Whisky Live Paris 2013
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Compte-rendu de Greg's Whisky Guide sur le salon:
"Whisky Live Paris 2013", les 28 et 29 Septembre 2013
(et le 30 Septembre pour les professionnels et la presse)
à la Maison de la Mutualité, Paris
(24, Rue Saint-Victor 75005 Paris)
English Summary:
You will find a summary of this whisky festival at the end of the french version of this article…
Avant-propos:
Voici un compte-rendu résumé du salon, sans notes chiffrées, en attendant des notes plus précises sur
certains de ces whiskies. Mieux vaut tard que jamais... De nombreux stands n'ayant pas pu être visités,
il ne s'agit donc pas un reportage exhaustif, mais plutĂ´t d'un survol.
Toutes photos sauf si pas précisé: © Constantin Sarafian, tous droits réservés.
Une vue générale, un peu rapprochée, de la grande salle du 3ème étage de la Mutualité. Un bel écrin pour ce salon...(Photo: © Constantin Sarafian)
J’ai aimé:
-D’avoir enfin de vrais verres de dégustation (nouveaux verres à pied Glencairn conçus à l’origine pour Nikka, sauf erreur) et non ces horribles verres « no ice » absolument désastreux de ces dernières années.
-Le plaisir de retrouver (ou d’en trouver de nouveaux) les professionnels écossais & irlandais (en premier lieu) et ceux des autres pays bien entendu, avec leur bonne humeur, leur esprit, et bien sûr…leurs whiskies.
-Le retour des distilleries AMRUT & BEN NEVIS, absentes depuis plusieurs années (BEN NEVIS encore plus).
-L’espace semble t’il mieux agencé que l’an dernier, sur plus de surface que l’an dernier également.
-Le petit espace restauration au sous-sol (certes Ă Ă©toffer peut ĂŞtre?).
Je n’ai pas aimé:
-L’augmentation du prix d’entrée au salon, avec un prix allant de 50 € à 140 € la journée suivant la formule choisie et de 85 € à 250 € le week end pour la formule la plus chère (certes avec repas inclus). Le pass "premium", lui, s'est avéré peu rentable, tout le monde ne jouant pas le jeu (...).
-Les consignes de fouilles des sacs à l’entrée, l’interdiction des sacoches et sacs divers, même si je comprends que ce doit être la conséquence du comportement lamentable de certains visiteurs l’an dernier ayant notamment volé des bouteilles…n’empêche que tout le monde a été pénalisé, il a fallu négocier pour garder de quoi garder avec soi ses fiches de notation, ses samples, son appareil photo, etc…(...)
-La chaleur dans les petits espaces réservés aux négociants et aux whiskies du monde (des espaces toujours insuffisants malgré tout).
-L’absence d’HIGHLAND PARK & de LAPHROAIG cette année, de grandes distilleries pourtant, sans aucune explication…(mais là j'imagine que la responsabilité est plus difficile à définir, ces distilleries appartenant à de grands groupes...).
Je n’ai pas pu visiter (ni déguster) :
Un grand nombre de stands (trop longs à lister ici-des officiels, comme des négociants-dont celui en photo ci-dessous), désolé …
Un aperçu de la nouvelle gamme "Old Particular" du négociant Fred LAING (désormais séparé professionnellement de son frère Stewart)
mais les deux conservent le nom DOUGLAS LAING, chacun avec une partie des gammes anciennes, plus de nouvelles (Photo: © Constantin Sarafian).
J’ai choisi de ne pas visiter volontairement:
-Faute de temps et surtout pour ne pas faire de mélanges et parce que c’est le whisky qui m’intéresse en premier lieu, j’ai préféré ne pas visiter le sous-sol consacré aux autres spiritueux et aux cocktails. Mais pour l'avoir fait très partiellement d'autres années, sachez que cela n'est pas sans intérêt même pour des amateurs de malts, mais on ne peut pas tout faire, alors il faut faire des choix...
Mes premières impressions sur les stands et les bouteilles, sans ordre de préférence:
A Noter : Il est un peu tôt pour tout dévoiler, mais il va sans dire que plusieurs des whiskies listés ci-dessous
ont toutes les chances de figurer au Palmarès (Awards) 2013 à venir d'ici quelques semaines sur le site...
* Côté BLENDED-WHISKIES :
-Un face à face intéressant entre le CHIVAS REGAL 25 ans (très fin, complexe, assez doux et un peu trop lisse) et le GRANT'S 25 ans (plus charpenté et plus typé). J’ai préféré le GRANT’S, mais les deux sont de qualité.
* Côté SINGLE-MALTS :
-GLENFIDDICH 25 ans "125 Anniversary Edition", S.C. N° 19996, 55,2 % (286 b.) : Très beau nez, complexe à souhait : Sherry, cuir, fruits, miel, tabac, chocolat…La bouche est vive mais superbe, et avec un peu d’eau quelle longueur en bouche, c’est incroyable…par contre à 850 € c’est quelque peu abusif…
Le très réussi mais onéreux 25 ans d'âge de GLENFIDDICH, un single-cask, pour une fois...(Photo: © Constantin Sarafian)
*Chez MIDLETON :
-RED BREAST 15 ans (2013) n.c.f., 46 % : Joli, assez fin, relativement fruité et floral, mais plus grand chose à voir avec la fantastique première version (2005), dommage. Bienheureux sont ceux qui l’ont chez eux !
-RED BREAST 21 ans (2013) n.c.f., 46 % : Assez réussi. Un profil aromatique en apparence différent (plus boisé, plus vanillé, fruité en retrait) des 12 & 15 ans, mais très bon, lorsqu'on prend le temps de le déguster, avec un retour subtil du fruité typique de la distillerie. Le nez est supérieur à la bouche, malgré tout. Le prix ? C’est une autre histoire…175 €
*Ailleurs en IRLANDE :
-TULLAMORE DEW n.a.s.(env. 12-13 ans) "Phoenix" (8 ans en Sherry casks), 55 % : Etonnant, un profil très sec, vanillé, marqué par le sherry…mais joli, puissant, à diluer légèrement.
-CONNEMARA n.a.s. « Bog Oak », 2013, Cask Strength, 57,3 % : Une version utilisant divers types de chêne, dont du « chêne de marais ». Très tourbé, il est néanmoins très léger et fin, proche du « Turf Mor », avec un joli fruité, mais peut-être un peu trop ténu…
Le "Bog Oak" de Connemara (première apparition de la distillerie Cooley au salon du whisky) -Photo : Constantin Sarafian.
*Chez AUCHENTOSHAN :
-« Three Wood », 2013 : Une version controversée mais que j’ai trouvée assez équilibrée et bien fruitée cette année.
-« Virgin Oak », 2013 : Certes assez tannique et ferme, mais meilleur avec un peu d’eau, et assez léger.
-« Valinch », édition 2012 : Un peu raide, très ferme, a vraiment besoin d'eau. Meilleur dilué, mais semble quelque peu déséquilibré (la version 2011 est peut être meilleure, à suivre !).
* Chez BOWMORE :
Tout d'abord rencontre émouvante avec Eddie MacAffer, le directeur de la distillerie…nous avons pu deviser ensemble de quelques beaux flacons de la distillerie des décennies passées. Puis deux nouveautés :
-10 ans "Devil's Cask" (small batch release), 56,9 %: Un nez moderne et au sherry un peu austère et qui tire vers le bacon, dégusté sec il est un peu retors (pneu et bois brûlé) puis ça se calme avec un peu d’eau, et de jolies notes fruitées apparaissent en bouche. Elle est un peu mince certes, je suis partagé sur cette version.
-23 ans "Port Cask Matured" (1989), 50,8 % : Là , c'est bien meilleur...fin, rond, gourmand (fruits mûrs, fleurs capiteuses, boisé fin), c’est magnifique un peu dilué...mais à 525 € c’est assez dissuasif…dommage.
*Dernière minute (addendum du 29/11/13): Dégusté il y a peu grâce à un ami un échantillon d'une version de négoce de BOWMORE destinée à célébrer le 10 ème anniversaire du Whisky Live Paris, il s'agit du BOWMORE 13 ans millésimé "2000" embouteillé en brut de fût (Cask Strength, à 54,1 %) par le négociant SIGNATORY VINTAGE. J'ai trouvé cette bouteille remarquable, fruitée, florale, plus fumée que tourbée et issue d'un fût unique de tout premier ordre. On ne pouvait rêver meilleure sélection (qui reste abordable, de plus) pour cet anniversaire.
Le magnifique et archétypal BOWMORE 13 ans de SIGNATORY VINTAGE en hommage à la 10 ème édition du salon Whisky Live Paris. Un single-cask
mis en bouteille sans filtration à froid et sans colorant, au degré naturel: 54,1 % (Photo: M.d.W./whisky.fr).
*Chez ARRAN :
-16 ans « Private Cask » (Sherry Hogshead), (1996-2012) sél S.C. à 57,2 %, édition pour la MdW : Atypique par rapport aux versions classiques, même par rapport aux précédentes éditions limitées élevées en fûts de Sherry. Une rencontre avec un très beau fût de Sherry, avec des épices variées et un côté végétal. Excellent!
-"Devil's Bowl" (ass. de 27 fûts, Sherry comme Bourbon), 2013, 53 % : Une très jolie version légère & fumée, étonnante. La bouche demeure assez vive sans eau, elle est meilleure diluée.
Le superbe Sherry cask pour la MdW, un brut de fût gourmand! (Photo: © Constantin Sarafian)
*Chez ISLE OF JURA :
-30 ans, Ed. 2013 (« « Camas An Staca »-du nom du plus gros mégalithe de l’île), 44 % : Franchement je n’ai pas été séduit. Le nez est confus, fermier, la bouche est très vineuse (Sherry Oloroso) et manque d’équilibre. C’est très ténu, il y a peu de corps, pas assez de complexité, c’est loin de mes attentes. Je sais que certains ont aimé en revanche...
-« Prophecy », (version assez tourbée), batch de 2013, 46 % : Le dernier lot de cette version, non testée depuis longtemps, m’a paru, en comparaison, bien meilleur. Ce whisky est par ailleurs bien plus équilibré que les premiers lots d’il y a environ 5 ans, sans doute parce qu’il comporte davantage de fûts plus âgés ou plutôt d’âge intermédiaire à mon avis (en effet l’assemblage a une base de fûts de 5 ans, avec une petite part de fûts de 21 ans d’âge).
* Chez BUFFALO TRACE :
-BLANTON'S: Hormis la gamme régulière, déjà très correcte (voire davantage), 3 excellentes bouteilles, dont deux nouvelles éditions en single-barrel destinées à La M.d.W. : « Paris Edition (by Day) », à 50 % et "Paris Edition (by Night)" à 60 %. La première est très fruitée et très douce, la deuxième plus charpentée, plus épicée et plus ferme. Les deux sont superbes.
-Produit par la même distillerie (Buffalo Trace), j’ai aimé le nouvel « Eagle Rare » 10 ans, Single-Barrel, 45 %, très boisé et arrondi par de belles notes d’érable. Le packaging est par ailleurs très classe...
Les très aboutis single-barrel "Paris Edition" de Blanton's (ici à droite en version "Paris by Night", à 60 %)-Photo © Constantin Sarafian).
Et chez FOUR ROSES :
-Chez FOUR ROSES, le très sexy "Small batch" sorti l’an dernier est toujours aussi fin et délicieux…je vote pour.
*Chez BEN NEVIS:
La distillerie officielle (qui est la propriété de Nikka, le groupe japonais) est de retour au salon après des années d’absence. Elle y présentait, en plus du 10 ans d’âge connu, trois nouveautés (du moins en France) de qualité :
-Une version assez tourbée, un peu à l’ancienne, nommée "Traditional" (testée en dernier) à 46 % : Léger et fin, on dirait presque...un Octomore réduit, incroyable !!! (68 ppm), de qualité, mais avec peu de présence de sherry en revanche, puis deux millésimes : Le "1998", un 15 ans single-cask (N°586, pour la MdW-pas encore sorti) élevé dans un fût de Sherry P.X. (Pedro Ximenez) à 54,5 %: Quand le meilleur distillat de la distillerie rencontre le type de Sherry le plus riche et le plus onctueux…et bien, c'est l'accord parfait ! Par contre le prix risque d’être assez élevé (à suivre).
Suivait un millésime "1984", un 26 ans (cask N° 98/35/14-for MdW idem) élevé en Sherry Oloroso, 55 %: Très joli, sur un registre assez différent, avec de jolies notes de lin (on est pas loin du Miyagikyo « 1990 » curieusement, mais en moins fruité ?) pas mal du tout mais pas facile pour lui de passer après le précédent…
Un des grands moments du salon, malgré son packaging provisoire qui en a arrêté plus d'un (pas moi!), le BEN NEVIS millésimé "1998",
un single-cask marqué par le Sherry P.X. , édition pour la MdW à 54,5 % -Photo : © Constantin Sarafian.
*Chez MACKMYRA, la distillerie suédoise :
Deux nouveautés, dont une, « Vitthund », consistait en du New Spirit (de moins de 3 ans) réduit à 46,1 % assez surprenant…Pas mal fait, il augure bien de la qualité du distillat riche de notes de café, de prune, de genièvre…mais j’aurais aimé le déguster à 55 % par exemple, il est peut-être trop réduit. L’autre version nouvelle pour moi fut le « Solsken », un single-malt qui a passé 7 ans dans différents types de fûts dont du Sherry. Assez joliment fait, il dévoile de belles notes fruitées et herbacées, et ce avec équilibre.
*Chez WARENGHEM :
Les français n’étaient pas en reste avec plusieurs stands (Warenghem/Armorik-Domaine des Hautes Glaces-Glen Rozelieures-Bertrand/Uberach-P & M) que je n’ai malheureusement pas tous eu le temps de visiter, mais en tout cas celui d’ARMORIK (distillerie WARENGHEM), oui. La seule nouveauté cette année était le single-cask (2002-2013) brut de fût (56,3 %), un 11 ans d’âge élevé 4 en fûts de Bourbon et 7 en fûts de Sherry. Superbe, assez vif, quelque peu tannique, mais dévoilant d’assez jolies notes fruitées une fois légèrement dilué. A suivre en version plus âgée encore peut être ?
*Chez The BALVENIE:
L'ambassadeur français Damien Anglada nous proposait le nouveau batch pour la France du « Tun 1401 », le batch 8 (50,2 %), une petite merveille d’équlibre, que personnellement je préfère au batch 5 (mais les avis étaient partagés sur le stand), une version cette fois nettement en mineure de fûts de Sherry (9 de Bourbon pour 3 de sherry), et contenant des fûts millésimés de 1970 à 1991. Version pour le marché européen et australien. Pour les retardataires (car ces deux versions sont sorties en France depuis quelques mois), également, le 12 ans d'âge version "First Fill" du single-barrel, à 47,8 % (un joli apéritif), et le complexe 17 ans d'âge "Double-Wood", à 43 %), une belle addition à la gamme.
Le très bien équilibré The BALVENIE "Tun 1401" batch 8, à 50,2 % (Photo: © Constantin Sarafian).
*Sur le stand des « Classic Malts » du groupe DIAGEO:
Du monde, comme toujours pour une horizontale et verticale de TALISKER notamment, avec la possibilité de déguster non seulement les nouveautés sans mention d’âge comme le « Storm » (assez vanillé et marqué par le bois brûlé et le caramel naturel- l’ouragan promis s’étant éloigné apparemment !), le « Port Ruighe » (assez fruité, très correct, loin des notes catastrophiques de certains, mais certes pas de quoi se relever la nuit), mais aussi par exemple un 30 ans d’âge différent de celui testé l’an dernier, beaucoup plus marin, végétal et austère, peu tourbé/fumé (assez différent des 25 ans d’âge récents), mais loin d’être inintéressant. Un excellent 25 ans réduit, déjà dégusté par ailleurs, également. Hélas pas eu le temps d'aller voir les derniers batches des "Distiller's Edition" les plus prestigieux (LAGAVULIN, TALISKER...).
*Chez SUNTORY :
Pas le temps de tout tester, mais je n’ai pas résisté à déguster l’édition 2013 du HAKUSHU « Sherry Cask » sans mention d’âge (réduit à 48 %), que j’ai trouvée bien faite, avec un joli toucher en bouche (très soyeux), mais je préfère l’édition 2012, un peu plus charpentée et boisée, mais également équilibrée.
Trois fleurons de la distillerie HAKUSHU, dont à droite le "Sherry Cask" 2013 (à 48 %) -Photo: © Constantin Sarafian.
*Chez COMPASS BOX, le négociant-artisan:
Il y avait deux stands, d’un côté un stand classique ou étaient présentées les nouveautés comme le « Delilha’s » un assemblage en hommage à un célèbre bar de Chicago (assez doux, boisé et sans grand relief, il est destiné à être dégusté en « whisky chaser » avec une bière à côté-je n'ai pas été emballé par cette version personnellement), une superbe version anniversaire du « Peat Monster » boostée par l’apport important de fûts de Laphroaig. De l’autre, un stand plongé dans une lumière bleutée ou l’on était invité à choisir après dégustation entre deux éditions limitées nommées « Experimental Cask » (une « Smoke », une « Sherry ») du blended-whisky « Great King Street », ici toutes deux réduites à 43 % mais toujours en 50 cl. J’avoue avoir eu du mal à choisir entre les deux, car ce sont deux jolies alternatives, dans un registre léger et subtil, à la première édition « Artist’s blend » du « Great King Street » (dans lequel j'ai toujours du mal à rentrer), et je les préfère personnellement à celui-ci.
Les deux versions de l'"Experimental Cask" (Ă gauche la "Sherry" et Ă droite la "Smoke") de la gamme "Great King Street",
un blend de Compass Box, pour déterminer par vote laquelle était la meilleure pour devenir une version régulière
-Photo: © Constantin Sarafian, légèrement recadrée parvotre serviteur).
*Chez GLENFARCLAS:
Le traditionnel 30 ans d’âge m’a paru assez vif et herbacé, loin de l’harmonie (peu marquée par le sherry) du jeune millésime « 2004 » réduit à 46 % avec de belles notes de miel, de cire et de vanille, et "rafraîchissant"....
*Sur le stand KILCHOMAN:
Tout m’a paru excellent cette année…à commencer par le « 100 % Islay » (3rd Release-réduit à 50 %-livrée rouge et or), au nez complexe (fleurs, fruits, artichaut) et belle qualité de tourbe et à la bouche raffinée, crémeuse. Une belle nouveauté. Puis le déjà populaire « Machir Bay » (affiné 4 mois dans des fûts de Sherry-édition 2013-réduit à 46 %-livrée bleue et or) presque plus complexe encore, d’une grande finesse, tandis que le millésime « 2007 » (réduit à 46 %-livrée bleue 2 tons et or) était sur un registre encore différent…mais excellent lui aussi.
Les 3 bouteilles dégustées sur le stand KILCHOMAN sur les quatre présentes, rien à jeter ! (Photo: © Constantin Sarafian)
*Sur le stand du négociant/site web "WHISKY ANTIQUE":
Déception relative au stand Whisky Antique, en fait on y présentait ce négociant italien nommé SILVER SEAL, qui proposait des jeunes comme des vieux whiskies, mais avec une constante pour presque tous les sherry casks du stand, l’excès manifeste de bois. Le GLENDRONACH 22 ans à 52,1 % a séduit un certain nombre de visiteurs, mais même si j’ai aimé certaines notes « à l’ancienne », le déséquilibre de cette version (soufrée, boisée, pleine d’amertume, issu d’un fût fatigué) ne m’a guère enchanté. Le MORTLACH 21 ans à 56,3 % est un peu mieux mais souffre du même problème. Dans un autre style, le BOMWORE 21 ans est fin et léger mais provenant d’un fût tout aussi fatigué. En réalité le seul qui soit réussi est le DAILUAINE Millésimé « 2000 », un malt à forte personnalité (et sherry cask) mais de grande qualité.
Le superbe Sherry cask de la distillerie Dailuaine de chez Silver Seal (Photo: © Constantin Sarafian).
*Chez le négociant BERRY BROS & RUDD :
Lle nouveau BLUE HANGER (9th Release) m'a paru assez différent des éditions précédentes. Moins marqué par le sherry, plus floral, il fait preuve de beaucoup de délicatesse. Dans la gamme « Retro », le TEANINICH « 1982 » (S.C. N°7712), 49,1 % est assez vif, marqué par le malt vert, tandis que le GLENTURRET « 1977 » (un 35 ans d’âge-S.C. N° 25) à 47,5 % était d’une belle complexité, au profil particulier (lin, toffee, plantes, paraffine) à l’ancienne.
La dernière édition du blended-malt "Blue Hanger", très différente de la précédente...(Photo: © Constantin Sarafian).
*Chez diverses distilleries et négociants :
Le retour au salon du whisky de la distillerie indienne AMRUT fut l’occasion pour elle de présenter notamment un single-cask (N°3438 pour la MdW-Bourbon cask) à 60 % au nez fantastique et complexe et à la bouche vive mais typique de la distillerie, magnifique avec un trait d’eau (bois de santal, épices orientales, soupçon de fumée, fruits confits, dattes), c’est un vrai festival. Les autres bouteilles présentées, que je connaissais déjà , étaient également de qualité.
Votre serviteur avec l'ambassadeur d'AMRUT, Ashok Chokalingam, et le dernier né, un single-cask bien parfumé-(Photo © Constantin Sarafian).
L’autre distillerie indienne du salon, à savoir PAUL JOHN, située à Goa, présentait pour la première fois ses whiskies de belle qualité, mais au profil différent des AMRUT. Je n’ai pas eu le temps de déguster toute l’offre du stand, mais les deux versions brut de fût (la « Peated » à 55,5 % et la « Classic » à 55,2 %), qui sont superbes et marquées par un joli fruité très fondu (un rien exotique) auquel s’ajoute (pour la version tourbée) une fine couche tourbée mais demeurant fruitée à la LAPHROAIG. A suivre !
Petite révolution au salon, une deuxième distillerie indienne, aux goûts différents de ceux d'AMRUT, mais tout aussi prometteuse!
(Photo: © Constantin Sarafian)
Par ailleurs, même si pour beaucoup c'est la distillerie taïwanaise KAVALAN qui attirait l'attention (je n'ai pu m'y rendre mais j'avais déjà dégusté des single-malts de chez eux auparavant-c'est prometteur mais encore jeune et un peu surfait pour ce que j'ai pu en juger, et très cher en haut de gamme), l'étonnement est venu pour moi du stand italien de la distillerie PUNI, qui produit des whiskies quelque peu atypiques, d'abord une eau de vie transparente "vieillie" 3 à 6 mois dans des cuves en inox (entre new spirit et eau de vie de fruit) et ce qui est présenté comme un single-malt mais est en réalité un blended-grains à mon sens, un whisky nommé "Alba" et vieilli entre 6 mois et 3 ans dans des fûts de chêne ayant contenu précédemment du Marsala de Sicile, du Pinot noir du Sud-Tyrol et du Zibibbo de Pantellaria. Le mélange est composé d'orge, de seigle et de blé, donc ce n'est pas un single-malt, sans parler des composants les plus jeunes qui n'ont pas tous trois ans d'âge (donc en théorie n'ont pas droit à l'appellation whisky). Cela ne lui enlève rien côté qualité, c'est juste différent. Au final cela donne une belle et légère eau de vie fruitée, sur les agrumes, qui évoque un peu le single-malt californien St GEORGE (ne pas confondre avec la distillerie anglaise qui produit elle le "The English Whisky co", également présente au salon). A suivre.
Le groupe Pernod-Ricard présentait pour la première fois les single-malts « new look » de la distillerie TORMORE, à la production récemment relancée. TORMORE est une des 14 distilleries de malt écossaises actives du groupe. La distillerie proposait un 14 ans d’âge, léger et délicatement floral, fruité, et un 16 ans d’âge en édition limitée (1500 bouteilles en version non filtrée à froid et titrant 48 %), au profil plus original et tout aussi complexe (fleurs, fruits exotiques, chocolat, malt, lait & coco, un rien végétal…). Une distillerie à suivre.
Les deux nouveaux TORMORE, dans leur joli nouveau packaging, des single-malts très délicats, à suivre ! (Photo: © Constantin Sarafian).
Je n’ai pas pu déguster les KARUIZAWA du stand NUMBER ONE DRINKS, dont le personnel était assailli durant tout le salon pour les déguster (certains millésimes furent également proposés lors d’une masterclass-mais sur le stand l'offre fut vite épuisée), mais j’ai pu déguster un des deux nouveaux CHICHIBU, le « The Original Quarter Cask », un 4 ans d’âge (2009-2013, proposé à 53,4 %) vieilli dans des fûts de petite taille nommés « Chidibaru » au Japon, un malt assez vif et joyeux, plein de fruits (coing, pêche, abricot), de fleurs capiteuses (lys, violette) et d’épices. Avec un peu d’eau devient plus facile à apprécier, et évoque un verger près d’un jardin très floral.
*Chez NIKKA :
Chez NIKKA, enfin, l’artillerie lourde (si j’ose dire) fut de sortie : Côté blended-malt (au Japon on appelle ça toujours des « Pure-Malt ») le nouveau 25 ans « Pure-Malt » est d’une beauté et d’un équilibre époustouflants…l’impression d’avoir un 40 ans d’âge en bouche, sublime, mais hélas d’un prix excédant largement celui du déjà excellent 21 ans « Taketusru » (plus de 800 €). Un peu plus abordables, si j’ose dire, les NIKKA « Coffey Malt » (1998 à 57 %) et « Coffey Grain » (1999 à 60 %) furent des réussites, tandis que le clou du stand, avec le Nikka 25 ans, fut à mon sens le splendide YOICHI « Heavily Peated » millésimé « 1988 » (S.C. N° 100215, American New Oak, 62 %), un single-malt de 25 ans d’âge qui devrait plaire aux amateurs de malts fortement tourbés mais pas seulement car il est également fruité et floral, et fait montre d’un boisé équilibré. De quoi conclure en beauté ma visite au salon, inoubliable une fois encore…
Un des plus beaux "drams" du salon, le single-cask millésimé "1988" de la distillerie YOICHI, puissant et subtil...
(Photo: © Constantin Sarafian, recadrée par votre serviteur autour du verre & de la bouteille).
Grégoire Sarafian, 27-31/10/2013, Paris. (Addendum sur Kavalan et Puni le 02/11/13)
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ENGLISH SUMMARY:
About Whisky Live Paris 2013 festival:
It is hard not to be talkative about this event (but I have to be concise and short, sorry) and not to give you a comprehensive idea of this Whisky Fair which is I believe a bit different from many abroad, especially in Europe. Of what I’m hearing from people and friends, the closest event from the « Whisky live Paris » should possibly be the “London Whisky Show”, in the way this is a huge show but also requires rather a big entry fee to get in as well, the entry including lots of things instead of other festival of a very low entry price but then a pay-per-dram system, as for instance at the german “Whisky Fair”in Limburg (probably the most important world wide festival, certainly European wide.
Another interesting thing to mention, this year the « Whisky Live Paris » was celebrating its ten years of existence! Except this festival, french audience has no other public festival which such an offer, but more and more small festivals that rise up every year or so (much cheaper & more fun sometimes I have to say). But this remains very unique…lucky those who could attend this festival.
A large view of the venue from the biggest room devoted to whiskies. As always, Diageo, Midleton & Nikka's stands were
among the most crowded (Photo: © Constantin Sarafian).
To put a long story short, the « Whisky Live Paris » this year was located in a famous venue in the old center of Paris, and occupied no less than 3 levels, with whisky tastings, food pairing, spirits tastings, fun interactive experiment room proposed by COMPASS BOX’S always joyful staff (including a risky short film from John Glaser… !) in order to vote for the latest addition to the “Great King Street” blended-whisky range (2 "Experimental Cask", one peated or the other sherried), but they were also presenting a new one (soft & woody) called “Delilha’s, a tribute to an American bar in Chicago, and the “10 th Anniversary Edition”of blended-malt “The Peat Monster”, always a treat (last year’s batch was really great as well), with a nice additional touch of Laphroaig in there this time (a lovely creamy stuff with a dash of water).
The 10th Anniversary Edition of "The Peat Monster" from Compass Box, with a big more "Laphie" in it, delicious
(Photo: © Grégoire Sarafian).
Among other attractions (sorry guys, I couldn’t make it for the food pairing proposals) there was an attempt to re-create a warehouse in a special room where indie bottler SIGNATORY VINTAGE was presenting his novelties (I didn’t go there either).
Among the highlights & other events to mention was the return (may I say victorious ?) of indian distillery AMRUT in this whisky festival (watch out for the Awards that will be given close to December of this year on my web site…) and the first appearance of another indian distillery called PAUL JOHN, on a complete different profile than AMRUT, but quite satisfying for what I saw (a peated & an unpeated cask strength edition). One to follow. I won't speak here about the taïwanese distillery KAVALAN because I already tried some of their whiskies (not all), but we will have to mention them again later on for sure.
In Europe the surprise came from PUNI, a new distillery from...Italy! Yes, you read well. A whisky made of barley, rye & wheat, whith here 2 expressions, one transparent (almost non aged) somewhere between a new-make and eau-de-vie, and another called "Alba" that is a multiple-maturation (italian & german wines) spirit aged from 6 months to 3 years old, which displays nice light citrus fruit aromas, more like a fruit eau-de-vie than a whisky for the moment, but to follow.
Other highlight was the return of BEN NEVIS here in Whisky Live Paris, with no less than 4 expressions including the amazing n.a.s. peated edition called « Traditional », the regular 10 years old, and 2 beautiful single-casks : A refined « 1984 » vintage with notes of linen & ripe fruits (a 26 y.o. matured in an Oloroso cask, at 55 %) and a gorgeous P.X. 15 y.o. bottling (vintage « 1998 », cask 586, 54,5 %) for the M.d.W.
Among this year’s stars, one won’t forget to mention the very impressive novelties from NIKKA group, including two highlights in my opinion, along with the Ben Nevis and an Arran bottling yet to mention, all these being (for me) easily the best bottlings of the year. These are the 25 y.o. « Pure-malt » from NIKKA, an ultra-well balanced dream-dram (no other word comes to my mind) of a very high quality (but alas way too expensive-more than 800 €) and the outstanding « Heavily Peated » YOICHI vintage « 1988 » (cask 100215, Virgin American Oak, 62 % for la M.d.W.), one of the best world wide 25 y.o. I have come across. Another very interesting bottling (again for La M.d.W.-for those who don’t know it is the biggest whisky & spirits specialized shop in France-both retailer & importer-who organizes this event) is the one from ARRAN called « Private cask », a 16 y.o. (1996-2013) superb sherry cask bottled at C.S. ( 57,2 %), full of spices & fruit.
The stunning new 25 years old blended-malt (still called "Pure-Malt" in Japan) from NIKKA
(Photo: © Constantin Sarafian).
Apart from these, there a number of other nice bottlings, but to my humble opinion, none of the same level as the previous ones. For instance the new « 125 th anniversary » 25 y.o. bottling from GLENFIDDICH is rather good, for sure a superb single-cask, but not much more regarding its high price (more than 800 €), same thing about the new BOWMORE fully « Port Cask Matured » (a 23 y.o. at 50,8 % but I liked it a lot-price a little more than 500 €), and same from several indie bottling tasted, some good but nothing stellar in there (though I have to apologize not to have save time for instance for the newly divided Douglas LAING society, here showing Fred’s new range called « Old Particular »-same for other indie bottlers alas not visited this year..).
Last minut tasting: I had the occasion (lately-end of november!) to try a sample from a really remarkable bottling of BOWMORE distillery made by independent bottler SIGNATORY VINTAGE for "Whisky Live Paris 10th Anniversary". It is a 13 years old single-cask bottled at cask strength (54,1 %) and I have to tell you it is one of the best Bourbon barrel casks from BOWMORE that I have come accross these last ten years: Well balanced, fruity, floral, charmingly smoky, floral, fruity (all citrus fruit), a bit of aniseed, at touch of spice, it has everything you can dream of. Hats off for this selection, Thierry, I have to say !
Interesting also to mention as « displaying much satisfaction », two Kentucky Bourbon single-barrels from BLANTON’S. These attractive & of a high quality (new exclusive to La Maison du Whisky) bottlings are paying tribute to the city of Paris, under a range named "Paris Edition". The first one is named "...by Day" (at 50 % abv), the other one is at a higher strength "...by Night" (60 %) and they were presented in an amazing "trompe-l'oeil" scenery, as shown below:
Nothing wrong in Blanton's stand, a nice offer of great Kentucky Bourbon single-barrels with a warm welcome...
(Photo: © Constantin Sarafian)
Also three pretty nice new KILCHOMAN’s (esp. the « 100 % Islay » and the « Machir Bay »), an unusual but very efficient & easy-going GLENFARCLAS vintage « 2004 » (almost « unsherried »), some good french bottlings (for instance the ARMORIK « 2002 » from WARENGHEM distillery) and a newcomer from New Zealand called « The New Zealand Whisky » (basically indie bottlings of a closed distillery called WILLOWBANK-some interesting profiles there...), the swedish distillery MACKMYRA still doing good almost every bottling that comes here (oh yes), and last, but not least, the very convincing latest bottling of « Tun 1401 » , batch 8 for Europe & Australia (this time made of 9 Bourbon casks, 3 Sherry casks only & at 50,2 %) by the The BALVENIE distillery. Probably my favorite batch among the 2nd, the 5th and this one.
The first appearance in a french public festival of NEW ZEALAND WHISKY company, indie bottlings from closed WILLOWBANK distillery
(Photo: © Constantin Sarafian).
Conclusion :
What else to say ? The pleasure of meeting some nice guys from the whisky industry and press, such as the rare & prestigious Eddie MacAFFER from BOWMORE, the one and only Richard PATERSON, John GLASER & all the guys from COMPASS BOX, DougMcIVOR from BERRY BROS & RUDD, nice people from ARRAN, AMRUT, the Aussie distilleries, the Indian distilleries, a lot of whisky ambassadors « from the french scene », too numerous to mention and the always « D’Artagnan-like » & very approachable Dave BROOM !
The kind of nice surprise-meeting-moments that makes Whisky Live Paris so unique...here I am between famous whisky writer Dave broom
(on the left) and Eddie MacAffer, the legendary manager of Bowmore distillery (on the right)- Photo: © Constantin Sarafian.
Grégoire Sarafian, 27-31/10 & 02-04-29-30/11/2013, Paris.
Traduction/Translation : Grégoire Sarafian