Whisky Live Paris 2016, un bilan

 

"WHISKY LIVE PARIS 2016", UN BILAN....:
 
 
 
Sujet publié la première fois le: 23/10/16 -Dernière Mise à jour le: 25/10/2016
 
 
 
 
INTRODUCTION:
 
 
La Maison du Whisky, productrice du Salon Whisky Live Paris 2016, à travers sa revue Whisky Magazine & Fine Spirits, fêtait cette année ses 60 ans d'existence, tandis que le salon en était à sa treizième édition...pour la deuxième fois localisée à la Cité du Design et de la Mode, sur les quais de Seine, à deux pas de la Bibliothèque Nationale de France.
 
 
Forte de ses 8000 visiteurs annoncés pour l'année précédente, sur un week end ouvert au public et un réservé aux professionnels, "la MDW" comme on la nomme souvent entre amateurs, avait vu les choses en grand, avec non pas dix, vingt, cinquante mises en bouteille exclusives pour le salon, mais ...150. Oui le nombre est important, mais rappelons qu'il concerne tous les spiritueux confondus, puisque, rappelons le, depuis 2010, tant le magazine que le salon traitent des autres spiritueux que le whisky ainsi que de mixologie, ou l'art de créer des cocktails.
 
 
Et pour ce salon, ce n'est pas un catalogue qui a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©, mais deux, dont l'un en Ă©dition limitĂ©e Ă  300 exemplaires numĂ©rotĂ©s & Ă  la couverture Ă  chaque fois diffĂ©rente illustrĂ©e par le photographe Christophe Meireis. Ce catalogue est par ailleurs exclusivement consacrĂ© aux 150 nouveautĂ©s crĂ©Ă©es spĂ©cialement pour ce salon. 
 
 
A noter, J'incorporerai Ă  l'intĂ©rieur de ce sujet au fur et Ă  mesure des notes de dĂ©gustation, notamment de certains hauts de gamme, et je vous signalerai le cas Ă©chĂ©ant (par exemple pour les rĂ©fĂ©rences dĂ©jĂ  citĂ©s de moins de 130/150 €) les notes rĂ©digĂ©es pour le sujet "Mes DERNIERS COUPS DE CĹ’UR ABORDABLES (de l’annĂ©e 2015/2016) :
 
 
 
 
 
 
 
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L'impressionnant vrai-faux spirit safe du stand Bacardi (propriétaire du blend Dewar's & de 5 single malts)...Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Les prix hélas aussi avaient été vus en grand, avec une augmentation désormais systématique du prix d'entrée, soit 65 € lajournée "découvertes", 120 € la journée avec en plus l'accès à la zone "'VIP" consacrée à la dégustation de certains hauts de gamme et surtout aux exclusivités 60 ème anniversaire de La MdW et 195 € pour le week end, sans compter les drams payants au salon "Collector's", les masterclasses payantes, dont la délirante somme de 490 € demandée pour déguster deux KARUIZAWA millésimés 1965 (le millésime de votre serviteur, au passage, sniff...). Mais bon, soyons bon joueur, une entrée pass "découverte" me fût accordée en tant que bloggeur de whisky encore cette année, pour le reste à chacun de se débrouiller si l'on souhaitait un jour supplémentaire (d'ailleurs encore merci au stand Compass Box pour l'entrée du lundi).
 
 
La question du prix d'entrée d'un salon, celui-ci comme les autres, est toujours un sujet de débat, avec en général, en Europe, soit un prix d'entrée prohibitif, puis moins de frais une fois à l'intérieur, soit un prix d'entrée modeste, puis par contre un paiement au verre dans chaque stand....L'on peut donc dire objectivement que la solution adoptée par La Maison du Whisky demeure malgré tout un bon compromis, par rapport à d'autres salons étrangers, et du fait de l'insuffisante concurrence sur ce plan en France, à condition de ralentir tout de même un peu la cadence question augmentation du prix d'année en année...
 
 
 
 
 
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Un des embouteillages spécialement conçus pour le 60 ème anniversaire de la Maison du Whisky, dégustables au salon VIP la plupart du temps, mais parfois aussi sur certains stands. Ici le superbe "sherry monster" 12 ans d'OLD PULTENEY. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
Par ailleurs comme chaque année, j'en suis navré pour les lecteurs intéressés par d'autres spiritueux, mais j'ai délibérément choisi, étant donné l'offre de whiskies à déguster présente au salon (47 stands consacrés aux whiskies écossais, 21 pour les Etats-Unis, 16 pour l'Europe, plus 5 pour la France, et enfin 7 pour l'Asie), ce à raison de 1 à 10 whiskies par stand (environ), de ne pas visiter des stands consacrés à d'autres spiritueux dans ce cadre. Certes il y a eu une exception à cette règle, à savoir la dégustation sur tirage au sort d'un superbe rhum CARONI 1994 de 22 ans d'âge, un brut de fût à 68 %. Incroyablement riche et un rien entêtant, il s'est avéré certes un peu difficile à déguster dans ce contexte, même dilué, car il était tiré directement du fût pour l'occasion (le fût No 6183) et l'on sait quelle fortes personnalités peuvent avoir les rhums de cette distillerie & région (Trinidad).
 
 
Bien sûr même, pour le whisky, j'ai du faire des impasses (rappelons au passage que bouteilles d'eau et crachoirs sont les accessoires indispensables de tout bon salon, et j'en ai bien usé). Contrairement à certaines années, j'ai également déserté le salon "Collector's", dont les flacons qui auraient pu m"intéresser étaient bien trop onéreux en dégustation au verre (120 € ou plus), signe des temps décidément...Oui il y en avait aussi à 5 €, mais de moindre intérêt à mes yeux. L'on me répondra sans doute avec raison qu'il en va probablement de même dans d'autres salons ou bars. J'ai aussi zappé l'allée entière consacrée à l'art du cocktail (bars éphémères), car il faut savoir rester concentré sur l'essentiel...
 
L'impasse a aussi été faite, j'en suis navré, sur les whiskies du stand ou étaient groupées des marques tant écossaises que japonaises du groupe Beam Suntory. J'ai eu moins de scrupules à le faire car j'avais eu l'occasion de déguster certaines nouveautés au printemps, des nouveautés parfois signalées dans ma liste des "meilleurs whiskies abordables de 2015 & 2016 ", comme par exemple le LAPHROAIG n.a.s. "Lore" (aux belles notes issues du sherry) que je recommande malgré son prix. Je n'ai pas pu déguster le nouveau 9 ans "sherry" de BOWMORE, ni le nouveau "Devil's Cask".
 
Il en a été de même pour les stands des marques de William GRANT & sons (GLENFIDDICH, GIRVAN, The BALVENIE, KININVIE), malgré l'annonce de certaines nouveautés chez GLENFIDDICH (dont l' "IPA cask" et le "Projet XX" de l'Experimental series) ou l'artisanal The BALVENIE (navré, Damien !).

 
 
 
 
 
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Au stand éphémère (façon cellier) "Golden Promise", l'on pouvait tirer un dram au sort, ici le superbe et puissant rhum CARONI directement tiré du fût, à déguster avec....précaution (il titrait en effet 68 %). Photo: © Grégoire Sarafian

 

 

 
Pour rentrer maintenant dans le vif du sujet, je dirais que cela a été un salon des "confirmations" en positif comme en négatif...Malgré la crise qui avait provoqué une raréfaction de bons fûts et notamment de fûts âgés, la floraison des n.a.s. (whiskies sans compte d'âge) et l"inflation des prix, des distilleries écossaises déjà bien installées ont pu tirer leur épingle du jeu, comme par exemple AN CNOC avec 2 propositions tourbées de haute volée, dont le nouveau "Stack", vraiment un coup de coeur pour moi. La distillerie OLD PULTENEY, également, avec des propositions intéressantes, avec notamment une cuvée brut de fût anniversaire des 60 ans de la MdW "fantastiquement sherriesque".
 
Plus bas et plus à l'Ouest sur la carte de l'Ecosse, ARRAN, qui a désormais un 18 ans d'âge à présenter (et même un 21 ans, mais au VIP seulement), offrait à la dégustation ses excellentes références que sont les 10, 12 et 14 ans, "The Bothy" et une belle version "Madeira cask finish", bien fruitée, bien équilibrée-un de leurs meilleurs affinages depuis longtemps à mon avis.
 
Toujours chez Inverhouse Distillers, je signale à nouveau l'excellent BALBLAIR millésimé "1999" en version de 15 ans d'âge (car il y a aussi une version de 10 ans d'âge du même millésime), un whisky aux qualités multiples et à la complexité gourmande tant florale, fruitée, herbacée qu'épicée.
 
 
 
 
 
 
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Les deux fantastiques AN CNOC (tous 2 tourbés !) du salon...Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
Ce salon a été aussi l'occasion pour des négociants réputés de démontrer qu'ils étaient parfois en mesure de proposer des mises en bouteille bien meilleures que leurs pendants officiels (je pense notamment au MACALLAN 2007 Speymalt de chez Gordon & MacPhail), ou stimulantes pour les officiels (je pense au GLEN MORAY 21 ans de chez Berry Bros & Rudd), parmi d'autres sur lesquels je reviendrais plus loin.
 
 
 
 
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Le superbe GLEN MORAY 21 ans du nĂ©gociant BERRY BROS & RUDD, dans un Ă©crin spĂ©cial pour l'anniversaire de la Maison du Whisky. Un whisky juteux (beau fruitĂ©), floral, campagnard (foin), dĂ©licat, titrant 56,3 %. Photo: Â© GrĂ©goire Sarafian
 
 
 
 
Par ailleurs, de nouvelles distilleries ont pu donner la preuve de la pertinence de leurs choix, en Ecosse, avec par exemple WOLFBURN, qui en plus de son excellent jeune single malt de 3 ans d'âge élevé en petits fûts ("quarter casks"), proposait une nouvelle version incorporant cette fois 20 % de fûts de sherry, version nommée "Aurora", ainsi qu'une version pour les 60 ans de la MDW nommée "A little something different" titrant 50 %. Je n'ai pas pu goûter cette dernière, mais j'ai beaucoup apprécié les deux autres, et notamment l'"Aurora", dans lequel le sherry joue le rôle d'affinage quasiment...avec une jolie rondeur de fruits rouges qui vient complimenter les notes de vanille, d'épices et d'agrumes issues des fûts ayant contenu du bourbon (largement majoritaires).
 
 
 
 
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Les 3 versions du single malt WOLFBURN présentes au salon, dont les 2 (à droite sur la photo) versions régulières que j'ai trouvées très réussies. Une jeune distillerie à suivre. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
La Suède, Ă©galement, a pu dĂ©montrer qu'elle avec des atouts très compĂ©titifs face aux whiskies Ă©cossais, car j'ai pu enfin dĂ©guster les très intĂ©ressants whiskies de la distillerie BOX, avec pas moins de 3 ou 4 versions dĂ©sormais distribuĂ©es par la Maison du Whisky (certes Ă  des prix pas donnĂ©s pour en plus des flacons de 50 cl au lieu de 70). D'ailleurs, sur certaines versions, les single malts de BOX proposait un profil aromatique tourbĂ© Ă  faire pâlir leur compatriote MACKMYRA (je fais allusion Ă  leur version tourbĂ©e nommĂ©e "Svensk Rök". 
 
La distillerie suédoise MACKMYRA, par ailleurs, était donc également présente avec notamment le "Vinterdrom", un joli affinage en fûts de rhum de chez Plantation/maison Ferrand. Un whisky gourmand et équilibré.
 
 
 
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Un des plutôt convaincants single malts (ici une version tourbée) du stand de la distillerie suédoise BOX. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Bien sûr, parmi les nouveaux whiskies présents sur le marché, il faudra désormais aussi compter sur la distillerie américaine WESTLAND, située à Seattle, sur la côte Ouest. Une distillerie qui produit....des single malts et non des bourbons ! Il y a là l'"American Single malt" (élevé pour le moment en fûts de bourbon), le "Sherry Wood" et son séduisant fruité, le "Peated" (avec de la tourbe écossaise, mais bientôt américaine !), ou encore les single casks (dont le "397", un single cask à 54,7 % destiné à célébrer les 60 ans de la MDW), et enfin le "Garryana", utilisant 21 % de fûts provenant de chêne de l'Etat de Washington, des bois séchés à l'air libre durant environ 3 ans).
 
 
 
 
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Le "Garryana" de WESTLAND, ou le futur déjà conjugué au présent de la distillerie. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Ces deux derniers whiskeys furent intéressants, mais ce sont avérés plus secs et moins "ouverts" sur une multitude de saveurs que les versions assemblées, plus intéressantes pour le moment à mon humble avis. WESTLAND est donc mon coup de coeur des coups de coeur du salon, s'il ne fallait en désigner qu'un, entraînant ma décision dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 septembre (mes 2 jours de visite du salon), de nommer cette distillerie "Distillerie de l'année 2016", pour l'audace et la qualité de sa démarche (dont l'emploi de 5 à 7 types d'orge différente), mais aussi pour son travail ancré dans son terroir, avec notamment le respect de l'environnement mais aussi la recherche d'auto-suffisance locale de sa production, dont l'utilisation prochaine d'une tourbière locale.
 
 
 
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Matt Hofman, l'homme derrière la marque "WESTLAND", le maître-distillateur qui a osé réinventer le single malt si loin de son pays d'origine. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
Ayant été par ailleurs récemment invité à des présentations de presse des whiskies de chez Bacardi, j'aurais l'occasion de revenir prochainement sur plusieurs références des 5 marques de single malt dont ils sont propriétaires (à savoir ABERFELDY, AULTMORE, CRAIGELLACHIE, DEVERON, ROYAL BRACKLA), ainsi que des blended whiskies DEWAR'S (dont le sublime "Signature" et les excellents 12 & 18 ans), mais je tenais à signaler d'ores et déjà mes trois bouteilles favorites (et abordables) du stand pour ce qui est des single malts, hormis bien sûr, en haut de gamme, le gourmand et très sherry AULTMORE 25 ans, à savoir l'AULTMORE 18 ans, pour sa générosité & complexité, le CRAIGELLACHIE 17 ans, pour son caractère charpenté et floral, ou encore le DEVERON 18 ans, pour sa douce rondeur fruité. Ces trois single malts sont de vraies réussites.
 
 
 
 
 
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Le DEWAR'S "Signature", ou ce qui est peut être aujourd'hui encore sans doute le plus beau blended whisky sans compte d'âge, un paradoxe (quand on sait qu'il contient des malts de plus de 25 ans). Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Sur le même stand, j'ai pu apprécier le nouvel ABERFELDY 16 ans, délicatement malté (whisky que je préfère au 12 ans), ainsi que la complexité par moments très végétale des ROYAL BRACKLA...Mais j'avoue avoir un faible pour les AULTMORE & les CRAIGELLACHIE plus que pour les autres distilleries du groupe.
 
 
 
 
 
 
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De même, concernant les marques de chez Pernod-Ricard, dont je reparlerais également, j'ai appris trop tard que le "Mizunara finish" du blend CHIVAS REGAL était en dégustation au salon et n'ai pu le déguster vu le calibre de ce qui a suivi.
 
 
En revanche j'ai pu "réviser" côté The GLENLIVET, et si le 12 ans "First fill" m'a paru quelque peu monolithique, sans grand intérêt, la dégustation de la gamme "Nadurra" (désormais hélas entièrement en n.a.s.) m'a confirmé sa qualité globale, avec une préférence pour la version sherry "Oloroso" et "Peated", car la version "First Fill Bourbon" m'a semblé bien jeune comparée à l'ancien 16 ans et encore un rien marquée par le new make et un certain déséquilibre des esters.
 
 
La déception la plus grande est venue du The GLENLIVET "Cipher", dont le marketing (et une expérience sensorielle proposée sur place en cabine) et l'opacité de la bouteille n'ont pu dissimuler un whisky technologique & n.a.s. (oui je le répète, cela va souvent ensemble) de qualité assez moyenne et parfaitement dispensable à fortiori au regard du prix. En revanche, la qualité est toujours au rendez vous pour le "XXV", autrement dit le 25 ans d'âge, un des plus beaux 25 ans disponibles sur le marché et aussi un des plus beaux GLENLIVET officiels à mon avis. D'une grande délicatesse, il mêle fruits, fleurs et léger boisé, avec un arrière-plan malté de toute beauté.
 
 
 
 
 
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Le GLENLIVET 25 ans, sans doute un des plus beaux single malts de 25 ans d'âge à l'heure actuelle....Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Toujours du même propriétaire, j'ai eu en revanche la satisfaction de constater que les ABERLOUR "A'Bunadh" se portaient bien (j'ai préféré d'ailleurs le batch 56 au 55, mais les 2 sont bons). Autre bonne surprise, le joli n.a.s. (eh, oui, cela arrive aussi!) de SCAPA en version légèrement tourbée, version nommée "Glansa", d'un bel équilibre.
 
 
 
 
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Il y a n.a.s. et n.a.s.....en voilà un bon, le SCAPA "Glansa", et son joli voile de fumée. Photo:© Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
Mais le salon était aussi l'occasion de rencontrer certains acteurs emblématiques du marché du whisky, de l'assemblage ou de la distribution du whisky. A cet égard, je ne peux évidemment pas faire l'impasse sur le coup de maître provocateur de John Glaser de COMPASS BOX, qui a osé présenter pas moins de trois whiskies sujets potentiels à polémique, dans la droite ligne de sa courageuse démarche de défense de la transparence dans l'affichage et la communication du contenu des whiskies, ce notamment avec le "3 Year Old De Luxe" Blended whisky qui ne contient en fait qu'un petit pourcent de whisky de trois ans d'âge, le reste étant plus âgé...(cette fois donc une majeure de CLYNELISH, mais avec une jolie mineure TALISKER). Un excellent whisky au passage, sur lequel je reviendrais...notes de dégustation à l'appui.
 
Mais j'ai également pu apprécier aussi l'édition 10 ème anniversaire de la sortie du "The Spice Tree", sous titrée "Extravaganza", peut être la plus équilibrée des différentes versions de ce whisky, ainsi qu'un "Whisky de Table", très approprié pour casser les codes des whiskies et les rapprocher du vin. Très jeune, mais bon, et par ailleurs modérement tourbé, il est à déguster, d'après John, de préférence "'sur glace" (donc cela fait 4 provocations en réalité !).
 
 
 
 
 
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Deux des trois nouveautés de COMPASS BOX, ici en version miniature (notes à venir) car je n'ai pu prendre de photos du stand vu l'affluence. A gauche la version 10 ème anniversaire du "Spice Tree" et à droite le déjà fameux "3 Year Old de Luxe". Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
J'ai été ravi de rencontrer à nouveau l'assembleur de MIDLETON en la personne de Billy Leighton, créateur tant du superbe "Barry Crocket Legacy" que du "Dair Ghaelach" (élevé en fûts de Bourbon puis affiné en fûts de chêne irlandais !-notes à suivre), et d'apprendre sur le stand voisin de BUSHMILLS (qui "revient" timidement sur le marché français et au salon) que c'était lui le créateur du superbe 21 ans Madeira Wood finish (dégusté à nouveau à cette occasion. Ce 21 ans d'une belle expressivité malgré son titrage à 40 % seulement confirme son statut de haut de gamme au sens qualitatif & de vénérable malt, la version la plus âgée officiellement sortie de la distillerie à ce jour (si l'on excepte évidemment les mises en bouteille anonymes de négoce).
 
MIDLETON présentait son nouveau REDBREAST en version n.a.s. nommée "Lustau", une version visiblement destinée "à la clientèle féminine" (ce n'est pas moi qui l'ai dit, mais l'un des ambassadeurs présents sur place), mais inaboutie, trop vineuse à mon goût, elle m'a donné envie de racheter illico du 12 ans d'âge de peur qu'il ne disparaisse...pour la marque REDBREAST, j'ai donc préféré la sérénité du 21 ans d'âge et la typicité du 25 ans d'âge au VIP (édition faite pour les 60 ans de la MDW) à ce nouveau "Lustau".
 
La célèbre distillerie irlandaise présentait aussi toute une déclinaison du JAMESON en versions plus ou moins marquées par le bois (comme par exemple le "Black Barrel", mais il y avait 3 autres versions que je n'ai pas eu le temps de déguster). Par contre, comme je l'avais déjà signalé au printemps, le nouveau "Crested" (qui remplace le "Crested Ten" et perd au passage sa mention d'âge), est malgré tout un monument de rondeur doucement fruitée, aussi je vous le recommande.
 
 
 
 
 
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Le rare single cask de RED BREAST, au salon VIP, un rien vineux mais plutôt bien fait. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
Parmi les distilleries encore méconnues et jusqu'ici quasi-absentes du marché français, j'ai eu la bonne surprise de voir que la distillerie allemande SLYRS avait droit a un stand avec pas moins de 7 versions différentes, et, je dois dire, toutes de qualité ! (avec ou sans affinage, d'ailleurs, dont 2 différents sherry, un Porto, un Sauternes).
 
J'aurais l'occasion d'y revenir là aussi, avec des notes de dégustations, à partir de 2 samples gentiment offerts par la distillerie, à savoir, pour l'un, du "Classic" (l'entrée de gamme) et l'autre celui du "Fifty One" (à 51 %). Le 12 ans d'âge, déjà épuisé (ou trouvable à prix prohibitif) est vraiment remarquable de concentration aromatique.
 
 
 
 
 
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Les whiskies de la distillerie allemande SLYRS, de Bavière, un travail soigneux pour une réussite sur 100 % des propositions du stand, avec ou sans affinage, c'est quelque chose qui n'arrive pas tous les jours, alors chapeau ! Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Chez les officiels toujours, la distillerie écossaise de Campbeltown GLEN SCOTIA, à la gamme enfin relookée de manière décente (et assez belle je dois dire) depuis l'an dernier, présentait les 3 fleurons de sa gamme régulière, à savoir le n.a.s. "Double-Cask", le 15 ans d'âge (peut être mon favori du stand) et le n.a.s. "Victoriana", tous dignes d'intérêt et sur lesquels je reviendrais certainement. Faute de temps, je ne peux vous donner de retour sur les LOCH LOMOND présents sur le stand d'à côté, qui appartenait au même propriétaire, puisque je ne les ai pas dégustés. J'ai cru comprendre que le public était davantage partagé que sur les GLEN SCOTIA ...
 
 
 
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Côté ISLE OF JURA, hormis un millésime "1975" (Port cask) brut de fût à 51,7 % frisant les mille euros et accessible surtout par tirage au sort dans un lieu dédié (bar éphémère) non testé, et la gamme régulière (que je connais déjà), il y avait une édition en hommage à Willie Cochrane qui fêtait ses 39 ans au sein de la distillerie, à savoir un 22 ans d'âge affiné en fûts de Pinot noir (et à 47 %). Dominé par des notes vineuses, ce whisky m'a paru surfait et un échec manifeste de l'affinage (dommage).
 
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cette distillerie, disons que je préfère rester sur les modestes valeurs sûres de la gamme à mes yeux que sont le 10 ans "Legacy", le "Superstition" ou encore le 16 ans (et les versions récentes du "Prophecy"), et tant pis si cela ne plaîra pas à tout le monde.
 
 
 
 
 
 
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Le JURA "Superstition", un ancien "n.a.s." à grande amplitude d'âge...Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
En revanche tout était bon sur le stand français de la distillerie WARENGHEM, et notamment la nouvelle édition de l'ARMORIK "Maître de chai", le batch 3, toujours vieilli en fûts de Sherry Oloroso (je n'ai pu en revanche déguster la seule vraie surprise de la distillerie, une version affinée durant un an en fûts de Chouchen, car elle était parmi l'offre pléthorique du salon VIP, salon régulièrement pris d'assaut par les "anoraks" du whisky, il a encore une fois fallu faire des choix-j'ai ainsi raté quelques raretés proposées au compte-goutte à certains moments, comme le GLEN GRANT 1956 de Gordon & MacPhail gamme "The Book of Kells" ou encore le PORT ELLEN 1982/de chez Douglas LAING/gamme "X.O.P.").
 
 
 
 
 
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La distillerie WARENGHEM se porte bien en 2016, avec pas moins de 5 propositions déjà rien que sur "le plateau"..¨Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
A ce stade (c'est à dire des "collector's"'), il me faut là rendre hommage à la distillerie BENROMACH qui a osé proposer à la dégustation sur le plateau (donc avec le "seul" pass "découverte") son 35 ans d'âge, d'une grande finesse, et donc ne pas le réserver au seuls visiteurs de l'espace VIP. Bravo et merci !
 
 
 
 
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BENROMACH 35 ans, ou un contenu aussi beau que son contenant, méritant d'être dégusté lentement. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
 
Au négatif, je n'arrive toujours pas à comprendre la différence entre la louable démarche "écolo-friendly", artisanale et exigeante de la distillerie française Domaine des Hautes Glaces et...les résultats en bouteille. Le dernier né des moissons sent toujours autant le new make et les multiples maturations en fûts d'origine française (tout pour ne pas avoir à utiliser des ex-fûts de bourbon ou de sherry) ne font de mon point de vue que brouiller les pistes concernant la réelle qualité du distillat, donc la dégustation fut assez frustrante. Du coup j'ai zappé leurs expériences "Rye" sous le nom de VULSON (qui ont plutôt bonne presse).
 
Faute de temps et parfois par choix délibéré, je n'ai pas visité certains autres stands français (P & M, UBERACH ou encore G.ROZELIEURES), mais si les distilleries MICHARD ou encore JSD avaient été invitées (voir la liste thématique des meilleurs whiskies de moins de 100 €), j'aurai visité leur stand avec plaisir.
 
Signalons également côté français la présentation officielle du dernier né de la Distillerie des Menhirs, l'ED GWENN, un single grain à base d'orge non maltée (précédemment annoncé comme un single malt, d'ou ma confusion). Moins convaincant que la version expérimentale de l'an dernier, ce whisky visiblement jeune a néanmoins fait preuve d'une belle souplesse et d'un beau fruité en bouche. Pour ce qui concerne la gourmandise et la puissance, le "Gold" de la marque EDDU tient cependant toujours à mes yeux la première place.
 
Du côté des indépendants écossais, et même si là aussi j'ai du faire des impasses, en sus de la bonne surprise du MACALLAN Speymalt "2007", sur le stand GORDON & MacPHAIL, un joliment fruité ABERFELDY "1999", un bien tourbé et expressif LEDAIG "2000" et surtout ce très joli 15 ans d'âge brut de fût de CLYNELISH "2001" (issu de 2 fûts de Refill sherry, atypique mais très bien fait) m'ont donné le sourire, ainsi que leur distinguée (désormais dans tous les sens du terme puisqu'elle a été élue "Keeper of the Quaich") ambassadrice en la personne de Juliette Buchan.
 
 
 
 
 
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MACALLAN "2007" Speymalt, ou comment une version de négoce parvient à faire oublier toute la gamme officielle ! Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
J'ai eu grand plaisir aussi à retrouver la maison DUNCAN TAYLOR, absente de ce salon comme d'un autre depuis plusieurs années, et même si je n'ai pas pu déguster toutes leurs propositions, quelques single malts ont retenu mon attention, et notamment deux dans la gamme "Dimensions", à savoir un gourmand CRAGGANMORE "1999" (un 16 ans d'âge titrant 53,7 %)et un bien séducteur et complexe ISLE OF ARRAN de 18 ans d'âge ("1997"-2015 titrant 52,0 %). A noter un plutôt appréciable AULTMORE "2008" dans la gamme "Octave" cette fois. Par contre, côté distribution (qui a changé plusieurs fois ces dernières années), cela semble un peu compliqué encore d'en trouver en France...
 
 
 
 
 
 
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Un ARRAN de nĂ©goce plus gourmand que la version (assemblĂ©e) officielle.  Photo: © GrĂ©goire Sarafian
 
 
 
 
 
Chez Douglas LAING, le sympathique Jan Beckers proposait dans la joie et la bonne humeur de déguster différentes versions de sa gamme "Remarkable Regional Malts' (qui propose des blendeds malts thématiques, ) savoir un par région d'Ecosse-je vous ai déjà parlé notamment du "Rock Oyster" ou de l' "Epicurian", tous deux recommandés par votre serviteur-et présentait l'"Old Big Peat", une version à 50 % rendue plus profonde par la présence de single malts plus âgés), mais aussi des single malts plutôt jeunes dans sa gamme "Provenance", comme par exemple un DAILUAINE 7 ans bien fruité ou par exemple un joli TALISKER de 7 ans d'âge, d'une belle fraîcheur marine & agrumes.
 
J'ai bien aimé aussi la deuxième version du "YULA", ce blended malt îlien de 21 ans d'âgeau packaging psychédélique (que n'aurait pas renié le groupe de blues suédois Blues Pills). Titrant 52,3 %, il faisait encore une fois la part belle aux distilleries d'Islay qui le composent en partie, mais davantage pour les belles notes de badiane et fleurs capiteuses du BOWMORE que pour la tourbe (modérée).
 
 
 
 
 
 
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Un très agréablement BOWMOREesque "YULA" deuxième édition de chez Douglas LAING. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
Puis j'ai rattrapé mon "retard" de 2015 en me rendant sur deux stands qu'il me tenait à coeur de visiter, les deux stands liés au négociant The SPECIALITY DRINKS Ltd, émanation de The Whisky Exchange (l'équivalent anglo-saxon de la Maison du Whisky, dont j'ai récemment visité la nouvelle boutique située à Covent Garden, qui est impressionnante, autant le dire...). Commençons par l'excellente gamme/marque "PORT ASKAIG", faisant la part belle à la distillerie CAOL ILA (de manière anonyme, certes, mais c'est un secret de polichinelle...), mais pas seulement, à ce que j'ai cru comprendre. J'ai bien apprécié l'aérien 30 ans d'âge, le très équilibré 16 ans, un rien terreux et bien fumé, et enfin l'explosif et véritablement jouissif jeune "100 Proof" (à 57,1 %), un autre de mes coups de coeur du salon cette année.
 
Sur le stand voisin et ami, celui d'"ELEMENTS OF ISLAY", de belles choses également (je me souviens du superbe "Lg5" de l'an dernier-un Lagavulin), entre autres flacons un BUNNAHABHAIN tourbé nommé "Ma1", modérément tourbé, mais expressif, un LAPHROAIG de qualité également ("Lp7"), et bien sûr le nouveau venu destiné à être une référence régulière, le brut de fût simplement nommé "Peat"...bien conçu, mais je lui ai tout de même préféré le PORT ASKAIG "100 Proof".
 
En "off" et au VIP était également proposé le single-cask millésimé "2000" (un brut de fût à 61,2 %, puissant mais très fin) qui a été créée à l'occasion des 60 ans de ce salon, un single malt au profil plus sec que les versions réduites ou que le "100 Proof". Depuis, la gamme s'est enrichie d'un 8 ans d'âge réduit, présenté au salon "The Whisky Show" anglais qui s'est déroulé les 1 & 2 octobre à Londres.
 
 
 
 
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Une splendide gamme que PORT ASKAIG, avec une amplitude d'âge qui laisse rêveur. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
Au VIP, j'ai également pu déguster plusieurs mises en bouteille du négociant allemand SANSIBAR, dont un 40 ans d'âge anonyme sobrement nommé "Speyside", avec de belles notes de malt et de noisette, puis un LAPHROAIG de 18 ans d'âge qui a suscité certains engouements autour de moi mais que j'ai trouvé bien fait, mais pas exceptionnel et manquant un peu de punch malgré ses 53,4 % (les négociants Berry Bros & Rudd ou Douglas Laing, par exemple, en ont sorti de meilleurs les années précédentes...).
 
 
 
 
 
 
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Un salon VIP sous le signe du soleil...pas de Karuizawa ici, mais le monde peut tourner sans, n'est ce pas (?) avec d'autres jolies choses malgré tout, y compris japonaises (voir plus loin). Derrière le bar, Jean-Marc Bellier. Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
Chez les américains, hormis les WESTLAND (qu'ils soient en version élevée en fûts de Bourbon, version "Sherry Wood" ou "Peated" -tourbé), je n'ai pas eu le temps de faire beaucoup de stands (je conseille ceci dit les DRY FLY et WHISTLEPIG, que j'ai eu l'occasion de déguster plus tôt dans l'année). Cependant, j'ai été de nouveau séduit par le "Barrel Proof" Straight Rye de MICHTER'S (notes de dégustation à venir là aussi), en plus de leur gamme régulière dont je vous ai déjà parlé.
 
Un peu plus loin, j'ai été impressionné par les versions brut de fût de la version "Small Batch" du FOUR ROSES (déjà une superbe référence en version réduite), et notamment le millésime "2015", le dernier élaboré par le maître-distillateur Jim Rutledge avant son départ à la retraite, un concentré de fruits et de boisé subtil à 54,3 %, ce à partir de fûts âgés de 11 à 16 ans. Inoubliable...Le 2016, dégusté en parallèle, élaboré par son successeur Brent Elliot était très bien aussi, mais souffrait beaucoup de la comparaison avec le 2015, bien plus exubérant.
 
 
 
 
 
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C'est avec regret que l'on va laisser partir Jim Rutledge, vu la qualité inouïe de sa dernière création (à droite sur la photo). Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
En bref, aussi, parmi les belles choses dégustées, certes pas toujours dans les meilleures conditions, le nouveau LAGAVULIN 25 ans "200 th anniversary edition" (à 51,7 %), plutôt bien fait, mais qui m'a un peu laissé sur ma faim par rapport au même 25 ans mais embouteillé en 2002.
 
 
 
 
 
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J'ai envie de dire "Simplement merci, Julian..." Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
 
 
Chez les japonais, bien Ă©quilibrĂ© et expressif, le CHICHIBU "On the Way" (titrant 58,5 %) m'a bien plu (il s'agit d'un whisky d'un peu plus de 5 ans d'âge Ă©levĂ© en grande partie en fĂ»ts de chĂŞne amĂ©ricain ayant contenu du Bourbon, mais aussi en fĂ»ts de chĂŞne rouge japonais, autrement dit en Mizunara). Au salon VIP, deux autres versions limitĂ©es, des single casks, et des cuvĂ©es pour l'anniversaire de la MDW) de CHICHIBU Ă©taient disponibles, un brut de fĂ»t Ă©levĂ© en fĂ»ts de Bourbon,  titrant 61,5 %, et une version tourbĂ©e ("Peated") titrant 61,3 %. Deux rĂ©ussites...
 
 
 
 
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"Domo Haligato Gosaïmas", Mr Akuto...Photo: © Grégoire Sarafian
 
 
 
J'ai eu du mal à accéder au stand de la distillerie japonaise MARS, donc je n'y ai rien dégusté. La vedette tant des stands japonais sur le plateau qu'à l'espace VIP fut sans contexte à nouveau un NIKKA "Coffey Grain/Cask Strength -il y eut en fait au moins deux versions (certains disent trois), dont le splendide fût 102093 titrant 63 %, une pure merveille pâtissière.
 
 
 

 

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Fabuleux, ce NIKKA "Coffey grain" brut de fût....Photo: © Grégoire Sarafian

 

 

 

CONCLUSION:

 

VoilĂ  en gros ce qu'il fallait retenir de ce salon Ă  mon sens, en tout cas concernant les whiskies que j'ai pu dĂ©guster, bien entendu. Comme tout le monde, j’ai aussi naviguĂ© au grĂ© des disponibilitĂ©s des stands (autant dire presque mission impossible d’approcher le stand DALMORE Ă  chaque fois que je m’y suis prĂ©sentĂ©, j’y ai donc renoncé…-Oui, j’étais curieux du nouveau « Quintessence Â»).

Evidemment que le problème principal demeure le prix des flacons dès lors que l’on quitte les entrĂ©es de gamme et âges modestes, comme par exemple celui de l’ AULTMORE 1996 « Sweet white wine finish Â» (Sauternes), rĂ©duit Ă  50 issu de 2 fĂ»ts (3475 & 3478), 131 bouteilles, une cuvĂ©e 60 ème anniversaire de la MDW annoncĂ© Ă  399 €. Attardons nous d’ailleurs un temps dessus…Vous y croyez, vous, au nombre de bouteilles annoncĂ©es pour deux fĂ»ts d’à peine 20 ans d’âge ? Moi, non, je pense plutĂ´t qu'il y a du y avoir un split du contenu de ces fĂ»ts entre/avec un ou plusieurs nĂ©gociants ou maisons grossistes & distributrices Ă  mon avis. Cela reste une hypothèse, bien sĂ»r…pas une certitude. Quand au prix, il est simplement un peu plus Ă©levĂ© que le …25 ans d’âge.

Chez DALMORE, me répliquera-t’on, pour le même affinage, quasi-même âge & titrage, le prix sera quasiment doublé (895 €), oui, mais, il y a longtemps que cette marque n’est plus accessible au commun des mortels pour les hauts de gamme…question de positionnement marketing vers le luxe (depuis le rachat de 2007 par United Spirits). Heureusement, cette année encore, malgré tout, j’ai dégusté de belles choses à moins de 150 €, voire 80 €.

 

 

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Le "Whisky de Table", de COMPASS BOX, un blendec malt de 3 ans d'âge, ultime provocation?

 

 

L’autre problème Ă©videmment demeure le phĂ©nomène dĂ©sormais bien implantĂ© des n.a.s. (whiskies sans compte d’âge) ET les whiskies axĂ©s sur la « wood technology Â» (la recherche par brĂ»lage intensif des fĂ»ts de certains goĂ»ts de boisĂ©, vanillĂ©, d'Ă©pices tirant le whisky vers le rhum ambrĂ©, pour ĂŞtre clair), phĂ©nomène similaire Ă , il y a quelques annĂ©es, celui de la « parkerisation Â» dans les vins de Bordeaux et l’obsession de la « micro-oxygĂ©nation Â» qui allait avec (si vous ne me croyez pas, regardez pour ce qui est du vin le documentaire "Mondovino", dont la vision fĂ»t un choc pour moi il y a quelques annĂ©es). D’’ailleurs, clairement, ce sont souvent les mĂŞmes produits qui souffrent Ă  la fois du « n.a.s. non transparent Â» et de la « wood technology Â» (mĂŞme s’il y a de belles exceptions encore cette annĂ©e).

Cependant il convient ici de rappeler, pour les lecteurs pas encore trop au fait de ce problème, qu’il ne saurait ĂŞtre question de mettre tous les whiskies dans le mĂŞme sac, mĂŞme les n.a.s. , comme il m’arrive de le lire ici ou lĂ  sur des forums ou blogs ou billets de journalistes pas toujours bien informĂ©s. En effet, comment comparer (par exemple) les jeunes Singleton of DUFFTOWN sans compte d’âge (rĂ©duit Ă  40 %, colorĂ©s artificiellement, filtrĂ©s Ă  froid, assez jeunes, etc…) avec un single malt en Ă©dition limitĂ©e comme par exemple l’ABERLOUR « A’Bunadh Â», crĂ©Ă© avec une large variĂ©tĂ© de cuvĂ©es ou millĂ©simes Ă  partir de donnĂ©es prĂ©cises et exigeantes (la majeure de fĂ»ts de sherry de premier remplissage, la non filtration Ă  froid, la prĂ©sence de quelques fĂ»ts de plus de 10 ou 15 ans, le titrage Ă©levĂ©, etc…).

C’est tout simplement ridicule, pas comparable…et je peux multiplier les exemples, mĂŞme si « du bon cĂ´tĂ© de la force Â», il n’y a tout de mĂŞme pas Ă©normĂ©ment d’exemples de bons n.a.s. en dehors des whiskies des jeunes distilleries (les KILCHOMAN « Sanaig Â» ou le jeune single malt de WOLFBURN en sont de bons exemples) et des versions n.a.s. historiques (issus du dĂ©but des annĂ©es 2000, voire avant-1997 pour l’ « A’Bunadh Â») comme l’ABERLOUR A’Bunadh, le LAPHROAIG « Quarter Cask Â», ou encore l'ISLE OF JURA "Superstition", chez nous (eh, oui !), les ARMORIK et les GLANN AR MOR (souvent en dessous des 6/7 ans d’âge et pourtant si « prĂŞts Ă  dĂ©guster ») et mĂŞme, plus rĂ©cemment, le CAOL ILA « Moch Â», un des premiers n.a.s. de l’ère « contemporaine Â», si j’ose dire, et, Ă  fortiori, forcĂ©ment, la gamme « Private Edition Â» de GLENMORANGIE (rarement en dessous de 10/12 ans d’âge).

Pour donner un exemple rĂ©cent positif, j’ai trouvĂ© que les deux rĂ©cents SCAPA (« Skiren Â» et « Glansa Â»), sans ĂŞtre des chefs d’œuvre pour autant, s’en tirent plus qu’honorablement. Cela laisse un peu d’espoir.

Pour ne pas rester sur une note nĂ©gative, donc, signalons tout de mĂŞme que j'ai passĂ© de très bons moments dans ce salon, et que, parmi mes coups cĹ“ur de cette annĂ©e, figurent deux jeunes distilleries commençant par la lettre « W Â» et ayant eu l’intelligence par leurs mĂ©thodes de production, de contourner le problème de leur jeune âge (leurs whiskies ont moins de 5 ans d’âge !), Ă  savoir WOLFBURN, en Ecosse, dans les Highlands du Nord, et WESTLAND, aux Etats-Unis, sur la cĂ´te Ouest…Une distillerie que j’ai fini par Ă©lire distillerie de l’annĂ©e 2016 (voir ma note dans le sujet sur mes meilleurs whiskies abordables de 2015/2016 : cliquez ici/ click here

 

 

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Merci encore à tous et à toutes, lecteurs fidèles du site (que vous soyez professionnels ou amateurs) de votre fidélité et de vos encouragements lors du salon ! Merci également aux professionnels pour leur accueil sur le salon.

 

 

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Pour finir, une dĂ©dicace personnelle Ă  des personnes que je n’ai pas pu voir cette annĂ©e, Ă  savoir, entre autres, bien sĂ»r, Dave Broom (« you’re the best, I miss you ! Â»), Richard Paterson (qui fĂŞtait ses 50 ans de mĂ©tier-« Congrats, and please take care of Gregg, now, thanks ! Â»), ou encore Chris Maybin (« All the best, mate, for your new job ! Â»).

 

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