Masterclass BENROMACH chez Nicolas JULHES le 07.10.15
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Reportage sur la Masterclass BENROMACH chez Nicolas JULHES (boutique N°3)
le 07/10/2015 :
Mise Ă jour du : 30/09/2016
Le 07 Octobre, une dégustation consacrée à la distillerie écossaise BENROMACH, appartenant au négociant Gordon & MacPhail, avait lieu dans la troisième enseigne de l’épicier-traiteur-caviste Nicolas JULHES (boutique située au 28, rue du Faubourg Poissonnière 75010 Paris) que les lecteurs de mon site connaissent depuis un bon moment -Pour les autres, voir coordonnées ici : http://www.julhesparis.fr/
La dégustation était conduite par la très compétente Juliette BUCHAN, responsable régional du développement commercial chez Gordon & MacPhail (traduire de facto également ambassadeur de la distillerie BENROMACH). N’ayant pas pu déguster leurs nouveautés lors du dernier salon Whisky Live Paris 2015 (BENROMACH est représenté en France par La Maison du Whisky), et appréciant beaucoup l’état d’esprit de cette maison, il m’a paru indispensable de me rendre à cette dégustation. Célia Ghesquière, agent commercial exclusif de la Maison du Whisky, était chargée de l’assistance à la dégustation, et apportait si besoin d'utiles précisions, tandis qu’ Anaïs Boutron, responsable communication chez Nicolas Julhès, veillait comme d’habitude à ce que les choses se déroulent au mieux (comme j’ai appris que c’était une de ses dernières missions pour Nicolas Julhès et le domaine des spiritueux, j'en profite pour lui souhaiter bon vent et le meilleur pour la suite !).
Six whiskies étaient proposés à la dégustation, une dégustation, à souligner, entièrement gratuite, plus en bonus le « nosing » d’un échantillon de Matusalem Sherry (du Xérès de 30 ans d’âge en provenance de la société Gonzalez Byass, à environ 20 % d’alcool). Là encore, comme chez Vin & Whisky, mais dans un esprit un rien différent, une vingtaine de personnes ont eu la chance de dialoguer avec des professionnels du whisky après la présentation de chaque whisky, et votre serviteur ne s’est pas privé de poser des questions afin de vous apporter le plus de précisions techniques ou factuelles possibles pour vous faire votre opinion et vous informer sur les productions de cette distillerie.
Juliette BUCHAN, de Gordon & MacPhail, pour qui BENROMACH n'a aucun secret...Photo © Grégoire Sarafian
LES WHISKIES DEGUSTES (Tous des SINGLE-MALTS officiels) :
Voici les whiskies dans l’ordre de leur dégustation, après une brève présentation de la distillerie :
Distillerie BENROMACH :
Cette distillerie fût fondée en 1898 par Duncan McCallum & F.W. Brickmann, dans le comté de Forres, ou figure également la distillerie DALLAS DHU (fermée depuis 1983). La distillerie BENROMACH est classée dans la région du SPEYSIDE, bien que située en bordure Est des Highlands du Nord, et elle est également voisine de la distillerie GLENBURGIE. Elle est célèbre également parce qu’elle est une nombreuses distilleries écossaises du Speyside construite par l’architecte Charles Doig (1855-1918), l’inventeur des fameux toits de distilleries en pagode inspirés des temples chinois et japonais (un système moins romantiquement nommé « Doig ventilator » en anglais) qui permettaient grâce à un ingénieux système de clapets d’augmenter et de mieux réguler la fumée issue du processus de maltage de l’orge. La distillerie BENROMACH a été rachetée à plusieurs reprises depuis sa construction, jusqu’à sa mise en sommeil en 1931, et ce jusqu’en 1937. Elle fut ensuite revendue en 1938 à la société Joseph Hobbs Associated Scottish Distilleries Ltd (possédant plusieurs distilleries également), puis la société fut rachetée par un groupe américain (National Distillers of America) qui revendit en 1953 la distillerie BENROMACH en même temps que d’autres à la puissante D.C.L. (Distillers Company Limited).
La distillerie est entièrement rénovée en 1966, mais, hélas, en 1968, elle sera mise en sommeil en 1983, et ce jusqu’à son rachat en 1993 par la célèbre et plus que centenaire maison de négoce de whiskies GORDON & MacPHAIL fondée à Elgin en 1895. Elle est alors à nouveau rénovée et munie d’un système de chauffe des alambics à la vapeur, d’une nouvelle cuve de brassage d’une tonne et demie recouvert d’un dôme de cuivre et recomposée à partir des anciennes, ainsi que de 4 cuves de fermentation en bois de Mélèze. La distillerie ainsi rénovée et prête à rouvrir (le premier distillat sorti en août 1998) fut inaugurée par le Prince de Galles le 15 Octobre 1998. C’est en 2004, la distillerie souhaitant attendre d’avoir un whisky âgé entre 6 et 7 ans d’âge au moins, que sort la première mise en bouteille sous la direction du négociant, et il sera nommé « Traditional », tandis que des éditions plus âgées de « l’ancien régime » (comme dirait Jim McEwan) comme un 17 ans ou encore ce 15 ans affiné avec de très vieux fûts datant de 1886, 1895 et 1901. A l’heure actuelle, d’ailleurs, notons que le plus ancien fût disponible, enfin jusqu’à qu’il fut mis en bouteille en 2005 était un 55 ans d’âge distillé en 1949 et titrant encore 42,4 % (83 bouteilles ont été produites et l’on pouvait encore le trouver il y a quelques années aux alentours de 6500 €, aujourd’hui il faudrait sans doute y ajouter un zéro).
BENROMACH est une des rares distilleries écossaises à utiliser à la fois des levures de distillerie (les plus couramment utilisées) et des levures de brasserie (peu utilisées par les distillateurs car réputées instables). La quasi-totalité de la production (qui est de 250 000 litres d’alcool pur par an) est dédiée aux single-malts. BENROMACH est également une distillerie qui revendique un statut artisanal, notamment par l’emploi exclusif d’orge écossaise, de chais traditionnels (dunnage warehouse) et le refus de toute coloration artificielle. Elle dispose même d’une certification officielle « biologique » pour une des références de la gamme régulière nommée « Organic », sur tout le processus (à tel point qu’elle doit uniquement utiliser du bois neuf pour sa maturation). Enfin, le malt de BENROMACH est tourbé à 12 p.p.m., c’est-à -dire très modérément tourbé. Trois personnes suffisent à faire fonctionner la distillerie et ce sont effectivement trois personnes qui sont actuellement en charge de la production, et notamment le maître distillateur Keith Cruickshank à qui l’on doit probablement cette spectaculaire montée en puissance de la distillerie depuis quelques années et la constance dans la production de ses single-malts.
Pour en savoir plus, voir la fiche complète de la distillerie sur le site (full distillery story & presentation here) : Fiche BENROMACH
1/ BENROMACH « Organic » (Distillé en 2008), mis en bouteille en 2014 (6 ans d’âge), 43 % :
Cette version lancée pour la première fois en 2008 est une version ayant obtenu la certification officielle de whisky biologique sur la totalité du processus de fabrication, depuis l’orge (provenant de Keith, dans le Speyside), la levure, l’eau, qui en sont la base, jusqu’aux fûts qui ont servi pour la maturation, nécessairement neufs.
De couleur vieil or, cette version plutôt légère est au nez un peu différente des autres qui vont suivre, marqué en cela par des notes légèrement fermières (un peu comme chez certains SPRINGBANK), d’étable, mais aussi d’orge bouillie, de mousse, le tout mêlé de tourbe légère, donc un profil végétal, mais très fin. En bouche, c’est très fondu et pour moi bien équilibré, davantage cette fois sur le miel, les herbes et l’orge maltée mais aussi une note végétale qui subsiste (tabac champignon). Avec un peu d’eau, sa finesse et son équilibre ressortent, mais aussi un certain manque de complexité et de profondeur (ne pas ajouter trop d’eau). Conclusion : Un BENROMACH un peu atypique mais plutôt bien fait, que j’ai apprécié (3 ème édition de cette version dégustée et la plus forte note avec l’édition de 2009 notée 87/100 contre 82,5/100 pour l’édition 2007). P.V.C./MdW (prix de vente conseillé, chez les cavistes dépositaires des produits La M.D.W., ex. Nicolas Julhès) : Autour de 65 € -Note sous réserve estimée à : 86/100
2/ BENROMACH 5 ans, mis en bouteille en 2015 (première édition), 40 % :
Cette version toute nouvelle remplace en quelque sorte la version dite « Traditional » légèrement plus âgée en tant qu’entrée de gamme. Il s’agit d’une version élevée à 80 % en fûts ayant contenu du Bourbon de premier remplissage (« First Fill ») et de 20 % de Sherry.
De couleur or très clair, cette version très jeune et très légère est plutôt agréable au nez. De jolies notes florales, assez sexy (lilas, violette), se mêlent à des notes typiques de jeune whisky (levures), d’orge maltée, jusqu’à des notes d’esters (bonbons anglais, fruits exotiques) demeurant tout de même modérées. En bouche, l’on retrouve ces mêmes notes, avec beaucoup de fluidité (voire un caractère légèrement aqueux, du à la réduction à 40 %) et de séduction, et une jolie touche de tourbe pour finir. Avec quelques gouttes d’eau (vraiment peu), l’ensemble demeure très fin et agréable, mais l’eau n’est pas ici indispensable. Conclusion : Un single malt jeune, résolument d’apéritif (ce qui n’a rien de péjoratif), plutôt bien fait, et une addition culottée (le jeune compte d’âge !) à la gamme, en ces temps de pléthore de versions sans compte d’âge (« n.a.s. »). Bien sûr mon tempérament râleur me fera dire que j’aurais aimé qu’elle ait elle aussi au minimum 43 %, comme le 10 ans, voire même un peu plus en raison de son jeune âge. Mais rien que pour le parti pris rare de sortir un 5 ans d’âge nommé comme tel, je tire mon chapeau à la distillerie. P.V.C./MdW/N.J. : Autour de 43 € -Note sous réserve estimée à : 84,5/100
3/ BENROMACH « Sassicaia Wood Finish » (distillé en 2006 : 7,5 ans d’âge), mis en bouteille en 2015, 45 % :
Cette version est un assemblage de fûts de Bourbon et de Sherry Oloroso (sauf erreur de ma part), puis l’ensemble a été longuement affiné dans des fûts ayant contenu du vin rouge italien de la région de la Toscane (il est parfois nommé « Super Tuscan ») à 80 % composé de cépage Cabernet-Sauvignon.
De couleur cuivrée, elle a un nez complexe, à la fois rond, très fruité, floral et un rien épicé, assez gourmand. En bouche, ce BENROMACH est clairement gourmand, fruité (fruits rouges et fruits noirs, abricots mûrs), voire même pâtissier (entre charlotte aux fruits rouges et soupe de fraises et de mûres au vin rouge), mais pas vineux (quel équilibre, décidément dans toutes les versions dégustées ce soir !), avec un soupçon d’herbes et d’épices à l’arrière-plan et pour couronner le tout, en filigrane, une légère tourbe cendrée…Avec un peu d’eau (pas trop, s.v.p. !), il devient encore un peu plus rond et charmeur. Conclusion : Je n’ai jamais été fan des affinages en fûts de vin rouge, car souvent il s’agit de masquer des fûts de qualité médiocre, et par là même d'écraser le style de la distillerie, mais les exemples contraires (je veux dire de réussite) existent même s’ils sont peu nombreux à mon avis, la preuve en est donnée par exemple par cette version remarquablement équilibrée et plaisante, meilleure à mon sens que l’édition que j’avais dégustée en 2009 (notée 81/100), déjà intéressante ceci dit. P.V.C./MdW/N.J. : Autour de 70 € -Note sous réserve estimée à : 88/100
4/ BENROMACH 10 ans, mis en bouteille en 2015, 43 % :
Note de Dégustation/Tasting Note (2015, révisée en 2016):
A Noter: Cette version de la gamme régulière est devenue peu à peu l’emblème de la politique de qualité de la distillerie à mon avis. C’est une version issue d’un assemblage de fûts ayant contenu du Bourbon et de fûts ayant contenu du Sherry durant 7 ans, puis les fûts ont été mélangés ("mariés") durant un an au minimum (probablement plus près de 2 ans, dirai-je) dans des fûts ayant contenu du Sherry de type Oloroso. Depuis, la distillerie a sorti non seulement la version brut de fût de ce whisky (dite "100 PROOF"), mais aussi une version de 15 ans d'âge, et, provocation ultime, à l'heure ou "pleuvent" les versions n.a.s. (sans compte d'âge) sur le marché, osé sortir un single malt de 5 ans d'âge qui en porte la mention, et en plus qui est bon !
Couleur: Vieil or. Nez: Il possède un nez très fin et très complexe, composé de notes florales (fleurs capiteuses), fruitées (fruits rouges & noirs), légèrement herbacées, épicées, tourbées (une tourbe tirant parfois vers des notes goudronnées et médicinales), boisées (bois brûlé) et fumées d’une incroyable élégance. Bluffant déjà à ce stade. Bouche: En bouche, il est tout en délicatesse mais non sans affirmer sa présence, reprenant les notes du nez, avec ces notes florales si sexy (lilas, violette, mais aussi une pointe de badiane), de notes fruitées complexes et riches (fraises mûres, framboises, mûres et prunes), de chocolat noir et au lait (l’on est pas si loin du BOWMORE 15 ans « Mariner »), de boisé/fumé (bois brûlé, feu de cheminée), de tourbe mi-grasse, mi-cendrée, de réglisse aussi en arrière-plan. Un whisky qui a beaucoup de choses à dire ! Tenue à la dilution: Avec un peu d’eau (n’en ajoutez pas trop), les notes se fondent encore un peu plus entre elles, et développent notamment un fruité très riche qui devient légèrement acidulé (baies, grenades), voire même, lors de certaines dégustations, font découvrir des notes de café torréfié (le sherry parle, là encore). Devient aérien en un sens, et encore plus sophistiqué. Conclusion : C’est pour moi à l’heure actuelle probablement le plus beau single-malt écossais de 10 ans d’âge disponible sur le marché. Par sa complexité, son équilibre et son élégance, il écrase toute concurrence au point, à l’aveugle, de passer pour d’autres single-malts prestigieux & iliens bien plus âgés (j’ai fait le test avec des amis, j’ignorais moi-même ce qu’il y avait dans mon verre…). Les éditions 2014 et 2015 (depuis le nouveau packaging, disons) me paraissent enfin encore plus équilibrées qu’auparavant (l’édition 2009, la première je crois, fut notée 88 puis 90,5/100 par votre serviteur -seule une légère note désagréable de pneu brûlé & de pétrole l’empêcha d’aller plus haut, or cette note a disparu aujourd’hui). Non seulement chaudement recommandé, mais j’ose dire indispensable dans tout bar de passionné qui se respecte, et d'un rapport qualité/prix difficile à égaler. Prix indicatif (MdW/N.J.) : Autour de 52 € -Note sous réserve estimée à : 93 à 95/100 (suivant les lots, voire l’humeur !)
5/ BENROMACH 10 ans « 100 Proof », mis en bouteille en 2015, réduit à 57 % :
BENROMACH a gardé la même recette que pour la version réduite à 43 %, mais, fait intéressant, la propose non pas en brut de fût (« Cask Strength ») mais à l’ancien degré de mesure de l’alcool (en mélangeant le whisky à de la poudre à canon, si le mélange s’enflammait, l’on obtenait en effet la « preuve » que celui-ci avait le titrage alcoolique suffisant pour être du whisky). Ainsi « 100 Proof » en échelle britannique signifiait 57 % d’alcool par volume, tandis que l’unité de mesure américaine signifiait elle la moitié (50 %). En définitive, le distillat a été réduit par adjonction d’eau distillée d’environ 60 % (le distillat de BENROMACH sort entre 59,7 % et 60,3 % environ, nous précise Juliette BUCHAN. Elle ajoute que comme la mesure d’alcool est différente aux Etats-Unis, la mention « 100 Proof » a été supprimée de l’étiquette de cette version pour ce marché et remplacée par le nom « Imperial ».
De couleur vieil or à presque cuivrée (bon, ok, l’éclairage faible n’a pas favorisé l’appréciation de la juste couleur de ce whisky), son nez est riche, complexe, dense. Les fruits mûrs et noirs sont là , les fruits rouges un peu moins évidents, certes, c’est le fondu des arômes est important et impressionnant. Les fleurs capiteuses se mêlent aux autres notes, au boisé/chocolaté, au malt, très présent dans cette version, mais aussi à la tourbe un rien réglissée qui est au cœur de l’assemblage, tout en restant modérée. En bouche, étonnamment, c’est la même chose, il y a une sensation compacte qui diffère un peu du caractère presque aérien du 10 ans réduit, au profit d’une densité, d’une richesse gourmande que l’ajout d’un peu d’eau va révéler. Alors, avec un peu d’eau, mais moins que dans la version réduite (disons que cela reviendra à une réduction à environ 50/52 % d’alcool), ce 10 ans d’âge s’exprime à plein, avec son cortège de fleurs capiteuses, de fruits mûrs, de malt, de chocolat noir et au lait, de réglisse, voire d’orange confite, pour notre plus grande satisfaction. Conclusion : D’un équilibre toujours aussi impressionnant, cette version a également pour intérêt de donner la chance au consommateur de la comparer à la version réduite à 43 % (car c’est, rappelons la même recette que pour celui-ci). Elle est aussi un des rares single-malts brut de fûts écossais officiels relativement jeune à arborer sur son contenant la mention de son âge ! D’autres notes de dégustation, plus précises, à venir. P.V.C./MdW/N.J. : Autour de 79 € -Note sous réserve estimée à : 92/100
6/ BENROMACH 15 ans, mis en bouteille en 2015 (première édition de 600 bouteilles), 46 % :
Cette toute nouvelle version est un assemblage de fûts ayant contenu du Sherry & du Bourbon, puis remis à marier plusieurs années dans des fûts de Sherry, comme le 10 ans d’âge. La seule différence importante est l’apport de davantage de fûts de Sherry dans l’assemblage.
De couleur vieil or, elle a un nez complexe, presque aussi riche et dense que le 10 ans brut de fût, marqué par le sherry et le malt. Le chocolat noir, les fruits secs & les fruits mûrs sont sa signature. La tourbe et la fumée, à ce stade, sont reléguées à l’arrière-plan, avec discrétion. En bouche, ce BENROMACH est gourmand, fruité (fruits secs & les fruits mûrs) et pâtissier (ganaches variées au chocolat noir et au lait, palets au praliné, voire même fudge -caramels écossais au beurre). Les fleurs sont peu présentes ou vraiment fondues à l’ensemble. De même, la sensation de tourbe est très faible et discrète, mais non sans élégance. Avec un peu d’eau, il devient plus souple et se rapproche un peu du 10 ans, avec les complexes notes fruitées qui ressortent un peu…Conclusion : Une nouvelle addition à la gamme régulière de grande qualité, remarquablement équilibrée, en partie différente du 10 ans d’âge. Elle est elle aussi chaudement recommandée. P.V.C./MdW/N.J. : Autour de 90 € -Note sous réserve estimée à : 91,5/100, voire davantage (92,5 ?)/100
* Sherry « Matusalem » 30 ans, maison Gonzalez Byass, 2015, environ 20 % (Xérès, vin fortifié): Echantillon en « nosing » (étude olfactive) seulement.
Ce Xérès (vin fortifié par l’ajout d’alcool) très âgé est élevé dans des fûts qui, une fois vidés, sont très recherchés pour faire vieillir des distillats délicats et leur donner noblesse, délicatesse, mais aussi gourmandise. C’est notamment ce qui est recherché par l’assembleur Richard Paterson pour la maturation ou plus souvent l’affinage des single-malts de la distillerie DALMORE, pour des éditions limitées âgées et prestigieuses (le mot poli pour ne pas dire hors de prix, en l’occurrence, mais, pour être équitable, cela donne souvent de remarquables résultats).
De couleur acajou foncé, son nez est exubérant au possible et profond, m’évoquant bien sûr quantité de fruits noirs et rouges très mûrs, mais aussi des fruits secs à profusion (raisins de Corinthe, pruneaux, abricots, dattes, etc…), mais aussi, de manière bien plus personnelle, contre toute attente, du « Pasterma », une spécialité apéritive arménienne à base de boeuf séché à l’air et protégé et parfumé par une pâte d’épices (composé de paprika, du fenu grec, de l'aïl et du cumin, voire du piment de la Jamaïque). C'est une sorte de viande des grisons plus parfumée, en quelque sorte. Conclusion : Certes nous n’avons pas dégusté ce Sherry ce soir là , mais j’en ai déjà dégusté auparavant et c’est une expérience unique, un vin très riche, de dessert ou à consommer sans accompagnement évidemment. Indication de Prix : Autour de 60 € (disponibilité chez les cavistes à confirmer)-Pas de note chiffrée.
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Conclusion générale: (V.F.): Une dégustation très instructive (un grand merci à Juliette Buchan pour cela) avec pas mal d'informations utiles sur la distillerie et ses standards de production assez élevés, jusqu'à la certification "bio" pour certaines références, et une louable volonté de jouer "cartes sur table" pour toute sa production. Le mot artisanal prend tout son sens ici. Du côté des versions dégustées, que je connaissais déjà 4/6 des versions dégustées, mais pas forcément des lots de cette année (pour l'"Organic" et le "Sassicaia..."-qui m'ont bluffé). J'ai beaucoup aimé les 2 versions du 10 ans d'âge, d'une belle harmonie, ainsi que la sérénité du 5 ans et du 15 ans (assez différents). J'ai été impressionné par dessus tout par la qualité, l'équilibre et la constance dans la production d'une version à l'autre et j'ai hâte de découvrir leurs prochaines versions. Je ne peux donc que recommander cette distillerie et souhaiter un jour l'arrivée d'un 18 ans d'âge, par exemple, ou d'une version brut de fût (ou à 50 %) du 5 ans, notamment...A bon entendeur !
Conclusion/Summerize of the evening : (English): A very educational tasting (thanks a lot to Juliette Buchan for that), with a lot of useful informations about the distillery & its quite high production standards, leading to get the official green certification for one of its expressions, and a commandable will to explain frankly how the whisky is produced. The word "crafted", often bandied about these days, has a real meaning here. About the expressions offered to sample that evening, I knew 4/6 of them, but not necessarily in this year's batches : For instance this year's "Organic" & "Sassicaia Wood Finish" batches were quite amazing, better than previous ones I've tasted. I loved the two 10 years old expressions (as I said before, the 10 y.o. at 43 % is probably the best 10 y.o. single-malt in today's market, and not only the Scottish one), showing great harmony, and the 5 & 15 years old's serenity, even though they are different. Most of all, I have been impressed by the quality, the balance & the consistency of production from an expression to the other, and that makes me looking forward for the future ones. So I can only recommend this distillery and wish the arrival of new comers in the range such as for instance a 18 years old some day and, between others, a cask strength (or reduced at 50 %) version of the new 5 years old....A word to the wise !