… Prix environ 150 €. Note sous réserve : 91,5/100

-GLENFARCLAS officiel "The Family Casks", millésime "1995" (Bottled 30.06.2010), Single-Cask (N° 6778), (1st Fill?) Sherry Hogshead, 60,1 %: Vineux au nez, ferme, mais aussi fruité. Le Sherry est très présent. En bouche, cela fonctionne, même si de toute évidence le profil est assez vineux, tannique et intensément épicé. Ces notes sont en partie équilibrées par un fruité complexe et gourmand (d'ou ma note chiffrée). Meilleur avec un peu d'eau (pas trop). Prix n.c. (env. 160 £ en Grande-Bretagne). Note sous réserve estimée à 90/100.

-GLENGRANT officiels: « Révision générale » en compagnie de Thomas, notre visiteur rencontré le samedi, pour lui faire découvrir la distillerie, et pour moi l’occasion de revisiter toute la gamme régulière :
Au programme le « Major’s Reserve » (n.a.s.), 40 %, à réserver pour un apéritif léger (sur un profil proche du blend J & B d’antan), puis le 10 ans (que j’apprécie beaucoup personnellement), puis le 16 ans, un peu plus consistant mais encore léger (l’orge parle, la vanille, un fin boisé, un peu d’amandes, mais pas beaucoup plus), puis viennent les deux dernières bouteilles :
-GLENGRANT officiel « Five Decades », mis en bouteille en 2013, 46 % : Un assemblage de fûts de divers âges célébrant les 5 décennies d’expérience en tant que maître-assembleur de Dennis Malcolm (engagé comme tonnelier en 1961 !). Assez fin (difficile à apprécier dans un contexte de salon, j’avouerais), il est marqué par de subtiles notes de sherry, de miel et de vanille. Prix entre 160 et 180 €. Pas de note chiffrée.
-GLENGRANT officiel 25 ans, Edition 2014/Edition limitée (800 bouteilles), 43 %: Un assemblage très fin, avec plus de personnalité (et de part de fûts de sherry) que tous les officiels dégustés jusqu’ici (hormis peut être le subtil « Cellar Reserve 1992 »), une belle note chocolatée, maltée, miellée (miel de bruyère) et de raisins secs, sur un lit délicatement boisé et fumé (manifestement un plus !). J’ai apprécié ce lot de 2014 (Thomas apparemment aussi !), bien plus réussi que celui de 2013 à mon avis. Prix non communiqué, sans doute supérieur à 250 €. Note sous réserve estimée à 89/100, voire davantage.

-GLENGRANT 21 ans (1992-2013), emb. Douglas Laing/gamme « Old Particular », 1st Fill Oloroso Sherry, 51,5 % : Joli nez fruité (fruits rouges, fruits confits variés), chocolats à la liqueur, cuir, boisé fin, assez agréable. Ne pas trop diluer. Prix n.c. Note sous réserve : 89/100.
-GLEN KEITH 21 ans (1992-2014), emb. The Whisky Agency, 50,4 % : Dégusté au salon VIP, il a fait preuve de belles notes de fleurs capiteuses et un rien végétales au nez, tandis qu’en bouche un beau fondu entre ces notes et des notes de fruits mûrs variés et de thé Earl Grey et noir mêlées d’orange confites jouaient les tentatrices. Beau flacon. Prix n.c. Note sous réserve : 88/100

-The GLENLIVET officiel "Nadurra", n.a.s. (sans compte d’âge), Small Batch "Oloroso Matured" Edition (la 1ère, 06/2014, Batch OL 0614), non chill-filtered, Cask Strength, 60,7 %: La nouvelle version du « Nadurra », cette fois sans compte d’âge (oui, je sais….j’ai pas fini de l’écrire !), était présentée en brut de fût. Une version réduite à 48 % existe, elle sera apparemment réservée au créneau des boutiques hors taxe (« travel retail » shops). Nez puissant, dense et fruité, également boisé, et un palais à la fois puissant, suave et gourmand, relativement accessible sans eau, devenant légèrement vineux avec, ravivant les épices, mais toujours avec de splendides notes fruitée variées. Pas mal du tout la finesse de l'ensemble ! Prix env. 60 €, cavistes. Note sous réserve : 92,5/100

Daryl Haldane, ambassadeur de HIGHLAND PARK, dont une interview figure sur ce site, venait présenter lui-même, pour ce retour d’HIGHLAND PARK au salon, le dernier né (voir ci-dessous), avec un dispositif permettant au public de sentir la fumée de tourbe sous une cloche…On n’arrête pas le progrès !

-HIGHLAND PARK officiel « Dark Origins », n.a.s. (sans compte d’âge), Première Edition 2014, « non chill-filtered » (non filtrée à froid), 46,8 %: La nouvelle référence permanente d’HIGHLAND PARK me donne l’impression d’une sorte d’ « EINAR » fumé… (« EINAR » est une version issue de la série des « Warrior » destinée au marché hors taxe). Les saveurs (caramel dur, bois brûlé, épices, soupçon de fumée) sont très fondues, c’est habile, mais cela ressemble à un whisky « technologique » et « économique », masquant sa jeunesse. plus qu'à une brillante création. Finale un peu meilleure (jolies notes de torréfaction). Pris isolément et à l’aveugle, c’est un bon whisky tout de même, mais en tant que nouvel HIGHLAND PARK, il ne vaut pas le tapage marketing et médiatique qui l'a précédé, sans parler de son prix, un peu trop élevé à mon sens. (± 75 €). Note confirmée : 86/100
*Voir la fiche de dégustation complète ici : Tasting Note

-HIGHLAND PARK 21 ans (1991-2012), emb. Douglas Laing, gamme « Director’s Cut », Refill Butt, 53,6 % : Ce n’est pas à proprement parler une nouveauté, mais les occasions de déguster des Highland Park non réduits de plus de 20 ans étant relativement rares, je ne me suis pas fait prier : De couleur or clair, avec un nez léger et sur un tandem floral et fruité pas forcément immédiatement identifiable comme « H.P. », il s’est avéré assez fin en bouche, sur un registre en effet un peu atypique par rapport aux versions officielles, mais aussi meilleur un peu dilué (presque proche d’un Clynelish par son caractère à la fois épicé et herbacé) et assez équilibré. Bon, mais certes pas indispensable, lui non plus. Prix env. 200 € (?). Note sous réserve : 88,5/100

La distillerie KILCHOMAN, la plus jeune distillerie d’Islay (2005) en activité (elle sera détrônée pour ce titre d’ici fin 2014 par GARTBRECK, projet de distillerie d’origine française) présentait plusieurs nouvelles versions tant dans la grande salle du 3 ème étage qu’à l’espace « VIP » ou une version exclusive pour La Maison du Whisky était également proposée:

Une partie de l'offre de cette année, plus un intrus, en avant-dernier, une édition limitée brut de fût du "Machir Bay" (59,2 %),
affiné 4 semaines en fûts de sherry (mais pas testé). Photo: © Constantin Sarafian
-KILCHOMAN officiel (Dist. : 2009-Bottled 2014-Exclusivité La M.d.W.), « Single-Cask Release » (Cask N° 396/2009-"P.X. Finish"), 56 %: Une version élevée 5 ans en fûts de Bourbon, puis affinée 3 mois en fûts de Sherry de type Pedro Ximenez. Peu équilibrée, trop jeune, trop légère, avec un apport de l’affinage insuffisant sur une base déjà peu stable, cette version peine à convaincre et ne rend pas justice à la distillerie. Prix env. +95 €. Note sous-réserve estimée à 77/100.
-KILCHOMAN officiel, "Loch Gorm", n.a.s., 2nd Release (2009-2014), 1st Fill Sherry, 46 %: Une version « Sherry » intéressante, avec un nez légèrement soufré mais assez bon, puis un palais de qualité avec de belles notes de fruits rouges, demeurant discrètes qui viennent s’intégrer au profil marin, légèrement sucré et tourbé du distillat. Prix env. 80 €/ Note sous réservée estimée à : 88/100
-KILCHOMAN officiel, "Machir Bay », n.a.s., Edition 2014, (Bourbon/Sherry), 46 %: Une version réduite de qualité, issue de fûts de 5 et 6 ans d’âge de Bourbon comme de Sherry. Sans compte d’âge pour le moment, elle devient un peu plus mature chaque année par l’apport partiel des fûts les plus âgés possibles. Prix env. 55 à 60 €/ Note sous réserve estimée à : 84/100 (Notes de dégustation complètes à venir).
-KILCHOMAN officiel, "100 % Islay », n.a.s., 4th Edition (2014), Bourbon barrels, 50 %: Cette version utilisant uniquement de l’orge locale, est un assemblage de fûts de Bourbon (32 de de 5 ans d’âge et de 8 de 4 ans). Encore assez jeune, de qualité mais avec des notes un peu gênantes de « new make », elle est un peu moins convaincante. Prix env. 87 €/ Note sous réserve estimée à : 81/100
-KILCHOMAN officiel n.a.s. (Bottled 2014-Edition limitée à 6000 bouteilles), "Port Cask Matured", 55 %: De couleur presque rose, cette version assez parfumée est une réussite. Très fruitée, équilibrée, avec des notes légèrement carnées, elle est tout de même aussi fumée et marine. Bien joué ! Prix env. 96 €. Note sous réserve estimée à 89,5/100
-KILCHOMAN officiel Vintage « 2009 » (Bottled 2014), "Original Cask Strength", 1st Fill Bourbon, 59,2 %: « Now, we are talking! », comme dirait Serge Valentin (j’en profite pour lui envoyer un clin d’œil ici). Une version de « pleine expressivité » (agrumes, embruns et tourbe grasse en tête), probablement la seule aujourd’hui capable de vraiment donner la mesure de la qualité du distillat de cette jeune distillerie. Prix env. 95 €/ Note sous réserve estimée à : 92/100

-LEDAIG 16 ans (1997-2013), emb. Douglas Laing/gamme « Old Particular », Single-Cask, 48,4 %: Un très joli LEDAIG, cendré, citronné, avec une pointe de bacon, d’une belle finesse…Une réussite, qui pourrait bien séduire les amateurs de malts de l’île d’Islay également. Egalement ma bouteille préférée sur ce stand, hormis, bien sûr le sublime PORT DUNDAS, un single-grain de 35 ans. Prix env. 90 €. Note sous réserve estimée à 91/100

La distillerie OLD PULTENEY présentait plusieurs nouveautés, des plus jeunes (ou n.a.s.) aux (presque) plus âgées, même si la version la plus attendue (par moi en tout cas, en plus du 35 ans), à savoir le millésime « 1990 », une édition limitée (2014) alliant tourbe, Bourbon & sherry, y était absente (Prix env. 180 €), mais votre serviteur vous en reparlera tout de même bientôt, grâce à un sample pour lequel il me faut remercier l’ambassadeur Andrea Spinello :
-OLD PULTENEY officiel "Navigator" (n.a.s.-5 à 8 ans d’âge), Bourbon & Sherry casks, 46 %: Modérément fruitée et plus vive (épices, alcool) que les autres nouveautés dégustées cette année, cette version m’a paru intéressante, mais nécessitant peut être d’un peu plus d’équilibre. Prix env. 62 €. Note sous réserve estimée à 84,5/100
-OLD PULTENEY officiel "Clipper" (n.a.s.) Edition 2014, Refill Bourbon (en majorité) & Sherry casks, 46 %: Une belle version (d'un peu plus de 16000 bouteilles), en hommage au bateau sponsorisé par la distillerie qui participe à la course « Clipper Round the World 2013-2014 Yacht Race », une course de longue haleine…Plutôt bien faite, équilibrée, elle est portée par de belles notes d’esters (fruits exotiques, bonbons anglais, bonbons gélifiés acidulés). Je l’ai trouvée plus convaincante que le « Navigator ». Prix env. 73 €. Note sous réserve estimée à 88,5/100

-OLD PULTENEY officiel "Flotilla 2004" (n.a.s.), Edition 2014, Refill Bourbon (en majorité) & Sherry casks, 46 %: Toujours en hommage à un des événements annuels des démonstrations maritimes, cette édition 2014, avec sa belle livrée bleu de cobalt, révèle au nez la présence d’un peu de fûts de sherry. En bouche, d’un profil assez différent des autres versions chroniquées ci-dessus, elle m’a paru manquer d’un peu d’expressivité dans ce contexte. A retester sans doute ? Prix 52 €. Note sous réserve estimée à 83/100
-OLD PULTENEY officiel 35 ans, première édition (2014), assemblage de fûts de Bourbon & de Sherry, non filtré à froid, 42,5 %: Présenté dans un splendide coffret en bois, il a été dur à évaluer dans le cadre du salon, mais il m’a paru assez joli (floral, fruité, un peu boisé, modérément végétal et marin) et plus équilibré que le 30 ans). Prix env. 660 €. Le whisky est présenté dans un coffret bois de toute beauté. Note de dégustation et note chiffrée (sur sample) à venir ! (Note provisoire = 89,5/100). A suivre…

-PORT ASKAIG 15 ans (TWE/The Speciality Drinks Ltd), 2014, 45,8 %: La version de négoce au look le plus « officiel » des versions de négoce de CAOL ILA revient avec une édition au compte d’âge qui frise la perfection. De grande classe, avec un équilibre parfait entre agrumes, embruns, fleurs, badiane et délicate fumée de tourbe, elle est impressionnante de sérénité. Quelle gamme incroyable. Malheureusement, sauf erreur, cette version n’est pas en vente en France. Les 17 et 19 ans (12 ans non encore dégusté) sont également très recommandés. Prix non communiqué. Note sous réserve estimée à 92/100

Au salon VIP, sur la zone consacrée à The Whisky Exchange, deux gammes populaires, "Elements of Islay" et les "Port Askaig".
Photo: © Constantin Sarafian
-PORT DUNDAS 35 ans, emb. Douglas Laing/gamme « Director's Cut », Single-grain, 1978-2013, à 59,2 % (Single-Grain): Ce flacon, déjà présenté l’an dernier, déjà cité, est d’une grande délicatesse, vraiment superbe ! Je n’y reviens pas en détail, sauf pour le recommander chaudement, si vous en trouvez une…(comptez +de 280 €). Note confirmée: 95+/100.

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Les WHISKIES DU MONDE :
Peu de stands visités cette année, donc il a fallu faire un choix drastique, malgré la présence de stands aussi essentiels dans ce registre que le stand français de la distillerie WARENGHEM, qui présentait notamment une version nommée « Maître de Chai » (un 1st Fill Sherry titrant 47,3 %, exclusivité MdW) de leur single-malt ARMORIK, les néo-zélandais de NEW ZEALAND WHISKY (avec un 25 ans d’âge notamment), la nouvelle coqueluche des médias KAVALAN (distillerie de Taïwan), les indiens de la distillerie PAUL JOHN, ou encore la distillerie galloise PENDERYN…entre autres. A noter, prise par le récent déménagement de sa distillerie et le succès de leur single-malt SULLIVANS COVE, la TASMANIA DISTILLERY était absente cette année, laissant l’étendard australien à la seule distillerie restante, HELLYER’S ROAD.

Un des meilleurs stands de whiskies du monde, et le meilleur stand Français en particulier encore cette année, d'après de nombreux échos.
Photo: © Constantin Sarafian
-AMRUT "Single-Cask" 2009-2013 (P.X. Sherry), Cask N°2697 (348 bouteilles), 56,5 %: Avec un nez presque fermier, épicé, oriental, légèrement vineux et très fruité, il est très concentré en fruits, et ce encore en bouche (mirabelles, fraises et mûres). Notes d’épices orientales. Comme souvent dans ces distillats à vieillissement accéléré en milieu très humide, il est aussi assez astringent et boisé, mais ses qualités l’emportent, me semble t’il. Très concentré sur le fruit, bien fait. Prix env. 96 €. Note confirmée (sur sample) : 93/100
Malheureusement, en revanche, la 2 ème Edition du « Greedy Angels » d’AMRUT n’était pas disponible encore (annoncée à 595 €, tout de même !) et le flacon présenté était rempli d’un contenu factice, quel supplice !

-MACKMYRA "Midnattssol" (différents types de fûts dont du vin de résine de bouleau de Suède), 46,1 %: Wow, voici un bien bel assemblage avec en bouche une impression à la fois de liqueur de fruits rouges allégée en sucres, de vin chaud épicé et de finition avec un vin rouge riche, limite Madiran. Prix env. 76 €. Note sous réserve estimée à 92/100
-MACKMYRA « Svensk Rok », Edition régulière, 2014, 50 cl, 46,1 % : (tourbé), entre autres. Très subtil, modérément mais joliment tourbé, avec quelques notes florales et fruitées, demeurant discrètes, j’aurais l’occasion de le chroniquer prochainement, ainsi qu’une édition limitée…Prix 59 €, MdW. Note provisoire estimée à 91/100
-MACKMYRA « Levandefat » (gamme « Reserve »-Gravity cask), n.a.s. (2008-2013), Bourbon cask, "Bodas Gruvlager" (nom du chai), 0,50 cl, Limited Edition, 48,2 % : J’aurais l’occasion de chroniquer cette édition limitée prochainement (sur sample), alors en attendant, j’en profite pour remercier Lisa Collins pour cela.

CONCLUSION:
Ce salon, au-delà des inévitables soucis logistiques et du défi qu’il représente pour tout palais normalement constitué, est tout de même, encore une fois, pour ceux qui n’ont pas l’occasion d’aller visiter les salons étrangers (et notamment les prestigieux « The Whisky Show » de Londres ou encore « The Whisky Fair » à Limburg, pour ne citer qu’eux), la seule occasion pour le public de voir réunies en France autant de distilleries, de négociants et de personnalités du whisky et des spiritueux et d’avoir accès à autant de nouveautés en même temps, le tout étant d’être raisonnable, organisé et ouvert.

Encore une des rencontres inattendues et passionnantes : A gauche de votre serviteur, Sukhinder Singh, directeur des boutiques The Whisky Exchange de Londres et embouteilleur indépendant, puis Serge Valentin, écrivain français du whisky que l'on ne présente plus...
Cette année a encore été riche en découvertes et rencontres (quoique un « Whisky Live Paris » sans Richard Paterson, absent cette année, ce n’est pas tout à fait pareil !) même si elle m’a paru globalement moins brillante que la précédente, et surtout moins dominée par la toute puissance écossaise, avec des déceptions, des mises en bouteille souvent moyennes (ou recyclées de l’an dernier) et peu de flacons vraiment époustouflants, même à l’Espace VIP.
Un des constats évidents pour moi a été la progression d’autres pays producteurs et notamment des Etats-Unis, avec une qualité élevée tant des distilleries de taille importante (comme BUFFALO TRACE, HEAVEN HILL) que d’autres plus petites ou plus récemment mises (ou remises) en route (comme MICHTERS). Ce sauf exceptions, bien entendu, et sachant que je n’ai pu tout déguster cette année non plus. L’autre pays qui est en train de regagner de l’importance même s’il n’était pas représenté encore à sa juste valeur (d’autre négociants ou distilleries importantes étant absentes de ce salon), c’est l’Irlande, qui m’a ébloui par certaines bouteilles de négoce (chez The Nectar of The Daily Drams, par exemple). Bien entendu, le Japon était encore en force cette année, avec une petite coudée d’avance question nouveautés et propositions pour certains, 80 ème anniversaire du groupe NIKKA oblige ! D’autres distilleries du monde se portaient bien également (AMRUT, MACKMYRA), les autres me pardonneront de ne pas avoir réussi cette année à leur consacrer autant de temps que l’an dernier, il a fallu faire un choix.

Une partie des bouteilles en dégustation payante au Bar Collectors, de quoi faire tourner la tête !
Photo: © Constantin Sarafian
Enfin, parmi les tendances de fond qui se dégagent, clairement, il y en a plusieurs que je vais résumer très brièvement, cela me semble inutile d’aller plus loin dans ce contexte, c’est suffisamment parlant :
1/ Davantage encore de bouteilles sans compte d’âge ET technologiques à la fois, ce qui ne fait pas forcément bon ménage, à mon avis …. (Ecosse)
2/ Des bouteilles de plus en plus chères avec parfois plus de 50 % d’augmentation par rapport à 2013, y compris pour des bouteilles un peu plus jeunes que l’an dernier. Dois-je donner des exemples ? (Ecosse et Japon, notamment)
3/ La baisse de qualité se fait de plus en plus sentir chez les négociants comme chez les officiels (Ecosse)
4/ Un espoir, mince, en plus de celui de voir grandir de jeunes distilleries, celui de voir certains grands groupes lancer (GIRVAN) ou relancer (CRAIGELLACHIE, etc…) des versions officielles de distilleries intéressantes mais délaissées jusqu’ici (Ecosse).
Voilà , c’est tout pour cette fois !