Editorial No 14
EDITORIAL No 14 : « Un Temps d’Anniversaires… » (Birthday Time) :
Dernière Mise à jour/Latest Updating: 10/06/2015
Dans ce nouvel EDITORIAL, je vous parlerais de l’actualité du whisky, d’une initiative intéressante sur les whiskies de France, d’une masterclass MACKMYRA, de dégustations diverses, de nouvelles sorties whiskies, de la disparition d’une figure féminine du whisky, du départ à la retrait d’un colosse du whisky d’Islay, mais aussi, entre autres choses, du nouveau REDBREAST (grâce à un invité et ami), d’un anniversaire lié à une société tricentenaire de Cognac, puis, tout au long de celui-ci, de mon avis sur certaines références plus ou moins attendues et sur certaines nouvelles tendances…J’espère que vous l’apprécierez.
ENGLISH SUMMARY :
In this new Editorial I will speak about new bottlings, some short news about whisky, about a MACKMYRA masterclass, but also about someone famous in the whisky world that recently passed away, also, among other things, about the new REDBREAST (thanks to a friendly guest!), about a retirement of a colossus of Islay, about an interesting project to support French distilleries, about a Cognac company celebrating 300 years of work, and, all throughout this article long, about my opinion on various topics. I hope you will enjoy it.
You can get an approximate translation of my full EDITORIAL by using « Google Translate ». Please click here below… :Translator link
INTRODUCTION :
(Foreword) :
Pas de point de vue global cette fois, mais plutôt des commentaires ciblés en exergue des différents sujets ou sorties de bouteilles (en violet), ce afin de davantage de clarté et réactivité, commentaires que vous retrouverez tout au long de cet Editorial. Par ailleurs, dès que possible, les notes de dégustation particulières vont reprendre, et à commencer par celles concernant les nouveautés COMPASS BOX dont j’ai parlé la dernière fois, grâce à des échantillons reçus entre temps et pour lesquels je remercie John Glaser et son équipe encore une fois. Voici d'ailleurs en attendant celle concernant l' "HEDONISM Quindecimus" : cliquez ici / click here (tasting note)
Suivront, entre autres, comme promis, mes notes sur les échantillons de whiskies hollandais reçus ou collectés depuis fin 2014, et bien sûr le sujet « EXPRESS NOTES » Spécial Blended-Whiskies, un autre sur un rapide tour d'horizon de divers whiskies avec de brèves notes de dégustations, puis un sujet sur une société de négoce familiale de Bas-Armagnac, entre autres choses. Voici déjà comme promis un "Gros Plan" sur Guilhem Grosperrin/Cognacs La Gabare S.A., un reportage sur mon voyage en 2014 sur les terres du Cognac :
Les Cognacs Grosperrin (cliquez ici)
A Signaler également, le soutien de ce site à une initiative relayée et mise en œuvre grâce au « crowdfunding » (financement participatif) ici avec Kisskissbankbank, je veux parler du projet de Robin Entreinger (aidé entre autres par Valentin Bonhomme) nommé « Le TOUR DE FRANCE DES WHISKIES ». Il s’agit d’un projet de visite de toutes les distilleries françaises (ou de la plupart en tout cas) qui produisent du whisky afin de tourner un documentaire qui sera diffusé gratuitement sur youtube (comme le précédent, en format de 22 minutes, sur Islay, déjà disponible), avec en plus un caractère participatif, l’édition d’un DVD, etc... J’avais déjà parlé, dans ma page "Projets", ce mon souhait de soutenir, lorsque c’était possible, des initiatives pour faire mieux connaître le whisky français, au-delà d’une actualité récente difficile pour celui-ci en raison des querelles fratricides entre distilleries sur la question des appellations contrôlées, que je déplore, aussi ce projet (dont je n’ai appris l’existence que très récemment) m’a paru pertinent à aider. Pour en savoir plus (félicitons nous qu’entre temps la mobilisation aie été un succès, le projet va pouvoir se faire ! bravo Robin !), merci de consulter le lien suivant :
Le Tour de France des whiskies
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RETOUR SUR QUELQUES EVENEMENTS WHISKY ET SPIRITUEUX:
(Short reports on some recent Whisky & Spirits events)
-Le 21 avril dernier avait lieu une soirée consacrée à la distillerie suédoise MACKMYRA (une « masterclass » comme on a coutume de le dire), dans la boutique N°3 (au 28, rue du faubourg Poissonnière) de l’enseigne (épicier/fromager/traiteur/caviste) Nicolas JULHES à Paris. C’est l’ambassadrice Lisa Joanna COLLINS qui présidait la soirée, aidée d’une traductrice de la Maison du Whisky (leur distributeur français) et d’Anaïs Boutron (chargée des événements pour la cave). Six flacons étaient proposés à la dégustation, certains déjà évoqués sur le site, d’autres non, dont une nouveauté et une réédition légèrement différente. Les prix oscillent entre 42 € pour le distillat et 75 € pour les deux dernières éditions limitées non tourbées. Je ne reviens pas sur la présentation de la distillerie, que vous pouvez déjà trouver sur le site : cliquez ici / click here
La dégustation a débuté avec le « BRUKS », toujours aussi séduisant (fleurs, fruits, liés aux esters, crème d’amandes-91/100) titrant 41,4 %, suivi du « SVENSK EK » (une jolie version remplaçant la « FIRST EDITION », et comportant davantage de fûts de chêne suédois-note estimée à 91/100), titrant 46,1 %, dont la dégustation a été associée à celle d’un chèvre additionné de confiture de « cloudberry » (un fruit présent en Suède et que l’on pourrait traduire par « ronce des tourbières » ou « ronce petit-mûrier »), une association sucrée/salée assez réussie. La dégustation s’est poursuivie par le « new spirit » (distillat pur) réduit à 46,1 %, commercialisé sous le nom suédois de « VIT HUND » (pour « white dog », le surnom américain du distillat pur commercialisé, mais aussi le nom de l’instrument qui sert à sortir le distillat du fût). Un distillat très fruité, impressionnant, mais rendu trop timide hélas par la réduction. La bouteille est par ailleurs de 50 cl au lieu de 70. Une initiative à louer cependant, tant il est difficile de trouver pour un achat, hormis chez certaines nouvelles distilleries, du distillat pur des distilleries écossaises, par exemple, cela est rarement commercialisé. Pas de notes chiffrées ici à donner, mais c’est bon !
La dégustation s’est poursuivie par celle de deux éditions limitées de la même gamme, d’abord le « MIDNATTSSOL » (ou « Soleil de minuit » en suédois), un assemblage de 75 % de fûts ayant contenu du Bourbon & de 25 % de fûts ayant contenu du Sherry (tous deux élevés dans des fûts de 128 litres), puis l’ensemble a été affiné 4 mois durant dans des fûts ayant contenu du vin de sève de bouleau (« birch sap ») de Suède. Le whisky titre 46,1 %. Le résultat est séduisant, assez rond, légèrement vineux, acidulé, avec des esters et rappelle un peu (on aime ou l’on n’aime pas) le dernier YAMAZAKI « Distiller’s Reserve ». Note provisoire 88/100. L’autre édition limitée du jour était le « ISKRISTALL » (ou « cristal de glace »), un assemblage combinant des fûts ayant contenu du Bourbon, des fûts de chêne suédois avec un affinage de 4 mois dans des fûts ayant contenu du Sherry de type Pedro Ximenez (dit « P.X. »). Le whisky titre 46,1 %. Une version délicate, moins facile d’accès que la précédente, mais plus riche semble t’il, plus élégante, plus épicée aussi, et avec un bel équilibre entre les différents types de fûts…mon préféré de la soirée avec le « SVENSK EK ». Note estimée à 91-92/100. La dégustation s’est conclue avec une référence récente et assez bluffante de la distillerie, une version tourbée nommée « SVENSK ROK » (ou « fumée suédoise ») et réduite également à 46,1 %. Note 91/100. Un excellent whisky tourbé (modérément-et associée aux branches de genévrier, mais la note est discrète) qui pourrait bien faire la nique à certains Islay officiels…qu’on se le dise.
-Le 09 avril dernier avait lieu à Paris la soirée inaugurale de l’ « Espace Collector’s » de boutique rue d’Anjou de La MAISON DU WHISKY qui avait été entièrement reconstruite et repensée à l’automne 2014, et désormais déployée dans un espace trois fois plus grand assez impressionnant tant pour le néophyte que pour le collectionneur. Aux gigantesques étagères et vitrines rétro-éclairées du premier étage s’ajoutent désormais deux espaces en sous-sol, dont l’un est désormais consacré aux soirées collector’s, masterclass ou encore académie du whisky (des cours dispensés sur place par des spécialistes de la maison), et plus récemment des « Workshops », des journées ou soirées dégustation thématiques et gratuites (mais sur inscription en ligne) autour d’une distillerie ou d’un négociant.
La première des « Workshops » fût consacrée le mois précédent au whisky (il y en existe aussi sur d’autres spiritueux) fût celle concernant le négociant écossais SIGNATORY VINTAGE, au cours de laquelle une large sélection de whiskies fut présentée, puis le 16 mai autour du négociant italien SILVER SEAL, puis la suivante aura lieu le 20 juin autour du négociant écossais Douglas LAING, atelier auquel votre serviteur espère cette fois pouvoir assister…
La soirée inaugurale a débuté par la dégustation d’un GLENFARCLAS officiel (import italien) millésimé « 1971 » (un 5 ans d’âge embouteillé en 1976, à 40 %-note estimée à 87/100), jeune, léger mais très frais et floral (qui m’a davantage évoqué un AUCHENTOSHAN…). La maison proposait également des associations culinaires comme par exemple l’association avec du foie-gras de qualité avec un blended-malt NIKKA 21 ans « Taketsuru » en version « non chill-filtered » à 48 %, excellent, mais rendu un peu raide et plus épicé par la température de la pièce qui montait un peu trop avec l’affluence importante (note cette fois 88/100 seulement), puis un joli GLENDRONACH single-cask officiel 19 ans (cask N°538, Sherry Oloroso à 55 %-note estimée à 90/100) associé avec une succulente ganache chocolat de chez Pierre Hermé.
Le clou de la soirée a été, tout de même (moi qui l’avait déjà dégusté et approuvé en 2009), un splendide LAPHROAIG officiel de 10 ans d’âge…mais mis en bouteille en 1979 (et à 43 % s’il vous plaît) pour l’importateur Bonfanti…Un sublime exemple d’équilibre parfait entre tourbe, fleurs, fruits, végétaux, notes marines & fumées. Beaucoup d’harmonie dans ce whisky, sans doute un peu d’O.B.E. (« old bottle effect » = fusion des saveurs plus poussée à cause de l’oxygénation), mais pas trop, et un touché en bouche presque soyeux ! (note confirmée = 96/100).
-J'ai été très honoré d'être invité à la Conférence de Presse de Philippe GUETTAT, P.D.G. de la maison MARTELL (là il s’agit de Cognac, pas de Whisky, certes, mais ce n’est pas tous les jours qu’une société réputée de spiritueux fête ses 300 ans d’existence !), au Pavillon Kléber à Paris le 15 avril dernier, à l’occasion du tricentenaire de celle-ci. Cette conférence fut le prélude à toute une année et demie de festivités fastueuses, dont un dîner à Versailles le 20 mai pour quelques happy few en France et dans le monde, car l’anniversaire sera célébré dans 30 villes & un projet ambitieux (« Martell France 300 ») pour identifier les 300 talents qui symboliseront, selon le comité de sélection de la marque, « le rayonnement de la gastronomie, de l’art, la mode, la mixologie et le divertissement incarnant l’art de vivre à la française du XIème siècle ». Les lauréats seront désignés en Juin 2015. L’actrice et mannequin parfaitement francophone Diane KRUGER (en photo ci-dessous avec Mr GUETTAT), présente à cette conférence, a été par ailleurs désignée ambassadrice pour la maison Martell de ce tricentenaire.
Plus prosaïquement, pour « revenir aux flacons », parmi les nouveautés présentées, et créées par le maître de chai Benoît FIL, signalons un « Assemblage 3 millésimes », regroupant des eaux-vie du XVIII, XIX & XX ème siècle des régions « Grande Champagne », « Fins Bois » et « Borderies », en un coffret bois luxueux (prix n.c.).
Egalement à signaler, une édition spéciale du célèbre « Cordon Bleu » (référence X.O. réputée de la gamme-vous trouverez bientôt sur le site mes notes de dégustation de la version régulière- j’en profite pour remercier ici chaleureusement la maison Martell pour cette invitation et cette opportunité de dégustation), que l'on pourrait nommer "Cordon Bleu 300", regroupant plus d'une centaine d'eaux-de-vie des principaux vignobles du Cognac en une bouteille plus haute et fine que celle de l'édition régulière.
Enfin, parmi d’autres, l’artiste que je suis aussi n’a pas pu ne pas remarquer le joli travail du sculpteur Bernar VENET pour élaborer l’écrin & la carafe de l’édition limitée nommée « Premier Voyage », de moyenne d’âge de 80 ans environ, regroupant 18 eaux-de-vie allant de 1868 (une « Grande Champagne » anté-phylloxéra !) à 1977 (des « Borderies »). L’assemblage a été ensuite remis à marier dans 24 fûts de chêne issus du même arbre tricentenaire. Les 300 carafes ont également pour originalité d’être fixées sur leur socle (on ne peut servir le Cognac qu’en utilisant une pipette fournie, nommée « fusil »). Elles sont vendues au prix unitaire de 10000 €. Même si on est loin de certains excès de DALMORE (on doit féliciter Martell pour cela), il est clair que ces carafes ne seront pas à portée de tout le monde…Je demeure curieux du goût cependant. Joindre l’excellence de l’Art contemporain à celle du Cognac demeure en effet rare de nos jours !
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NOUVELLES WHISKY (TOUS PAYS)/SCOTCH WHISKY NEWS :
Pour cette fois j’ai voulu mettre en avant davantage des personnes plutôt que les nouvelles plus économiques ou généralistes…un choix dont j’espère l’on ne me tiendra pas rigueur. Les commentaires associés n’engagent que moi bien évidemment.
-Décès d’Helen ARTHUR, écrivain du whisky, auteur notamment de « Le Whisky Single-Malt (Guide du bon vivant) », 2001, publié aux éditions Taschen (traduction de son ouvrage « The Single-Malt Whisky Companion. A Connoisseur’s Guide » publié en 1997. ISBN : 3-8228-1041-X). Ce livre fut un de mes premiers livres de chevet sur le whisky et il m’a été fort utile pour découvrir les distilleries d’Ecosse. Il s’agit également d’un des premiers livres sur le whisky à l’époque à être écrit par une femme, ce qui maintenant est un peu plus répandu, même si l’univers éditorial du whisky (c’est moins vrai pour l’industrie, quoique…vaste débat) s’est un peu plus ouvert depuis, notamment grâce à des personnalités incontournables comme Martine NOUET. De plus en plus impliquées dans le marketing, mais aussi dans la distillation voire l’assemblage, les femmes d’aujourd’hui comptent dans le whisky, mais c’est un fait encore méconnu, aussi nous y reviendrons certainement…
-Départ la retraite de Jim McEWAN de la distillerie BRUICHLADDICH après 52 ans dans l’industrie du whisky (enfin, une retraite partielle, en vérité, car ce dernier habitera tout près de la distillerie et sera sollicité de manière ponctuelle pour seconder Simon McLAUGHLIN, qui le remplace désormais). Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Jim McEWAN a été le directeur de production et le maître-distillateur de la distillerie BRUICHLADDICH depuis sa réouverture en 2000. Avec Mark REYNIER, entre autres, il a été l’instigateur du renouveau de la gamme, pour le meilleur (avec de belles réussites, comme les pendants tourbés que sont OCTOMORE & PORT CHARLOTTE, mais aussi parfois quelques éditions de BRUICHLADDICH, comme par exemple les 2 premières éditions de l’ « INFINITY », ou les 20 ans d’âge), mais aussi, pour le pire, avec, on le dit moins, des échecs, comme les très nombreux affinages en fûts de vins français ou autres, opération le plus souvent destinée à valoriser de vieux fûts fatigués provenant de stocks restants en les affinant dans des fûts de vins récupérés par REYNIER (il l’a récemment lui-même avoué dans une interview), qui a travaillé dans le monde du vin auparavant. Une pratique qui avait cours en attendant que la distillerie sorte leur premier nouveau 10 ans d’âge, ce qui fut fait en 2011.
Il était également responsable avec Mark REYNIER de la sélection des fûts et des affinages pour les différentes gammes de whiskies (dont la prestigieuse « Mission ») de la maison de négoce Murray McDAVID dont il était à l’époque co-propriétaire. Jim McEWAN avait appris le métier à Glasgow, comme assembleur, puis a travaillé également pour la distillerie BOWMORE auparavant, et est de fait viscéralement attaché à l’île d’Islay. C’est un ambassadeur infatigable de la distillerie comme de l’île (ça, on ne peut pas le nier !), qu’il loue lors de salons, festivals ou portes-ouvertes à la distillerie, ou dans ses nombreuses vidéos promotionnelles ou il parlait de chaque version, avec un plaisir non dissimulé, mais, ce qui me gênait quelque peu, sans aucun recul sur ses créations…Mais c’est sans doute aussi cela qui fait partie de son charme, en plus de son travail en famille, avec sa femme Barbara et notamment sa fille Lynne, chose dont je peux attester ! Bonne (semi) retraite, Jim !
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NOUVEAUTES WHISKY AUTRES PAYS/OTHER COUNTRIES NEW BOTTLINGS :
-A l’occasion du 30 ème anniversaire du lancement de la gamme « Very Rare », la distillerie irlandaise MIDLETON sort une nouvelle référence haut de gamme, « Very Rare Pearl Edition », comprenant un whisky de grain millésimé « 1981 » et un single-pot still millésimé « 1984 » (il s’agit d’un 30 ans d’âge). L’assemblage a été mis en bouteille (117 bouteilles) en 2014 au titrage naturel de 53,1 %, dans un coffret en bois irlandais comportant en outre une mignonnette de 5 cl du même whisky, ce pour le prix d’environ 6800 €.
Que dire sinon que le prix le rend encore moins abordable que les éditions régulières du « Very Rare », ce qui n’est pas très enthousiasmant. Ceci dit, je serais curieux de le déguster !
-Plus modestement, la distillerie MIDLETON propose aussi une version du POWERS (toujours sans compte d’âge) apparemment réservée pour le moment (en France) à la chaîne Comptoir Irlandais, nommée POWERS « Signature Release », un Single-Pot Still (ou Pure Pot Still si vous préférez !) faisant la part belle aux fûts ayant contenu du Bourbon avec juste une petite part de fûts ayant contenu du Sherry. Il titre 46 % et est vendu dans les 50 € environ.
Etant donné les notes de dégustation fournies par le producteur, faisant état notamment de fortes notes d’épices (poivre), de vanille et miel, il est fort probable qu’il s’agisse d’une version avec pas mal de technologie du bois (brûlage important probable), très « contemporaine », donc, et à mon avis, le pendant plus haut de gamme (enfin, en apparence) du « Gold Reserve » de JAMESON. Une dégustation nous en apprendra certainement plus. Mon enthousiasme est très modéré sur cette version…
-Je vous ai récemment parlé du nouveau REDBREAST « Mano a Lamh » de chez MIDLETON également, une version disponible qu’à la distillerie ou en vente en ligne auprès d’eux. Un ami bloggeur, Frédéric LORRAIN, webmestre du site www.quelwhisky.org a pu le déguster (certes votre serviteur pas encore), a accepté que je diffuse sa note de dégustation sur mon site, aussi je l’en remercie, là voici :
-REDBREAST « Mano a Lámh », Sherry casks, non chill-filtered, 2015, 46 %, Distillery bottling only, note de dégustation par Frédéric Lorrain :
« J'ai enfin ouvert une bouteille de REDBREAST « Mano a Lámh » que j'avais depuis le mois de mars. Une super bonne surprise ! Je suis ravi !
Nez : Même si les 46 % sont bien présents dans le verre à l'ouverture de la bouteille, les parfums se révèlent assez vite. Il s'agit d'un délicat mélange entre le style irlandais avec une orientation claire vers le xérès : Abricots et raisins secs, avec une base plus céréale assez gourmande. Ma femme a regretté le manque de vanille et le miel, mais ici, point de fût de bourbon !
Bouche : L'attaque est franche et immédiatement fruitée. Elle est cohérente avec le nez mais se révèle plus gourmande. Les épices sont bien maitrisées et l'ensemble s'oriente vers les pêches et poires bien mures. Le style irlandais, quoiqu'en retrait, tient bien son rôle. C'est bien mêlé avec des notes franches de fruits et plusieurs autres notes gourmandes plus subtiles. Très réjouissant tout ça ! La rétro olfaction fonctionne à plein régime, véhiculant tout un tas de parfums fugaces qu'une première dégustation peine à correctement analyser (entre la céréale et les fleurs). C'est intéressant comme certains LITTLEMILL "bonbons" indépendants.
Bouche (avec un temps d’aération) : Avec le temps, la bouche s'assèche et révèle des notes de cacao et de torréfaction avec des pointes boisées en rétro olfaction. Beaucoup de marqueurs xérès qui s'atténuent, peut être, un peu trop vite. Il ne s'agit pas d'un « sherry Monster » avec des notes lourdes de cire d’antiquaire. Et pas une seule pointe de soufre ! Tout est gourmand et printanier, un vrai régal ! Le nez est plein de promesses et la bouche est cohérente, que demander de plus !
Conclusion : C'est un n.a.s., et je doute qu'il contienne de vieux fûts de REDBREAST. Il est plus parfumé mais moins persistant qu'un 12 ans d’âge. On pourra donc certes regretter une finale un peu courte, mais je reste extrêmement content de mon achat. Je mets une note temporaire de 90/100 en attendant les prochaines dégustations. Il est possible que tous ces parfums se tassent après l'ouverture... En comparaison avec le REDBREAST 21 ans, je pense que le 21 gagne le point, plus intense, plus dans l'esprit REDBREAST 12 ans et 15 ans. Il a plus de longueur également. Mais ce REDBREAST « Mano a Là mh » est vraiment bien sympa et 3 fois moins cher ! »
-La société de négoce belge The NECTAR, propose dans sa gamme « The Nectar of the Daily Dram » un nouvelle référence anonyme de single-malt « Distilled in IRELAND » (probablement encore en provenance de la distillerie BUSHMILLS, mais ce n’est qu’une hypothèse) âgé cette fois de 23 ans (distillé en 1991-mise en bouteille en 2015), un Single-Cask (N° de fût non précisé), au titrage de 54,6 %.
Je n’ai pas dégusté cette nouvelle référence, mais pour en avoir dégusté trois autres dans cette même série (voir reportage sur le Whisky Live Paris 2013: cliquez ici / click here), je peux vous dire que la qualité a de grandes chances d’être au rendez vous. Les trois références précédentes, un 22, 24 & un 26 ans étaient toutes superbes, très fruitées, complexes et d’un raffinement irlandais inouï. En revanche, comme j’ai entendu parler de cette nouveauté via un ami belge, rien ne dit qu’elle sera disponible en France…A suivre.
-La distillerie japonaise MARS (ou MARS SHINSHU), située à Nagano, sur l’île d’Honshu, ré-ouverte en 2011, propose (en importation française via La Maison du Whisky) un nouveau 3 ans d’âge nommé "Komagatake" élevé cette fois à la fois en fûts de Sherry et de Bourbon, un brut de fût ("cask strength") titrant 57 %. Ce single-malt sera vendu aux alentours de 135 €. De nombreuses autres références existent (notamment des mises en bouteille d’anciens stocks de la distillerie âgés de plus de 20 ans), mais elles ne sont pas disponibles en Europe pour le moment, et ce n’est pas sûr qu’elles le seront un jour vu l’engouement actuel (pour ne pas dire la folie d’achat et de spéculation) tant sur le marché local qu’international.
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NOUVEAUTES WHISKY ECOSSAIS/SCOTCH WHISKY NEW BOTTLINGS :
Quelques nouveautés en matière de single-malts écossais encore ce mois-ci, cette fois je vais en limiter davantage le nombre (cette liste est de toute façon non exhaustive), aussi à cause de ce qui suit : Une nouveauté en effet dans cette rubrique (enfin, presque…), davantage de parti-pris, parfois, même a priori, concernant les bouteilles, histoire d’apporter un éclairage personnel à la situation à partir de mon opinion qui n’engage que moi (en violet pour ne pas vous perturber sur le caractère d’abord nécessairement informatif de cette rubrique):
-La distillerie de l’île d’Islay ARDBEG sort à l'occasion de son bicentenaire une nouveauté toujours sans compte d'âge (mais apparemment âgée de 10 ans) nommée "Perpetuum" qui sera lancée à l'occasion de l' "'ARDBEG Day" qui aura lieu le 30 Mai. Il y a déjà controverse sur cette nouveauté, tout comme pour celle en provenance de l'autre distillerie d'Islay qui fête également son bicentenaire, à savoir LAPHROAIG, car les deux ont annoncé une disponibilité limitée de cette nouveauté à destination des membres de leur club de fidélité respectif (le "Committee", pour ce qui est d'ARDBEG), mais il s'avère que la diffusion sera plus large au final. Dans le cas d'ARDBEG, la confusion est d'autant plus grande que les premiers articles consacrés au sujet ont fait état d'une version embouteillée à 49,2 % (qui correspond en fait à la version réservée au "Committee Reserve" et/ou en vente à la distillerie même, version comportant sur l'étiquette la mention "Distillery Release"), annoncée par le site "The Whisky Saga" à 70 £, mais d'autres articles, et plus sûrement la distillerie elle-même (contactée à cette occasion par votre serviteur, j’attends sa réponse que j’intégrerais ici) précisent (à confirmer) que la version qui sera réservée à une plus large audience titrera 47,4 %.
Intéressant, mais encore une fois, comment vendre un whisky d’environ 10 ans d’âge à un peu plus de 46 % deux fois son prix d’origine (si ce n’est pas trois avec le prétexte de l’anniversaire) ? La dégustation prochaine de ce whisky à l’occasion du 31 mai me démentira peut être sur la forme, mais sur le fond, non, l’escalade des prix continue…
-La distillerie du Speyside The BALVENIE présente un nouveau 25 ans d’âge nommé « Single-Barrel » (Traditional Oak », traduire fût ayant contenu du Bourbon), après la version nommée « Triple Cask » et réservée au marché hors taxe (« travel retail »), cette fois dans sa gamme « Single-Barrel ». Il est non filtré à froid et titre 47,8 %.
-Oui ! Ils l’ont fait…non content de produire ce qui semble être probablement le meilleur single-malt 10 ans d’âge au monde, puis, envers et contre tous (enfin, essentiellement envers et contre Diageo, Pernod-Ricard & Beam Suntory, indirectement, du moins), d’avoir sorti un 5 ans d’âge, la "lutte anti-N.A.S." (involontaire ou pas, c’est une autre question…-j'avoue je plaisante un peu, plus qu'autre chose, qu'on ne se formalise pas !) se poursuit avec la distillerie indépendante BENROMACH (propriété du négociant GORDON & MacPHAIL) qui sort désormais un 15 ans d’âge, yes, et à 43 %.
Hallelujah ! Quel pied de nez…Sur le papier, je dois dire que je suis ravi ! Félicitations à la distillerie !
-La distillerie du Speyside GLEN MORAY sort une nouvelle version du « Classic » (sans compte d’âge, il est âgé de moins de 8 ans, probablement plus près de 6 ans) intitulé « Peated », réduit à 40 %.
Suivant la politique « économe » (pour être poli) du propriétaire La Martiniquaise (qui produit notamment le whisky Glen Turner et le blended whisky Label 5) depuis quelques années, je ne peux que déplorer cette politique de grand-écart, entre des versions potentiellement intéressantes (le brut de fût en avant-première de la version « Portwood » 1995 était une tuerie, j’ai eu la chance de le déguster en 2010, idem pour le Chardonnay aux fûts de 2001, 2002, 2003–de superbes versions jamais livrées aux distributeurs, malgré mon insistance), mais réduites au minimum commercial de 40 %, colorées et filtrées à froid (castrées pour dire clair) aux rares brut de fûts présentés l’an dernier au Salon Dugas, sans parler du très problématique 25 ans « Portwood » (presque totalement raté selon moi, avec de gros défauts concernant les fûts), je ne suis pas très enthousiaste, mais le dégusterais avec plaisir. J’aime pourtant cette distillerie dont j’ai eu la chance (merci Graham, son fabuleux maître-distillateur !) de déguster de sublimes jeunes ET vieux single-casks qui me rendent malades de voir son propriétaire sous-utiliser ses trésors…Si j’en avais les moyens, je ne vous le cache pas, je rachèterais cette distillerie, afin de n’en faire sortir que des produits de qualité optimale.
-La distillerie des Highlands GLENGOYNE propose désormais une édition limitée, sorte de version « turbo » de sa référence réservée aux visiteurs de la distillerie, le « Teapot Dram » (sans compte d’âge) décliné en « Tea Pot Dram IV », cette fois en brut de fût (« Cask Strength ») titrant 58,7 %. Il s’agit d’un assemblage de 7 fûts de Sherry de premier remplissage (« First Fill ») ayant donné 3178 bouteilles. Il sera vendu sur le site web de la distillerie et sur place à 90 £ (env. 125 €), et 6 bouteilles maximum par personne.
-La distillerie The GLENLIVET sort un 50 ans d’âge sélectionné en partie par Alan Winchester (d’où le nom de « The Winchester collection »), le maître-distillateur de nombreuses distilleries du groupe Pernod-Ricard et notamment d’ABERLOUR, STRATHISLA et dernièrement The GLENLIVET en particulier. Il s’agit en quelque sorte d’un hommage aux 40 années qu’il a passées dans l’industrie du whisky. L’offre comprend une bouteille de 75 cl, millésimée « 1964 », titrant 42,3 % (degré naturel) dans un luxueux coffret en bois produit à 100 exemplaires, plus une mignonnette de 5 cl du même whisky. Le prix ? Plus de 25000 € sur le marché anglo-saxon…
Je ne sais pas si j’aurais un jour l’occasion de visiter cette distillerie, déguster des whiskies de la « Cellar Collection » ou celui-ci (j’en doute un peu), mais je salue Alan, que j’ai pu rencontrer il y a plus de 10 ans au Whisky Live Paris et dont le travail et l’approche m’ont marqué…Les temps changent, c’est clair, avec l’abandon progressif ou sélectif du 12 ans d’âge, qui fut mon premier single-malt, quelque chose que j’accepte mal, je dois dire, même si je n’ai pas encore dégusté son remplaçant sans compte d’âge, le « Founder’s Reserve », et j’espère tout de même des lendemais meilleurs pour la distillerie…A suivre !
-La distillerie des Highlands du Nord GLENMORANGIE sort une nouvelle version d’un litre sans compte d’âge intitulée « The Duthac » (allusion à un saint de l’époque médiévale célébré notamment par le biais du Roi James IV dans l’enceinte même du domaine de la distillerie à Tain), titrant 43 % et issu d’une nouvelle gamme nommée « Legends » réservée au marché hors taxe (« travel retail »). Il s’agit d’un assemblage de fûts ayant contenu du Bourbon, puis affiné dans des fûts ayant contenu du Sherry de type « Pedro Ximenez » et des fûts neufs (« Virgin oak »). Comptez entre 60 et 100 €.
Dans le cas présent, il s’agit encore une fois d’une version sans compte d’âge, dans une gamme et une proposition qui laissent entendre un nivellement par le bas, mais limité…L’exigence élevée de l’assembleur Bill Lumsden, cependant, au vu des précédentes propositions notamment dans la remarquable gamme « Private Edition », peut laisser augurer une certaine qualité. Une prochaine dégustation, je l’espère du moins, nous en dira plus.
-La distillerie de l’île d’Islay KILCHOMAN propose une nouvelle référence permanente nommée « Sanaig », issue d’un assemblage d’égale quantité entre fûts de Bourbon et de Sherry, titrant 50 % et est vendue dans les 60/70 €.
C’est toujours avec curiosité que j’accueille les nouveautés de cette distillerie artisanale, prometteuse…à suivre.
-La distillerie de l’île d’Islay LAPHROAIG propose, à l’occasion de ses 200 ans d’existence, et devant la demande insistante de nombreux amateurs de la distillerie, le retour du 15 ans d’âge, avec un nouvel assemblage, une nouvelle édition nommée « 200th Anniversary Edition » et titrant 43 %. Présentée au départ comme une version limitée aux amis de la distillerie (les « Friends of Laphroaig », qui sont 630000, votre serviteur compris) et en quantités très réduites, sauf erreur de ma part, il apparaît qu’en réalité près de 72000 bouteilles seront disponibles au fur et à mesure. Les rumeurs parlent également de 2 nouveaux embouteillages peut être à venir pour cet anniversaire, un 21 ans et un 32 ans d’âges, en plus de la mise en bouteille annuelle du « Cairdeas » pour le club, mais c’est à confirmer.
Je ne sais pas si l’on peut parler d’intox, mais, comme pour le cas du nouvel ARDBEG, il semble qu’on joue sur le buzz lié à la notoriété de la marque pour créer une demande forte…Le tout avec bien sûr un prix de vente qui semble plus près des 100 € (prix de lancement de 75 £ par exemple, chez The Whisky Shop) que du prix bien moins élevé du précédent 15 ans d’âge. Les premières critiques sur le net sont d’ailleurs plus favorables à cette dernière pour le moment.
-La distillerie de la presqu’île de Campbeltown SPRINGBANK présente une nouvelle référence âgée de 12 ans, millésimée « 2003 », une version brut de fût (« Cask Strength ») ayant été élevée entièrement en fûts de Porto nommée « Port Pipe » et issue d’un fût unique (« Single-Cask ») a donné 696 bouteilles et elle titre 58,3 %. Réservée au marché anglo-saxon, elle devrait être vendue dans les 70 £ environ (95 €).
Cette version, je dois dire, sur le papier, a de quoi susciter de ma part une forte curiosité…Je suis très amateur d’affinages Porto, certes un peu moins des élevages intégraux que j’ai pu tester jusqu’ici, dont certains sont pour moi des échecs patents (BOWMORE 16 ans Portwood OB, GLEN MORAY 25 ans Portwood OB, etc…), mais connaissant le caractère artisanal et plutôt performant de la distillerie ces dernières années (avec notamment une série de lots plutôt excellents du 12 ans en version brut de fût), cela devrait s’avérer intéressant. La suite nous dira (si j’arrive à mettre la main sur une bouteille !) si j’ai raison d’être enthousiaste ou pas…
DU COTE DES NEGOCIANTS ECOSSAIS :
-Je ne pouvais pas ne pas signaler la sortie, au sein de la prestigieuse gamme « X.O.P. » (ou « Extra-Old-Particular ») cette rare nouveauté proposée par le négociant écossais DOUGLAS LAING : Oui, un PORT ELLEN (ils se font rares, alors…) de 32 ans d’âge (distillé en Octobre 1982, mis en bouteille en Octobre 2014), issu d’un fût unique (« Single-cask ») reconstitué de plusieurs remplissages (« Refill Hogshead ») et titrant 54,6 %. Il sera vendu au prix d'un peu plus de 1100 €, mais pour le moment pas disponible en France.
Si j’en parle aussi c’est que, même si tout est relatif (!), cette version fait partie des versions de négoce moins chères (pour le moment) que les versions officielles…A bon entendeur…
-Le négociant écossais HUNTER LAING présente une nouvelle gamme de whiskies nommée "The First Editions/Author's Series", consacrant des auteurs célèbres de la littérature, à priori anglo-saxonne en priorité, associés à des single-malts de haut de gamme, avec pour écrin un coffret de cuir brun serti de métal doré. Les premières mises en bouteille proposées sont quasiment toutes des mises en bouteille de fûts ayant subi plusieurs remplissages ("Refill Hogshead" ou "Refill barrel") et embouteillés au degré naturel: Citons un ARDBEG de 21 ans (1993-2015) à 56,4 %, associé à Rudyard Kipling, un MACALLAN de 21 ans également (1993-2015) à 54,8 % associé à Charles Dickens, un CLYNELISH de 18 ans d'âge (1996-2015) à 56,1 % associé à Edgar Allan Poe et enfin un Speyside anonyme de la fameuse série "Probably Speyside's Finest" de 28 ans d'âge (1986-2015) à 48 % associé à Robert Louis Stevenson. Les prix annoncés (lancement sur The Whisky Shop, distributeur exclusif au Royaume-Uni, sauf erreur) oscillent entre 190 £ pour ce dernier à 900 £ pour l'ARDBEG...
Par ailleurs HUNTER LAING propose, entre autres nouveautés, une référence rarement disponible à cet âge, un single-malt de la distillerie TEANINICH millésimé 1973, âgé de 40 ans, dans sa gamme "Old and Rare". Il s'agit d'un brut de fût titrant 48,9 %.
Curieux de cette nouvelle gamme « The Author’s Series » (l’idée n’est pas nouvelle, cela a déjà été fait en Ecosse & aux Etats-Unis, et plus récemment du Pays-de-Galles, via la distillerie PENDERYN) qui semble faire la part belle aux plus prestigieuses distilleries par régions, en théorie du moins. Comme son désormais concurrent direct en tant que négociant DOUGLAS LAING, HUNTER LAING souhaite placer la barre haute avec des références pour certaines (comme le « Probably Speyside’s Finest ») auparavant apparentées à la société DOUGLAS LAING avant la scission entre les deux frères, Stewart (qui créé alors Hunter LAING) et Fred (qui conserve le nom Douglas LAING) en 2013. Après, même si l’association avec les noms d’auteurs peut sembler artificielle, je ne jetterais pas la pierre à cette idée car je l’évoque en quelque sorte dans mon tableau de « Correspondances artistiques » (lien !!!) sur le site et dans certaines de mes idées pour fonder une éventuelle société de négoce (sauf que je choisirais personnellement d’autres références).
-Le prestigieux négociant italien SAMAROLI (importé depuis peu en France par La Maison du Whisky) fête son 45 ème anniversaire. Pour cela, elle présente une nouvelle version de son blended-malt de luxe « Evolution », ici la version 2013 comportant des single-malts âgés de 15 à 50 ans d’âge et titrant 47 %. La recette est comme d’habitude secrète, cependant l’on a pu savoir que ces malts proviennent des régions suivantes : Campbeltown, Highlands, Islay & Speyside. Le prix en est d’un peu plus de 400 €.
Elle propose également une nouvelle fois un TOMINTOUL millésimé « 1967 » (cette fois âgé de plus de 45 ans), mis en bouteille en 2014 au titrage de 40 %. Là encore le prix dépasse les 400 €.
Curieux de ce blended-malt « Evolution », mais il va être difficile à déguster vu son prix et sa rareté. Par ailleurs, je gardei un souvenir ému d’une autre bouteille de TOMINTOUL « 1967 » (cask N° 2562, bottled 2011, 40 %) du même négociant qui avait été présentée au Whisky Live 2012…Sublime, malgré ses 40 %.
-Le négociant écossais SIGNATORY VINTAGE propose, en tout cas pour la France, de nouvelles références au sein de sa gamme « Cask Strength Collection » (single-cask & brut de fût). Je ne peux les citer toutes, mais en voici quelques unes sélectionnées en fonction de leur pertinence supposée sur le papier, en attendant de pouvoir peut être en déguster quelques unes prochainement j’espère : BALMENACH 25 ans (Distillé en 1988) à 54,3 %, BEN NEVIS 22 ans (Distillé en 1991) Sherry à 58,3 %, BLAIR ATHOL 23 ans (Distillé en 1989) à 54,9 %, BRUICHLADDICH 24 ans (Distillé en 1990-Refill cask) à 54,6 %, GLEN ELGIN 23 ans (Distillé en 1990-Sherry Butt) à 49,2 %, GLEN GARIOCH 24 ans (Distillé en 1990) à 48,8 %, GLENLIVET 32 ans (Distillé en 1981) à 51,1 %, HIGHLAND PARK 23 ans (Distillé en 1990-« Wine treated Butt ») à 55,9 %, JURA Heavily Peated 24 ans (Distillé en 1989) à 57,3 %, LEDAIG 10 ans (Distillé en 2004-1st Fill Sherry butt) à 61,2 %, MORTLACH 23 ans (Distillé en 1990-Refill Sherry cask) à 51,6 % et le single-grain CAMBUS 23 ans (Distillé en 1981) à 53,9 %.
On le sait, je considère ce négociant capable du meilleur comme du pire (d’autres également, rassurez vous), et comme ayant produit pas mal de choses assez irrégulières ces dernières années, avec un profil aromatique souvent agressif et sec, quelque soit la distillerie, ce pour certaines raisons à mon avis, tenant tant au stockage moderne des fûts qu’à la manière de réduire (pour les versions concernées), par exemple. J’ai conscience que ces propos ne seront pas du goût de tout le monde et qu’ils sont à relativiser par de très belles sorties de manière ponctuelle (comme lorsque je décerne un prix à un fût de BOWMORE pour une version proposée en 2013 dans la cadre du Whisky Live Paris). Je demeure curieux cependant de ces nouveautés et vous en rendrait compte en cas de dégustation…
-Un nouveau négociant récemment apparu sur le marché, THE LOST DISTILLERY Company, est désormais importé en France par La Maison du Whisky. Cette société propose un concept original même si risqué en proposant des blended-malts présentés dans des bouteilles opaques (pourtant aucun colorant n’est utilisé, nous dit-on) sur lesquelles seule l’étiquette change pour illustrer un contenu censé être une tentative de reconstituer le style de distilleries fermées d’Ecosse (au XIX ème comme au XX ème siècle), comme par exemple AUCHNAGIE, GERSTON, JERICHO, STRATHEDEN, ce à partir d’écrits retrouvés et analysés minutieusement par les personnes qui dirigent cette société. Les whiskies ne sont pas des single-malts mais des assemblages, sans compte d’âge, ni précision de type de fûts. Ils sont d’après la société ni colorés ni filtrés à froid et titrent 43 ou 46 %. Ils sont vendus entre 60 et 80 € en moyenne. J'espère avoir l'occasion d'en déguster prochainement afin de vous dire ce que j'en pense.
J’ai été d’abord séduit et surpris par cette initiative, puis devant les difficultés pour les déguster et le caractère opaque au sens propre et au figuré de ces whiskies (le site internet de la société ne nous apprend pas grand-chose, en réalité), j’avoue être assez dubitatif et demander à voir (je veux dire à tester !). En effet, des questions se posent toujours : Lorsque le maître-assembleur Richard Paterson reconstitue le « MacKinlay’s Shackleton’s whisky » en 2007, il se base sur des archives de la société à laquelle il appartient par ailleurs, et son expérience de plus 40 ans. Certes dans la recette initiale du XXème siècle, certaines des distilleries dont les fûts ont été utilisés ont disparu depuis belle lurette, mais il subsistait suffisamment de vieux fûts de celles-ci et d’autres de distilleries actuelles dont le style est comparable, pour que l’assembleur constitue une recette cohérente, qu’il a en plus pu comparer avec le contenu des bouteilles retrouvées dans la glace arctique. Dans le cas de The LOST DISTILLERY Company, l'on ne sait pas qui est ou sont les assembleurs, dans quelle mesure les archives en question sont suffisamment explicites, pourquoi ce choix d'un blended-malt au lieu d'un single-malt, ou carrément d'un blended-whisky alors, également pourquoi utilise t’on des bouteilles opaques, pourquoi ne donne t’on pas un compte d’âge (on n’est pas chez SAMAROLI non plus…ou le facteur confiance est tout de même plus élevé, dégustations à l'appui...) et enfin nous n’avons pas le moyen de vérifier le caractère authentique (ou disons fiable) de ces reconstitutions. C’est bien pratique de bénéficier de l’aura de distilleries passées, ce sans aucun lien avec elles (contrairement à ce qu’à fait BRUICHLADDICH avec Port Charlotte ou SPRINGBANK avec Hazelburn, qui se justifie), mais le travail doit être à la hauteur. Bien entendu, je ne demande qu’à être convaincu « sur pièces », à l’épreuve d’une dégustation.
CONCLUSION :
Elle sera brève… : « Tout va mal, mais tout va bien aussi »…Bon, pour être un peu moins normand, disons plutôt que si certaines choses vont mal (augmentation des prix, spéculation, baisse globale de la qualité pour les grandes marques, etc…), d’autres sont plus encourageantes, que ce soit des initiatives comme « Le Tour de France des whiskies », des nouveautés parfois excitantes, le dynamisme de distilleries écossaises plus artisanales et/ou familiales ou de distilleries de pays « non historiques du whisky » ou de certains négociants…la consommation du whisky qui, malgré une légère baisse, se maintient malgré tout…Alors, essayons de rester optimistes !