Editorial No 11
EDITORIAL No 11 : « CQFD… » (Décembre 2014):
(« QED… » -December 2014’s Editorial)
Dernière Mise à jour /Latest Updating: 21/12/2014 ( & **15/02/15)
Période de fêtes….l’éditorial arrive un peu tard, certes, mais pour les retardataires qui voudraient faire des « cadeaux whisky » (il y en a toujours et je ne les blame pas, les temps sont durs !), je vous propose une belle liste de single-malts écossais tourbés et non tourbés (de moyenne voire haut de gamme), ainsi que ma liste de whiskies plus large (concernant celle-ci d’autres pays que l’Ecosse) déjà en ligne, liste récemment révisée, soit au total 150 whiskies tout de même ! Je ferais un point informatif également sur le site internet, sur l’actualité du whisky, et une partie plus éditoriale (« Point de vue »), histoire de donner un avis sur des sujets « chauds » du moment…avec la franchise qui me caractérise.
Sorry but due to some delay, there will be no English summary this time too. It is too much work at the moment. Apologies. You still can get an approximative translation by using « Google Translate ». Please click here below… :Translator link
Basically, to put a long story short, this Editorial speaks about whisky news, this website’s news, advises on your last gifts for Christmas (150 whiskies recommended, from 40 to 150 €), and I’m also expressing my point of view about recent events or trends in the whisky industry, and especially about Scotch whisky shortage, the quite alarming increasing of prices since one or two years, and the speculation that goes with it, even in French retailers world. All this with no censorship, as usual.
1/ACTUALITE FESTIVE :
-Pour vos CADEAUX de Noël de dernière minute, je vous propose plusieurs LISTES thématiques de WHISKIES:
a/ Liste de Whiskies de plusieurs types et pays de moins de 60 €
b/Liste de Whiskies de type Single-malt (en majorité écossais) de moins de 150 €
1/ Tourbé
2/ Non tourbé
Voici le lien vers les deux listes :
(here's a link to a list of 150 whiskies I advise from less than 60 € to less than 150 €):
Un retardataire dans les listes, tout du moins dans cette version, car pas encore testée, mais je promets de déguster l'échantillon reçu durant ces fêtes, alors à suivre ! Il s'agit d'une version brut de fût du célèbre blended-malt "BIG PEAT" du négociant Douglas Laing, un assemblage de single-malts de l'île d'Islay, titrant ici 55,7 %. Un choix de circonstance !
2/ ACTUALITE DU SITE :
Vous l’aurez compris, ces derniers mois ont été difficiles à plusieurs égards, cela a pu entraîner des retards dans la publication, voire dans la rédaction de plusieurs sujets importants et de nombreuses notes de dégustation (…). C’est autant de travail supplémentaire qui m’attend en 2015, en espérant vous satisfaire comme j’espère l’avoir fait, au moins en partie, en 2014, au vu des échos plutôt positifs reçus. Merci à vous lecteurs de continuer à faire vivre le site par votre soutien et vos questions. Le résultat du sondage est reporté, étant donné les problèmes évoqués auparavant.
Sur le plan technique, j’ai commencé à harmoniser un peu le visuel des fiches de dégustation anciennes par rapport aux plus récentes, mais cela prend beaucoup de temps, alors merci de patienter pour cela aussi. Idem pour les problèmes d’affichage anormaux de drapeaux en tête des notes de dégustation, c’est à l’étude.
J’en profite aussi pour remercier encore tout le monde (professionnels et amateurs) pour les échantillons reçus ou les échanges. Pour précision, je leur suis également reconnaissant d’accepter que les notes et commentaires associés ne leur soient pas forcément favorables (sinon quel intérêt, ce n’est pas un site publicitaire-ce qui n’empêche pas en revanche les bonnes relations et échanges de vues avec les professionnels, c'est important), comme l’a récemment prouvé la société Compass Box (John Glaser est en effet le parrain du site) dont j’ai égratigné plusieurs de leurs créations récentes (mais qui aime bien, châtie bien, n’est ce pas ?).
Je vous tiendrais au courant des éventuelles dégustations que votre serviteur pourrait organiser en 2015, dans la limite de ce qui est possible, questions logistiques et financières obligent (je rappelle que ce site internet est gratuit, mais les soirées dégustations ne le seront sans doute pas). D’autres rencontres, interviews, voire sujets plus complets, et pas que sur le whisky, sont prévus. Merci de votre patience. Par ailleurs j’annonce que j’ai repris mon travail de création d’assemblages maison à titre expérimental et en exemplaire unique. C’est passionnant, et j’envisage, dès que possible, de vous proposer un atelier consacré à ce sujet.
3/ ACTUALITE DU WHISKY :
a/ Point de Vue :
« WHISKY, PENURIE, AUGMENTATION DES PRIX & SPECULATION (ou CQFD) » :
Tout le monde en parle dans le milieu du whisky, que ce soit chez les professionnels ou les amateurs, il est clair que nous vivons une période de légère récession (enfin, tout est relatif !) sur le plan des exportations de whisky (-10 % globalement pour le premier semestre 2014). Elles n’augmentent en fait que pour la France (+ 6 %-cela fait tout de même près de 200 millions de bouteilles vendues…), Taïwan (+ 39 %) et les Emirats Arabes Unis (+ 26 %), tandis que c’est la dégringolade notamment aux Etats-Unis (- 16 %), à Singapour (-46 %), en Allemagne (-22 %), au Brésil (1 19 %), et j’en passe. A Contrario, l’Inde importe 31 % de plus de whiskies écossais…Et la France, me direz-vous ? Les blended-whiskies tiennent toujours, logiquement, le haut du pavé, en France comme ailleurs (92 % des ventes environ), avec, pour la France, en tête des ventes les marques William PEEL, puis GRANT’S, puis ensuite LABEL 5, CLAN CAMPBELL, BALLANTINE’S, etc... Quand aux single-malts (je n’ai pas les chiffres pour la France), les plus vendus dans le monde sont GLENFIDDICH, The GLENLIVET, The MACALLAN (eh oui, malgré les « Fine Oak » et les « Color series »), GLENMORANGIE, The SINGLETON (des 3 distilleries de la marque–« of.. » : DUFFTOWN, GLEN ORD, GLENDULLAN), GLEN GRANT, ABERLOUR, The BALVENIE, LAPHROAIG ET CARDHU. Mais j’arrêterais là les statistiques…
Nous avons donc, d’un côté un public néophyte majoritairement consommateur de blended-whiskies de bas de gamme, associé souvent à d’autres boissons ou de la glace, et au moment de l’apéritif, de l’autre une minorité d’amateurs (du débutant au connaisseur averti), qui s’intéresse aux produits, qu’ils soient conçus en Ecosse ou ailleurs, même si l’Ecosse, L’Irlande, le Japon ou les Etats-Unis continuent d’attirer plus de clientèle que les productions venues de France. Ceci dit, au vu de certains propos qui m’ont été tenus (d’une distillerie envers une autre, en public), je doute que les distilleries françaises fassent front commun pour s’imposer, ou en tout cas certaines tensions (et allégations diffamatoires) demeurent et c’est dommage.
Je tenais aussi à rebondir sur la récente polémique de l’attribution de certains prix (distinctions) par des personnalités connues du monde du whisky, que ce soient des écrivains plus ou moins appointés pour dire régulièrement du bien de telle ou telle marque (point de certitude, mais l’on peut avoir légitimement un doute au vu de certaines incohérences ou invraisemblances de notation), ou des associations ou clubs plus sérieux et faisant autorité auprès des connaisseurs comme des professionnels. Une partie de cette polémique était liée au fait qu’un écrivain, Jim Murray, avait élu un single-malt japonais, le YAMAZAKI « Sherry Cask » (édition 2013), un whisky sans compte d’âge annoncé (ou « n.a.s. », pour « no age statement » en anglais), ainsi que d’autres whiskies japonais ou américains, reléguant au second plan toutes les productions écossaises ou presque, ce que d’ailleurs les « Malt Maniacs » ont fait récemment de manière un peu différente, mais, sur le fond, identique (en placant des whiskies taïwanais, japonais et américains en tête de leur palmarès 2014). Le problème, c’est qu’étant donné la forte demande en whisky écossais (et whisky écossais âgé de surcroît !) des « BRICS » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), les fûts âgés de qualité commencent à manquer chez de nombreuses distilleries.
La qualité s’en ressent, quoiqu’en disent certains professionnels, l’économie et la prudence sont de mise, d’où l’essor et la généralisation (qu’on se le dise !) des « n.a.s. », des whiskies sans mention d’âge. Et….ce que l’on dit moins, des whiskies dits « technologiques » (qui tendent à uniformiser le style des blends comme des single-malts, par le travail du bois usagé et neuf de manière intensive, orientée et risquant de dénaturer le caractère de la distillerie). J’en ai déjà parlé, j’y reviens que brièvement, pour rappeler que si les grands propriétaires de distilleries qui travaillent de manière industrielle nous proposent désormais des whiskies sans compte d’âge plutôt fades et sans style (sauf exceptions, ou « n.a.s. » d’avant cette politique, comme par ex. les ABERLOUR « A’Bunadh », l'ISLE OF JURA "Superstition" ou encore le LAPHROAIG « Quarter Cask » et la série des "C.V." des 3 marques de SPRINGBANK....) heureusement, les distilleries artisanales écossaises restantes, et les nouvelles distilleries (écossaises ou pas, d’ailleurs), montrent l’exemple (sauf exceptions) de la voie à suivre, c’est-à -dire de produire « bio », artisanalement et localement (avec la maîtrise si possible de toute la chaîne de production, de la culture de l’orge à la mise en bouteille du distillat sur place), mais aussi en respectant le caractère de la distillerie.
Le succès de GLANN AR MOR, KILCHOMAN, MACKMYRA ou SPRINGBANK, entre autres exemples, est là pour le prouver, à mon avis en tout cas. Ce qui est excitant, dans cette période, paradoxalement, c’est le nombre de projets de micro-distilleries (ou de plus grandes aussi d’ailleurs) qui sont en train d’aboutir, en Ecosse, en Irlande (au moins 3 projets bien avancés) et aux Etats-Unis (on parle même d’une nouvelle distillerie japonaise sur l’île d’Hokkaïdo), mais aussi en Angleterre (The LAKES) en France, et…en Ecosse par des français (j’en profite pour souhaiter bonne chance à Jean Donnay qui monte la distillerie GARTBRECK sur Islay).
Sur le problème des prix, évidemment lié au sujet précédent, nous assistons depuis un an surtout à leur montée de manière importante : Je parle du prix à la vente entre professionnels (à la vente aux détaillants voire avant, entre distributeurs et autres intervenants) comme entre particuliers (avec l’explosion des ventes aux enchères en ligne de whiskies), et là personne ne doit s’en réjouir. Il est clair désormais que, sauf exceptions, il n’y a plus que deux cibles au lieu de trois, le néophyte plutôt jeune avec peu de moyens et qui s’intéresse aux autres alcools (pour lesquels les « n.a.s. » ont été créés) qui achèteraient des whiskies de moins de 60 € (quoique avec l’HIGHLAND PARK « Dark Origins », on en est loin avec un prix variant entre 75 et 90 € !), et de l’autre côté, les personnes plus fortunées, prêtes à mettre entre 300 et plus de 3000 € dans un whisky, sans parler du grand luxe, qui est apparemment l’apanage des français pour ce qui concerne le whisky. Bien sûr, il existe encore une tranche intermédiaire, mais elle est faible, les prix tendant à grimper vers la tranche supérieure, et à mon avis elle va donc s’amincir rapidement.
Les professionnels ont beau jeu de parler de la montée du coût de production, de la forte demande (voir plus loin le sujet sur SUNTORY), certes cela est vrai, mais cela conduit à des excès de plus en plus flagrants chez certaines marques et pas chez d’autres: Par exemple, sous prétexte que le YAMAZAKI « Sherry Cask » (édition 2013)* a été nommé Whisky de l’Année 2014 par l’écrivain du whisky Jim Murray, le prix de cette bouteille, auparavant (par exemple) de £ 99,95 € (soit environ 127 €) en début d’année 2014 (renseignement pris auprès de la grande maison The Whisky Exchange, à Londres), ou 115/120 € environ en France (auprès de plusieurs cavistes parisiens connus), a grimpé de manière exponentielle en moins d’un an. Par exemple, un caviste propose aujourd’hui cette bouteille à plus de 650 €…soit plus de 5 fois le prix initial, et ce, AVANT l’augmentation prévue en 2015 pour nombre de références de SUNTORY (voir plus loin également). Personnellement, je trouve cela lamentable, et très intéressé.
Je trouve malgré tout presque plus honnête la pratique d’autres caves, qui est de, pour les références « sensibles » (traduire "spéculatives"-oui, nous sommes déjà dans le sujet suivant de cet éditorial !), ne pas indiquer de prix, que ce soit sur leur site web ou en direct en boutique, et à la place d’opter pour la mention « prix sur demande », en espérant que ce procédé soit utilisé pour adapter le prix de ces bouteilles aux ressources supposées ou connues du client, ce qui hélas n’est pas certain ni marqué sur le front du dit client. L’habit ne fait pas toujours le moine…Il n’y a pas de solution réellement satisfaisante et je ne peux être optimiste sur ce sujet, hélas.
* = Sur le fond, je ne peux pas parler de cette version en particulier, ne l’ayant pas dégustée, mais en revanche, je l’ai fait pour les 3 éditions précédentes (2009 à 2012) et pour résumer il s’agissait à chaque fois d’un bel assemblage, plutôt équilibré, demeurant assez léger sur le Sherry, de qualité certaine (la plus forte note donnée par votre serviteur étant de 94/100 pour l’édition 2009), mais manquant un peu de puissance, et surtout pas comparable avec les plus belles éditions (notamment certains bruts de fut millésimés) et ne méritant pas forcément le titre de meilleur whisky de type single-malt de l’année, à mon humble avis.
En ce qui concerne la spéculation (idem !), sans transition (hm..), le problème le plus souvent évoqué, y compris sur ce site, est celui du prix fixé par la distillerie (enfin, son propriétaire, son chef de produit, ou autre décideur commercial, rarement les producteurs eux-mêmes) vers le distributeur, puis vers le caviste (pour faire simple), mais l’on oublie un autre élément, le client ! Eh oui, si cette spéculation existe, elle est le fruit de la conjugaison entre ces deux facteurs, l’offre et la demande, ce dont vous vous doutez bien. Or la demande, forte de l’éducation de plus en plus pointue du public en matière de spiritueux et sur le whisky en particulier, en France notamment (via des boutiques spécialisées, salons, dégustations, blogs, livres), même si l’on parle là d’une minorité (la part des 8 % dévolue à la vente de single-malts parmi les ventes de whisky), s’est portée ces dernières années de plus en plus vers certaines marques en particulier, renommées mais encore relativement plus accessibles que d’autres, attirant l’attention des spéculateurs (peu conduits par l’amour du partage !), voyant là une belle occasion de s’enrichir à peu de frais, en vendant par exemple certaines bouteilles acquises à 300 € à dix fois leur prix sur les sites de vente aux enchères en ligne, qu’ils soient d’ailleurs spécialisés ou pas. Ne comptez pas sur moi pour citer ici à ce sujet des marques « porteuses », au-delà d’exemples basiques connus.
Etant donné les excès des années 2013 et 2014 spécialement (pour vous en convaincre, jetez un coup d’œil à l’occasion sur ces sites, concernant vos marques favorites de single-malts et vous serez ébahis par les sommes atteintes par des bouteilles parfois encore accessibles il y a seulement 6 mois ou un an), il y a aussi deux autres phénomènes qui sont apparus et qui vont compliquer l’affaire, c’est d’abord ce que je qualifierais la « revente utile », et que l’on ne peut guère blâmer de la même façon: En effet, les collectionneurs et amateurs passionnés mais peu fortunés ne pouvant plus suivre la cadence des augmentations de prix, certains d’entre eux sont tentés par une spéculation limitée à quelques bouteilles rares, dont la plus-value à la vente leur permettra de se réapprovisionner tout au long de l’année en autres bouteilles, ce qui peut se comprendre. « Cela reste dans la famille, si j’ose dire », ou plutôt dans le circuit économique du whisky. Sans parler des problèmes de fins de mois difficiles, le whisky devenant alors un peu comme le vin, une valeur que l’on est sûr de pouvoir revendre aux moments critiques suffisamment pour tenir le coup, enfin, sur le papier en tout cas, car tout ne se vend pas de manière égale : Il y a en effet un monde entre le prix d’un KNOCKANDO de 21 ans d’âge, encore trouvable à moins de 70 €, et un ARDBEG du même âge (et pas un officiel encore)…là vous pourriez bien tout simplement avoir à ajouter un 0 !
L’autre phénomène, moins connu, plus polémique et très impopulaire à évoquer, c’est clairement la spéculation au dernier stade de la vente au public, c’est-à -dire quand le professionnel caviste choisit sciemment de ne pas vendre tout son stock de telle ou telle marque, en garde une certaine quantité, suffisamment pour relancer la vente d’ici quelques mois ou années avec une bascule conséquente et le prétexte (bien commode) du whisky qui serait devenu « Collector » entre temps, que cela soit justifié ou pas. Je n’affirme pas ici que tous le pratiquent, entendons nous bien, mais l’on me rapporte régulièrement ces faits, par rapport à nombre d’enseignes, et…surtout j’en ai été témoin moi-même, alors que l’on ne me dise pas que cela n’existe pas !
Par ailleurs, c’est dans le contexte décrit ci-dessus, que j’ai décidé, après réflexion, de ne pas attribuer de prix, autrement dit de ne pas établir de palmarès des meilleurs whiskies cette année, contrairement à l'an dernier. Inutile d’alimenter encore la spéculation, d’une part, et de ne parler que d’une partie très limitée de la production (étant donnée la difficile accessibilité à de nombreux whiskies écossais et du monde, et l’explosion de l’offre). En revanche, de manière plus raisonnable, il vous suffira de vous reporter aux différents événements chroniqués sur le site, et de regarder les meilleurs commentaires, ou encore de consulter les listes thématiques, voire de me suivre sur Twitter, pour connaître mes préférences.
b/ Nouvelles « BREVES » (Sélection):
-Mauvaise nouvelle, SUNTORY (nommé depuis l’an dernier Beam Suntory après sa fusion avec le groupe JIM BEAM), va augmenter ses prix en 2015 de manière significative (entre 20 et 25 % pour les références japonaises, et entre 17 et 25 % pour les références écossaises), pour faire face à l’augmentation des matières premières et à la forte demande internationale. L’augmentation concernerait surtout les marques de whisky exportées de SUNTORY, mais pas les blended whiskies locaux du groupe (KAKUBIN, TORYS, etc…), par contre elle affecterait également en priorité les distilleries écossaises LAPHROAIG et probablement celles appartenant précédemment à Suntory-voir plus bas. Les prix n’auraient pas augmenté depuis 2008, mais en réalité, il y a déjà eu un cap franchi cette année, avec notamment l’apparition des références de single-malts SUNTORY sans mention d’âge qui a fait basculer les deux 12 ans d’âge (YAMAZAKI et HAKUSHU) dans la tranche au dessus (env. 20 € de plus par référence en un an). Une version du blend «HIBIKI » sans compte d’âge (ce qui est en fait un retour aux sources, car historiquement, une des premières versions de ce blend ne comportait pas d’âge) sortira en Mars 2015 au Japon, puis après sur certains marchés.
Beam SUNTORY est propriétaire des distilleries japonaises HAKUSHU, YAMAZAKI et CHITA (distillerie de grain) et des blended-whiskies associés (dont les HIBIKI, KAKUBIN, TORYS et ROYAL…), mais aussi de distilleries ou marques américaines (JIM BEAM et marques associées, MAKER’S MARK, OLD GRAND DAD, OLD OVERHOLT Rye, RI 1 Rye), canadiennes (ALBERTA, CANADIAN CLUB, TANGLE RIDGE, WINDSOR) irlandaises (COOLEY et KILBEGGAN), espagnoles (DYC) et écossaises ARDMORE, LAPHROAIG, ainsi que celles du groupe Morrisson Bowmore (AUCHENTOSHAN, BOWMORE, GLEN GARIOCH, et des blended-whiskies associés -TEACHER’S, entre autres-plus des « Spirit drinks » dérivés de whiskies, et de bien d’autres spiritueux). Par contre, contrairement à ce que dit l’article qui est à la source de ce paragraphe (parution du 16.12.14 dans l’excellent blog consacré aux whiskies japonais nommé www.nonjatta.com), la distillerie The BALVENIE n’appartient pas au groupe Beam Suntory, mais au groupe William Grant & Sons, de même que The MACALLAN cité dans l'article (je m'y laissé prendre moi-même!) qui appartient toujours à The Edrington group. J’ai ajouté à des extraits de l’article des précisions sur les marques du groupe qui n’y figurent pas…
Malheureusement, comme je le disais plus haut, certaines manœuvres spéculatives n’ont pas attendu cette augmentation pour frapper des références comme les « Sherry Cask » des distilleries japonaises du groupe SUNTORY.
Les chais de la distillerie YAMAZAKI, première distillerie japonaise de whisky en activité au Japon.
-Mark Reynier, ancien négociant en vins et co-directeur de la distillerie écossaise BRUICHLADDICH & de la maison de négoce Murray McDavid durant une dizaine d’années, et qui en est parti après la reprise de la distillerie par le groupe Rémy Cointreau en 2012, a racheté l’ancienne brasserie Guinness à Waterford, en Irlande, afin d’y fonder, grâe à sa société Renegade Spirits (qui avait fait parler d’elle avec plusieurs embouteillages de négoce en édition très limitée) une distillerie de whisky destinée à produire environ 3 millions de litres d’alcool par an. Reynier compte produire un single-malt (sans précisions de style) et peut être un Pure Pot Still de style irlandais. La distillerie emploierait de 15 à 20 personnes. Les projets concernant l’Irlande ont décidément le vent en poupe !
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-Parmi les sorties à signaler, sachez que le négociant CADENHEAD sort une version de 48 ans d’âge du single-malt écossais GLENLOSSIE (très rarement disponible à cet âge) dans sa récente gamme « Single-Cask » dumpy (bouteilles trapues), avec un titrage de 43,5 %. Pour £ 460 livres environ, c’est rassurant sur le plan des prix, comparé à d’autres mises en bouteille de l’année 2014. Par contre, sa disponibilité en France n’est pas garantie (voir avec son distributeur, la maison Dugas).
-AN CNOC (ou KNOCKDHU, si vous préférez), distillerie écossaise des Highlands, sort un 18 ans d’âge, assemblage de fûts ayant contenu du Bourbon (1st Fill) et de fûts ayant contenu du Sherry (2ème remplissage). Il est disponible en France, en cave spécialisée pour un peu plus de 100 €.
-AULTMORE, distillerie écossaise du Speyside appartenant au groupe BACARDI (incluant la société John DEWAR & Sons et ses 5 distilleries de whisky), est la troisième distillerie, après CRAIGELLACHIE et ABERFELDY à bénéficier d’un relooking complet, dans le cadre de la relance de ces marques au sein d’une gamme nommée « The Last Great Malts » et surtout, comme CRAIGELLACHIE, à voir « sortir de terre » de nouvelles versions officielles, avec notamment un 12, 25 et un 30 ans d’âge (versions toutes non filtrées à froid, sans coloration et réduites à 46 %-elles sont déjà disponibles sur le marché anglo-saxon), mais aussi un 17 ans destiné au marché hors taxe (« travel retail »). Il n’y avait pas eu de nouvelles versions officielles depuis 10 ans, ce qui peut s’expliquer également par le fait que l’essentiel de la production est utilisée pour alimenter le blended-whisky DEWAR’S.
-La distillerie EDRADOUR (propriété du négociant Signatory Vintage) sort la première version officielle régulière tourbée avec compte d’âge de son single-malt sous le nom de BALLECHIN 10 ans, une version tourbée à 50 p.p.m. et titrant 46 %. BALLECHIN est le nom de la version tourbée d’EDRADOUR lancée pour la première fois en 2006. Ce single-malt était disponible auparavant en version plus jeune, sans compte d’âge mais souvent millésimée, et disponible en versions diverses, de nombreux affinages ayant été tentés (dont Bordeaux, Bourgogne, Madère, Porto, Sauternes), comme pour la marque EDRADOUR.
-La distillerie BENRIACH (Speyside) sort un 35 ans d’âge (titrant 42,5 %) qui va remplacer le 30 ans d’âge. Il a été mis en bouteille sous la direction à l’époque de The Glenlivet Distillers Ltd.
-BENROMACH (appartenant au négociant Gordon & MacPhail) sort deux versions millésimées avec finitions en fûts ayant contenu des vins français, un millésime « 2005 » en fûts d’Hermitage et un millésime « 2006 » en fûts de Château Cisse (un vin du Haut-Médoc). Les deux titrent 45 % et sont vendus dans les 70 €.
-Le négociant Douglas Laing sort une nouvelle gamme mettant en valeur de manière plus luxueuse et en brut de fût certaines références de la gamme « Old Particular », sous le nom de « XOP » pour « EXTRA OLD PARTICULAR », vendues dans un coffret en bois. Parmi les premières références disponibles au Royaume Uni, un CAOL ILA « 1984 » de 30 ans d’âge à 54,7 %, un HIGHLAND PARK « 1989 » de 25 ans d’âge à 43,3 %, un MACALLAN « 1988 » de 26 ans à 43,9, et les single-grains INVERGORDON « 1974 » 40 ans à 47,2 % et PORT DUNDAS « 1978 » de 36 ans à 59,3 % (qui fait suite au merveilleux 35 ans de l’an dernier).
-GLANN AR MOR (distillerie bretonne située à Pleubian, dans les Côtes d'Armor) sort plusieurs versions de son single-malt pour la fin de l'année (newsletter du 14/12/14): Quatre versions du GLANN AR MOR en version tourbée, donc nommées KORNOG, deux en fût de Bourbon, l'un réduit à 46 % est nommé "Taouarc'h Seizved 14 BC", l'autre est un brut de fût à 58,2 % nommé "Taouarc'h Chwec'hved 14 BC". A ceux là s'ajoutent deux versions vieillis en fûts de Sherry, un en fût d'Oloroso, nommé "Kornog "Oloroso Shery Cask 14", et le dernier est nommé "Pedro Ximenez Sherry Cask 14". Tous deux sont réduits à 46 %, tous les 4 non filtrés à froid et non colorés. Disponibilité plutôt sur le site internet de la distillerie (http://www.tregorwhisky.com/whiskies-bretagne-c-7.html) qu'en cave, mais cela peut arriver aussi.
-GLENGLASSAUGH (distillerie des Highlands, appartenant au groupe Benriach distillery co) sort un single-malt de 51 ans d’âge, un des plus anciens fûts de la distillerie. Distillé en février 1951, mis en bouteille en mai 2014, il s’agit d’un fût ayant contenu du Bourbon numéroté 3301 et qui titre à l’arrivée 41,7 %. Il est vendu au Royaume Uni pas loin de £ 5000.
-The GLENROTHES sort pas moins de 3 versions officielles sans compte d’âge (n.a.s.) destinées au marché hors taxe (« Travel retail »). Toutes réduites à 43 %, elles ont pour nom « MANSE RESERVE » (vendu dans les £ 50), « ELDER’S RESERVE » (d’environ 18 ans d’âge minimum, vendu dans les £ 110) et « MINISTER’S RESERVE » (d’environ 21 ans d’âge minimum, vendu dans les £ 160).
-KAVALAN, l’une des distilleries taïwanaises (eh oui, depuis, j’ai appris qu’il y en avait une autre, nommée NANTOU dont le 5 ans d’âge brut de fût vient d’être primés par les Malt Maniacs !), aux whiskies déjà primés mondialement, sort, entre autres, un « PEATY CASK » (première version tourbée disponible ici), un single-cask titrant 54 % sélectionné par La Maison du Whisky. Le prix par contre, pour un peu plus de 140 €, « pique un peu ».
-La Maison du Whisky sort des versions que nous qualifierons de "post-officielles" (**= Dernière minute, 15/02/15: Il s'agit en fait de mises en bouteille exclusives pour La Maison du Whisky de whiskies faisant partie du stock personnel de fûts de Mark Reynier, qui rappelons-le ne fait plus partie de BRUICHLADDICH) du single-malt BRUICHLADDICH en version tourbée sous la forme de 4 références sous la marque « Rest & Be Thankful Whisky Co. », deux OCTOMORE de 6 ans d’âge (un élevé dans un fût unique avec affinage Bourbon et titrant 65,8 %, l’autre, également élevé dans un fût unique, puis affiné en fût de Sauternes et titrant 63 % et deux PORT CHARLOTTE de 12 ans d’âge & millésimes « 2001 »: L’un élevé ou affiné dans un fût de Pomerol (titrant 61,5 %), l’autre dans un fût de Syrah (titrant 63,3 %). Les OCTOMORE sont vendus à près de 290 € tandis que les PORT CHARLOTTE un peu plus de 200 €.
-SPRINGBANK, la distillerie artisanale de Campbeltown n’en démords pas, elle qui avait clairement pris le parti, avec son blended-whisky « SPIRIT OF FREEDOM » de 30 ans d’âge, d’inciter à voter « Oui » à l’indépendance de l’Ecosse, elle propose désormais une version de ce blend sous-titrée « 45 », élaborée avec 45 whiskies, faisant allusion au score final du « Oui ». Le titrage de cette version ? Eh bien, 45 %, évidemment ! En revanche, il ne vous en coûtera pas 45 livres sterling, mais plutôt 25-27.
-Pernod-Ricard, via sa branche Chivas Brothers limited, sort dans la série des single-casks en édition limitée réservée en principe aux visiteurs de la distillerie (quoique là …les distilleries de grain ne se visitent pas en général, c’est dommage, d’ailleurs…), ici un single-grain de la distillerie STRATHCLYDE de 13 ans d’âge titrant 64,4 % (coût env. £ 40). C’est assez rare pour être signalé. C’est sous cette marque de Chivas Brothers ltd (qui n’est pas, encore une fois, un négociant) que sont sorties dans le passé des versions plutôt populaires des single-malts SCAPA, GLENBURGIE ou encore STRATHISLA. Toutes ces versions sont mises en bouteille en flacons de 50 cl.
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Bonnes fêtes de fin d’année à tous et à toutes, avec partage, passion, et, notre ami de toujours (enfin, il faut du moins essayer !), Mr modération !
Happy (Responsible) Christmas & all that jazz, share & enjoy…
Slainthe !
Cheers !
Santé !
KampaĂŻ !
Skol !
Etc…