Editorial No 27
NDLR du 19/04/18: Maintenant sur le site/Now available on the web site:
-Retour de la rubrique "EXPRESS NOTES" sur divers whiskies, récents ou non
(Return of the "Express Notes" section, with recent or not whisky reviews)
EDITORIAL No 27 :
Première Edition/1st Edition: 31/01/2018
Mise Ă jour/Update: 27/06/2019* :
*Voir après l'historique et la masterclass pour les autres notes de dégustation
* You will find the newly added tasting notes after the historical presentation & the masterclass notes
Toutes photos (sauf si précisions contraires) : Droits réservés. © Grégoire Sarafian
Pictures: All rights reserved © Gregoire Sarafian (except for some, mentioned)
INTRODUCTION :
A l’occasion de la Masterclass JOHNNIE WALKER à The WHISKY SHOP Paris ayant eu lieu le 20/12/2017, voici une petite présentation de cet assembleur, au sujet duquel vous trouverez ensuite les notes de dégustation correspondant à la masterclass, puis sur d’autres versions de la gamme JOHNNIE WALKER, dégustées dans d’autres contextes, dont des éditions anciennes particulières:
In December 2017 I attended a JOHNNIE WALKER Masterclass at the French address of The WHISKY SHOP, in Paris. So after a historical presentation of the brand (in French only), you will find tasting notes (both in French & English) about the bottles tasted during this masterclass, then also others about almost the whole range, including old & limited editions.
Clément Glorieux, ambassadeur de JOHNNIE WALKER, donnant sa masterclass à la boutique The WHISKY SHOP, Paris.
« LA PETITE HISTOIRE DU MARCHEUR » :
Merci à l’ambassadeur Clément Glorieux pour son aide sur ce sujet ainsi qu'à The Whisky Exchange qui a consacré une très large présentation à la marque, qui à mon avis peut faire référence. J’y ajouté de brefs éléments historiques concernant cette maison ainsi que d’autres maisons d’assemblage, à titre de comparaison...(nombreuses sources).
Historique en couleurs de JOHNNIE WALKER (The Whisky Exchange)
C’est avec la naissance de John WALKER le 25 Juillet 1805 que débute la petite histoire du marcheur, je veux dire des blended whiskies de la marque JOHNNIE WALKER. Un an après le décès de son père en 1819, et à l’âge de 14 ans seulement, John ouvre sa première boutique à Kilmarnock, grâce à la vente de la ferme familiale. L’inventaire de la société démontre qu’à cette époque, John vend aussi bien du rhum, du gin, du brandy que des whiskies en provenance de l’ïle d’Islay. Alexander WALKER, son fils, naît en 1837, et l’arrivée du chemin de fer à Kilmarnock va faciliter le commerce, et celui des spiritueux en particulier. C’est en 1850 que le premier assemblage de la marque est vendu dans la boutique familiale.
Alexander Walker, tel qu'il figure sur les étuis des bouteilles de certaines éditions du "BLUE LABEL".
Un terrible incendie détruit en 1852 tout le stock de spiritueux de la famille WALKER, et John, pour éviter la faillite, s’associe à l’affaire et conseille à son fils Alexander, de réorienter la boutique vers la vente seule de whisky. Ce dernier reprend l’affaire familiale à la mort de John en 1857. Le vote du « Gladstone’s Spirits Act » en 1860 permet d’utiliser des whiskies de plusieurs distilleries (sous douane) afin de pouvoir les assembler, ce qui signifie clairement le début du blended whisky écossais dans sa définition actuelle.
Afin de faciliter le stockage mais aussi le transport en bateau de ses blended whiskies (la société inaugurera en quelque sorte une nouvelle forme agressive de lobbying pour sa marque en rétribuant les capitaines acceptant de vendre leurs bouteilles de whisky aux passagers à bord de leurs navires), la fameuse bouteille de forme carrée (à la base) est inventée…Elle deviendra la norme pour toutes les références JOHNNIE WALKER en 1920. L’étiquette penchée viendra plus tard…(en 1865).
En 1865, Alexander WALKER créé le « OLD HIGHLAND WHISKY », le précurseur du “BLACK LABEL” en quelque sorte. La décision est prise en 1877 de pencher l’étiquette de 24 degrés vers la gauche, afin sans doute de se distinguer des autres marques.
En 1906, la société The WALKER company (qui deviendra John WALKER & Sons en 1923) est en mesure de proposer les trois références principales suivantes de blended whiskies : « OLD HIGHLAND WHITE LABEL” 5 ans, “SPECIAL OLD HIGHLAND RED LABEL” 9 ans, et enfin, “EXTRA SPECIAL OLD HIGHLAND BLACK LABEL” 12 ans.
En 1908, sous la direction du nouveau directeur, Jim STEVENSON, la société engage Tom BROWNE, un dessinateur célèbre, pour créer ce personnage du marcheur ("The Striding Man" -ou en français "l'homme qui va de l'avant") qui figure en gravure sur les bouteilles de JOHNNIE WALKER, comme sur l’étiquette basse. L’idée naît lors d’un diner au restaurant avec George WALKER, son fils, et une devise y sera ajoutée, « Born 1820-Still going strong ».
Le dessin original du "marcheur" créé par Tom Browne, en 1908 (photo domaine public). Notez le sens de la marche...qui changera avec le temps.
A noter, et je ne l’ai appris que récemment, lors d’une masterclass (voir ci-dessous), le personnage du marcheur, à l’origine, était autrefois dirigé vers la gauche (en arrière, en quelque sorte), et ce n’est que bien plus tard, vraisemblablement vers la fin des années 1980 (l'information précise demeure difficile à obtenir-mais j'ai la certitude que le marcheur était encore tourné vers la gauche en 1987), que la décision sera prise de le tourner dans l’autre sens, vers la droite, avec une symbolique plus positive, de « marcher vers l’avant, à grandes enjambées ».
Le "marcheur" de JOHNNIE WALKER, sur une version "Red Label" des années 2000. L'on peut constater qu'il a changé de direction !
En 1909, les précédentes références de whisky sont renommées en tant que « JOHNNIE WALKER », avec les variantes suivantes : « RED LABEL » 10 ans (il contient aujourd’hui 35 whiskies et a perdu sa mention d’âge), « BLACK LABEL » 12 ans (contenant de nos jours une quarantaine de whiskies), plus une version qui disparaîtra par la suite (elle sera irrégulièrement produite à partir de 1914), le « WHITE LABEL » de 6 ans d’âge.
Pendant la première guerre mondiale, la société The WALKER company devient actionnaire des distilleries COLEBURN (distillerie fermée en 1985), puis CLYNELISH, DAILUAINE et enfin TALISKER. En 1925, la société intègre, en même temps que le groupe BUCHANAN/DEWAR Ltd, la fameuse société D.C.L. (future U.D.V., puis DIAGEO).
C’est en 1932 que naît le JOHNNIE WALKER « SWING » (à forte proportion de single malts du Speyside), dernière création d’Alexander WALKER II (qui passera la main puis décèdera dans la foulée, en 1840), une version méconnue en France, mais destinée aux voyageurs qui prennent le bateau, et qui a la particularité de pouvoir se balancer d’avant en arrière sur sa base.
Le JOHNNIE WALKER "Swing", encore produit de nos jours...Photo: Merci Ă The Whisky Exchange
Parmi les différentes distinctions obtenues par la marque, signalons en 1934 celle de la garantie royale (fournisseur officiel du roi) par le roi George V, et celle, en 1966 du « Queen’s Award for Export Achievement », récompense de la Reine pour son succès à l’étranger. Par ailleurs, la marque produira en 2012 une édition limitée spéciale (60 exemplaires seulement, dans une carafe en crystal de Baccarat pourvue d'un petit diamant d'un demi-carat, au sein d'un luxueux coffret...) en l'honneur du jubilee de diamant de la reine d'Angleterre Elisabeth II, version ne comportant que des whiskies distillés en 1952 !
Sur la bouteille d'une des premières éditions "THE CASK EDITION' (Cask Strength), l'on voit bien la mention de la garantie royale...
C’est en 1992 qu’est lancée la première version du « BLUE LABEL », sous le nom d’ « OLDEST », sans mention d’âge, version qui, selon la marque, en tout cas dans ses versions contemporaines, contient des whiskies âgés de 25 à 50 ans. Il est accompagné de la mention (citation d'Alexander WALKER de 1888) "Our blend cannot be beat" ("notre blend ne peut être battu"). Un des blended whiskies les plus âgés du marché, encore de nos jours.
La contre-étiquette du JOHNNIE WALKER "Blue Label", en version américaine (75 cl).
Le « GOLD LABEL », sans mention d’âge, lui, sera lancé en 1995. Il contient des whiskies de 15 à 18 ans d’âge. Il sera remplacé en 2013 par une version de 18 ans d’âge nommée « PLATINUM ». Une édition luxueuse (limitée à 200 bouteilles) nommée « BLUE LABEL 1805 / The Centenary Blend » est lancée en 2005 pour fêter les 200 ans de la société. Elle propose un assemblage encore plus poussé du « BLUE LABEL » (avec des whiskies de 45 à 70 ans d’âge), mais en version brut de fût (« Cask Strength ») et ici à 46,3 % (chaque flacon est estimé à plus de 20000 € de nos jours). A ne pas confondre avec sa variante « BLUE LABEL /CASK STRENGTH » présentée dans sa carafe de 75 cl en cristal de Baccarat et mise en bouteille à 60,5 % (donc vraisemblablement avec des whiskies moins âgés que le « Centenary Blend »). Cette dernière version sera notée, à titre indicatif, à 92/100 par le célèbre bloggeur de whisky Serge Valentin. Signalons enfin qu'il existe aussi une version à réduite à 40 % du « Centenary Blend ».
Le JOHNNIE WALKER "Blue Label/Anniversary", une version coûteuse mais intriguante. Photo: Merci à The Whisky Exchange
En 2007, le JOHNNIE WALKER « KING GEORGE V » est commercialisé en carafe à la forme carrée, au début uniquement pour le commerce hors taxe (“travel retail”), puis, en 2010 c’est au tour du « DOUBLE BLACK » (sans compte d’âge) d’apparaître, en plein avènement du phénomène « N.A.S. » (pour « no age statement » = sans compte d’âge) incluant (on l’oublie trop souvent), une sorte de « Parkerisation » usant de la « wood technology » (travail moderne du bois cherchant à faire ressortir le plus possible des notes épicées et de vanille et tendant à uniformiser le whisky en le faisant, en plus se rapprocher du rhum). Contre toute attente, et là je sors de l’explication pour entrer en pleine subjectivité, ce whisky que j’avais envie de détester sur le papier, est une réussite, se rapprochant assez de l’esprit du « BLACK LABEL », mais en plus vif et plus moderne, et un peu plus fumé aussi.
Le JOHNNIE WALKER "Double Black", une version moderne sans compte d'âge du "Black Label" plutôt bien faite.
En 2011, la version du 18 ans d’âge nommée « PLATINUM » devient également une version rattachée au commerce hors taxe, tandis qu’en 2012, la version sans compte d’âge « GOLD LABEL » devient « GOLD LABEL Reserve ».
Le "XR 21" est une version créée en hommage à Alexander WALKER et à sa distinction en 1920 par le roi George V. Alexandre WALKER fut en effet nommé "chevalier" pour "services rendus à la nation". Il s'agit d'un assemblage de whiskies de 21 ans d'âge minimum présenté dans une carafe numérotée. Ce whisky est réduit à 40 %.
Le JOHNNIE WALKER "XR 21", élaboré à partir de la réserve de la famille Walker. Une présentation éblouissante qui fait envie (je ne l'ai hélas pas encore dégusté). Merci aux contributeurs de Pinterest pour cette photo.
C’est en 2013 qu’est lancée la version « ODYSSEY », un assemblage de 3 single malts (leur provenance est secrète) whiskies dits de qualité exceptionnelle, présenté dans une carafe (d’un coût de plus de 700 €) qui, comme le swing, peut bouger sur sa base tout en restant stable.
Enfin, une série limitée, en partenariat avec l’enseigne The WHISKY SHOP, nommée « BLENDER’S BATCH » ou encore « MASTER BLENDER » range, déploie, dans des flacons de 50 cl aux titrages divers, des expérimentations menées par divers assembleurs de la maison JOHNNIE WALKER, tantôt sur la qualité ou le traitement de l’orge (comme avec l’ « EXPRESSO ROAST »-voir la critique plus bas), sur l’utilisation d’une autre céréale en sus (comme la première version « SELECT CASKS/RYE CASK FINISH », en 2015), ou encore, par exemple, un affinage dans des fûts ayant contenu d’autres vins ("WINE CASK BLEND") ou spiritueux (comme avec le « RUM CASK FINISH »).
Trois des versions de la gamme "BLENDER'S BATCH", plutôt destinée à la mixologie. Photo: Merci à Diageo.
Une gamme luxueuse nommée « PRIVATE COLLECTION », là aussi thématique, et en carafes carrées, complète cette collection, avec le même genre d’interrogation sur la fabrication du whisky (voir la critique de la dernière version en date, nommée « MASTERY OF OAK » dans le reportage sur la masterclass JOHNNIE WALKER) en mettant l’accent sur le fruité ou le fumé, par exemple.
Une autre gamme, développée davantage pour le commerce hors taxe d'aéroport ("travel retail"), se nomme "EXPLORER'S CLUB" et propose depuis peu pas moins de 4 versions sans compte d'âge, thématiques ("The ADVENTURER", "The SPICE ROAD", "The GOLD ROUTE", "The ROYAL ROUTE").
Pour tenter d’être complet, citons également deux versions de JOHNNIE WALKER qui ne sont pas des blended whiskies, mais des blended malts (sans utilisation de maïs dans l’assemblage, mais que des single malts), à savoir le « GREEN LABEL », lancé circa 2006, arrêté fin 2012 (sauf pour le marché taïwanais), puis relancé en 2016, composé de 15 single malts dont les emblématiques CAOL ILA, CRAGGANMORE, LINKWOOD & TALISKER, et plus récemment autour des CAOL ILA, LINKWOOD, MORTLACH & TALISKER. Elle est embouteillée à 43 %. L’autre version blended malt, un peu plus fumée, nommée « ISLAND GREEN » (1 litre, 43 %), est, elle, destinée au marché hors taxe.
Le JOHNNIE WALKER "Green Label", première version, remarquable.
Je ne peux pas ici citer toutes les éditions limitées produites, mais sachez qu’il y en a d’autres, que ce soit uniquement sur le reconditionnement spécifique du contenant, comme les variantes du « BLUE LABEL » suivant le pays célébré (ex. « YEAR OF THE DOG » pour l’année de la Chine, « PARIS EDITION », avec la Tour Eiffel gravée sur la bouteille), la destination ou le thème (ex. « YEAR OF THE ROOSTER », pour l’année du Cog, à 43 % au lieu de 40 %, « YEAR OF THE MONKEY », en bouteille opaque blanche, également à 43 % ) ou de vraies variations sur le thème : Vous trouverez ci-dessous notamment des notes de dégustation sur la version « CASK STRENGTH /WILLOW/The CASKS EDITION » en carafe en porcelaine blanche, ainsi que le dernier né, nommé « BLUE LABEL /GHOST AND RARE » mettant en valeur la distillerie fermée BRORA…(voir plus loin, dans le reportage sur la masterclass, les notes de dégustation pour les deux dernières versions citées).
UNE PARENTHESE COMPARATIVE :
Rappelons tout de même que Johnnie WALKER n’est pas la première marque de blended whisky écossaise (c'est la date de 1865 qui doit être prise en compte pour JOHNNIE WALKER et non 1820 en réalité, pour ce qui est de la création d'un blended whisky à peu près tel qu'il l'est encore aujourd'hui) et qu’elle est précédée notamment par le « OLD VATTED GLENLIVET » créé en 1853 par Andrew USHER (qui expérimentait cela déjà depuis 1840), souvent considéré comme le père du blended whisky écossais, pour avoir assemblé des whiskies de grain avec des whiskies de malt. Il est en tout cas généralement connu comme le premier assembleur de whisky d’Ecosse, dans la mesure ou l’on parle de blended whiskies ayant un minimum de cohérence d’un lot à l’autre quant à la recette utilisée et au résultat, même si des blended whiskies existaient auparavant. C’est aussi à partir de cette époque que les premiers whiskies assemblés sont vendus hors d’Ecosse en tant que blended whiskies.
A titre de comparaison encore, concernant d’autres grandes maisons d’assemblages, BALLANTINE’S (propriété actuelle de Pernod–Ricard) naît en 1827, commercialise des whiskies avant le XIX ème siècle, et créé son premier blended whisky encore contemporain nommé « Finest » en 1910.
La marque CHIVAS REGAL (également acquis par Pernod-Ricard) naît en 1801, les premiers blended whiskies de la société datent des années 1850, puis le premier blended whisky de marque CHIVAS REGAL âgé de 25 ans est mis en vente en 1909, mais le fer de lance de la marque, le CHIVAS REGAL 12 ans d’âge actuel, ne date que de 1938.
Une partie significative de l'offre en blended whiskies écossais de ces dernières années (lpremière partie de l'alphabet).
Un des blended whiskies les plus vendus au monde, mais aussi et surtout en Ecosse, le FAMOUS GROUSE, propriété de The Edrington Group, mais d’abord produit sous l’égide de Matthew Gloag & Sons, existe depuis 1897. Il fut d’abord nommé « The GROUSE Brand », même si d’autres blended whiskies ont été créés par la société dès 1860.
Autre célèbre blended whisky écossais, pas toujours à sa juste place en France, le DEWAR’S, (aujourd’hui propriété du groupe Bacardi-Martini) et sa première version dite « White label », date de 1899, tandis que la marque date de 1846 (sans doute avec la création d’un blended whisky ensuite abandonné au profit du DEWAR’S…). Le 12 ans d’âge actuel nommé « The Ancestor » depuis 2016 (auparavant nommé « Double Aged »), lui, viendra bien plus tard. Notons que le plus récent, le célèbre « Signature » contenant des whiskies en partie très âgés (et devenu un 25 ans d’âge cette année), à ma grande surprise, n’a été créé qu’en 2003, la même année que le 18 ans d’âge.
Le blended whisky DIMPLE, produit par John HAIG & co (société qui date de 1851, mais le Clan Haig, dit-on, produisait du whisky depuis le XVIII ème siècle), naît, lui, dans les années 1890, mais d’autres blended whiskies de la marque HAIG étaient disponibles avant, grâce notamment à l’acquisition de CAMERON BRIDGE, la première distillerie de grain à utiliser un alambic à colonne (celui que Robert Stein invente en 1826, avant l’alambic Coffey, ou « Patent Still », du nom de son inventeur Aeneas Coffey, en 1830).
Le blended whisky « J & B » (propriété de Diageo), lui, date de 1926 (la maison date de 1749). Nommé au départ « J & B CLUB », il deviendra en 1930 l’actuel « J & B RARE ».
Une partie significative de l'offre en blended whiskies écossais de ces dernières années (deuxième partie de l'alphabet).
Enfin, WHYTE AND MACKAY (aujourd’hui propriété d’un groupe….), et son célèbre maître assembleur contemporain Richard Paterson, date de 1844, et le toujours actuel blended whisky « SPECIAL », lui, date de 1882, et il sera suivi par beaucoup d’autres, le plus souvent avec un compte d’âge.
Je ne peux pas citer ici toutes les grandes maisons d’assemblage, et c’est un sujet vaste sur lequel je reviendrais, mais cette parenthèse sert à indiquer surtout que le mouvement vers la production à grande échelle et à vocation de pérennisation d’un style d’un lot à l’autre s’accentue chez nombre d’entre eux dans les années 1840 (en 1846, précisément. En effet, grâce à une loi levant la limitation de la vente de maïs, les blenders vont pouvoir utiliser des grains comme celui-ci, à moindre coût de production comparé à l’orge ou d’autres céréales, puis en 1860, ou la science de l’assemblage se perfectionne.
Par ailleurs, cela équivaut également à la période de début de pénurie durable en spiritueux français, mais aussi étrangers : le Brandy, comme le Cognac et l’Armagnac, est aussi tributaire des récoltes vinicoles) à base de vin, à cause de la célèbre & terrible épidémie de phylloxéra…Le Scotch aura alors devant lui un boulevard pour asseoir sa croissance en Europe, et au delà ...
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Masterclass JOHNNIE WALKER Ă The WHISKY SHOP Paris,
le 20 Décembre 2017 :
(Masterclass JOHNNIE WALKER at The WHISKY SHOP, Paris,
2017, December, 12)
Le mercredi 20 décembre 2017 avait lieu une Masterclass JOHNNIE WALKER chez The WHISKY SHOP Paris, un lieu désormais associé à la marque de manière naturelle, et sous la houlette du sympathique ambassadeur français Clément Glorieux, une dégustation payante qui proposait également des associations culinaires sous la formes de jolies bouchées accompagnant chaque whisky, sous forme de poisson cru, viande ou également du chocolat. Voici mon compte-rendu de cette soirée, suivi par d’autres notes de dégustation concernant des blended whiskies de cette marque comme d’autres.
ENGLISH VERSION: In recently opened French The Whisky Shop in Paris, a JOHNNIE WALKER Masterclass took place on December, 20, year 2017. French brand ambassador Clément Glorieux was conducting it, with enough passion & knowledge to keep us entertain all evening long. As it was a charged masterclass, some food pairings were proposed, including delicate meat, fish & chocolate.
Les quatre principaux whiskies de la gamme JOHNNIE WALKER dégustés lors de cette masterclass, dans l'ordre décroissant de dégustation (le premier dégusté, après la mise en bouche à l'aveugle du "Blender's Batch/Rum Cask finish" fut le "Blue Label" réduit à 40 % sur la droite de la photo), suit l'édition "Ghost and Rare", puis "The Cask Edition/Willow", et enfin le "Private Collection 2017/Mastery of Oak".
WHISKY DEGUSTE AVANT LA MASTERCLASS :
-JOHNNIE WALKER “BLENDER'S BATCH” series, "EXPRESSO ROAST"(réf. bouteille ER1-22261), Edition limitée, 2017, 50 cl, 43,2 % (5000 bouteilles):
A noter: Cette version a été réalisée en utilisant de l’orge maltée de type « chocolate malt », avec une forte torréfaction, comme pour le single malt GLENMORANGIE nommé « Signet ». La série « BLENDER’S BATCH » est une carte blanche du master blender Jim Beveridge à son équipe, pour créer des éditions limitées thématiques expérimentales, la première édition « Rye finish » ayant eu un certain retentissement étant donné son caractère inédit, semble t’il, pour un Scotch whisky.
Cette version, plutôt bien faite, met évidemment l’accent sur le café avec des notes très précises et affirmées de torréfaction, mais elle demeure équilibrée, reconnaissable en tant que blended whisky. Elle présente aussi de belles notes boisées, chocolatées et, au second plan, des notes vanillées. Conclusion : Une version très fine, mais aussi gourmande. Recommandé ! Indication de Prix : 40 € les 50 cl, en exclusivité chez The Whisky Shop Paris. Note chiffrée sous réserve estimée à 85/100
As I came a bit in advance at the masterclass, I asked to try one of the “BLENDER’S BATCH Series”, experimental limited editions (exclusive to this shop) and it was the “EXPRESSO ROAST”, a blend using “chocolate malt” type, which is basically roasted malt with a dark color. The famous GLENMORANGIE single malt “Signet”, uses the same malt type, so expect here freshly roasted coffee notes, as well as hints of chocolate notes, deep wood, and, in the background, some vanilla as well. A gourmet expression, but also a refined one. Recommended! Rating (under reservations): 85/100
L'étonnant JOHNNIE WALKER "Blender's Batch/"Expresso Roast", une réussite!
WHISKIES DEGUSTES PENDANT LA MASTERCLASS :
-JOHNNIE WALKER « BLENDER'S BATCH » Series, "RUM CASK FINISH" (8 à 15 ans d'âge, 6 mois d'affinage en fûts de rhum), Edition limitée, 2017, 50 cl, 40,8 % :
A noter: Cette version a été affinée dans des fûts ayant auparavant contenu du rhum, mais sans précision sur le type de rhum et sur sa provenance.
Une version très fine, mais l'influence du rhum est vraiment symbolique. Le fondu est trop important pour pouvoir vraiment distinguer les saveurs. L’assemblage est correct, mais desservi par un titrage est vraiment trop faible. Indication de Prix : 40 € les 50 cl, en exclusivité chez The Whisky Shop Paris. Note chiffrée sous réserve estimée à 80/100
First official dram for the masterclass, another expression of the “BLENDER’S BATCH Series”, the “RUM CASK FINISH” wasn’t bad, but rather a symbolic “finish” than something enhancing the blend’s profile. Too discrete, too much reduced, it doesn’t really take off “during its flight”, and left me dubious and a bit disappointed. Rating (under reservations): 80/100
La version dite "Rum Cask finish" du JOHNNIE WALKER "Blender's Batch". Merci Ă The Whisky Shop pour la photo.
-JOHNNIE WALKER "BLUE LABEL", édition classique, whiskies âgés probablement de 25 à 50 ans*, 2017, réduit à 40 % :
A Noter: Parmi ses composants, les single malts suivants : BENRINNES, CARDHU, CLYNELISH, ROYAL LOCHNAGAR, mais aussi les plus rares BRORA et PORT ELLEN. Les distilleries de grain sont PORT DUNDAS & CAMERON BRIDGE.
Au positif, un sommet d’assemblage, d’une grande subtilité, avec un très beau fondu des saveurs (*avertissement: les comptes d'âge évoqués à l'oral-de 25 à 50 ans-correspondent à l'âge d'or de ce blend, soit avant la fin des années 2000, rien ne nous dit que les batches récents contiennent des malts aussi âgés). Fines notes boisées, végétales, florales, fruitées, délicatement fumées, puis des notes de fruits secs, ainsi que quelques notes de chocolat noir. Au négatif, cette subtilité est contrecarrée tout de même par un titrage trop faible, l’ajout de caramel (E150a), et la filtration à froid. Certes il y a sans doute aussi une note de caramel naturel, mais l’ensemble est quelque peu « en danger », très fragile. Cela fait aussi partie du charme de cette version, mais j’aurais préféré un titrage à 43 ou 46 % (il existe une édition américaine à 43 %, j’aurais l’occasion d’y revenir). Une très légère dilution (quelques gouttes d'eau) est envisageable mais risquée ici. Les glacons ? N'y pensez même pas ! Conclusion : En résumé, les amateurs de whisky très fondu (de chez COUVREUR, par exemple), de Cognac classique commercial (désolé pour ce vocable) apprécieront, les puristes amateurs de whisky avec un certain tempérament moins, déplorant, comme moi, un manque d’expressivité. Ces derniers se reporteront plutôt sur la version à 55,8 %. Indication de Prix : Autour de 190 €. Note chiffrée sous réserve estimée à 86/100
Prestigious « BLUE LABEL » reduced to 40 % edition was coming next, and it was sure in another league, but not fully satisfying either. On the positive side, it is showing pretty well mastery in blending, with a subtle & complex combination of woody, green, floral, fruity (including nice sultanas), chocolaty (dark chocolaty) notes, with a nice melted sensation, partly due to the presence of whiskies from 25 to 50 years old (warning: this is non official information, and related to most famous batches of it, not sure today there are as old as 50 yo in it). On the negative side, this complexity & subtlety is a bit destroyed by some infamous E150a (caramel flavouring), by the chill filtration and also, of course, by the too low ABV. This is a fragile expression for sure, as well as a beautiful one, even with these drawbacks. One could say it is part of the charm of this expression (created in 1992), but I would prefer a higher ABV, close to 43 or 46 % (there is an American release of it at 43 %, but we will talk more about it later). A few drops of water can be interesting here, to wake up a bit some notes, but not more & don't you dare even mentioning the word "ice" here ! To conclude, I will say that if you like very melted & sweet whiskies such as French bottler COUVREUR’s bottlings, or classic Cognacs, you may like this very much, but if you are on more characterful whiskies, you could dislike a lack of oomph of this one. The latter should much more appreciate the 55,8 % ABV variant of it. Rating (under reservations): 86/100
Le JOHNNIE WALKER "Blue Label", en version réduite à 40 %, dans sa livrée bleue "carrée" actuelle. Ce ne fut pas toujours le cas.
-JOHNNIE WALKER "BLUE LABEL", édition brut de fût ("The Casks Edition"), version « Willow » (bouteille en porcelaine, décor "Tour du Monde"), 2017, whiskies de 25 à 50 ans, Cask Strength, 100 cl, 55,8 %:
A Noter : Il s’agit de la même composition que l’édition classique du « BLUE LABEL », mais en version non réduite.
Une version d'emblée bien plus expressive, fidèle au fondu exceptionnel de la version réduite à 40 % : Tout est là , le nez chocolaté et fumé, la bouche trahissant la présence de beaux fûts de la distillerie TALISKER, par exemple...Un profil complexe incluant des éléments marins, végétaux (sous-bois), des notes de bois précieux, mais aussi du cuir, du chocolat noir, des fleurs, des fruits mûrs, des fruits secs, et j’en passe. Le palais est ample, bien expressif, bien épicé (sans excès) et encore bien équilibré. C’est superbe et long en bouche. Une légère dilution peut réveiller les saveurs, et apaiser un peu les épices et l’alcool, je la recommande, mais sans forcément aller plus loin dans la dilution. Conclusion : Un grand JOHNNIE WALKER. Indication de prix : Cette version (je veux dire la bouteille en porcelaine-opaque, blanche et bleue) est très chère, près de 460 €, alors que le même contenu, dans une splendide bouteille bleutée, a été longtemps disponible, en boutiques hors taxes, autour de 200 €. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 93/100
Prestigious « BLUE LABEL » supposed Cask Strength edition (I say supposed because the Cask Strength mention isn’t stated on the label) is right from the start more entertaining. Yes it still shows a great melting of flavors, on the nose and on the palate, with lots of complexity and matter. On the nose the smoky & chocolaty side instantly recalls me of some nice TALISKER single malt casks. This complex profile is long & superb on the palate: It includes delicate maritime notes, smoky, peaty notes, sandal wood notes, leather, dried fruit, riper fruit, some flowers as well as dark chocolate again. Sure it gets more “comfortable” to taste once a bit diluted, but, for me, it isn’t mandatory to add more than a few drops or a slight dash of water, but it can help to open up the flavors. A great JOHNNIE WALKER expression. Rating (under reservations): 93/100
La version dite "Willow" du JOHNNIE WALKER "The Cask Edition" (brut de fût). Merci à The Whisky Shop pour la photo.
-JOHNNIE WALKER "BLUE LABEL","GHOST AND RARE" ("Brora and Rare & Legendary whiskies"), Edition limitée 2017, 30000 bouteilles, 46 %:
A Noter: Parmi ses composants, les single malts suivants : BRORA, CLYNELISH, GLENKINCHIE, GLENLOSSIE, PITTYVAICH, ROYAL LOCHNAGAR. Les distilleries de grain sont CAMBUS & CAMERON BRIDGE.
Le nez est impressionnant, aérien et très présent, ciré, un peu fumé, fruité, malté, chocolaté, un peu épicé, il a quelque chose de magique. En bouche, c'est très beau aussi, avec de la personnalité, à mi-chemin entre la version à 40 % et celle à 55,8 % (merci à Jim d’avoir choisi de le mettre en bouteille à 46 %), mais le côté boisé et épicé revient vite en force, surtout à la deuxième dégustation (ceux qui le souhaitaient ont eu droit, en effet, à une seconde dégustation en fin de masterclass), et fait baisser un peu la note. Conclusion : En fait, c’est un très beau whisky, subtil et de caractère, mais la magie du nez est bien supérieure à mon avis à celle du palais. Ceci dit, cela demeure une belle addition aux différentes variations sur le même thème du « BLUE LABEL ». Indication de prix : 299 €. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 91-92/100, mais ce whisky a été difficile à noter dans ce cadre. Si je devais noter le nez seulement j’irais certainement jusqu’à 94 ou 95/100.
This is a rare expression designed to enhance some rare casks coming from BRORA distillery especially, but also from other closed or opened distilleries (please see the list above). Unlike many of the core range bottlings, note than this one is bottled at 46 % ABV, which will be much appreciated by whisky purists. The nose is impressive, aerial and very present, complex, with notes of wax, light peat smoke, fruity, malty, chocolaty, a bit spicy, with something magical. On the palate it is very beautiful as well, with some personality for sure (the choice of bottling it at 46 % is appropriate), but its woody & spicy side come through quickly & strongly, and leaded me to lower a bit the rating. I had the chance to retry it at the very end of the session, which confirmed my first impressions of a subtle and characterful whisky, but with a far superior magic on the nose than on the palate in my opinion. Having said that, it is still a beautiful whisky and an interesting addition to the limited edition variants of “BLUE LABEL”. Rating (under reservations): This one has been a bit hard to rate though, because the nose deserved a 94 to 95/100 rate in my opinion, where the palate can’t reach more than 91-92/100.
Le JOHNNIE WALKER "Blue Label", en édition limitée 2017, réduite à 46 %, mettant en valeur une distillerie fermée (mais plus pour longtemps!) nommée BRORA...Une version au nez absolument fascinant...
-JOHNNIE WALKER "PRIVATE COLLECTION 2017", 4 ème édition/version (expérimentale) thème "MASTERY OF OAK", (5588 bouteilles), 46,8 %:
A Noter: Il s’agit d’un vatting (ou « mariage ») de 3 recettes différentes, avec un travail sur le brûlage des fûts plus ou moins intenses. Un assemblage avec une fois de plus le master blender Jim Beveridge aux commandes. Chaque édition limitée de la « Private collection » a un objectif de profil aromatique & un slogan différent, la première édition, par exemple, datant de 2014, avait pour thème « A unique Smoky blend ».
Un nez déjà très boisé, un boisé sophistiqué, très « wood technology », mais plus sophistiqué encore, qui fonctionne par strates, et qui cherche à créer un profil plus complexe sur ce plan que les différentes versions abordables des JOHNNIE WALKER. En bouche, l’on sent que c’est plutôt bien fait, d’accord, mais c’est assez déconcertant, car l’on se trouve sur un terrain bien plus proche des bourbons (et parmi les plus secs) que des scotchs, et ce sans le fruité de nombre de bourbons, et avec du bois neuf, du bois bien brûlé, donnant des notes de vanille, d’épices douces, mais aussi une certaine fermeté dans les tannins (ceux du bois), beaucoup d'épices du bois (« woodspice ») et un côté un peu sec. Pour la qualité de l'assemblage et la recherche, je loue l’effort entrepris et ne peut donner une mauvaise note chiffrée, mais il ne m'intéresse pas vraiment en tant qu'amateur du whisky, sans parler de son prix, largement prohibitif ! Conclusion : Personnellement, ce n'est pas ce que j'attends d'un JOHNNIE WALKER, car ici le bois est pour moi très présent, trop au centre de l’attention, ce whisky nous emmenant par moments un peu trop dans le Kentucky à mon goût. Indication de prix : 785 € Note chiffrée (sous réserve) estimée à 87/100.
This one is part of the experimental « Private Collection » series, with this time master blender Jim Beveridge working on 3 different levels of casks toasting, plus several other “tricks”, with a theme called “Mastery of Oak” (each yearly creation has a different theme and recipe, the first one in 2014 was called “A Unique Smoky Blend”, for instance). So, yes, wood is the center here, and it shows. You can already feel on the nose this “wood technology”, fresh and sophisticated wood, a search for getting a different profile than the JOHNNIE WALKER’s from the core range. The problem is, in my opinion, that the wood takes too much place in the result, and it is a bit disturbing. Are we still in Scotch territory, or rather closer to some dry Bourbons? I’m afraid we’re closer to the latter category. It has also other notes (mainly spices and vanilla), but it has so much variations of wood (dry wood, new wood, burnt wood, strong tannins, woodspice), that they are dominating any other possible notes, and it is a bit too much. The experience has gone too far in my opinion. I can appreciate the research and the quality of the blending, though (I tried to rate it as honestly as possible), but, sorry, this is not what I expect from a JOHNNIE WALKER blended whisky. And it has even not the fruity side of many Bourbons, so I can’t really be interested by this bottling, and even if so, the price tag (around £ 697, or USD 936) is really insane in my opinion. The nickname for this one should have been “Dry Kentucky Finish”. Rating (under reservations): 87/100
Le JOHNNIE WALKER "Private Collection", version 2017 nommée "Mastery of Oak", une subtile mais extrême expérimentation.
Enfin, il nous a été présenté une bouteille (hélas vide) de JOHNNIE WALKER "RED LABEL" datant de 1950, un moment d’émotion....voir les photos. Tout ce que je peux dire sur les anciennes mises en bouteille de JOHNNIE WALKER, pour en avoir dégusté deux, l’un de 1962, l’autre de 1970, c’est qu’elles étaient parfois exceptionnelles (comme notamment celui de 1962), avec un profil aromatique bien plus expressif que ceux d’aujourd’hui, et davantage de fumée de tourbe également, et une signature TALISKER très nette.
During the evening we had the opportunity to have a look on a very old bottling of JOHNNIE WALKER "RED LABEL", one from the fifties, but alas it had been emptied during a previous tasting. All I can tell about ancient JOHNNIE WALKER bottlings is that they were often superior to the most recent ones, more aromatic, with more emphasis on the peat smoke, and more oomph.I had the opportunity to taste a 1962 bottling and a 1970 bottling and they were both amazing, the 1962 was the best of the two, with an obvious TALISKER signature.
Une version des années 1950 du JOHNNIE WALKER "Red label", hélas non dégustée, mais impressionnante.
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En conclusion, une belle soirée dans une ambiance d'abord un peu trop timide, puis se détendant au fur et à mesure, avec un ambassadeur passionné et des whiskies quand même d’une qualité supérieure. Que demander de plus ?
To conclude this JOHNNIE WALKER masterclass report, I would like to say that the ambiance was good, warmer after a few drams, with a passionate brand ambassador and a devoted audience, and superior quality whiskies. What to ask more?
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AUTRES NOTES DE DEGUSTATION DE WHISKIES JOHNNIE WALKER :
(OTHER JOHNNIE WALKER WHISKIES TASTING NOTES)
J'ai voulu pour cette dernière partie couvrir l'ensemble des versions de JOHNNIE WALKER dégustées à ce jour (soit 15 mises en bouteilles différentes-oui j’avais dit 20, mais j’ai préféré grouper des notes trop similaires…), notes qui étaient privées pour la plupart. Oui, malgré, les standards de qualité (dont la constance) mis en avant par les principaux acteurs de l'assemblage de whiskies, j’ai voulu démontrer (même si cela demeure un exercice subjectif-ma perception des whiskies ayant elle aussi changé en 20 ans) l'irrégularité dans le temps du profil aromatique de ces whiskies, irrégularité parfois infime, mais d'autres fois plus spectaculaires, tout comme, ne nous le cachons pas, chez la concurrence. Un exercice malgré tout bien intéressant pour voir aussi les tendances suivant les époques, la forte demande, etc...
Encore une fois, et peut être plus encore pour les blended whiskies, bien plus importants en volume que les single malts-rien que pour la production de whisky de grain (principalement le maïs) en Ecosse, il faut savoir que la totalité de la production des distilleries de grain est aussi importante en volume que toutes les distilleries de single malt réunies...(plus de 800 millions de litres d'alcool par volume en 2016), soit d'un côté 6 distilleries de grain encore en activité, résolument industrielles, et de l'autre plus de 113 distilleries de malt en activité, soit 120 au total d'après la S.W.A.
Diageo a vendu en 2016 près de 17,4 millions de caisses de whiskies (toutes versions confondues, à raison de 9 bouteilles par caisse), soit une légère baisse par rapport aux deux années précédentes, un pic ayant été atteint en 2013 avec 20,1 de millions de caisse vendues cette année là . La version "BLACK LABEL" 12 ans demeure la meilleure vente de la société Diageo pour ce qui est de JOHNNIE WALKER (435 bouteilles sont vendues chaque minute dans le monde).
Que cette partie vous serve davantage d’indicateurs subjectifs des variations des whiskies de cette marque au fil du temps que parole d’évangile, afin de ne pas être surpris si vous tombez, ici ou là (et comme pour les autres marques), un lot moins satisfaisant que d’autres ou que les meilleurs chroniqués ici, avec tout de même la précision que je tiens à faire malgré ces réserves, que la qualité me semble tout de même globalement assez élevée chez JOHNNIE WALKER, donc l’ancienne devise « Toujours aussi fort » peut encore être utilisée de nos jours...
ENGLISH SUMMARY: For this second & last part, I wanted to cover all the JOHNNIE WALKER expressions I have tasted & reviewed so far (= 15 different bottling-I’ve finally decided to group some on one only to be more precise & less long so it won”t be 20), notes that, for the most, haven’t been published yet, but just reviewed. What I also wanted, despite the search for quality & consistency is strong at JOHNNIE WALKER as in other brands, is to demonstrate the fact that same expressions but different batches may bring different tasting notes, different balance, different expressivity, etc…
Sometimes, as you will read, it will be really a light difference, others it will be spectacular. Having tasted whiskies since around 20 years now, of course my palate & perception of them has changed over time and this exercise remains subjective. But I think it is still an interesting thing to do as it tells something about the supply and demand (and maybe some diminution of quality standards when the demand is too high?), about the consuming & the production trends. We’re talking here about a brand that sold 17,4 millions of cases of whisky (9 bottles in a case) and sells 435 bottles of JOHNNIE WALKER per minute around the globe! Besides, the best selling expression is the “BLACK LABEL”. So, yes, there are less interesting bottlings reviewed here below, but many remain strong, and the brand’s older motto “Still going strong” can be still used today…
Vue d'une partie des bouteilles de JOHNNIE WALKER chroniquées ci-dessous, issus de ma collection personnelle et de cadeaux
-JOHNNIE WALKER “RED LABEL”, mis en bouteille en 2017, (Lot: L77283T5005-0003193), 100 cl, 40 %:
A noter : Cette version fut créée en 1909, est composée de 35 whiskies dont 5 single grains & pour les single malts, le cœur en est la distillerie CARDHU mais aussi ABERFELDY. C’était une version de 10 ans d’âge, mais de nos jours elle est sans compte d’âge. C’est aussi le whisky écossais le plus vendu au monde.
Couleur : Vieil or, à reflets dorés. Nez : Un peu alcooleux de prime abord, avec une note de solvant (esters & alcool), puis des notes d’esters plus classiques (bonbons anglais, fruits exotiques dont ananas, banane et papaye), fruits confits variés, orge maltée, miel, herbes, puis évolue vers une subtile mais bien présente fumée de tourbe.
Bouche : Un peu alcooleuse lors de la première dégustation, moins ensuite, elle est complexe, assez fondue, et se dévoile par étapes : D’abord cette forte note d’esters mêlée de solvant, qui devient plus agréable assez vite, puis un assemblage complexe dévoilant tour à tour des notes florales, fruitées (fruits jaunes variés, fruits confits de même, fruits secs), maltées (orge) et de céréales diverses (maïs, avoine, blé), voire des arachides, notes marquées par un caractère pâtissier évoquant le petit déjeuner (ovomaltine, moka, chocolat au lait, caramel un rien brûlé). La fumée de tourbe survient relativement vite, avec une expressivité contrastant avec sa légèreté, une certaine souplesse en bouche (entre onctuosité et fluidité) et même un fruité presque juteux. Finale évidemment marquée par une belle note de fumée de tourbe, comme il se doit, quelques épices et un beau fondu. Tenue à la dilution : Quelques gouttes d’eau lui sont bénéfiques, et je peux aussi vous recommander de l’essayer avec une « iceball » (à la japonaise). Une note huileuse (et d’arachides : noix de cajou, noix de pécan), apparaît, ainsi que de belles notes de chocolat au lait & noir teintées de moka, et, au second plan, une pointe de fumée cendrée. Conclusion : Un lot superbe, avec un bel équilibre des saveurs, une belle complexité et une certaine longueur en bouche. Un blended whisky tous terrains de qualité. Indication de Prix : Autour de 19 €, très répandu, majoritairement en petite, moyenne & grande surface. Note chiffrée confirmée (pour ce lot): 89/100
ENGLISH SUMMARY: Presentation: The « Red label », created in 1909 was previously a 10 y.o. but lost his age statement later on. It is a blend of 35 whiskies (5 single grains & 30 single malts), the heart of it is CARDHU, but also ABERFELDY. It is the most sold Scottish whisky in the world. Tasting note: For this bottling (which I consider a particularly good batch, while some are scored almost 20 points below…) the nose may be a tad spirity at first, but it stabilizes itself quickly to something more complex, with a lot of fruits, many coming from estery elements (liquorice all sorts, exotic fruit-pinapple, banana, papaya), but also some candied fruit, malted barley, honey, herbs, and finishes on a subtle but precise peat smoke note. On the palate, the same is happening, and then malted barley is coming through, but also the other cereals possibly involved in the blending (such as corn, but also wheat, oat-more an impression for the 2 lasts). I also detect peanuts, pastry cereal & chocolate combo (ovaltine, milk chocolate, a bit burnt caramel, some moka as well) some spices, and then nice peat smoke, all notes beautifully melted, with a rather expressive mouthfeel and lightness at the same time. It is a bit hard to explain, but its versatility is its strength. About adding water, I will recommend to rather have it with an iceball (Japanese style!), as it hold well some ice (rather than in a “highball”’), but mostly if it melts slowly. More oily notes will appear (cashew nuts, pecan nuts), and superb milk & dark chocolate (“moka finished”) and, on the second ground, a hint of ashy smoke. Conclusion: A pretty well balanced batch, with quite some complexity and some length on the palate. A quality blend for all occasions. Confirmed rating (for this batch): 89/100
-JOHNNIE WALKER « BLACK LABEL », 12 ans, concernant plusieurs lots (2008, 2014, 2016, 2017), 40 % : Important : Note de 2008 révisée & augmentée en 2018, et synthèse des notes sur des lots de 2008 à 2017, mais concernant surtout des lots de ces dernières années (pour ceux ayant un profil similaire) :
A Noter : Créé en 1867, par Alexander WALKER et perfectionné par Sir Alexander WALKER II, en 1907 (date de la recette actuelle), ce blend de luxe regroupe des single-malts de près de 35 distilleries, principalement une sélection de HIGHLANDS et d’ISLAY. Parmi les distilleries : CARDHU, DAILUAINE, MORTLACH, CAOL ILA, TALISKER, et comme whiskies de grain notamment la distillerie PORT DUNDAS. La maturation est effectuée en intégrant une part importante de fûts de Sherry.
Couleur : Ambrée, à reflets dorés soutenus, presque cuivrés. Nez : Très fin et subtil, d’un équilibre impressionnant, dont on arrive cependant à « extraire » des notes fruitées complexes (agrumes, poire, fruits secs et fruits confits variés), ainsi que du miel, de la réglisse. Un léger fumé, et une tout aussi légère pointe de tourbe couronnent le tout (l’édition de 2017 est très proche, et même un rien terreuse, avec en arrière-plan des notes délicatement boisées (dont la vanille), de caramel, d’épices (atténuées par l’assemblage et le degré) et d’orge maltée.
Bouche : Elle reprend les notes du nez, avec un peu de gourmandise au début, puis œuvre vite sur un registre plus discret, voire un peu effacé en finale (la faute à mon avis au caramel ajouté), par ailleurs d’une finesse rare chez ses concurrents. La retro-olfaction est cependant impressionnante, dans la mesure ou les notes reviennent progressivement « se signaler » une dernière fois, de manière très aérienne, très élégante, et notamment les plans de fumée et de réglisse, accompagnées de notes de chocolat noir, de fruits secs (figues, dattes, raisins secs) particulièrement présentes dans la version de 2017. Malgré l’âge, quelques esters assez frais s’expriment également. Les notes de fumée et de discrètes notes marines (surtout des embruns) sont superbement intégrées dans l’ensemble.
Réaction à l’aération : Une certaine aération (disons 15 minutes) conduit à un certain réveil de la personnalité du BLACK LABEL, et notamment de son tempérament un peu plus épicé qu’en apparence, mais aussi des notes fruitées et boisées. A noter, la marque, elle, met en avant comme notes de dégustation dominantes la poire, le miel, la vanille et le saumon fumé. Réaction à la dilution : Avec une légère dilution, qui doit rester légère et non-violente (traduisez pas de glaçons !!) permet un beau développement de ses composantes marines (CAOL ILA, TALISKER, par exemple), mais aussi florales & fruitées. L’eau, bien dosée, peut exalter la complexité fruitée et boisée de ce blend, tout en ramenant au premier plan ses notes fumées, tourbées et marines, mais sans que jamais elles n’écrasent les autre notes. Quel équilibre !
Conclusion : Un remarquable blend de luxe, d’une extrême finesse, que j’ai mis du temps à apprécier à sa juste valeur. Né d’un savoir-faire en matière d’assemblage assez impressionnant, c’est la version la plus vendue de la gamme et son étendard. C’est un BLEND extrêmement subtil, à l’équilibre quasi-parfait, irréprochable de ce point de vue. Il est aussi plus rond, plus fumé, et bien plus complexe que le « RED LABEL ». Cependant il reste un peu trop léger à mon sens (un titrage à 43 % serait préférable), et peut être pas assez charpenté pour servir de BLEND d’apéritif, j’oserais dire « ordinaire », très allongé, ce qui hélas se pratique trop souvent. C’est un whisky à boire comme un vieux single-malt, avec respect et patience. Si vous cherchez cela, vous serez satisfaits, mais si c’est la gourmandise que vous recherchez, les CHIVAS REGAL 12 ans ou le DEWAR’S 12 ans & quelques autres blends gourmands (HANKEY BANNISTER « Heritage », par exemple) vous paraîtront bien meilleurs...Une suggestion à Diageo, pourquoi ne pas en faire une version réduite à 43 ou 45 % (à la japonaise) ? Une version qui serait sans additifs & non filtrée à froid serait alors sans nul doute une version plus généreuse de bout en bout, et qui là il rivaliserait avec les plus grands, single malts compris. Un whisky qui en tout cas mérite que l’on prenne le temps de le découvrir. Note chiffrée confirmée (moyenne des lots très proches) : 90 à 91/100
Ici une version datant de 2014 du JOHNNIE WALKER "BLACK LABEL"...
ENGLISH SUMMARY: Presentation: The « BLACK LABEL » was created in 1867 but perfected in 1907 by Sir Alexander II. This expression gathers no less than 35 single malts whiskies, mostly from Northern Highlands & Islay. The key malts in this are CARDHU, DAILUAINE, MORTLACH, CAOL ILA, TALISKER, while the most influent single grain is a PORT DUNDAS. For its maturation, the blend uses a significant portion of ex-sherry casks.
Important note: This is an attempt to gather notes on different batches but with similar profiles, from 2008 to 2017, but mostly from recent batches.
Tasting notes: For the best batches, the balance is rather impressive, but one can distinguish complex fruity notes (citrus fruit, pear, dried fruit, candied fruit), and also honey, liquorice, with light some peat smoke notes on top of that. On the most recent batches, the peat is a bit earthy, with on the background some delicate woody notes (including vanilla & sweet spices) & malted barley.
On the palate, while it is a bit gourmet (generous) in the beginning, it quickly fades away, and gets really thin, almost erased in the finish (because, in my opinion, of the caramel coloring), but its finesse is rarely seen compared to other blended whiskies. The retro-olfaction (does this word make sense in English?) is impressive though, because some other notes appear with subtlety, almost subliminally (they are aerial), such as dark chocolate, hints of smoke, liquorice & dried fruit (dates, figs, sultanas), especially in the 2017 batch tasted. Despite the advanced age (12 y.o.) some fresh esters are coming through, and even some discrete maritime notes (ocean spray mainly). The latter & the smoky notes are perfectly integrated. Let it stay a quarter in the glass and it will reveal more of its personality (more spices, smoke and wood). Water? It does not really like ice in my opinion (as it will break the flavors), so I suggest to dilute it lightly, step by step, according to your taste. Then you will see typical notes coming through, earthy & peated ones (CAOL ILA, TALISKER) or its fruity, floral & gently woody ones.
In conclusion, a remarkable de luxe blended whisky, with a lot of refinement, very subtle, that needs time to understand its value. Born of a solid blending “savoir-faire” (know-how), this expression (the most sold JOHNNIE WALKER in the world) is the flagship of the brand. Extremely subtle, with an almost perfect balance, it is also more rounded & more smoky than the “Red Label”. However I think it is still too light in my opinion (an ABV of 43 % should be chosen) and not enough robust to be used as a regular (read cheap) blended whisky with ice, pronounced taste aperitive food. I mean it is a whisky to be tasted as a single malt in my opinion, with patience & respect. If you’re looking for a more gourmet blended whisky, his concurrent CHIVAS REGAL 12 y.o. or DEWAR’S 12 y.o. or other gourmet blended whiskies (HANKEY BANNISTER « Heritage », for instance), will suit you more. I would suggest to Diageo to may be produce an alternative expression (more for connoisseurs?) which would be un-chill filtered, non coloured, and at a higher ABV…But other than that it is a whisky worthy discovering. Confirmed rating (average rating of all best batches tasted): 90 to 91/100
A gauche une version du "BLACK LABEL" datant de 2006 et, Ă droite, une de 2014.
-JOHNNIE WALKER “DOUBLE BLACK”, mis en bouteille en 2013, 70 cl, 40 %:
A Noter : Cette version née en 2011, est présentée comme davantage fumée, avec un nombre moindre de whiskies et davantage de malts fortement torréfiés/brûlés. La « wood technology » est présente ici de toute évidence.
Couleur : Vieil or, à reflets dorés. Nez : Relativement complexe et gourmand (fruits confits, joli boisé mêlé de fumée, agrumes (citron confit) & réglisse. Bouche : Vive (belles notes épicées en attaque), franche, avec un joli boisé (malgré la mise en œuvre évidente de « wood technology »), de belles notes d’agrumes, de fruits confits variés, de belles notes de chocolat noir, de réglisse, sur un lit de belle fumée de tourbe sèche. Jolies notes de torréfaction du malt, teintées de moka. C’est franc, direct, expressif, bien assemblé, et plutôt efficace, je dois dire. Curieusement le caramel ajouté ne se sent pas trop en bouche. Tenue à la dilution : Devient un rien plus caramélisé, mais reste de bonne tenue. De manière surprenante, l'ajout de glace est plutôt intéressante ici. Conclusion : Le parfait contre-exemple que les whiskies modernes sans compte d’âge, et oeuvrant avec la « wood technology » peuvent parfois être une réussite… Indication de Prix : Autour de 35 €, assez répandu, majoritairement en petite, moyenne & grande surface. Note chiffrée confirmée (pour ce lot) : 90/100
ENGLISH SUMMARY: Presentation: This is a relatively recent addition to the range, back to 2011. Developped around the work on enhancing wood & smoke, as a variant to the « BLACK LABEL », it is clearly a « wood technology » creation, with no age statement. Tasting notes : On the nose, it is relatively complex & gourmet, with nice candied fruit, nice wood & peat smoke, citrus fruit (mostly candied), and liquorice. On the palate, you get the same profile, with nice spicy notes to start with, nice citrus notes varied candied fruit, nice dark chocolate notes, liquorice, on a bed of dried peated smoke. I also notice nice notes of roasting (malt, moka). Surprisingly, caramel coloring doesn’t seem to have a negative action on this one. Adding water isn’t uninteresting, with more natural caramel. Surprisingly, adding ice to it is interesting. Conclusion : The perfect counter-example of what modern technology & n.a.s. whiskies are, often uninteresting, but sometimes (like this one) working well… Confirmed rating : 90/100
-JOHNNIE WALKER “BLUE LABEL”, mis en bouteille en 2010 (Edition américaine), Lot/Réf.: 19912578T (bouteille N°LF40915JW), 75 cl, 43 %:
Couleur : Vieil or, à reflets presque verdâtres, un rien pâles. Nez : Complexe, très fin, et à dominante végétale (mousse, champignons, thé noir & thé vert & Earl grey très infusés), plus que boisée ou autre, mais faisant preuve d’un bel équilibre. Comporte clairement des single malts « à l’ancienne », avec probablement une part significative de whiskies provenant de distilleries fermées, des single grains de même, plutôt boisés, avec notamment de superbes notes de bois précieux (eucalyptus, cèdre). Fumée de tourbe très discrète et très légère. Le profil se rééquilibre quelque peu à la dégustation suivante, redevenant plus proche de la version à 40 %, mais avec tout de même plus de puissance, et toujours cette dominante végétale & boisée caractéristique qui surmonte le fondu important des arômes malgré tout et rend son profil aromatique unique.
Bouche : Remarquable, très élégante, d’abord un peu épicée et très végétale (en tout cas à la première dégustation, ensuite ces notes diminuent un peu, mais restent présentes et caractéristiques, ne ressemblant à aucun autre blend dégusté à ce jour). Elle se poursuit sur des notes subtilement boisées (le cèdre, au second plan, revient avec plus de présence) et réglissées, mais aussi modérément florales & fruitées (fruits mûrs variés et fruits secs, incluant des agrumes), avant de s’achever sur de discrètes mais superbes notes de fumée de tourbe, le bois précieux au second plan, mais jamais trop loin.
Tenue à la dilution : Bonne avec juste quelques gouttes d’eau, réveillant les notes fruitées, mais ne pas trop diluer sous peine de casser cet équilibre fragile. Les glacons ne sont pas envisageables ici.
Conclusion : Avec ce titrage à 43 %, il me semble que le « BLUE LABEL » soit à son aise (même si j’aime beaucoup la version brut de fût), toujours très fondu, mais ni trop doux ni trop puissant, dans un équilibre certes fragile, mais superbe et si significatif (rapport à ses composants âgés de plus 40 à 50 ans) de ce que l’on nomme les single malts à l’ancienne, avec un profil typé que l’on ne voit plus vraiment de nos jours. En bref, une référence qui témoigne d’une grande page de l’histoire du whisky. Indication de Prix : Aucune récente pour cette version, sinon pour la version à 40 %-Entre 130 € (VPC, en ligne) & 220 € en boutique, mais le plus souvent autour de 190 €, plutôt chez les cavistes, boutiques hors taxe, mais parfois aussi en grandes surfaces. Note chiffrée confirmée (pour ce lot): 93/100
ENGLISH SUMMARY: This is the American market bottling of "Blue Label", so bottled at 43 % instead of 40 % & in 75 cl instead of 70 cl. Reminder: You will find general details about the “Blue Label” expression in the “JOHNNIE WALKER” masterclass section. About this bottling at 43 %: On the nose, it is complex, and more green (forest trees moss, mushrooms, green over-infused complex tea notes-black, green & Earl Grey) than woody, but still quite woody, with an amazing ability to keep a great balance. For me it has clearly old fashioned single malts & single grains inside, and probably some from closed distilleries. The profile is woody (precious wood, including cedar & eucalyptus), green, with discrete notes of peat smoke. The profile gets more rounded & melted with time, but there is this distinctive green & woody note that tops it off & makes it unique. On the palate it is a remarkable profile, elegant, a bit spicy at the start then more rounded, green (as the nose) and subtly woody (old wood, including a nice cedar note). There is also some liquorice notes, some floral & fruity notes (including citrus fruit) as well, before some discrete & superb smoky notes (with precious wood on the second ground) come through. With a few drops of water, it develops more its fruity notes, but please do not push further the water amount, or it will simpley destroy the whisky. Ice isn't an option here for me. In conclusion, I will say that this version seem to be the “BLUE LABEL” at its best, even if I like a lot the Cask Strength version, because the melting of the flavours isn’t too sweet (as in the 40 % version), and isn’t too powerful as well and shows well its very old components (those from 40 to 50 years old). A reference blended whisky that is a true page of the whisky history. Confirmed rating (for this batch): 93/100
La version américaine à 43 % (et bien sûr en 75 cl) du "BLUE LABEL", trois degrés qui font une sacrée différence!
-JOHNNIE WALKER "BLUE LABEL", édition brut de fût ("The Casks Edition"/Special Release), une des première version brut de fût (bouteille teintée en bleu),circa 2013 (Lot : L2013-1U001-008541), whiskies de 25 à 50 ans, bouteille numérotée « CE2 04439 », Cask Strength, 100 cl, 55,8 %:
A Noter : Il s’agit de la même composition que l’édition classique du « BLUE LABEL », mais en version non réduite, et a priori la même que la version dite « WILLOW », en carafe en porcelaine. Comme je n’ai pas pu retrouver ma note de dégustation (je complèterais cette note si je la retrouve) et quand dans mon souvenir c’est une version quasi-identique si ce n’est identique, aussi j’ai préféré ne pas séparer la note et ne pas la traiter séparément, hormis pour vous indiquer les références de cette superbe bouteille. Au passage, encore merci à François pour cette belle découverte. Même note chiffrée à priori : 93/100 (voire davantage).
ENGLISH SHORT NOTE : I had the occasion to try this « BLUE LABEL » Cask Strength edition before, when a friend of mine brought me this bottle end (see pictures below) almost empty, but with enough liquid to give me an idea of the precious content. In my mind the tasting notes are really close if not identical to the edition reviewed above (in the masterclass section) and called « WILLOW », plus I didn’t find my own notes (but I’ll insert it there if I can find it), so I have decided not to review it, but just give you the details in case you come across this superb bottling. Rating (supposed to be the same as « WILLOW », so..) 93/100 to possibly more.
Une édition brut de fût aussi puissante et expressive qu'un single malt. Une version que l'on pouvait encore trouver en zone hors taxe il y a encore quelques années. Dommage que la version en carafe de porcelaine lui ai fait plus que doubler son prix!
NOTES ANCIENNES SUR D'AUTRES LOTS & SUR D’AUTRES VERSIONS:
(Toutes notes révisées en 2018)
(Older tasting notes about other batches & from other ones-All notes revised in 2018)
-JOHNNIE WALKER “RED LABEL”, mis en bouteille en 2016, 70 cl, 40 %:
Couleur : Vieil or. Nez : Complexe et très fondu. Dominante de fruits confits, de caramel (en partie ajouté). Légères traces de fumée. Bouche : Sucrosité importante (même si ce n’est qu’une impression), caramel (en partie ajouté), fruits confits, miel, et à peine une trace de fumée. Tenue à la dilution : S’ouvre un peu mais c’est assez décevant. Presque mieux sur glace. Conclusion : Une version pas mauvaise, mais plutôt faible, pas vraiment satisfaisante, de l’époque moderne. Très moyen. Note chiffrée confirmée (pour ce lot) : 76/100
ENGLISH SUMMARY: Complex & quite melted.The main notes are here candied fruit, caramel (partly added), and light traces of smoke. On the palate, lots of sugarin that one (no it’s not real sugar, but impressions of sugar), lots of caramel (too much added in my opinion), ok some candied fruit, honey and very little smoke. Adding a few drops of water doesn”t help, it is even almost better on ice. It’s not a bad version, but rather weak, unsatisfying compared to the best batches. Very average stuff. Confirmed rating (for this batch): 76/100
-JOHNNIE WALKER “RED LABEL”, mis en bouteille circa années 2008-2010 (certains lots, pas tous-désolé pas de numéros de lots notés), 70 cl, 40 %:
Note succinte : Une version très lisse, avec un fondu trahissant à la fois un abus de caramel ajouté et des whiskies de grains vraiment de second ordre (n’oublions pas qu’ils constituent environ 75 % de l’assemblage donc leur influence est majeure), à peine sauvés par quelques single malts. Peu floral, peu fruité, il est un peu quelque peu déséquilibré, les herbes et le miel se battant en duel tandis que tourbe semble avoir abandonné la partie depuis un moment…Pas besoin de diluer du coup. Ce n’est pas mauvais, cela manque juste sérieusement d’âme, comme beaucoup de J & B de cette époque. Dispensable (eh, oui rappelons-le encore une fois, ma moyenne n’est pas de 50/100 mais de 75/100-Rappel de mon système de notation ci-dessous). Note chiffrée confirmée (pour ce lot): 71/100
Mon système de Notation (lien)
ENGLISH SUMMARY: This batch from the “RED LABEL” (& a few others tasted at the time-sorry no batch numbers available) is certainly one of the worst ever tasted, but this doesn’t mean it is a “bad” whisky technically. It just shows no soul “on board”, if I may say. Lots of caramel added, probably cheaper grain whisky content (let’s not forget that as they are almost 75 % of the content, their influence is huge), this is a lower-ranking whisky, with at least a salvation from some of the single malts inside. Not much flowers or fruits in that one, it is a bit unbalanced as well, with honeyed & herbal notes fighting against each other, whereas peat smoke has gone for a while. It is so diluted already that you won’t need to do more. It is not bad, mind you, but this seriously lacks “concern” in what the blender is doing (ok it is often the risk with high volumes whiskies) but he’s supposed to check the batches, right? In fact it is similar to many J & B batches of the 200-2005 period, uninteresting in my opinion. Confirmed rating (for this batch): 71/100
Reminder: My average rating is 75/100, not 50/100-I explain my scoring system here:
JOHNNIE WALKER, une marque passée maître dans l'art de proposer différent coffrets avec des tumblers gravés avec l'image du marcheur...
-JOHNNIE WALKER « RED LABEL », édition 2006, 40 % : Couleur : Vieil or, à reflets ambrés. Nez : Discret et léger, plutôt équilibré, avec de notes d’agrumes (citron et orange confites), de pomme cuite, de caramel, de réglisse, de vanille et de miel. Presque pas de fumée. Bouche : Assez légère et fluide, mais comme paradoxalement « une drôle d’épaisseur en bouche » provenant sans doute du caramel ajouté ou de whiskies de grains un peu gras. Ce qui écrase quelque peu ses qualités, son équilibre. On retrouve les notes du nez, en un peu plus expressif (boisé, léger fumé, agrumes -notes citronnées- et miel, etc…), mais pas assez puissantes pour les imposer. Une bouteille de 2008 semble contenir plus de fumée qu’auparavant. La finale est mi-ronde, mi-épicée, de longueur moyenne. Réaction à la dilution : La dilution l’écrase ou l’exalte, selon le moment. Ce qui peut déranger, c’est le surgissement de notes issues des whiskies de grain, voire de l’orge maltée liée à des notes de caramel ajouté plus que de miel, mais ce qui le sauve c’est le fait qu’il intègre bien des notes fumées et légèrement tourbées qui peuvent s’exprimer avec un peu d’eau. Attention au dosage de l’eau. Parfois préférable avec des glaçons ou en cocktail. Conclusion : Un honorable blend, assez léger, correct, bien pour débuter, mais avouez que le « BLACK Label » est plusieurs crans au-dessus…Indication de prix (2006) : 13 €, dans presque tous les commerces. Note chiffrée confirmée (pour ce lot) : 80/100
ENGLISH SUMMARY: This is a bottling from 2006 and it is a bit different profile than the most recent ones I have to say. On the nose it is well balanced, light and displaying citrus fruit notes (candied lemons & oranges), cooked apples, liquorice, vanilla & honey. Not much smoke there. On the palate it is light & fluid, but has a kind of weird thickness that suggests rather caramel added or grain whiskies made it less “palatable”. That crushes significantly the balance of it all. All the noses from the nose are there, but not powerful enough to “speak by themselves”. Besides, this batch has much less peat smoke than another batch from 2008 I have tasted. To add water is risky (more raw grain whisky & caramel added notes are coming through then), but on a positive side they also allow more smokey notes to shine…For this one, ice cubes are more convenient….or make a cocktail with it. Confirmed rating (for this batch): 80/100
-JOHNNIE WALKER “RED LABEL”, mis en bouteille circa 1980-1990 (datation à confirmer*), 70 cl, 40 %: *A Noter: Sur cette version, l’étiquette principale comporte une lettre “D” à gauche, tandis que “le marcheur” se dirige vers la gauche et non vers la droite comme actuellement. Cette bouteille ne peut donc pas dater d’après les années 2000, voire fin 1980.
Couleur : Vieil or. Nez : Fin, fondu, végétal. Rond et un peu fermé, mais avec un peu d’aération, et au fur et à mesure des dégustations, devient plus typé (légèrement beurré, ciré, miellé). Peu fumé. Bouche : Vive, fruitée, épicée, légèrement cirée et miellée, et même fumée, sa personnalité affirmée est tout de même atténuée par un effet OBE (« old bottle effect » = oxydation naturelle, l’air réussissant quand même à entrer dans les bouteilles anciennes et leur donner un lissage des saveurs plus ou moins important) certain, dommage. Tenue à la dilution : Mauvaise réaction à la première dégustation, puis s’est mieux comportée, avec un beau développement des notes d’esters dès la deuxième fois. Conclusion : Un « marcheur » parfois un peu fatigué, mais qui a encore de beaux restes ! Indication de Prix : n.c., encore assez répandu, vente en ligne, vente aux enchères, voire parfois certains cavistes. Note chiffrée confirmée (pour ce lot) : 88/100
ENGLISH SUMMARY: This is an old version (I still need confirmation of the bottling date or era, but it is old because of the « D » letter on the front label, a practice meaning « digestive drink » abandoned for several decades by JOHNNIE WALKER French distributor-and no longer valid by law). I also can tell it is old because, long time ago (for sure in the 1970s) the “walker” on the front label was going to the left, and nowadays version shows it walk to the right! Now how about the whisky itself? A refined nose for sure, a little green, rounded, then if you give it some time, it becomes more typical, light butter, wax & honey coming through. The palate is vivid and even if a bit subdued by a certain OBE effect, it expresses a lot of things, from wax & honey to estery notes (fruit, flowers & solvent), and to some subtle peat smoke notes (light but good). A bit difficult at times (OBE), in his good days water helps to enhance the estery & fruity notes. An interesting old bottling of a good quality. Confirmed rating: 88/100
Sur cette version ancienne du "RED LABEL", notez la direction du marcheur, différente de celle d'aujourdhui...
-JOHNNIE WALKER “RED LABEL”, mis en bouteille circa fin années 1970/début 1980, 70 cl, 40 %:
Note succinte (j’avais pris très peu de notes en la dégustant) : Une version gourmande, assez fruitée (dominante de fruits jaunes, esters (bonbons anglais, fruits exotiques), avec quasiment pas de fumée de tourbe, et bien miellée et florale. Excellent. Très peu d’OBE également (fondu des saveurs pas trop important). Note chiffrée confirmée (pour ce lot): 88/100
ENGLISH SUMMARY: Warning: I did not took a lot of notes of this one, tasted in exceptional circonstances, so comments are short…Tasting notes: A gourmet version, quite fruity (yellow fruit dominating), but also esters (liquorice all sorts, exotic fruit), with almost no peat smoke, quite a lot of honey in it, nicely floral as well, excellent! Very few OBE in it (oxidation with time making it too melted in advance), so it remains enough expressive. Good stuff! Confirmed rating (for this batch): 88/100
-JOHNNIE WALKER « RED LABEL » (Edition 1962-Mise en bouteille en 1962, cela demeure un 5 ans d’âge environ, voir davantage), 40 % :
Couleur : Or clair, à reflets dorés. Nez : Très complexe, et très surprenant pour son expressivité pour un blend de cette marque et surtout de ce rang (entrée de gamme). A l’aveugle, je défie quiconque (même les connaisseurs !) de me dire que c’est un JOHNNIE WALKER, voire même qu’il s’agit d’un blend. Très typé (à la fois marin, légèrement tourbé et fumé, et terrien avec des notes végétales, des notes fruitées d’agrumes, des épices, bien sûr la vanille, et ce boisé très délicat (peut-être un peu altéré par l’oxydation ?). Un nez à faire pâlir nombre de concurrents, et en premier hélas sa version récente, colorée au caramel, et si légère et quelconque en comparaison. Bouche : Une bouche de vieux malt de 25 ans (TALISKER ? Peut être…), presque, hallucinant ! De la profondeur, de la fumée, de la poussière, un peu de bois, des agrumes, des épices douces, tout est subtilité, équilibre, et sérénité, que dire d’autre ? Conclusion : Vivement l’Invention de la machine à voyager dans le temps…. !! *= Edition Collectors (75 cl), non disponible, dégustée au WHISKY LIVE PARIS 2007, dans le cadre des rares dégustations « COLLECTORS ». Note chiffrée sous réserve (pour ce lot) : 90,5/100, voire davantage…jusqu’à 93-95 ?/100
ENGLISH SUMMARY: This collector’s bottling of JOHNNIE WALKER “Red label” (still probably only a 5 yo plus bottling, but from year 1962 !) is surprisingly complex & expressive for an entry level whisky & an entry level blended whisky as well…
If you were to taste this blind, I’m sure even a connoisseur couldn’t guess what it is, or probably even guess it is a blended whisky. Full of character, this whisky is at the same time maritime, sharply smoky, almost heavily peated, earthy as well, green (forest notes), but also spicy, with hints of vanilla, citrus fruit, very subtle wood (maybe a bit altered with time?). A nose to make other blends blush, but also a bit the nowadays batches of the same reference-so light & so caramel colored in comparison. On the palate you don’t know if you’re trying a 25 y.o. single malt (a TALISKER? Could be…), it’s crazy! There is here some deepness, smoke, dust, citrus fruit, sweet spices, all in subtlety, balance & refinement. Conclusion: What else to say? Take me to a trip in time and I’ll get three cases of this….This one was tasted during Whisky Live Paris 2007 in the collector’s section (a special bottle in every stand only available against a limited tasting ticket), so few people had the chance to try it. Rating under reservations: From 90,5/100 to probably 93-95?/100
Il ne s'agit pas de la version de 1962, mais tout de même, plus de 20 ans (voire 30) séparent ces deux versions de "RED LABEL", celle de gauche (fin 1980 à fin 1990?) et celle de droite (2016). Entre temps, le marcheur a changé de direction!
-JOHNNIE WALKER « BLACK LABEL », 12 ans, note sur plusieurs lots de 2010 & 2011, 40 % :Remarque importante : Plusieurs mises en bouteilles des années 2010 et 2011 se sont avérés presque catastrophiques tellement le caramel ajouté (voire des notes de sucre résiduel-non ajouté, car ce serait interdit) ont détruit tout l’intérêt et la complexité de ce whisky…Une qualité de whiskies de grain peut être également moindre, un affaiblissement de qualité de certains single malts éventuellement aussi…Bref, des lots assez décevants, fades.Note chiffrée confirmée (pour ces lots) : 75/100, voire moins (rappelons que ma moyenne est de 75/100).
ENGLISH SUMMARY: This note is a short synthesis about several bottlings I had (home) from years 2010 & 2011. Not much to say except that they were almost catastrophic batches because of (in my opinion) too much caramel added & probably lower quality grain whiskies (there is also a sugary feel in it as well-even if this is not supposed to happen-sugar isn’t allowed in Scottish whiskies) & maybe less interesting casks for the single malt as well. The result is blend, disappointing, and not really bad, but uninteresting. Confirmed rating (for those batches): 75/100, or even less (let’s not forget my average rating is 75/100 not 50/100).
-JOHNNIE WALKER « DOUBLE-BLACK » 12 ans, Première Edition (2011), 40 % (BLENDED WHISKY) : Couleur : Vieil or, à reflets dorés. Nez: Une version déjà sensiblement différente au nez du « Black Label », avec un joli boisé et de belles notes fumées. Il n’y a pas de mal au vu des médiocres versions récentes dégustées du « Red Label » comme du « Black Label », sur-caramélisées et dominées par les grains… Bouche : Bien liée et assemblée, avec un beau fumé, de la réglisse & des fruits noirs, du chocolat noir, une certaine présence « Taliskerienne », mais peut être une finale un peu trop douce et rapide, c’est tout de même un joli whisky. Tenue à la dilution: Non testée. Conclusion : Une version intéressante, mais qui typiquement pourrait être du tonnerre si elle n’était réduite qu’à 45 ou 50 %. Un profil aromatique plus proche du J.W. « GREEN LABEL » (un blended-malt) 15 ans que du « BLACK LABEL », en tout cas dans sa version récente. Indication de Prix : Autour de 35 € de nos jours /Note chiffrée sous réserve (pour ce lot) : 85/100
ENGLISH SUMMARY: This note is about another bottling of the "DOUBLE BLACK" from a 2011 batch (first edition). A this time I was a bit disappointed of very average batches of both "BLACK LABEL" and "RED LABEL" I had had home (mostly over-caramelized & with poor grain whisky content), so I was happy to discover another expression of JOHNNIE WALKER. On the nose, pleasant smoky & woody notes were promising good times. On the palate, it was a well worked whisky, with nice peat smoke, liquorice, dark fruit, dark chocolate, and probably a wee & pleasant TALISKERish touch...The palate was a bit short in my opinion, but it was a good whisky. I didn't kept notes from how it worked with water, so let's move to the conclusion: An interesting new comer, that could have been terrific if bottled at 43 or 46 % abv. An aromatic profile that seems sometimes to have more in common with the "GREEN LABEL" (a blended malt, though) in my opinion than with the "BLACK LABEL" (while it is obvious Diageo wanted to have a more modern variant of the latter). Rating (under reservations), for this batch : 85/100
-JOHNNIE WALKER, 18 ans, « GOLD LABEL, The Centenary Blend », édition 2008, 40 %, (BLEND de LUXE) : Note révisée en 2018:
A Noter : Créé par Alexander WALKER en 1920, pour célébrer le centenaire de cette société familiale, ce blend de luxe n’avait pas de mention d’âge à l’origine. Il est constitué de 15 whiskies âgés de 18 ans d’âge au moins, dont les « piliers » sont les single malts CLYNELISH, CAOL ILA, CARDHU, et TALISKER. Attention, de nos jours la version nommée « GOLD LABEL » n’a plus de compte d’âge, tandis que celle nommée « PLATINUM » (non encore dégustée) récupère le compte d’âge de 18 ans. Toutes deux ont donc sans doute des recettes un peu différentes de la version chroniquée ci-dessous et qui est déjà ancienne.
Couleur : Vieil or. Nez : Franc, relativement complexe,floral (fleurs capiteuses, fleurs des champs), fruité (fruits confits) miel, très fin. Légèrement fumé, assez tourbé. Beau boisé, vanille, herbes, légères notes de notes de Sherry, et une pointe de bergamote.Un nez bienéquilibré, séduisant. Bouche : D’abord légère, très douce, florale, d’une belle finesse. Puis plus charpentée, miellée et légèrement fumée. L’on reconnaît aisément la présence herbacée et épicée du single-malt CLYNELISH, l’on devine celle du CRAGGANMORE, et les notes marines et florales (et même un rien fumées) évoquent TALISKER. La finale est en decrescendo aromatique, sur fond de caramel naturel (CARDHU), voire ajouté. Petit picotement épicé persistant. Complexe et équilibrée…et autant de caractère que le CHIVAS REGAL 18 ans, sinon plus.
Tenue à la dilution : Plus de douceur miellée. Fruits confits. Fruits & fleurs du verger. Ne pas trop diluer. Réaction au froid : Variable, car normalement il ne supporte pas les glaçons, mais à une occasion, lors d’une dégustation organisée par la marque, il s’est très bien comporté en étant servi givré, dans un verre spécial longiligne (voir deuxième photo sur ce whisky), accompagnant un dessert à base de sorbet à la rose. Tout le gras du whisky est alors remonté à la surface et le whisky s’est avéré gourmand et succulent. Une révélation.
Conclusion : Un grand blend de luxe, avec une influence des single malts plus grande que dans le reste de la gamme (hormis le « BLUE LABEL » en version à 43 % ou à 55,8 %), le plus puissant et le peut être le plus sophistiqué de la gamme, à l’exception de certains hauts de gamme. Un excellent whisky, très bien équilibré et d’une grande élégance. Indication de prix : Un chef d’œuvre accessible, en 2008 pour 58 €, une version directement commandée à Moët–Hennessy/Diageo via le Club J.W.Black Label-De nos jours, comptez entre 65 & 85 €, cavistes, boutiques hors taxes, voire grandes surfaces. Note chiffrée confirmée (pour ce lot) : 92/100
ENGLISH SUMMARY: Warning/Presentation : This is an old « GOLD LABEL » edition, with the 18 years old statement, different from today’s « GOLD LABEL », which do not carry an age statement, and probably also different from today’s « PLATINUM » edition of 18 years old. The bottle tasted & reviewed here was conceived by Alexander Walker to celebrate the centenary of the Walker family, but it didn’t carry an age statement in the very beginning. It is a blend of a 15 whiskies at least 18 y.o. aged, and its « pillars » are single malts CLYNELISH, CAOL ILA, CARDHU & TALISKER.
Tasting notes : Direct, relatively complex, floral (some heady flowers, countryside flowers), fruity (varied candied fruit), honeyed, lightly smoky, with decent peat (mostly in the finale). Beautiful oak notes, vanilla, herbs, light sherry notes, a hint of bergamot. A well balanced nose seductive. On the palate, its light at first, floral, fruity, with a nice « finesse ». Then it gets more robust, honeyed and lightly smoky. I recognize the spicy & herbal influence of CLYNELISH in the blending, also CRAGGANMORE’s oily, fruity side, CARDHU’s sweetness & natural caramel notes, and, ls but not least, maritime, floral, spicy & smoky notes coming from TALISKER. The finale is on a gently decreasing mode, with a prolonged spicy kick. With a few drops of water, more honeyed sweetness, candied fruit, orchard fruit. Do not dilute too much. But, surprisingly, during a special JOHNNIE WALKER tasting (with food pairing), it was delicious served frosted, with an rose (the flower) sherbet (in a special glass-see the picture below). It was gourmet, with all the fats coming through. A revelation!
In conclusion, this is a great De Luxe blended whisky, with a lot of character (at least as much as its concurrent CHIVAS REGAL 18 y.o., if not more), a generous amount of single malt influence in the blending. Probably the most powerful & sophisticated of the core range, along with the « BLUE LABEL » in 43 % and the Cask Strength version of it (the one at 55,8 %). An elegant, very well balanced whisky, with quite some elegance. An affordable dram around 60 to 80 € nowadays (I suppose its equivalent today is the « PLATINUM » expression, more than the « GOLD LABEL »). Confirmed rating (for this 2008 bottling) : 92/100
-JOHNNIE WALKER, sans précision d’âge (25 à 30 ans) 40 %, « KING GEORGE V », 43 %, (BLEND de LUXE):
A Noter : Créé en hommage au Roi George V, et à l’obtention en 1934 de la garantie royale (« Royal warrant »), il est constitué de whiskies provenant uniquement de distilleries déjà en activité du temps du 25 ème anniversaire de ce roi (1910-1936), y compris la distillerie PORT ELLEN.
Note succinte (sur une seule dégustation) : Couleur : Or clair. Nez : Très beau nez, floral, fruité, légèrement fumé et boisé. D’une grande finesse. Bouche : La bouche reprend les notes du nez, avec assurance, équilibre et en dévoilant d’autres (chocolat au lait et noir, céréales et fruits secs). Un blended whisky prestigieux, très fin et qui mériterait sans doute plutôt une réduction à 48 %. Tenue à l’aération : Très bonne, se développe avec le temps. Pas d’essai de dilution. Conclusion : Difficile à appréhender dans le cadre d’un Salon, ce grand whisky est cependant d’une grande délicatesse et d’une belle complexité. Indication de prix: 409 €, MdW, à l’époque de la dégustation (je n’ai pas pu trouver l’année précise, mais c’est probablement entre 2007 et 2012), plus de 500 € de nos jours /Note chiffrée sous réserve (pour ce lot): 92,5/100
ENGLISH SUMMARY: Short note (on only one tasting) : Presentation : This whisky was created to honour the king’s (George V) 25th anniversary & the Royal warrant obtained in 1934 by JOHNNIE WALKER brand. It is made with whiskies of distilleries that were active at this time, so it includes as rare ones as PORT ELLEN. Tasting notes : A beautiful nose, for sure. Floral, fruity, lightly smoky & woody, of a great delicacy. On the palate is it the same. Melted sophisticated flavors in harmony, with a bit more other notes coming through (milk & dark chocolate, varied cereals, dried fruits). A prestigious blended whisky, of a great refinement & complexity, which deserves much more time than a in a whisky show (where I tasted it a long time ago-I can’t remember when, sorry-probably between 2007 & 2012). Rating (under reservations) : 92,5/100
La splendide carafe du JOHNNIE WALKER "GEORGE V", également un moment d'histoire du whisky...
Merci Ă The Whisky Exhange pour la photo.
Enfin, l'un des 2 BLENDED MALTS de la marque JOHNNIE WALKER :
-JOHNNIE WALKER « GREEN LABEL », 15 ans, Edition circa 2012, 43 % (BLENDED MALT) :
A Noter : La première édition du « GREEN LABEL » fut lancée en 2006 (et non en 2009 comme je le lis parfois), et comportait 15 single malts (d’autres sources parlent de 27 malts, mais je n’en ai pas eu confirmation. Interrompue fin 2012, sauf pour le marché Taïwanais, elle fut relancée en 2016. Pour cette « réédition », l’on ne mentionne désormais plus que 12 single malts officiellement dans la recette (si Clément ou quelque d’autre de Diageo possède l’information juste, merci d’avance !). Ses composants clés étaientCAOL ILA, CRAGGANMORE, LINKWOOD & TALISKER, mais dans la version réédition en 2016, le LINKWOOD n’est plus mentionné, mais remplacé par le MORTLACH.
Couleur : Vieil or, à reflets dorés. Nez : Très fondu, très fin, complexe et avec de belles notes fruitées, (poires mûres en tête), florales, maltées, mais aussi des notes de réglisse, d’embruns, de fumée de tourbe teintée de notes végétales, de miel de caractère (de bruyère ou « de montage »), voire un peu terreuses, ainsi que de fines notes de chocolat noir un rien mentholées.
Bouche : L’on retrouve les notes du nez, avec à la fois ce fondu important, cette complexité et en même temps une forte expressivité (plus que dans les blended whiskies de la marque, en général du moins-le titrage à 43 % au lieu de 40 y est aussi pour quelque chose), avec un accent mis sur le végétal/tourbé/terreux, mais aussi des notes mentholées et chocolatées de plus en plus clairement issues de fûts ayant contenu du sherry. Notes de thé noir, de cuir, de réglisse noire, d’épices douces, et une certaine densité tout au long du palais.
Tenue à la dilution : Un peu d’eau, tel un amplificateur, apporte plus davantage de notes réglissées, terreuses et épicées (sur un fond de fumée de tourbe demeurant modérée), mais aussi des notes plus précises de thé noir très infusé, de menthol et de sous-bois, mais ne pas trop diluer.
Conclusion : Plus typé que les versions blended whiskies, ce whisky de caractère d’une belle complexité, gourmand, modérément tourbé et fumé (un peu plus tout de même que le « BLACK LABEL ») est bien équilibré. Cet assemblage dont le cœur est composé de quatre single malts de caractère (CAOL ILA, TALISKER, CRAGGANMORE, LINKWOOD) est plutôt une réussite…Indication de prix : 35 € à sa sortie,(en … interrompue en 2012, sauf pour le marché Taïwanais), autour de 50 € pour la nouvelle édition (en 2016), MdW, cavistes.- Note entièrement révisée en 2018: 88/100
Un autre lot, de 2007, avec les mêmes notes de dégustation à peu de choses près, avait atteint 90,5/100
ENGLISH SUMMARY (fully 2018 revised note & rating): Presentation : This whisky was first launched around 2006 (not 2009 as some said), and was originally composed of 15 single malts (other sources mention 27 whiskies, but this hasn’t been confirmed to me. This version was stopped in late 2012 for every market except Taïwan, and re-launched in 2016, but among the key malts that were in the recipy (CAOL ILA, CRAGGANMORE, LINKWOOD & TALISKER), the marketing material mentions now MORTLACH distillery instead of LINKWOOD).
Tasting notes : On the nose, it is complex and expressive, with ripe pears ahead, flowers, malted barley, liquorice, ocean spray, peat smoke with some green influences, some strong honey notes (heather honey or a mix of « mountain honey » flavors), then dark chocolate combined with some mentholated notes coming from some sherry casks. But all these notes are melted together with great balance. On the palate it is more of the same, with an expressivity we’re not always used to come across in blended whiskies (even of this brand, for some) but that is certainly partly because of the 43 % abv instead of the usual 40 %.
The major notes are green, earthy, peated, lightly smoky, chocolatey, with also notes of liquorice and spices. This density on the palate will not be sweeten with a few drops of water, on the contrary, it works like a little amplifyer: I get more liquorice, earthy, spicy notes, in a bed of (still moderate) peat smoke, but the green notes are getting more precise with some old fashioned notes (menthol, long time infused black tea, forest moss) & dark chocolate.
Conclusion : A great blended malt with some character that pays well tribute to the 4 key malts inside : CAOL ILA, CRAGGANMORE, LINKWOOD & TALISKER. Confirmed rating : 88/100
Another bottling (from 2007) did get 90,5/100, with almost the same tasting notes.
Le JOHNNIE WALKER "GREEN LABEL", une valeur sûre de la marque.
Bonne lecture /Good reading !