GLENFARCLAS

GLENFARCLAS

 

Catégorie :

Distillerie de malt

 

 

GLENFARCLAS distillery

 

Pays & Province :

Royaume-Uni, Ecosse

RĂ©gion:

Speyside

Statut:

En Activité

Date de Création:

1836

Nombre d'alambics:

6 (3 de Wash, 3 de Spirit)

Production Annuelle:

3 400 000 litres

 

Adresse Postale:

Ballindalloch, Banffshire AB37 9BD

 

Description:

La distillerie GLENFARCLAS a été fondée en 1836, à la veille de l’accession au trône de la reine Victoria, par Robert Hay, paysan locataire de le ferme de Rechlerich au pied de Ben Rinnes, avec de l’équipement d’occasion de la distillerie de Dandaleith près de Craigellachie. Il y avait eu une distillerie clandestine à cet endroit depuis 1797 fondée par ce même Robert Hay. En 1865, au décès de son voisin Robert Hay, John Grant reprend le bail pour 512 £. GLENFARCLAS, considérée comme l'une des meilleures distilleries de l’époque, ne tarda pas à devenir une halte très fréquentée par les meneurs de troupeaux en route pour la foire: les bêtes comme les gens trouvaient à s’y désaltérer ! John Grant l’a louée à John Smith, ancien directeur de The GLENLIVET, jusqu’en 1870 où ce dernier est parti s’occuper de sa nouvelle distillerie CRAGGANMORE. La direction de GLENFARCLAS a été donc reprise par John Grant lui-même jusqu’en 1895, date à laquelle ou elle est prise en main par John et George Grant, les petits-fils du fondateur, mais hélas aussi par le très controversé Robert Pattison et sa société d’assemblage de whisky Pattison, Elder & co. Malheureusement, la gestion calamiteuse de ce dernier mets la société en banqueroute, ce qui rejailli sur la distillerie, qui ne s’en sort que grâce à la vente de ses stocks de whisky à des brokers. John Grant, mal en point, laisse la distillerie à George en 1914.

La famille Grant célèbrera le 100 ème anniversaire de la distillerie en 1948, un peu en retard, et, à la mort de George, en 1949, ce sont se fils George Scott et John Peter qui héritent de la distillerie. En 1960, la distillerie est agrandie, modernisée, avec l’ajout de 2 alambics de grande taille (parmi les plus gros du Speyside) et une cuve de brassage (ou cuve-matière, en anglais mash tun) de 16,5 tonnes de capacité (là encore un record à l’époque) puis en 1976 elle en ajoutera deux alambics de plus. Entre temps, la distillerie sera en 1968 la première distillerie écossaise et de whisky à commercialiser un brut de fût que l’on nommera plus tard le 105 (allusion à la mesure du degré d’alcool à l’ancienne, dite Proof-voir lexique) et titrant 60 %. Cette version demeure encore aujourd’hui une référence pour de nombreux amateurs chevronnés (aujourd’hui on les nomme parfois des anoraks). L’actuel John Grant représente la 5 ème génération à la tête de la distillerie. Son père George S. Grant était encore comme président de la société familiale jusqu’en 2001 (soit depuis 52 ans). Le fils de John (la 6 ème génération), prénommé George, lui aussi, travaille aujourd’hui comme ambassadeur mondial de la marque GLENFARCLAS, tout en se préparant pour succéder à son père un jour !

GLENFARCLAS signifie «vallée de l’herbe verte », la distillerie se trouvant à un peu plus d’un kilomètre de la rivière Spey, près d’un élevage de moutons. Elle est environnée de collines de bruyère et jouxtent le Mont Rinnes, d’où vient l’eau utilisée. On cultive l’orge aux alentours, et la distillerie autrefois faisait partie de la ferme. Le site, est à deux pas du village de Marypark, dans la région de Ballindalloch. La distillerie ne fait partie d’aucun groupe, appartenant à une famille, les Grant - sans rapport, si ce n’est très lointain, avec les autres Grant du monde du whisky (je pense au groupe William Grant & Sons qui possèdent les distilleries The Balvenie, Glenfiddich, Kininvie et les blended-malts Monkey Shoulder & blended-whisky Grant’s). GLENFARCLAS, lui, est un des single-malts clés du blended-whisky Te Bheag Connoisseur’s Blend de la société Praban na Linne.

A Noter :

Dans les années 1960 et 1970, notamment, Glenfarclas était réputé être un single-malt de fort caractère en grande partie grâce au fort pourcentage de fûts de Sherry Oloroso de premier remplissage contenu dans ses assemblages. Aujourd’hui, comme pour d'autres distilleries comparables, les choses ont un peu changé, question de coût, très élevé, notamment, de ce type de fûts. Même si la distillerie régale encore les amateurs de Sherry monsters avec ses éditions limitées et certaines sorties régulières, seule une très petite partie des single-malts de la gamme régulière (en tout cas du 10 ans d'âge au 25 ans) est élevée en fûts de Sherry de premier remplissage (le reste étant des fûts de Sherry 2 ème & 3 ème remplissage, amis aussi de 4 ème remplissage, à raison d'environ 25 %). La gamme "The Family Casks" (série de 43 millésimes consécutifs lancée en 2007), elle s'autorise également parfois l'usage d'autres types de fûts (ex-Bourbon, notamment). La gamme régulière entendons-nous bien, comme cela a été rappelé à ma connaissance récemment, n'utilise que des fputs ayant contenu du Sherry (ou Xérès en français). L'on peut se rendre compte de ce changement en faisant une dégustation horizontale du 15 ans d’âge de la distillerie, décennie par décennie entre les années de distillation (supposées au vu des bouteilles) 1975, 1985 et 1995 (comme j’ai eu la chance de la faire grâce à un ami). L’exercice est passionnant et l’on voit que la crise, la demande des B.R.I.C.S et la prévoyance, la distillerie sont passées par là. La plus ancienne mise en bouteille des 3 (dans une bouteille carrée) fut non filtrée à froid et de goût absolument différente (et phénoménale, autant le dire) des deux versions plus récentes…La version intermédiaire est encore superbe, et celle plus récente demeure très correcte, mais loin des années fastes de la première ! Mais attention, si vous pensez que je suis injuste avec la distillerie (je précise que mes sources en proviennent !), sachez que ce constat, on peut le faire chez bien d’autres distilleries aussi & cela est à relativiser par la question du coût des fûts de Sherry de premier remplissage et aussi de la nécessité d'équilibrer le profil d'un whisky par l'apport de fûts permettant de laisser s'exprimer le distillat plus directement ou différemment.

Par ailleurs, les single-malts de GLENFARCLAS vont du cuivre pâle à l’ambre le plus lumineux, suivant l’âge, le type de bois ou de Sherry utilisé (nombre de remplissages, type de fûts). Ils sont très estimés par les connaisseurs, et demeurent, malgré les considérations évoquées ci-dessus, une référence en matière d’élevage en fûts de sherry, et ce un peu plus ces dernières années que l’autre distillerie emblématique des élevages en fûts de sherry, j’ai nommé The Macallan (dont l’image s’est dégradée auprès des passionnés à l’avènement de la gamme des Fine Oak). En effet, ces dernières années, d’autres distilleries associées à l’utilisation du sherry ont pu tirer leur épingle du jeu dans ce domaine, je pense par exemple à Glendronach, The Glenrothes ou plus récemment Ben Nevis ou Glengoyne. Les négociants, eux ont régulièrement su dénicher de splendides fûts chez des distilleries parfois sous-côtées ou non connues pour leurs Sherry monsters…mais c’est encore un autre débat.

GLENFARCLAS présente son premier 50 ans d’âge en 2005, pour commémorer le bicentenaire de la naissance de John Grant. La distillerie proposera en 2010 une version de 40 ans d’âge, ainsi que de nouveaux millésimes dans la gamme «Â The Family Casks ». Des éditions plus âgées encore (un 58 ans et un 43 ans d’âge) lui succéderont en 2012. Plusieurs autres éditions anniversaires seront produites, comme la «Â 175 th anniversary edition », et, plus étonnant, la même année, une version de 31 ans d’âge intégralement vieillie en fûts de Porto. Ce n’est pas la première en date, car de petites éditions limitées avaient été produites, en version plus jeune, il y a quelques années (comme par exemple ce subtil 1996-2006, sorti pour le distributeur français, et titrant 46 %-note de dégustation à venir). Pour les inconditionnels de la distillerie, GLENFARCLAS est un whisky qui vieilli bien. Un certain Tom Dewar s’est exprimé de manière forte et poétique dès 1912 sur un 30 ans d’âge, mais George Grant considère que c’est plutôt le 15 ans d’âge qui représente la perfection-une question de goût très personnelle, mais qui semble être encore d’actualité. D’après des amis spécialistes du whisky, GLENFARCLAS a un excellent centre de réception pour les visiteurs à la distillerie. Parmi les tout premiers dans le genre, car il ouvrit en 1970, et sa salle de dégustation a été façonnée avec des éléments de décoration de la grande salle de réception du paquebot RMS «Â Empress of Australia » (construit en 1913, et mis à la casse en 1952).

Comme j’ai déjà évoqué certaines éditions limitées, terminons en disant que la gamme régulière comporte un 10 et 12 ans d’âge plutôt apéritifs (moins marqués par le sherry), des 15, 17 et 25 ans assez marqués par le sherry,  des 21 et un 30 ans un peu plus feutrés, et des éditions 105 désormais disponibles en version sans compte d’âge (8-10 ans), mais aussi en 20 ans d’âge, et en 40 ans d’âge, toujours à 60 %. En 2013, la distillerie présentera même une version de 25 ans d’âge élevée en petits fûts, nommée  Quarter Casks.

 

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