Editorial No 13
EDITORIAL No 13 : « N.A.S. & PARADOXES » :
Dernières Mises à jour/Latest Updating: 18/04/2015
Dans ce nouvel EDITORIAL, je vous parlerais de l’actualité du whisky, de quelques nouvelles sorties whiskies, mais aussi à nouveau de la polémique sur les whiskies sans mention d’âge, s’inquiétant de leur généralisation et de la disparition de certaines références emblématiques.
ENGLISH SUMMARY :
In this new Editorial I will speak about new bottlings, some short news about whisky, but also about the n.a.s question & argue, because while they are getting more and more numerous, some emblematic beginner’s malts will disappear.
You can get an approximative translation of my full EDITORIAL by using « Google Translate ». Please click here below… :Translator link
INTRODUCTION/UN POINT DE VUE :
(Foreword/A Point of view) :
Mon avis brièvement sur quelques points d’actualité. J’avais envie de rebondir un peu sur le débat à propos des « N.A.S. » (pour « no age statement », ou whiskies sans compte d’âge) et sur certains paradoxes que cela entraîne. Par ailleurs, je souhaitais en même temps répondre à certaines questions reçues dans le courriel du site, concernant les prix et qualités de ce type de whiskies ainsi que d'autres types sur le marché actuellement. J'espère que vous pourrez peut être y voir un peu plus clair après cela.
Des "N.A.S." Officiels ? Les Indépendants aussi le font !
A plusieurs reprises, je vous ai parlé du phénomène des « n.a.s. », de sa généralisation progressive et de la montée des prix qui va avec. Mais souvent, lorsqu’on parle de ce sujet, on néglige le fait que cela touche non seulement les mises en bouteille officielles, mais aussi parfois certains whiskies ou gammes entières de whiskies de négoce ou grossiste ayant ses propres gammes de whiskies. Ainsi, par exemple, et pour ne parler que des single-malts, que ce soit chez MASTER OF MALT (avec sa gamme « That Boutique-Y-Whisky Company »), ou encore The WHISKY EXCHANGE (avec sa gamme « Elements of Islay »), à aucun moment l’âge des whiskies n’est indiqué, ce qui ne présage en rien de la qualité de chacun de ces whiskies, ni de leur jeunesse (certains étant parfois assez âgés). Par contre, ils sont relativement chers car présentés (ce pour les deux marques) dans des contenants de 50 cl au lieu de 70. Après, pour ceux que j’ai dégusté dans ces gammes tout de même destinées à des connaisseurs, c’est plutôt la qualité que semble au rendez vous, enfin, en général. Notons également, à la décharge des deux sociétés citées, qu'elles mettent un point d'honneur à également proposer au moins une gamme de single-malts (comme par exemple l'excellente gamme "Port Askaig" de The WHISKY EXCHANGE, ou encore la gammme des "Speyside" de 10 à 50 ans d'âge de MASTER OF MALT-que je n'ai certes pas encore pu déguster) ou de blended-whiskies avec un compte d'âge (parfois conséquent d'ailleurs) et un prix abordable en général. D'autres sociétés, en revanche, ont la main moins heureuse sur les stocks de whiskies écossais et peinent à convaincre à mon avis...mais ce serait trop long de vous les énumérer ici.
Une question complexe, avec d'autres paradoxes encore...
Rappelons encore une fois que ce débat sur les N.A.S. pour moi ne concerne pas à mon avis les premiers types de N.A.S. apparus sur le marché dans les années 2000-2010, notamment ceux qui sont en réalité ce que l'on nommerait aujourd'hui des "multi-vintages", faisant appel à différents âges et à (souvent, en tout cas) un travail soigné d'assemblage...Les meilleurs exemples en sont à mon avis l'ABERLOUR "A'Bunadh", le LAPHROAIG "Quarter Cask", le JURA "Superstition" et le LONGROW "C.V.", entre autres (comme il m'arrive souvent de citer ces références car elles me semblent de qualité, sous réserve bien sûr de ne pas tomber sur un lot moins bon, le lecteur ne s'en étonnera pas, en tout cas je veux lui donner l'assurance, au passage, que ni ces distilleries ni aucune autre ni aucune autre structure ne me paient pour en parler, voilà , c'est dit et gravé dans le marbre..). Le débat ne concerne pas non plus bien évidemment les jeunes distilleries (et/ou de petite capacité) qui n'ont pas suffisamment de stock âgé pour alimenter le marché...même si certaines comme KILCHOMAN par exemple, pourraient, à court terme au moins à mon avis, indiquer la mention de "Over 5 years old" pour certaines références. Par ailleurs, dans certains pays, comme les Etats-Unis ou l'Inde, le vieillissement étant souvent plus rapide qu'en Ecosse, la mention d'âge devient, pour certains producteurs en tout cas, superflue et pas trop "dans la tradition" (avec certaines exceptions). Il en est de même parfois pour les pays du Nouveau Monde (l'Australie, notamment) ou l'on est fort réticent à apposer cette mention d'âge sur l'étiquette...Cela ne signifie pas, pour autant, que l'on a affaire automatiquement à des whiskies médiocres.
Dernière minute, en matière de paradoxes, elle se pose là ...Malgré la crise, malgré l'avènement des N.A.S. ou whiskies sans compte d'âge, trois distilleries écossaises sortent en ce printemps un 18 ans d'âge ! Il s'agit de DEANSTON, The GLENTURRET (mais certes en version très limitée en single-cask et brut de fût) et LEDAIG. Voir leur présentation dans la partie "NOUVEAUTES WHISKIES ECOSSAIS" plus bas.
L’âge n’importe plus ? Le prix, oui !
Plus généralement, l’argument commercial passé le plus courant (que l’on pourrait résumer grossièrement à « plus c’est âgé mieux c’est » ou « age matters » en anglais) a disparu aujourd’hui au profit d’un « l’âge ne compte pas, c’est plutôt la qualité du bois » ou bien un caractère superlatif « le plus tourbé de… », ou « le plus au Nord », et, par ailleurs des marqueurs descriptifs pas toujours évidents…mais l’argument le plus limite est quand même celui employé par Diageo pour le MORTLACH « Rare old »…sans mention d’âge, en carafe de 50 cl et au prix frisant les 70 € ! Je ne l’ai pas goûté, certes, mais il ne semble pas de plus avoir une presse fabuleuse. Comme j’ai déjà parlé du « Dark Origin » d’HIGHLAND PARK (c’est vrai qu’on peut rajouter également à la liste le récent « Odin » de la Valhalla Collection, plus cher que les précédents…), je n’y reviens pas, hormis pour dénoncer encore une fois l’équation « plus de marketing, plus de wood technology, moins d’âge = un whisky deux fois plus cher ». La tendance à l’augmentation des prix, chers lecteurs, va hélas s’accentuer, je le crains, et au vu de la progressive réévaluation des plus de 15 ans d’âge vers le marché de niche haut de gamme pour certaines références (amorcée par le GLENFIDDICH 18 ans l’an dernier, passé de 35/40 € à environ 90 € avec changement de conditionnement), la baisse de 2 % des taxes sur les whiskies outre-Manche n’y changera rien.
La fin d’une époque, les bouteilles emblématiques disparaissent…
Mais là on l’on attend le point le plus sensible, pour moi, c’est lorsqu’on touche à des symboles, c’est à dire souvent des whiskies avec lesquels nombre d’entre nous ont débuté leur apprentissage des single-malts, que ce soit le The GLENLIVET 12 ans (qui va être remplacé sous peu pour le marché européen par un n.a.s., le « Founder’s Reserve ») qui fut mon premier single-malt et demeure une référence importante pour moi et indispensable, avec ses qualités florales, fruitées, ou bien le TALISKER 10 ans et son association redoutable d’éléments marins, épicés et fumés. L’emblématique distillerie d’île de Skye, qui au passage sort son troisième whisky sans compte d’âge en deux ans, fait dans le jeu de mots facile en effet avec le nouveau « Skye », destiné à remplacer le 10 ans d’âge (même si c’est encore officieux). L’on franchit là , me semble t’il, un nouveau un pas dans l’aseptisation générale de la production de whisky de masse (là encore au vu des premiers commentaires de dégustateurs de confiance, qui expliquent qu’on a édulcoré leur tempéramenteux dix ans d’âge...avec davantage de bois, mais presque plus de fumée ni d’épices, etc…), enfin, en théorie pour le moment (je ne l’ai pas encore dégusté). Amateurs de flacons avec mentions d’âge en provenance de gros propriétaires, vous savez ce qu’il vous reste à faire, car je pense qu’on n’en restera pas là , car d’autres marques vont être affectées par ce phénomène, certainement…
Mais, « au milieu des romains, un gaulois résiste ! »
Oui, au milieu de cela, et à contre-courant, la distillerie BENROMACH (qui appartient au négociant Gordon & MacPhail) ose sortir deux embouteillages témoignant de leur mépris pour ce phénomène des n.a.s. et leur approche un minimum traditionnelle : En effet, non content du succès de leur 10 ans d’âge (dont certains lots de l’an dernier sont tout simplement à tomber et écrasent toute concurrence, je peux en témoigner, je l’ai dégusté à l’aveugle, en plus et confondu avec un BUNNAHABHAIN bien plus âgé !), mais elle sort non seulement sa version brut de fût ou apparentée (« 100 PROOF ») mais aussi un…5 ans d’âge ! Notes de dégustation à venir pour ces deux whiskies…
Une première dégustation du 5 ans s’est avérée mitigée, mais intéressante (certes j’aurais préféré qu’il fut embouteillé à 7 ou 8 ans d’âge et non 5, et à 50 % au lieu de 40 %) et prometteuse (le distillat, déjà devenu whisky, a beaucoup de caractère et fait preuve d'une certaine délicatesse). Je tiens à saluer malgré cette initiative de la distillerie pour ces deux sorties improbables…car, parallèlement, concernant les bruts de fût notamment, d’autres distilleries (TAMDHU et TOMATIN, par exemple) suppriment le compte d’âge lors du passage de la version réduite à la version brut de fût. Aussi je me permets de leur suggérer un compromis me semble t'il honorable, s'engager à ajouter sur l'étiquette au moins la mention "Over 8 years old", par exemple..mais aussi de moins jouer sur le brûlage des fûts, ou encore, pour finir, de demeurer crédible & raisonnable, au niveau des prix...
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PROCHAINEMENT SUR LE SITE (entre autres choses):
(On the website soon, between other things)
-Le dernier numéro d’EXPRESS NOTES (N°5), cette fois re-titré « REALLY EXPRESS NOTES », et qui sera consacré, une fois n’est pas coutume, aux blended-whiskies écossais, en un survol conséquent.
-Un sujet sur les whiskies hollandais, en commençant par la distillerie ZUIDAM (MILLSTONE whisky), en Hollande, autour des échantillons reçus (désormais au nombre de 6), mais aussi un premier avis sur deux autres distilleries du pays, UIS HEIT (FRYSK HYNDER whisky) et la plus récente des 3, l’ALAMBIK Distillery (OLDAMBSTER whisky).
-Les notes de dégustation de plusieurs single-malts en provenance de la distillerie GLANN AR MOR, en version tourbée (KORNOG) ou non, dont deux versions SHERRY (Oloroso, P.X.), ce dès que de récents problèmes techniques (qui m'empêchent désormais de poster des fiches de dégustation individuelles) seront résolus. Nos excuses pour ce problème....
Signalons qu'entre temps, GLANN AR MOR a d’ailleurs sorti une autre version du GLANN AR MOR, avec cette fois de l’orge de type « Marris Otter », variété d'orge peu utilisée de nos jours par les distilleries dont je vous avais déjà parlé lors du numéro précédent, au sujet d'une nouveauté de la distillerie GLENMORANGIE.
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NOUVEAUTES & NOUVELLES SPECIAL IRLANDE :
(Special IRISH NEWS & NEW BOTTLINGS)
Honneur à l’Irlande après la St Patrick qui a eu lieu il y a quelques semaines (certes G.W.G. fête cela avec retard !), avec un mélange de nouvelles brèves et de présentation de nouveaux flacons… :
1/LA DISTILLATION A DEBUTE CHEZ TEELING WHISKEY A DUBLIN :
(Irish Independent bottler TEELING Whiskey Company has started to distillate…People will discover its first productions –single-malt as well as blended whiskeys- in 3 years).
Le négociant TEELING Whiskey Company (fondée par Jack Teeling en 2012) voit désormais sa distillerie pleinement opérationnelle, avec la première distillation (dans 3 alambics en cuivre) intervenue en ce mois de mars 2015, qui sera lancée en tant que whiskey irlandais dans 3 ans. Les frères Teeling (Jack & Stephen), qui ont investi 10 millions d’euros dans l’affaire, prévoient de produire près de 500 000 litres d’alcool pur par an, au sein de cette distillerie flambant neuve qui, par ailleurs, disposera également d’un centre d’accueil des visiteurs (qui sera ouvert en mai) et emploiera 30 personnes en permanence (il en a fallu 100 pour la construire). Côté chiffres encore, il s’agit de la première distillerie à Dublin depuis 125 ans.
2/ OUI, L'ON PEUT DESORMAIS EMBOUTEILLER SON PROPRE JAMESON SUR PLACE :
(Jameson starts the « bottle your own » operation to let visitors bottle a cask strength version of its blended-whiskey)
Brian Nation, maître-distillateur chez MIDLETON, a inauguré le 12 Mars dernier à Dublin (mais cela sera également possible à Cork) l’installation permettant désormais aux visiteurs d’embouteiller eux-mêmes (« Bottle your own ») leur propre JAMESON directement en une nouvelle version disponible pour la première fois en brut de fût (un des fûts, le 61096, titre 59 %), version nommée « Jameson Select Reserve Cask StrengthBlack Barrel », un blended-whiskey issu d’une petite cuvée (« small batch »), assemblage de single-pot still, élevé en fût ayant contenu principalement du Bourbon, et de grain whiskey. Le prix annoncé est de 100 €. Cette étape personnalisée (avec embouteillage & étiquette à la main, puis inscription dans un registre dédié), souvent appréciée des visiteurs de distilleries écossaises (par exemple), fait partie du tour nommé « Jameson Experience ».
3/ NOUVELLE REFERENCE PLUS IRLANDAISE QUE JAMAIS POUR MIDLETON :
(Pernod-Ricard’s MIDLETON distillery launched its first Irish Wood Finish !)
Pernod-Ricard, propriétaire du complexe MIDLETON (qui produit entre autres le blend JAMESON), lance une nouvelle référence dans sa gamme de luxe « MIDLETON » avec un Single-Pot Still Whiskey nommé « Dair Ghaelach » (ce qui signifie : Chêne irlandais) élaboré à partir de fûts âgés de 15 à 22 ans qui sont ensuite remis à marier une année de plus en fûts de chêne irlandais reconstitués (ou « Hogshead »), ce qui est assez rare pour être signalé. Il s’agit également de la première sortie parmi plusieurs qui seront prochainement proposées au sein de la « Virgin Irish oak Collection ». Le bois utilisé pour cet affinage irlandais provient de la forêt de Grinsell, dans l’Etat de Ballaghtobin, à Kilkenny. Les plus âgés des chênes dont le bois a été utilisé pour cette version ont jusqu’à 130 ans. Ils on t donné, après 15 mois de séchage, 48 Hogsheads et ont été embouteillés sans réduction au titrage de 58,2 %. Ce nouveau MIDLETON sera commercialisé en avril aux Etats-Unis, en France et en Afrique du Sud, pour un prix (annoncé en dollars) de 250 $.
4/ VRAIE FAUSSE NOUVEAUTE IRLANDAISE CHEZ TULLAMORE DEW :
(William Grant’s TULLAMORE DEW distillery re-launches a Sherry finish Edition for more markets)
La distillerie TULLAMORE DEW, propriété du groupe William Grant & Sons et désormais à nouveau active, lance à nouveau une version auparavant uniquement destinée au marché hors taxe (« global travel retail ») le 12 ans d’âge « Sherry Cask finish », édition limitée, toujours en un litre et titrant 46 %. Comptez entre 45 et 55 €, en France en tout cas, moins sur place. Notes de dégustation à venir.
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NOUVELLES DU WHISKY ECOSSAIS :
(SCOTCH WHISKY NEWS)
1/ BAISSE DE LA TAXE SUR LES ALCOOLS AU ROYAUME-UNI :
(2 % duty cut for the U.K. whisky industry)
La S.W.A. (Scotch Whisky Association) gagne finalement son bras de fer avec le gouvernement britannique afin de baisser les taxes (exubérantes au Royaume-Uni puisqu’elle dépasse 65 % du prix d’un whisky) et parvient à faire baisser ces taxes de 2 % signalons qu’il s’agit de la première baisse depuis 20 ans). Toutefois, d’après certains calculs, lorsque l’on achète une bouteille dans ce pays, une fois arrivé à la caisse, en intégrant la T.V.A. dans le calcul, il y a toujours 77 % qui reviendraient à l’état. Cette légère baisse (d’environ 1 % en réalité) suffira t’il a freiner d’une part la pénurie en whisky écossais et de l’autre l’augmentation du nombre de whiskies sans compte d’âge (ou « n.a.s. ») et l’augmentation des prix, pas sûr. Tout au plus cela apportera, d’après des observateurs, un peu plus de marge de manœuvre dans un secteur qui emploie, rappelons-le, près de 40000 personnes.
2/ RESULTATS DES WORLD WHISKIES AWARDS 2015 :
(World Whiskies Awards results for 2015)
Le résultat du concours des W.W.A., ou World Whiskies Awards a été publié pour l’année 2015. Le jury est composé de professionnels du whisky et au-delà & de journalistes, et se base sur autant le goût que le design, avec, par exemple, comme critères originaux différents d’autres concours, par exemple la « fonctionnalité ». Surprenant. Le résultat ? Encore une fois un pays non traditionnel du whisky en tête, Taïwan, avec 3 prix pour la distillerie KAVALAN, avec la version « Vinho Barrique » (fûts de chêne américain fortement brûlés et ayant contenu du vin blanc & rouge) en brut de fût à 58,6 % (photo d'un autre fût que celui élu). Il est élu meilleur single-malt au monde & meilleur single-malt asiatique, notamment. Personnellement, je n’ai pas testé la dernière version en date, mais une version 2008 embouteillée en 2013, et qui a obtenu 90-92/100, mais pas plus, ce avec un joli profil sherry, fruité, oxydatif, mais encore un peu jeune. Avec certaines versions du « Solist » brut de fût, c’est sans doute un des meilleurs malts de la distillerie à l’heure actuelle.
Parmi les autres prix, le site de vente en ligne mais aussi négociant MASTER OF MALT obtient 3 prix, avec comme prix du meilleur blended whisky au monde, un whisky de la gamme « That Boutique-y-Whisky Company » (ici le "Blended-whisky, 1, batch 1", à 50,3 %), puis comme prix du meilleur whisky aromatisé (oui, je sais…) un assemblage maison également, et de 40 ans d’âge (n’est-ce-pas du gâchis ? A voir, un vrai coup de poker…), et enfin comme meilleur whisky de grain au monde un whisky de la gamme « Darkness » (vieilli dans des fûts de petite taille), un NORTH BRITISH 18 ans « Oloroso Cask Finish » à 50,40 %. L’Amérique du Nord n’est pas en reste, avec comme meilleur whisky canadien, le FORTY CREEK « Confederation Oak », 40 % (une distillerie que je n’ai pas encore eu l’occasion de déguster et qui n’est pas distribuée en France). Les Etats-Unis, eux, sont encore une fois fortement représentés par la distillerie BUFFALO TRACE, véritablement incontournable, avec un de leurs fers de lance haut de gamme, le Thomas HANDY SAZERAC Straight Rye, qui titre 64,6 %.
Moins de surprise pour les autres prix, hormis celui du meilleur design pour le blend HAIG « Club », là j’avoue, je ne comprends pas. Hormis exalter le flacon de parfum pour homme des années 70 au verre coloré de la plus grande banalité, je ne vois pas. Nombre d’autres prix de cette catégorie me semblent bien plus justifiés, comme celui de l’agence Stranger & Stranger (ABERFELDY, CRAIGELLACHIE, le négociant COMPASS BOX, entre autres marques...) ou Tridimage (BALBLAIR), BrandOpus (TAMDHU), sans parler du chef d’œuvre qu’est le NIKKA 25 ans « Taketsuru » (nom de l’agence non communiqué), tant pour le contenant que pour le contenu, mais ce n’est pas une nouveauté (le conditionnement du NIKKA 40 ans, lui, me paraît déjà moins fin).
La gamme ABERFELDY, totalement relookée l'an dernier, ici avec le désormais somptueux nouveau design du coffret du 21 ans d'âge.
Encore une belle réussite pour l'agence STRANGER & STRANGER.
Pour en savoir plus sur tous les prix de ce concours :
3/ LA SOCIETE GLENMORANGIE VEND LA S.M.W.S. :
(GLENMORANGIE sells The Scotch Malt Whisky Society to private investors)
Afin de se redynamiser les marques & distilleries qu’elle possède, à savoir ARDBEG & GLENMORANGIEet les assemblages associés, la société The GLENMORANGIE P.l.c. a préféré céder la Scotch Malt Whisky Society (S.M.W.S.) a des investisseurs privés. La S.M.W.S., qui compte 26000 membres, représente aujourd’hui 350 single-casks produits chaque année, en provenance de 19 pays, de nombreuses distilleries écossaises de malt et de grain, mais aussi de distilleries irlandaises, japonaises, américaines, voire françaises, mais concernant le Cognac, l’Armagnac et le Rhum.
Le Queen Street bar d'EDINBURGH, un des Q.G. du S.M.W.S. Quelques notes de dégustation sont à venir...
4/ BACARDI PREND UNE PART PLUS IMPORTANTE DANS LA SOCIETE COMPASS BOX :
(BACARDI Group buys minority stake in independent artisan bottler & Compass Box Whisky co.)
Le groupe BACARDI, qui possède déjà plusieurs références de spiritueux dans son catalogue et de références de whisky en particulier via la société John DEWAR & Sons (distilleries ABERFELDY, AULTMORE, CRAIGELLACHIE, MACDUFF/DEVERON, ROYAL BRACKLA, mais aussi les blend DEWAR’S & William LAWSON), a acquis une participation minoritaire dans le capital de la société COMPASS BOX Whisky & co, aux termes d’un accord à long terme, également destiné à assurer la diversification et l’approvisionnement en whisky (de malt, mais probablement aussi de grain) de cette dernière. John Glaser assure que cela ne va pas affecter l’indépendance de sa société tant en termes de créativité qu’en termes de diversification de son approvisionnement en whisky (rappelons que COMPASS BOX a un accord important et pluri-annuel avec le groupe Diageo, qui lui fournit notamment des fûts des distilleries de malt CLYNELISH, CAOL ILA, etc…, mais aussi du whisky de grain, comme par exemple CAMERON BRIDGE, la plus grande distillerie de grain du groupe).
Un groupe de bouteilles de chez COMPASS BOX, avec parfois un conditionnement ancien. Photo: © Grégoire Sarafian
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NOUVEAUTES & NOUVELLES WHISKY AUTRES PAYS:
(OTHER COUNTRIES WHISKY NEWS)
Pour ne pas être trop long je ne vais pas trop traiter de whiskies non écossais dans cette rubrique, mais j’aurais l’occasion d’y revenir….voici déjà deux nouvelles :
-Marianne Barnes, qui a travaillé 5 ans pour le groupe Brown-Forman (Etats-Unis), et notamment sous la direction de Chris Morris, de la distillerie Woodford Reserve, devient la première femme à diriger une distillerie dans l’Etat du Kentucky. Alliée à deux chefs d’entreprise, Will Arvin & Wesley Murry, elle va rénover et remettre en route l’ancienne distillerie OLD TAYLOR créée par le Colonel E.H. Taylor Jr en 1887, puis mise en sommeil en 1972, mais le whiskey qui sera produit sera proposé sous un nouveau nom, et ne sera pas vendu en tant que distillat pur (« new make » comme l’on dit en Ecosse, ou « moonshine » comme l’on dit sur place). Il s’y produira également du gin, avec même la culture de ses composants naturels botaniques sur place. J’avoue être curieux.
-La distillerie suédoise MACKMYRA sort un nouveau whisky dans sa gamme consacrée aux « Saisons ». Après « MIDNATTSOL », « MIDVINTER », voici « ISKRISTALL » (ou le « crystal de glace »), un whisky combinant comme souvent chêne suédois et américain neuf et usagés (ex-Bourbon, donc) avec une seconde maturation (affinage plutôt) en fûts de sherry de type Pedro Ximenez. Par contre sur la fiche individuelle fournie par la distillerie, on parle de fûts « saturés par du sherry P.X. » pour chaque type de fût. Est-ce à dire qu’il y a eu « traitement » du fût, en clair, un rinçage avec du sherry ? Ou bien est-ce cela qu’ils nomment finition sherry Pedro Ximenez…allez savoir. A suivre. Le whisky (un single-malt, toujours) est comme d’habitude ni filtré à froid, ni coloré et il titre 46,1 %. Sa sortie n’est pas réellement récente, mais c'est seulement depuis peu qu’on en entend parler ici, et qu'il est disponible à la vente (environ 75 €, MdW).
-AMRUT "NAARANGI" (pour fût d'"ORANGE"), 6 ans d'âge, 2015, 50 % :
L'on pensait avoir tout vu en matière de spiritueux à base de whisky aromatisé (arômes de miel, d'épice, de pomme, d'érable, cerises, citron vert, etc...), mais là on franchit un cap (enfin, tout est relatif, on voudrait plutôt nous le faire croire-voir plus loin pourquoi) en matière de maturation et d'affinage de whisky dans des fûts ayant contenu autre chose que des breuvages traditionnels de maturation du whisky que sont le Bourbon ou le Sherry par exemple. Non, la distillerie AMRUT a osé faire vieillir un de ses distillats de 3 ans d'âge dans des fûts ayant contenu du Sherry, mais aussi du vin âgé et des écorces d'orange (de Madikeri, en Inde), puis remettre à marier le tout durant 3 années. J’ai eu peur à un moment donné qu’il s’agisse de jus d’orange (ne riez pas !) car leur marketing & une partie de la presse ont joué sur cette ambiguïté, mais non, et celui-ci, qui est bien qualifié de single-malt whisky (et qui s'il était écossais n'aurait plus droit à cette appellation du fait de cet additif, même naturel, en raison des règles strictes qui régissent la dénomination "whisky écossais", et influent sur l'appelation "whisky" tout court, enfin, en général) sur le papier en tout cas, lorgne plutôt du côté de l’ « ORANGERIE » de Compass Box ou d'autres boissons plus anciennes (comme le vieux "SOUTHERN COMFORT", qui contient également d'autres additifs) ou encore de certaines expérimentations récentes de différentes distilleries, dont MACKMYRA. Le "NAARANGI" d'AMRUT sera distribué sur les marchés européens, du Canada et d'Asie du Sud-Est. 900 bouteilles de cette version ont été produites, pour un prix en France supérieur à 80 €. Concernant le mode d'élaboration de ce whisky, faut il se réjouir ou s'indigner? Je ne sais pas...Je suis tout de même curieux de le déguster, non sans une petite appréhension il est vrai.
-ENGLISH WHISKY & CO (embouteillage officiel) "The Founders Private Cellar Final Signature case", 2015 (2 bouteilles) :
La société ENGLISH WHISKY & Co (connue également sous le nom de ST GEORGE Distillery-nom que je ne préfère pas employer car il désigne également une distillerie de spiritueux et de malt de Californie), qui produit un des rares whiskies en provenance d'Angleterre et qui avait perdu le créateur de sa distillerie, James Nelstrop, en septembre dernier, lui rend hommage en mettant en vente un coffret constitué de deux bouteilles issus de single-casks qu'il avait lui même sélectionnés pour leurs qualités parmi ses fûts préférés, dont le plus âgé de la distillerie (7 ans). Le coffret (une mallette en cuir) contient en effet un 6 ans d'âge "Peated Sherry Cask" titrant 55,7 %, mais aussi un 7 ans d'âge élevé en fût de rhum et titrant 55,1 %, chacun accompagné de son certificat d'authenticité, puis d'un cruchon en grès, de 4 tumblers, et un livret historique avec un caractère autobiographique. Les 238 "attachés-case" qui ont été produits sont d'ores et déjà en vente au prix conseillé de 795 £ (soit environ 1092 €).
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NOUVEAUTES WHISKY ECOSSAIS/SCOTCH WHISKY NEW BOTTLINGS :
Deux flacons de prestige pour débuter cette liste commentée, de vieux whiskies de grains qui donnent envie, chez les deux frères LAING devenus concurrents (bien sûr les deux maisons proposent également de nombreuses nouveautés en matière de single-malts de plusieurs régions…à suivre peut être bientôt ?) :
-DUMBARTON 1964-2015, 50 ans (Refill Hogshead), par Hunter LAING, gamme « Sovereign », 43,8 % (P.V.C. 290 £, chez The Whisky Exchange, alias TWE-env. 400 €) :
Cette distillerie de grain fondée en 1938 par Hiram Walker (ne pas confondre avec une distillerie de malt du même nom) était une des plus grandes distilleries de grain d’Ecosse, voire la plus grande (on comptait 25 millions de litres d’alcool en 2001, servant à alimenter les blends BALLANTINE’S. Elle fut fermée en 2002 au profit notamment de STRATHCLYDE, aux installations plus faciles à moderniser. Les bouteilles de cette distillerie sont très rares, et le peu de mises en bouteilles qui ont été mises sur le marché (notamment dans les années 1990, par Signatory Vintage, Douglas Laing ou encore Cadenhead) sont surtout des millésimes des années 1960.
-INVERGORDON 1974-2014, 40 ans, refill Bourbon Barrel (171 bouteilles) par Douglas LAING, gamme « X.O.P. » (Extra Old Particular), 50 % (P.V.C. 235 £, soit environ 327 € , TWE)
Une distillerie de grain bien plus connue et plus souvent mise en bouteille (par le négociant Duncan Taylor, essentiellement).
Pour rester, au moins pour la première des 2 nouveautés, dans le whisky de grain, signalons deux nouvelles références chez l’artisan négociant COMPASS BOX à l’occasion du 15 ème anniversaire de la société :
-« HEDONISM QUINDECIMUS », « 15th Anniversary Edition », 15/04/2015, 46 % (5689 bouteilles, dont 840 pour la France), emb. COMPASS BOX (Blended-Grain) (160 £, TWE)
Cette version est une relecture de sa création originale, en 2000, « Hedonism » (le premier blended-grain de l’histoire du whisky, rappelons-le), un assemblage mettant en œuvre des fûts âgés de 20 à 32 ans en provenance de 5 distilleries différentes de grain. Il est annoncé pour le 15 avril sur le marché européen (prix de lancement environ 150-160 € pour la France-vu à la Maison du Whisky hier le 10/04/15 !), et au 1er juin pour les Etats-Unis. Il est bien possible que je puisse le déguster sous peu, alors… « stay tuned », ou plutôt restez à l’écoute, si j’ose dire (rappelons au lecteur occasionnel que souvent, lorsque je ne peux mettre à jour le site, c’est sur mon compte Twitter (cliquez sur l’icône en haut à droite de la page du site) que je publie en premier certaines nouvelles ou impressions de dégustation…Cette version sera-t-elle meilleure que le chef d’œuvre qu’est « The Last Vatted Grain » ? Cela va être difficile, mais l'on ne sait jamais. Vivement la dégustation...
-« THE PEAT MONSTER MAGNUM », « 15th Anniversary Edition », 15/04/12015, Cask Strength, 57,3 %, (2000 bouteilles de 150 cl*), emb. COMPASS BOX (Blended-Malt) :
Une version assurément plus « monster » que la version réduite (voir les deux bouteilles en photo ci-dessous), même pas besoin de déguster pour le savoir, proposée ici en magnum (1,5 l, 1,75 l pour les Etats-Unis), comme déjà le « RESERVE », sorti il y a quelques années, au prix d'environ 140 € en France (vu à la Maison du Whisky, Paris, hier le 10/04/15 !).
-« THE LAST DROP » 1960, 48 ans, dernière édition, (592 bouteilles), 48,6 % (Blended-Whisky):
Une curiosité hors de prix (accrochez vous, le prix avoisine les 2600 £, soit environ 3540 €) et assez mystérieuse de provenance, produit par la société The Last Drop Distillers Limited, qui propose également The Last Drop 1950 « Cognac » et The Last Drop 50 ans « Blended Scotch Whisky » (2014). Les plus anciens whiskies de l’assemblage (tant de grain que de malt), provenant de distilleries parfois aujourd’hui fermées, ont été distillés en 1965, ce qui ne peut qu’émouvoir votre visiteur, dont c’est le millésime…Chaque édition est vendue avec une mignonnette du même « nectar » ("nectar" supposé ou avéré, aucune idée…je n'ai jamais pu le déguster pour le moment, et je ne suis pas le seul).
Du côté des SINGLE-MALTS ECOSSAIS, les NOUVEAUTES, en bref :
(What's new on SCOTTISH Single-malts side)
-AN CNOC Millésime « 1975 », Officiel, n.c.f. (non filtré à froid) & n.c. (non coloré), 3 casks (American & European oak), Natural Cask Strength, 44,2 % :
Une distillerie encore sous estimée (également nommée KNOCK DHU), mais qui peut donner de belles choses, aussi je suis curieux de cette nouveauté…1590 bouteilles ont été produites, et le prix de vente annoncé est d'environ 300 £ (environ 360 € à la M.d.W.).
-ARRAN 18 ans, Officiel, première édition (limitée), 2015, 46 % :
La première édition de ce 18 ans d’âge (une édition limitée) a été intégralement vieillie dans des fûts de Sherry de type Hogshead. Le prix annoncé est autour de 100 €.
-BENRIACH 18 ans, Officiel, "ALBARIZA", Heavily Peated/American Oak & P.X. (Pedro Ximenez) Finish, 46 % : Prix environ 100 €, MdW & cavistes partenaires.
-BENRIACH 15 ans, Officiel, Bourbon wood, « SAUTERNES WOOD FINISH », 46 % : (Prix env. 68 €)
BENRIACH continue son petit bonhomme de chemin avec une certaine prise de risque (déjà entamée avec le « SOLSTICE », très réussi, à mon avis, et dont j’ai déjà parlé ici)…A suivre, après les dégustations, je l’espère en tout cas !
-BENROMACH 5 ans, Officiel (une édition 2014, en réalité), 40 % : Prix non communiqué (apparemment pas disponible en France pour le moment).
-BENROMACH 10 ans, Officiel « 100 PROOF », 57 % (Prix env. 79 €,MdW) :
Voir l’Introduction de l’EDITORIAL…Concernant ces deux whiskies, l’on ne peut que saluer cette initiative, à contre-courant de l’industrie ! -Notes de dégustation à suivre…
-DEANSTON 18 ans, Officiel, première édition (limitée) 2015, "Un-Chill filtered" (non filtré à froid), 46,3 % :
Cette distillerie méconnue des Highlands du Sud a fait un retour remarqué il y a quelques années lorsque son propriétaire, Burn Stewart Distillers, a décidé, tout comme pour les autres distilleries du groupe, BUNNAHABHAIN et LEDAIG, de supprimer la coloration artificielle et la filtration à froid de ces whiskies, un geste à saluer... Cette première édition de ce 18 ans d’âge (une édition limitée) a subi une seconde maturation durant 6 ans dans des fûts ayant contenu du Cognac. Prix non communiqué, mais disponible en ligne (sites U.S.) autour de 180 $.
-GLEN SCOTIA « HEAVILY PEATED » 10 ans, Officiel, Nouvelle série "Legends of Scotia" : « Campbeltown Picture House Commemorative bottling », n.c.f./n.c., 50 % :
Une nouvelle version et gamme pour "l'autre distillerie" de la presqu'île de Campbeltown, à l'Ouest. Je dis l'autre, car elle est souvent éclipsée par sa "soeur" SPRINGBANK... Sans avoir dégusté cette version, j’ai déjà un a priori favorable, grâce à un conditionnement enfin à peu près digne de la distillerie…même si on aimerait (toujours) bien voir la couleur du whisky avant de l’acheter. Le non filtrage à froid, la non coloration, les 50 % plaident aussi favorablement pour cette nouveauté…à suivre si j’arrive à trouver comment la déguster. Prix inconnu.
-GLENDRONACH 18 ans, Officiel, « MARSALA CASK FINISH », 46 % :
La distillerie, très prolifique, se met elle aussi aux finitions un peu casse-gueules…Elle continue aussi à sortir de nombreux Single-casks (maturation en Sherry Oloroso surtout). Prix inconnu, disponibilité inconnue également.
-GLENLIVET (The) Officiel "FOUNDER'S RESERVE", N.A.S. (= No Age Statement, sans mention d’âge), 40 % (Prix : 30 à 36 £ environ):
Cette version est destinée à remplacer à cours ou moyen terme le 12 ans d’âge au Royaume- Uni et en Allemagne, puis dans le reste de l’Europe, voire davantage (sauf aux Etats-Unis & au Canada). Lancée discrètement en réalité le 31/10/14 par le biais du marché hors taxe, cette version sans compte d’âge arrive bientôt en France…-Voir également l’Introduction de l’EDITORIAL…Concernant ce remplacement, vous comprendrez je ne peux pas approuver cette décision (voir plus haut pourquoi, dans mon "Point de vue"), même si je la comprends au regard de la crise actuelle…A suivre lorsque je n'aurais dégustée !
-GLENTURRET (The) 18 ans, Officiel, Edition limitée, Single-Cask, 2015, Cask Strength, 46,3 % :
Rares sont les single-casks officiels de cette distillerie des Highlands appartenant au groupe Edrington (d'ailleurs ce single-malt est une des bases du blended-whisky The FAMOUS GROUSE) à voir le jour ces derniers temps, alors, à bon entendeur, pour les amateurs de la distillerie, déjà . Rappelons aussi, accessoirement, que The GLENTURRET est la première distillerie d'Ecosse historiquement ouverte et à être encore en activité, puisqu'elle date de 1775. La première tout court demeurant LITTLEMILL, en 1772, mais elle est fermée depuis 1996 puis fût détruite. Ensuite, c'est la distillerie BOWMORE qui est la plus ancienne (1779). Prix pour le marché U.K. (pas sûr qu'il soit disponible en France), sur le site de The Whisky Exchange, à un peu plus de 230 €.
-HIGHLAND PARK Officiel 10 ans « AMBASSADOR'S CHOICE », nouvelle édition, 70 cl, 46 % :
Il s'agissait à l’origine d'une version limitée à la Suède (car il s’agit d’un assemblage choisi par l’ambassadeur pour la Suède d’HIGHLAND PARK, à savoir Martin Markvandsen) et autrefois uniquement conditionnée en flacons de 35 cl, titrant 40 %. Elle est de retour cette fois-ci en version normale (70 cl) et titrant 46 %, ce que l’on ne peut que saluer. Agé de 10 ans, il s’agit d’un assemblage de fûts ayant contenu du Bourbon (70%) et de fûts ayant contenu du Sherry de type Oloroso (pour 30%). Le prix est d’environ 87 € (chez T.W.E. en tout cas). Il n’est pas encore vendu en France. Je ne suis pas certain qu’il le sera.
-LADYBURN 40 ans (Distillé en 1974, mis en bouteille le 21/11/2014, sortie 2015), Officiel, Single-Cask (Fût N°89/199-74 ayant donné 157 bouteilles), 48,6 % (Disponible seulement via The Whisky Shop, Royaume-Uni) -Prix communiqué 2500 £, soit plus de 3400 €.
Ce très rare single-malt, qu’il m’a été donné seulement une fois de déguster (il s’agissait d’un millésime « 1973 » embouteillé en 2012 sauf erreur par le négociant Blackadder, excellent) est encore plus rare en version officielle, alors…LADYBURN était une distillerie de la région des Lowlands, construite à coté de la distillerie de grain de GIRVAN. Toutes deux appartiennent au groupe William Grant & Sons, qui possède visiblement encore quelques fûts de LADYBURN, et la licence. Cette distillerie fermée a produit un single-malt entre 1966 et 1975 seulement, avant d’être détruite dans les années 1980. Il sort de temps à autre une version chez les négociants (Signatory Vintage, Gordon & MacPhail, Van Wees ou encore Wilson & Morgan), souvent sous la mention anonyme de « Rare Ayrshire » (du nom de la région), mais la dernière version officielle date de l’an 2000 (un 27 ans d’âge millésimé « 1973 », brut de fût à 50,4 %).
-LEDAIG Officiel « DUSGADH » 42 ans (Distillé en 1972, mis en bouteille en 2014, sortie 2015), 500 bouteilles, 46,3 % (Disponible seulement via The Whisky Shop, Royaume-Uni) :
D’après l’écrivain Charles MacLean, qui a eu la chance de la déguster, il s’agirait d’un assemblage de quelques fûts de type différents, dont le contenu à été remis à marier ensuite en 2001 dans des fûts de sherry de type Oloroso en provenance de chez Gonzales Byass. Ce single-malt en provenance de l'ïle de Mull (dont la version non tourbée est nommée TOBERMORY) est par ailleurs nettement tourbé. Prix annoncé d'environ 3500 £ (soit plus de 4700 €), ce qui va calmer de suite certaines ardeurs !
-LEDAIG Officiel 18 ans, Nouvelle et première Edition 2015, "Un-Chill filtered" (non filtré à froid), 46,3 % :
Dernier né de la distillerie LEDAIG/TOBERMORY, ce nouveau 18 ans d'âge est un assemblage de quelques fûts de type différents, dont le contenu à été ensuite affiné un certain temps dans des fûts de sherry Oloroso. Un single-malt que l'on nous dit complexe, floral, fruité, épicé et par ailleurs tourbé. Prix non communiqué pour le moment (nouveauté printemps 2015).
-OBAN Officiel « LITTLE BAY » (N.A.S.), Edition limitée 2015), « Small batch », « Small casks », 43 % (Disponible pour le moment seulement en zone hors taxe d’aéroport, voire sur le marché du Royaume-Uni-information à confirmer-au prix d’environ 70 €) :
La pittoresque petite distillerie de la côte Ouest de l’Ecosse qu’est OBAN, propose un nouvel embouteillage, ce qui n’est déjà pas courant pour une distillerie presque confidentielle bien qu'appartenant au groupe Diageo. D’après la distillerie, il s’agit d’une petite cuvée, qui, de plus, est élevée en fûts plus petits, ce afin de renforcer sa complexité, lui donnant un caractère plus riche, plus boisé et un peu plus épicé. Elle ne cache pas s’être inspirée du succès qu’a été et est encore le « Quarter Cask » de LAPHROAIG. Je vous avouerais que j'ai un faible pour cette distillerie et que je suis curieux de le déguster.
-SPRINGBANK Officiel 17 ans « SHERRYWOOD » (100 % Sherry cask -9120 bouteilles), n.c.f./n.c., Cask Strength, 52,3 % -Prix U.K.85 £ (soit environ 117 €)
La célèbre distillerie artisanale & familiale de la presqu’île de Campbeltown présentait en février 3 nouveautés, toujours sous distribution française par la maison Dugas, dont un 17 ans qui a fait un certain « buzz » sur la toile, qui m’intrigue aussi, mais que je n’ai pas encore dégusté. Je ne désespère pas de le faire prochainement, alors à suivre...
-SPRINGBANK Officiel 12 ans « CASK STRENGTH », Batch 10 (Bourbon & Sherry casks), n.c.f./n.c., 53,2 % -Prix U.K. 47 £ (soit environ 65 €)
Le batch 10 du 12 ans brut de fût, s’il est aussi bon que les précédents (ou au moins que les 2 derniers dégustés par votre serviteur) devrait faire à nouveau quelques heureux parmi les « anoraks ».
-SPRINGBANK Officiel 21 ans, (Bourbon & Sherry casks-3160 bouteilles), n.c.f./n.c., 46 % : -Prix U.K.180 £ (soit environ 247 €)
Le 21 ans, lui, est présenté dans une livrée différente, plus moderne, et d’après certains, sans la superbe gourmandise de la version des années 1990 (étiquette crème). A vérifier, car je connaissais et appréciait grandement la version ancienne en question…
-TALISKER Officiel (N.A.S.) « SKYE », 45,8 % (Prix supérieur à 35 €, peut être entre 45 et 55 €, à confirmer)
Il se murmure (de source professionnelle) que cette version sortie sans tambours ni trompettes en février dernier va remplacer le 10 ans d’âge sous peu ! Si cela se confirme, je ne peux pas saluer cette décision, même si je la comprends au regard de la crise actuelle……-Voir également l’Introduction de l’EDITORIAL…
-TAMDHU Officiel (N.A.S.), n.c.f., « CASK STRENGTH », 58.8 % (Prix U.K. annoncé 57 £, soit environ 78 €)
(commentaires : voir whisky suivant)
-TOMATIN Officiel (N.A.S.), Bourbon & Sherry casks,« CASK STRENGTH », 57,5 % (Prix U.K. annoncé 50 £, soit environ 68 €)
Deux distilleries différentes commençant par un « T » et appartenant à des propriétaires bien différents aussi (la première appartient au négociant Ian MacLeod, tandis que la deuxième toujours à un groupe japonais, Marubeni Europe plc, via la société de Takara Shuzo). Les deux ont la même idée à peu près en même temps (et ce ne sont pas les seuls), de rebondir sur le boom du « no age statement », mais en proposant un brut de fût, susceptible par sa puissance, de compenser la jeunesse…Nous verrons si la mission est accomplie à la dégustation…
BREVE CONCLUSION :
Comme j’ai été un peu long, elle sera courte : Etant donné la conjoncture, sachez appréciez les bouteilles que vous avez déjà , reconditionnez-en le contenu s’il baisse dangereusement pour le faire durer davantage, n’hésitez pas s’il y a des affaires à faire, collectionnez davantage des samples que des bouteilles (c’est moins cher !), déguster si possible avant d’acheter, et, si la qualité est là , privilégiez les approches authentiques aux approches biaisées et aseptisées des grandes (voire petites) maisons…et…n’achetez pas si c’est également trop cher pour ce que c’est. Bonnes dégustations à venir !