Doug McIVOR

Doug McIVOR

Berry Bros & Rudd

Embouteilleur indépendant & Assembleur

Spirits Buyer, Manager of Stock & Production

(Independent Bottler & Blender)

doug from bbr at wlp 2010 comp

Doug McIvor au Salon Whisky Live Paris 2010

Mots clĂ©s :

Discret

Intuitif               Fin Nez

SĂ©rieux

   Modeste                GĂ©nĂ©reux

Ne demandez pas à Doug McIvor de se lancer dans une longue explication enflammée pour vous décrire le lieu prestigieux, magique et chargé de plus de 300 ans d’histoire européenne dans lequel il officie (Berry Bros & Rudd fût fondée en 1698 par la veuve Bourne), au siège de la société de négoce en vins et spiritueux Berry Bros & Rudd situé N° 3 et 4 de la Rue St James en plein cœur de Londres, à deux pas du St James Palace (Palais du Prince de Galles, qu’il approvisionnait déjà en tant qu’épicerie-brûlerie de café il y a bien longtemps), mais aussi non loin de Buckingham Palace, dont il est également fournisseur officiel. Non, cet écossais né dans le Lanarkshire, réservé mais attentionné et généreux pourrait le faire, certes, tellement il semble faire partie de la maison, tout comme l’est d’ailleurs son pittoresque et sympathique bras droit Edward Bates, dans ce lieu qui, avec toutes ces boiseries et ces caves voûtées, tient plus d’une ancienne bibliothèque royale ou d’un château que d’une boutique.

Mais Doug McIVOR prĂ©fère le partage, agrĂ©mentĂ© de succins mais sincères commentaires au sujet des nectars qu’il vous fait dĂ©guster, presque religieusement, comme certaines perles de cette gamme que j’affectionne particulièrement, intitulĂ©e « Berry’s Own Selection Â», lancĂ©e en 2002, Ă  partir d’une sĂ©lection de fĂ»ts ou de small batches, toujours sans coloration ni filtrage Ă  froid, et titrant le plus souvent 46 %. SpĂ©cialiste des spiritueux depuis 1990, il Ă©crira mĂŞme un guide sur le whisky, le « Top Single-Malts Guide Â», en 1998, et collabore rĂ©gulièrement Ă  l’édition originale, anglaise, de Whisky Magazine.

C’est avec cette retenue mĂŞlĂ©e d’une hospitalitĂ© rĂ©elle mais jamais obsĂ©quieuse qu’il me reçu un dimanche de l’annĂ©e 2007, dans le cabinet de dĂ©gustations des spiritueux, « The Spirits Room Â», et qu’après une visite des lieux par Ronnie COX, de la distillerie The GLENROTHES, appartenant au mĂŞme groupe, « The Edrington Group Â», nous dĂ©gustâmes entre autres, un GLENLIVET « 1975 Â» de 31 ans, un CAOL ILA de 25 ans d’âge, et cerise sur le gâteau (Ă  moins qu’il s’agisse de la pâtisserie toute entière) un magnifique PORT ELLEN de 25 ans d’âge issu d’un seul fĂ»t, mais très complexe et aĂ©rien. C’est lĂ  que j’ai rĂ©alisĂ© vĂ©ritablement Ă  quel point le travail de sĂ©lection des fĂ»ts de Doug Ă©tait sĂ©rieux, mĂ©ticuleux et inspirĂ©, Ă©liminant sans hĂ©siter les whiskies issus de fĂ»ts faibles, plats ou trop alcooleux et sans âme.

D’un volume alcoolique idĂ©al (46 %), d’un caractère du whisky maintenu le plus naturel possible, d’un Ă©tiquetage sobre et rigoureux, d’un rapport qualitĂ©/prix inĂ©galĂ© Ă  mon sens aujourd’hui (ou bien comparable qu’à une ou deux autres sociĂ©tĂ©s seulement, comme Douglas Laing ou Compass Box, chacune dans un registre assez diffĂ©rent), les embouteillages sĂ©lectionnĂ©s par Doug McIvor tĂ©moignent de l’expĂ©rience, du goĂ»t, de l’intuition et de la clairvoyance, sans parler de l’honnĂŞtetĂ©, d’un homme, dont j’ai apprĂ©ciĂ© la compagnie ce jour lĂ , y compris dans les moments de silence, pareils Ă  un recueillement, de la dĂ©gustation, ou nous nous entendions sur l’essentiel parfois sans mĂŞme avoir Ă  en parler. Quelques mots, quelques hochements de tĂŞte…et « la messe Ă©tait dite Â». Ce PORT ELLEN fĂ»t 2459 fĂ»t vĂ©ritablement l’apothĂ©ose de mon sĂ©jour londonien, un poème, une caresse, une ode aux Dieux de la mer, et la sirène en prime…On en redemandera longtemps.

Et que dire enfin de cet homme qui prĂ©tend ne pas ĂŞtre un assembleur et concocte depuis quelques annĂ©es un assemblage prestigieux de tout premier ordre de single-malts des hautes terres ? Ce « challenge annuel Â» qu’est en effet la composition du blended-malt de luxe nommĂ© « Blue Hanger Â» (en hommage Ă  un client du XVIII ème siècle, William HANGER, le Lord Coleraine, surnommĂ© « Blue Hanger Â» en raison de sa propension continuelle Ă  porter des costumes bleus). Ce 25 ou parfois 30 ans d’âge, construit autour de deux ou trois single-malts du Speyside, pas toujours des mĂŞmes distilleries, est assurĂ©ment une rĂ©ussite, et un Ă©vĂ©nement Ă  chaque Ă©dition nouvelle.

Il faut reconnaître également à Doug McIVOR le mérite, peu après l’initiateur audacieux qu’est John GLASER de Compass Box, d’avoir remis au goût du jour les whiskies de grain tels ceux des distilleries encore actives comme GIRVAN ou ceux de distilleries fermées comme CARSEBRIDGE. Cette dernière en effet avait été un des événements à mon sens du Salon du Whisky parisien de l’année 2006, avec un sublime 41 ans d’âge qui n’avait plus rien à envier à de vieux single-malts par sa complexité, sa générosité et sa profondeur.

Eh oui, Doug McIVOR ne chĂ´me pas. Chaque annĂ©e rĂ©vèle son lot de surprises, de redĂ©couvertes, de distilleries remises Ă  l’honneur, avec une exigence que j’aimerais tellement voir partagĂ©e par d’autres, tant humainement que professionnellement….Ne changez rien, surtout Doug, votre « St James Dream Â» est magique…

Best Wishes for the future!

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