Express Notes No 4

 

EXPRESS NOTES No 4 :

DĂ©gustation de 7 samples du nĂ©gociant « HUNTER LAING Â»

 (Tasting 7 samples from independant bottler HUNTER LAING)

 

 Mise en ligne du : 12/12/14-Mise Ă  Jour du 14/12/14

 

HUNTER LAING

 NĂ©gociant et assembleur Ă©cossais actif depuis 2013*

HUNTER LAING & Company Ltd, 16 Park Circus, Glasgow G3 6AX

 

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Stewart LAING dans son bureau, fĂŞtant un anniversaire... Photo : Â© Hunter Laing & co

 

*Brève prĂ©sentation : L’histoire de Stewart LAING se confond jusqu’en 2013 (ou ils dĂ©cident de scinder en deux sociĂ©tĂ©s distinctes l’affaire familiale) avec celle de son frère Fred H. LAING: Depuis plus de 50 ans en effet, la sociĂ©tĂ©  Douglas LAING, Ă©tablie Ă  Glasgow en 1948, est propriĂ©taire d’une des maisons de nĂ©goce les plus rĂ©putĂ©es d’Ecosse, spĂ©cialiste de mises en bouteille de single-malts Ă©cossais (le plus souvent en single-cask) sans coloration artificielle ni filtrage Ă  froid, ce sous la houlette au dĂ©part de leur père, Fred Douglas LAING, liĂ© Ă©galement Ă  la famille McGIBBONS par un mariage. La sociĂ©tĂ© se fait vite un nom auprès des connaisseurs, notamment par sa gamme « Old Malt Cask Â» (des single-casks mis en bouteille Ă  50 %, sauf exceptions), mais aussi par les gammes plus abordables mais de qualitĂ© comme « Provenance Â» (single-malts issus d’un ou plusieurs fĂ»ts rĂ©duits Ă  43 ou 46 %) ou « Tartan Â» (single-malts d’entrĂ©es de gamme pour la Maison du Whisky), ou encore Ă©galement les gammes prestigieuses comme « Old & rare Â» ou « Platinum Â». Les hauts de gamme de la sociĂ©tĂ© mettent en valeur le patrimoine Ă©cossais avec notamment de prestigieuses mises en bouteille des distilleries telles ARDBEG, BRORA, GLENFARCLAS, PORT ELLEN ou encore TALISKER, entre autres, bien entendu). Avec CADENHEAD et GORDON & MacPHAIL, Douglas LAING furent les premiers en Ecosse Ă  mettre en bouteille des single-casks le plus naturels possibles et destinĂ©s Ă  mettre en valeur les spĂ©cificitĂ©s du style d’une distillerie, quitte Ă  s’éloigner parfois du style des versions officielles produites en grandes quantitĂ©s. Elle commercialisera Ă©galement des single-grains (parmi les premières), sous la marque « Clan Denny Â», mais aussi des blended-malts thĂ©matiques, voire des blended-whiskies. Par la suite, la sociĂ©tĂ© Douglas LAING dĂ©veloppa Ă©galement des blended-malts de concept plus moderne, notamment sous la marque « Double-barrel Â», un assemblage de fĂ»ts provenant de deux distilleries diffĂ©rents couplĂ©es par thème, le plus souvent une distillerie du Speyside ou des Highlands avec un whiskies tourbĂ© des Ă®les, un Islay de prĂ©fĂ©rence. C'est elle qui produit Ă©galement le blended-malt Ă®lien « Big Peat Â».

En 2013, Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale, les deux frères dĂ©cident de se sĂ©parer professionnellement. Fred LAING conserve le nom de Douglas LAING, et les gammes « Provenance Â» et « Double Barrel Â», « Premier Barrel Â» (whiskies prĂ©sentĂ©s en carafe en grès), puis crĂ©e de nouvelles gammes comme « Old Particular Â» (le pendant de « Old Malt Cask Â») ,« Single-Minded Â», « Director’s Cut Â» (pendant de la gamme « Old & Rare Â»), le blended malt « Big Peat Â», entre autres, tandis que Stewart conserve les gammes « Old Malt Cask Â», « Old & Rare Â» et crĂ©e la game « Douglas of Drumlarig Â» (le pendant de la gamme « Provenance Â»). Au sein de Douglas LAING, Fred travaillera dĂ©sormais notamment avec sa fille Cara, tandis qu’au sein de Hunter LAING, Stewart travaillera notamment avec ses fils Scott & Andrew. Ce fut pour moi un dĂ©chirement d’apprendre cette nouvelle, Ă©tant amateur de nombreuses mises en bouteille de la sociĂ©tĂ© historique Douglas LAING, « sans distinction de frères Â», et ayant rencontrĂ© les deux, aussi je tente depuis de me tenir au courant du travail des deux sociĂ©tĂ©s, sans aucun parti pris ni pour l’une ni pour l’autre, mĂŞme s’il est Ă©vident que j’ai davantage rencontrĂ© certains de ses acteurs que d’autres au fil des annĂ©es lors des salons Whiskies Live Paris, par exemple. J’ai Ă©galement eu l’honneur de prĂ©sider une soirĂ©e dĂ©gustation pour la marque, Ă  titre exceptionnel et gracieux, en remplacement d’un ambassadeur, au cours d’un dĂ®ner ayant eu lieu (avant la scission !) en 2008 au restaurant La Zygothèque Ă  Paris. Le « line-up Â» des whiskies Ă©tait tout bonnement exceptionnel, se concluant par un PORT ELLEN de grande classe. Tout est dit.

 

Pour en savoir plus sur HUNTER LAING & co, voir leur site internet : cliquer ici / click here

 

 

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Les samples reçus de la part de HUNTER LAING -Photo: © Grégoire Sarafian

 

 Ces whiskies ont Ă©tĂ© dĂ©gustĂ©s deux fois et en partie sĂ©parĂ©ment (mais les 3 BENRINNES ensemble), donc pas forcĂ©ment dans l’ordre de la rĂ©daction ci-dessous. Malheureusement je n’ai pu obtenir les prix ni les lieux de distribution prĂ©cis pour ces versions, mais on peut en trouver par exemple dans les boutiques Le Repaire de Bacchus ou chez Nicolas Julhès, par exemple. Merci Ă  Hunter Laing pour les samples.

These whiskies have all been tasted twice, but they haven’t been tasted in the order where they are listed below, except the 3 BENRINNES all tasted in a row. I don’t have an idea of the prices, or places where you can find these whiskies, but you can find some (in France) in the different shops of Le Repaire de Bacchus (a channel of retailers) or at Nicolas Julhès’s shops (3 in Paris). Thanks to Hunter Laing for the samples.

 

Distillerie BENRINNES :

 

Brève prĂ©sentation : Cette distillerie mĂ©connue du grand public, fondĂ©e en 1826 dans la rĂ©gion du Speyside, est typiquement une distillerie dont l’essentiel de la production est utilisĂ©e pour l’élaboration de blended-whiskies de marques connues tels le J & B ou le JOHNNIE WALKER ou moins connus tels le CRAWFORD 3 Stars. Ce qui fait qu’hormis quelques rares versions officielles (dont un 21 ans brut de fĂ»t dans la prestigieuse gamme des « Rare Malts Selection Â», un 15 ans dans la gamme « Flora & Fauna Â» Ă  43 %, un 23 ans d’âge millĂ©simĂ© 1985 sorti en 2009 Ă  58,8 %, un « Manager’s Choice Â» millĂ©simĂ© 1996 sorti en 2010, un 21 ans en 2014), ce sont surtout des nĂ©gociants comme GORDON & MacPHAIL (par exemple) qui ont fait connaĂ®tre cette distillerie. Elle a pratiquĂ© la triple-distillation pendant un temps avec de plus un mode de distillation assez particulier (deux alambics de Wash pour 4 alambics de Still, pour rĂ©sumer). Elle produit près de 3,5 millions de litres d’alcool pur par an. Elle est la propriĂ©tĂ© du groupe Diageo.

 Trois versions dĂ©gustĂ©es:

 

 

 1/-BENRINNES 11 ans, Edition 2014, gamme « DOUGLAS OF DRUMLARIG Â», rĂ©f. : 399, 46 % :

De couleur or clair, le nez est lĂ©gèrement marquĂ© par le Sherry (probablement pas de 1er remplissage), assez tĂ©nu, mais assez complexe Ă©galement. Avec des notes de cire, de vanille, de citron, de fruits confits, il est assez reprĂ©sentatif du style de la distillerie. En bouche, il est Ă©galement citronnĂ©, vanillĂ© et Ă©picĂ©. De tempĂ©rament vif et sec, il est Ă©galement assez citrique, acide et un peu aqueux. Quelques fleurs et herbes sauvages agrĂ©mentent l’ensemble avec lĂ©gèretĂ©. Avec une lĂ©gère dilution, cela n’est pas forcĂ©ment plus plaisant, car les herbes sauvages et les Ă©pices sont ravivĂ©es et une note cartonneuse peut apparaĂ®tre. Une version correcte, mais guère excitante. L’on est plus près de BLADNOCH que des BENRINNES très Sherry que l’on voyait il y a quelques annĂ©es. Note confirmĂ©e (confirmed score): 81/100

A moderately complex Speysider, that tastes more like a Lowlander (BLADNOCH ?), with its citrus, vanilla & wild herbs notes. It seems sherried, but very lightly (certainly from refill casks). A bit harsh as well, but water won’t help a lot here (you get some cardboardy notes & it gets agressively herbal spicy). On the palate, I also get some candied fruit, lots of spices and the overall profile is a bit too citric & sharp. Not a bad version, but not much exciting.

 

2/- BENRINNES 11 ans, Edition 2014, gamme « HEPBURN’S CHOICE Â», rĂ©f. : 0037, 46 % :

De couleur or clair, le nez est diffĂ©rent du prĂ©cĂ©dent, agrĂ©ablement marquĂ© par les esters (bonbons anglais gĂ©lifiĂ©s, fruits exotiques), mais aussi la vanille et les amandes. Suggère un Ă©levage en fĂ»ts de Bourbon de premier remplissage. En bouche, les notes d’esters sont bien lĂ , de manière plaisante, mais aussi rĂ©chauffante, avec un surgissement d’épices (moutarde, gingembre) et d’herbes sauvages. D’une certaine complexitĂ©, elle prĂ©sente aussi de jolies notes de citron, de noix de coco, de vanille, d’amandes (presque de pâte d’amandes, mĂŞme), et l’ajout d’un peu d’eau rĂ©vèle mĂŞme de belles notes de toffee. Un peu d’eau suffit, car l’on dĂ©couvre une lĂ©gère vinositĂ© issue cette fois d’éventuels fĂ»ts de Sherry. MystĂ©rieux ! D’une belle Ă©lĂ©gance, plus complexe que la version pour la gamme « Douglas of Drumlarig Â», ce BENRINNES lĂ  est assez plaisant, je dois dire, et se rapproche du profil des CLYNELISH « classiques Â». Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 89/100

A different profile than the previous one (above), this BENRINNES is more complex as well. On the nose, it displays some pleasant estery notes (liquorice all sorts & acid drops, exotic fruit), but also vanilla & wild herbs. On the palate, you get the same notes but others as well, with a warming feeling (spices such as French mustard, ginger), coconut, almonds (even almond pasta). A few drops of water brings some surprising slightly winey notes, that suggests this time more a Sherry cask component (refill cask?) than a Bourbon one. This one has some elegance & charm, I have to say. A bit in classic CLYNELISH’s territory. Recommended.

 

3/- BENRINNES 19 ans, Edition 2014, gamme « OLD MALT CASK Â», rĂ©f. : 2380, 50 % :

De couleur or, Ă  reflets dorĂ©s. Le nez est capiteux (fleurs capiteuses, dont du lys), encore plus dense que le prĂ©cĂ©dent, marquĂ© par les herbes sauvages, la vanille, mais aussi le citron et la moutarde forte, voire aussi de l’angĂ©lique (ce qui lui donne beaucoup de charme). Un profil pas loin lĂ  aussi d’un CLYNELISH. En bouche, celui-ci s’avère assez serein, puis plus Ă©picĂ© et plus sec qu’escomptĂ©. La finale est citronnĂ©e, Ă©picĂ©e (moutarde forte), vanillĂ©e, mais avec un beau retour de fleurs capiteuses (le lys en tĂŞte). Avec un peu d’eau, ce profil n’est pas vraiment plus doux (les Ă©pices et herbes sauvages ne sont pas loin !). Une version avec du tempĂ©rament, mais aussi une certaine classe. -Note confirmĂ©e (confirmed score): 89,5/100

This one is not far from the previous one, though it has much less estery notes & is a bit wilder. On the nose, it has the usual citrus, vanilla, wild herbs & mustardy notes (regarding the two previous ones tasted), but displays some interesting heady flowers notes (lilies, mostly). On the palate, it is the same, except that it gets more and more warming, wild & spicy over time, but staying elegant & complex as well. Do not add too much water to that one (it will get even more agressive). This BENRINNES has a lot of character, but some class as well. Again, one cannot help thinking of a CLYNELISH. Recommended.

 

 

Distillerie CRAIGELLACHIE :

Brève prĂ©sentation : Cette distillerie fondĂ©e en 1891 dans la rĂ©gion du Speyside est elle aussi mĂ©connue du grand public. PropriĂ©tĂ© depuis 1998 du groupe Bacardi (au sein de la sociĂ©tĂ© John Dewar & Sons), il s’agit Ă©galement d’une distillerie dont l’essentiel de la production est utilisĂ©e pour l’élaboration d’un blended-whisky, le DEWAR’S. Il existait peu de versions officielles jusqu’à cette annĂ©e, hormis un 14 ans en version officielle, dans la gamme « Flora & Fauna Â», ainsi que certaines Ă©ditions limitĂ©es, mais la distillerie a relancĂ© dernièrement la marque en lançant pas moins de 4 versions officielles dont 3 dans la nouvelle gamme rĂ©gulière, un 13 ans, un 17 ans et un 23 ans, tous non filtrĂ©s Ă  froid et non colorĂ©s artificiellement, plus un 19 ans pour le marchĂ© hors taxe (« travel retail Â») et prĂ©voit de sortir bientĂ´t un 31 ans d’âge. Les nĂ©gociants proposent depuis longtemps des mises en bouteilles rĂ©duites, mais en moins grand nombre que pour d’autres distilleries de ce type. C’est le cĂ©lèbre nĂ©gociant Gordon & MacPhail qui semble en avoir proposĂ© le plus par le passĂ©, du moins pour le marchĂ© Français. Parmi les dernières versions sorties, citons celles du dĂ©sormais concurrent Douglas LAING (un 10 ans millĂ©simĂ© 2003 dans la gamme « Provenance Â», et rĂ©duit Ă  46 %, non testĂ©) et un plutĂ´t bon millĂ©sime 1994 sorti en 2013 par le nĂ©gociant Cadenhead dans sa gamme « Small Batch Â», un 18 ans d’âge Ă  54,4 %.

 

4/-CRAIGELLACHIE 18 ans, Edition 2014, gamme « OLD MALT CASK Â», rĂ©f. : 2389, 50 % :

De couleur vieil or, Ă  reflets lĂ©gèrement ambrĂ©s. Le nez dĂ©bute avec une belle note beurrĂ©e (voire de paraffine), rappelant les single-malts Ă  l’ancienne, puis de Sherry (de second remplissage sans doute ?) avec une lĂ©gère vinositĂ©, mais aussi des fruits confits variĂ©s, des Ă©pices probablement et quelques notes vĂ©gĂ©tales (thĂ©). La bouche reprend les notes du nez avec prĂ©cision et les dĂ©veloppe. Complexe, elle dĂ©voile Ă©galement de thĂ© Earl Grey, mais aussi des notes d’infusion Ă  l’orange (voire d’ Â« Orangerie Â» de Compass Box, c’est-Ă -dire d’infusion d’écorces d’oranges et d’épices, sans sucre, imprĂ©gnĂ©es de whisky), de cire, d’herbes fraĂ®ches et sèches Ă  la fois, de biscuits Chamonix allĂ©gĂ©s en sucre, voire de loukoums, mais aussi de laurier et d’une lĂ©gère note de bois prĂ©cieux. Très belle rĂ©action avec juste quelques gouttes d’eau (ne pas en mettre trop) pour un profil presque pâtissier (le thĂ© ET son accompagnement). ElĂ©gante, fine, fraĂ®che, elle est bien Ă©quilibrĂ©e, mĂŞme si la deuxième dĂ©gustation (13 jours après la première) a donnĂ© un profil un peu plus agressif. Un single-malt Ă  l’ancienne comme je les aime et un des plus beaux CRAIGELLACHIE parmi ceux dĂ©gustĂ©s ces dernières annĂ©es. Egalement sans aucun doute le plus beau whisky de cette dĂ©gustation. Note confirmĂ©e (confirmed score): 91/100

This classy old school CRAIGELLACHIE is one of the best I have come across these last years. The nose is complex, starting with a lovely buttery (even paraffin wax) note, then light Sherry (from a refill cask probably), candied fruit & soft spices. Elegant. On the palate, it is the same, but with maybe more complexity & oomph. With a lot of refinement & a good balance, it develops some beautifully complex & natural orange notes through tea & infusion (even Scotch whisky infusion, because it reminds me a bit of Compass Box’s « Orangerie Â»), some wax again, dried & fresh herbs, turkish delights & French delights called Chamonix (a diet one!), bay tree, a hint of sandal wood as well. Gets a bit more agressive with some air (tasted 13 days after the first try). Nice reaction with a few drops of water (it doesn’t need more). As if you were having tea & a pastry aside ! By far, the most elegant & the best whisky of this tasting. Warmly recommended.

 

Distillerie ARRAN :

Brève prĂ©sentation : Voir la page consacrĂ©e Ă  cette distillerie sur mon site, lien ici : cliquez ici / click here

 

5/-ARRAN 18 ans, Edition 2014, gamme « Â« OLD MALT CASK  Â», rĂ©f. HL : 10439 (Refill Hogshead, 347 b.), 54,9 % :

De couleur or clair, Ă  reflets dorĂ©s. Un nez complexe et un rien dĂ©concertant de prime abord. De la cire (voire de la paraffine), de l’orge dans tous ses Ă©tats (bouillie, sucre d’orge, orge maltĂ©e), des raisins secs, des fruits confits variĂ©s. Un nez un peu fermĂ© et qui a nĂ©cessitĂ© une certaine aĂ©ration pour s’exprimer. En bouche, tout aussi complexe et…bizarre. D’abord fermĂ©e, elle s’exprime timidement par un profil Ă©picĂ©, sec, herbacĂ© (herbes sèches), avec du miel, des agrumes confits et de la vanille. Le fĂ»t semble cependant peu actif Ă  ce stade. Avec plus de temps (aĂ©ration), l’on obtient enfin un des marqueurs aromatiques de la distillerie, Ă  savoir une note de raisin blanc, mais pas très fraĂ®che. C’est mieux. Avec un peu d’eau des notes cartonneuses de mauvais aloi surgissent, mais heureusement la deuxième dĂ©gustation fut meilleure, avec l’accentuation de cette note de raisin blanc, combinĂ©e ici Ă  une note d’orge assez pure et des amandes. Ce whisky un rien changeant a Ă©tĂ© difficile Ă  Ă©valuer et noter (première note 79/100-je rappelle que ma moyenne n’est pas de 50/100 mais plutĂ´t 75/100, pour des raisons complexes, voir mon barĂŞme), mais, ayant pris davantage de temps Ă  la deuxième dĂ©gustation, il a pu rĂ©vĂ©ler quelques qualitĂ©s supplĂ©mentaires. Un ARRAN cependant moins intĂ©ressant d’autres versions officielles d’un âge comparable (je pense Ă  la version 17 ans du Whisky Live Paris 2013 ou au 17 ans « Miss Black Â»). Un peu frustrant…Note confirmĂ©e (confirmed score): 82,5/100

This indie ARRAN is not bad, but a bit weird & frustrating, hiding its qualities for a while. The nose is a tad closed, reluctant to express its qualities, but, with some air, it kind of opens up: I get some paraffin wax, barley sugar & a kind of porridge, and some fresh white grape. On the palate, it is as weird as complex, but not uninteresting. It needs time to open up more. Once you are there, you get some spices, dried herbs, honey, candied citrus fruit & some vanilla. The cask seem rather not very active at this point. Then, with more time, you get (at last !) one of the markers of ARRAN, this lovely white grape note, but not as fresh as you would like. It is better with a dash of water, the grape gets more natural, and is enhanced by nice barley & fresh almond notes, but also some cardboardy notes during the first tasting. This one has been hard to assess & to score (first one was low, with 79/100-as the average score on my scale is 75/100, not 50/100, why ? See my scoring system), but was behaving better during the second tasting. A less interesting expression than for instance two official others, such a recent limited edition « Miss Black Â», or Whisky Live Paris 2013 special bottling, both 17 y.o.

 

Distillerie BLADNOCH:

Brève prĂ©sentation : La distillerie BLADNOCH a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1817 dans la rĂ©gion des Lowlands, au Sud Ouest de la ville de Dumfries. La distillerie eu de nombreux propriĂ©taires avant d’être sauvĂ©e de l’oubli par Raymond Armstrong (rejoint plus tard par son frère Colin), originaire d’Irlande du Nord, qui rachète la distillerie en 1994 (elle Ă©tĂ© auparavant la propriĂ©tĂ© du Guinness Group) alors qu’elle Ă©tait en sommeil depuis un an. La production ne redĂ©marrera qu’en dĂ©cembre 2000, sortira des single-malts issus de l’ancienne production en 2003, mais il faudra attendre l’annĂ©e 2009 pour voir sortir un 8 ans d’âge issu de la nouvelle production. La distillerie est artisanale et de petite capacitĂ© (250 000 litres par an) et a comme particularitĂ© rare de louer ses chais Ă  d’autres distilleries (notamment du groupe Diageo), mais aussi d’avoir crĂ©e un club/forum sur internet, qui a commercialisĂ© durant quelques annĂ©es des bouteilles de single-malts et single-grains rares Ă  des prix incroyablement bas (dont un superbe 25 ans d’âge de la distillerie PORT ELLEN). HĂ©las, les coĂ»ts de production et la demande trop faible conduisent son propriĂ©taire Ă  fermer la distillerie en 2014, qui, Ă  l’heure ou j’écris ses lignes, attend toujours un repreneur, malgrĂ© certains rumeurs de reprise par un groupe Ă©tranger (extrĂŞme-orient). BLADNOCH est encore disponible en version officielle (des versions de 12, 15, 22 ans d’âge, notamment), et de temps Ă  autre disponible en version de nĂ©goce, que ce soit chez Cadenhead, Gordon & MacPhail, Malts of Scotland ou encore Signatory Vintage, par exemple.

 

6/-BLADNOCH 21 ans, Edition 2014, gamme « OLD MALT CASK Â», rĂ©f. : 2381, 50 % :

De couleur or clair. Un nez un peu beurrĂ©, fermier, peu agrĂ©able. A la deuxième dĂ©gustation, des Ă©pices, des herbes sèches, quelques fleurs (mais peu expressives), des Ă©pices. Un nez peu expressif, probablement le signe d’un fĂ»t peu actif. En bouche, la pauvretĂ© du fĂ»t se confirme, il ne se passe pas grand-chose. En bouche, un peu de citron, quelques herbes, des Ă©pices, sinon pas grand-chose. Meilleur Ă  la deuxième dĂ©gustation, avec un profil pas très complexe : Herbes & fleurs sauvages, Ă©pices (moutarde forte), plus une note cartonneuse en finale, plutĂ´t de mauvais aloi. Avec un peu d’eau, devient encore plus cartonneux, exagĂ©rĂ©ment boisĂ©, pire que tout. Moins mauvais Ă  la deuxième dĂ©gustation, avec quelques notes de fleurs et d’amandes. Cependant, je dois le dire, un des pires BLADNOCH jamais dĂ©gustĂ©s. Note confirmĂ©e (confirmed score): 71/100

Starts a bit farmy, buttery, spicy, not very pleasant. At second tasting, I had more spices, dried herbs, some flowers (not the freshest). Not a very expressive nose, probably the sign of a rather inactive cask. On the palate, the cask seems definitively poor, there is not much going on here except same notes as on the nose, but not very expressive. During the second tasting, I got some wild herbs & flowers, spices (French hot mustard), but also, less pleasant, some cardboardy notes on the finish. Alas these notes become more important with a dash of water, even if it was less bad at second tasting, with some extra almondy notes. Frankly, it is one of the worst BLADNOCH ever tasted.

 

 

Distillerie LAPHROAIG:

Brève prĂ©sentation : Voir la page consacrĂ©e Ă  cette distillerie sur mon site, lien ici : cliquez ici / click here

 

7/-LAPHROAIG 15 ans, Edition 2014, gamme « OLD MALT CASK Â», rĂ©f. : 2385, 50 % :

 

De couleur vieil or. Le nez est typĂ©, avec de la fumĂ©e de tourbe, de la badiane, et la deuxième fois une note davantage cendrĂ©e, avec une note pas très agrĂ©able de tabac, mais pas de cigare, plutĂ´t de cigarette. En bouche, Ă©tonnant, bien tourbĂ©, plutĂ´t bien fait, pas très fruitĂ© (peut ĂŞtre quelques agrumes au second plan), mais avec un « woodsmoke Â» (fumĂ©e de bois) plutĂ´t modĂ©rĂ©. Comporte Ă©galement de belles notes marines sous-jacentes qui rappellent LAGAVULIN. Un peu moins brillant Ă  la deuxième dĂ©gustation, certes. Ne pas trop diluer. Un joli LAPHROAIG, peu fruitĂ©, mais joliment tourbĂ©. -Note confirmĂ©e (confirmed score): 89,5/100

Not the most fruity LAPHROAIG, but a good one. The nose is state of the art LAPHROAIG, with peat smoke, a hint of aniseed. On the palate (pretty spectacular at first tasting, a little less during the second one), I get peat smoke, woodsmoke, some aniseed, maybe some citrus fruit, but not on the front, all well balanced. It has also some pleasant seaweed & brine notes that reminds me of some LAGAVULIN. Do not dilute much this one. A nice LAPHROAIG, pleasantly peated, efficient ! Recommended.

 

 

Express Notes No 3

 

 

EXPRESS NOTES No 3 : DĂ©gustation de single-malts de 2 distilleries Ă©cossaises

 

« Distilleries BENRIACH & GLENDRONACH Â», Vin & Whisky, Paris, le 18/11/2014

 

Mise en ligne : 08/11/14-Mise Ă  Jour :  14/12/14

 

Les distilleries BENRIACH & GLENDRONACH sont deux distilleries Ă©cossaises, une de la rĂ©gion du Speyside (BENRIACH), l'autre (GLENDRONACH) en bordure, donc plutĂ´t classĂ©e dans les Highlands de l'Est, et actives depuis le XIX ème siècle. Elles appartiennent au mĂŞme groupe, la BENRIACH Distillery co. J'ai dĂ©jĂ  dĂ©gustĂ© de nombreux whiskies de ces distilleries, mais comme je n'en avais pas encore trop parlĂ© sur le site, c'Ă©tait l'occasion de le faire, et de rĂ©viser mon opinion (ou non) sur certaines rĂ©fĂ©rences. Cette dĂ©gustation avait lieu dans un lieu parisien qui commence sĂ©rieusement Ă  se faire un nom. L’on ne prĂ©sente plus en effet la cave & bar (Ă  vins & Ă  whiskies) Vin & Whisky dirigĂ©e par Charles et Michèle Claudel. Depuis l’an dernier ce lieu propose rĂ©gulièrement des soirĂ©es thĂ©matiques, et notamment ces derniers temps plusieurs qui Ă©taient consacrĂ©es aux whiskies. Pour plus d’informations sur cette cave, voir la rubrique « Bonnes Adresses Â» et les Editoriaux N° 6 et 7. Des soirĂ©es intĂ©ressantes, notamment Ă  l’occasion des Masterclasses comme celle-ci, qui permettent de refaire le point sur une ou plusieurs distilleries, hors du contexte souvent chargĂ© des dĂ©gustations de salons.

Another successful tasting at new French good wine & whisky tasting & buying address (at 62 Monge street in the fifth district of Paris), opened for a little more than a year now, a recommended place I already talked you about in previous Editorials (6 & 7), hosting here in November 18 a BENRIACH & GLENDRONACH tasting, presented by brand ambassador Nigel Robinson. These two distilleries from Speyside or Eastern Highlands belong to the same owner, Benriach Distillery co., and there were opened during the 19 th Century. Nine expressions are reviewed here after a short presentation of each distillery:

 

 

La Distillerie GLENDRONACH

 

Brève prĂ©sentation : Cette distillerie fondĂ©e par James Allardes est la deuxième de sa rĂ©gion Ă  obtenir une licence officielle de distillation en 1826. La distillerie est situĂ©e Ă  la lisière Nord-Est de la rĂ©gion du Speyside, non loin de la ville de Huntly. Après un incendie en 1837 et plusieurs propriĂ©taires, dont le blender William Teacher & Sons, puis Allied Breweries, puis Pernod-Ricard (via sa filiale Chivas Brothers Ltd) en 2005, et enfin depuis 2008 elle appartient au propriĂ©taire des distilleries BENRIACH & GLENGLASSAUGH, Ă  savoir la sociĂ©tĂ© BENRIACH Distillery co. La gamme fut entièrement refondĂ©e et relancĂ©e en 2009, Ă  partir de 3 Ă©ditions rĂ©gulières (les 12, 15 et 18 ans) auxquels s’ajoutent des Ă©ditions limitĂ©es, dont plusieurs single-casks, puis l’édition rĂ©gulière du 21 ans « PARLIAMENT Â» en 2011 et, outre de nombreux affinages et un 33 ans d’âge, a proposĂ© en 2013 deux Ă©ditions limitĂ©es au nom français, une Ă©dition de 24 ans d’âge nommĂ©e « Grandeur Â», et un single-cask de 44 ans nommĂ© « RecherchĂ© Â». La distillerie est en effet renommĂ©e pour ses Ă©levages et affinages en fĂ»ts de SHERRY de type OLOROSO et PEDRO XIMENEZ, essentiellement (et souvent associĂ©s), mais aussi parfois en fĂ»ts de SAUTERNES, ce souvent en Ă©ditions millĂ©simĂ©es et limitĂ©es, en nombre tellement important chaque annĂ©e qu’il serait impossible de toutes les citer ici. Les plus prestigieuses (dont j’ai eu la chance de dĂ©guster quelques versions) sont sans doute les millĂ©simes des annĂ©es 1970, 1971, 1972 (surtout) au profil boisĂ© et marquĂ© par le SHERRY. La première Ă©dition rĂ©gulière mais limitĂ©e du « CASK STRENGTH Â» date de 2012. La distillerie dispose de 4 alambics. La capacitĂ© de production de la distillerie est d’environ 1 million de litres d’alcool pur par an. Il y a actuellement près de 35000 fĂ»ts dans les chais de GLENDRONACH.

Adresse : GLENDRONACH Distillery, Forgue, Huntly, Aberdeenshire, AB54 6DA -Site web : www.glendronachdistillery.com

 

 

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1/-GLENDRONACH Officiel « ORIGINAL Â» 12 ans, Edition 2014, 43 %: Une Ă©dition rĂ©gulière composĂ©e de fĂ»ts de SHERRY de type OLOROSO & PEDRO XIMENEZ. Un nez sĂ©duisant et très caractĂ©ristique. Beaucoup de fruits rouges (jusqu’à des notes de confiture de fraise et fraises des bois), un boisĂ© très particulier, avec une sorte de « rancio avant l’heure Â» Ă©voquant un whisky bien plus âgĂ©. Une lĂ©gère vinositĂ© se fait sentir, mais de la meilleure manière qui soit, parfaitement intĂ©grĂ©e aux autres notes, de mĂŞme que quelques Ă©pices. L’équilibre est bluffant, et la constance de cette version Ă  travers le temps (j’ai une des premières Ă©ditions de 2007, Ă  l’époque rĂ©duite Ă  40 % et elle est presque identique !). Conclusion: Un des meilleurs single-malts de 12 ans d’âge d’Ecosse, et pour moi bien plus stable et gratifiant que les 15 et 21 ans, par ailleurs plus onĂ©reux. Prix environ 49 €. Note confirmĂ©e (confirmed score): 91,5/100

The entry level of the GLENDRONACH distillery is a real treat, an underestimate gem that beats, in my humble opinion, the 15 & 21 y.o. because of its balance, fruitiness & clean profile. If you like red fruits (even ripe strawberries), this one’s for you. Clearly one of the best 12 y.o. Scotch whiskies on the market. Highly recommended.

 

 

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2/-GLENDRONACH Officiel « REVIVAL Â» 15 ans, Edition 2014, 46 %: Une Ă©dition rĂ©gulière entièrement Ă©levĂ©e en fĂ»ts de SHERRY de type OLOROSO (issu d’une vingtaine de fĂ»ts), et, d’après l’ambassadeur de la distillerie, non colorĂ©e artificiellement et non filtrĂ©e Ă  froid (mais il n’y a pas d’indications sur l’étiquette dans ce sens). Un GLENDRONACH au nez complexe, fruitĂ© (fruits cuits divers, fruits rouges), caramĂ©lisĂ©, avec une lĂ©gère vinositĂ©, assez engageant. En bouche, il dĂ©voile des notes plus austères, assez Ă©picĂ©es, sèches, fermes, tanniques, un peu vineuses. Un profil un peu restreint donc, mais encore intĂ©ressant par son fruitĂ© (certes moins exubĂ©rant et frais que dans le 12 ans d’âge). Ne pas trop diluer. Conclusion: Une version assez populaire, que personnellement je trouve correcte mais un peu frustrante, et peut ĂŞtre moins Ă©quilibrĂ©e que le 18 ans (non dĂ©gustĂ© ce jour lĂ  mais prĂ©cĂ©demment). NĂ©anmoins une version Ă  recommander aux amateurs de SHERRY. Prix environ 66 €. Note confirmĂ©e (confirmed score): 86/100

A popular core range expression, a bit on the dry, spicy, tanic side of Sherry. Still complex, still fruity, still interesting, though not my kind of Sherry I have to say. A bit winey as well, but still ok. Don’t add too much water to that one. My rating is rather good though because of a complex, seductive nose (with some sexy caramely & red fruit notes), for me ahead of the nose.

 

 

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3/-GLENDRONACH Officiel « PARLIAMENT Â» 21 ans, Edition 2014, 48 %: Une Ă©dition rĂ©gulière entièrement Ă©levĂ©e en fĂ»ts de SHERRY de type OLOROSO. De couleur cuivrĂ©e Ă  reflets orangĂ©s, son nez est fin, marquĂ© par le SHERRY de manière plus intense au nez que le 15 ans, y compris par un de ses corollaires, cette petite note de soufre qui peut parfois tout gâcher mais lĂ  passe au bout d’un moment. A aĂ©rer un peu, d’ailleurs. Le nez est d’une grande finesse et profond, prometteur. Malheureusement, Ă  mon avis, le palais soufre du mĂŞme dĂ©faut que le 15 ans, en plus marquĂ©. Au positif, il est d’une grande finesse en bouche, avec un fruitĂ© dĂ©licat. Au nĂ©gatif, l’on se demande ce que ce whisky donnerait Ă  40 ou 43 % tant il est tĂ©nu, tannique, sec et peu gĂ©nĂ©reux en bouche. Les notes qui parviennent Ă  se frayer un chemin malgrĂ© tout sont en partie superbes, joliment fruitĂ©es (fruits rouges), mais cela ne dure pas et n’a aucune ampleur, apportant pas mal de frustration. L’ajout d’eau ne lui est pas bĂ©nĂ©fique. Au regard du prix, je serais tentĂ© de dire que l’on a plus de finesse que dans le 12 ans de toute Ă©vidence, mais 2 fois moins de gourmandise et d’équilibre, ce qui est un problème. Pour inconditionnels du SHERRY seulement, et encore (mĂŞme si je sais que nombre de connaisseurs ne sont pas du mĂŞme avis, et trouvent que c'est la plus belle version, peu importe). Prix environ 104 €. Note confirmĂ©e (confirmed score): 84/100

A very frustrating GLENDRONACH, because of its restrained profile (ferm, tanic, dry), regarding both the price, the age & the A.B.V.. For me it is the exact opposite in that to the 12 y.o., clearly. The latter is much more fruity, balanced & of a much better value, though obviously younger. On the positive side, it is refined, has some depth, a beautiful nose (alas far ahead of the palate) & displays some thin but real red fruits notes. For SHERRY anoraks only (I know I must be the only one that doesn’t seem to approve this expression, but I don’t care).

 

 

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4/-GLENDRONACH Officiel « CASK STRENGTH Â» n.a.s. (env. 13/14 ans), Batch 3, Edition 2014, 54,9 %: Une version rĂ©gulière mais limitĂ©e, Ă©levĂ©e Ă  la fois en fĂ»ts de SHERRY de type OLOROSO & PEDRO XIMENEZ. Le batch 1 Ă©tait vĂ©ritablement fantastique, d’un raffinement inouĂŻ, Ă  l’ancienne, un assemblage de main de maĂ®tre. Celui-ci est excellent, peut ĂŞtre un peu moins flamboyant, mais très bien assemblĂ©. Il Ă©crase sans peine les deux versions dĂ©gustĂ©es juste avant (15 et 21 ans). La robe est cuivrĂ©e et le nez vineux (dans le bon sens du terme) et gorgĂ© de fruits (abricot, oranges et orange sanguines, cerises au marasquin, groseilles, fraises, et j’en passe), d’épices et de plantes et de fleurs capiteuses (poivre de Sichuan, laurier, lys, thĂ© Earl Grey, etc…). La finale est interminable et d’une finesse, d’une gourmandise qui rappelle celle du 12 ans en plus dĂ©veloppĂ© et plus complexe. L’équilibre est parfait, il y a une lĂ©gère tannicitĂ© et vinositĂ©, mais de bon aloi, modĂ©rĂ©e, maĂ®trisĂ©e. Belle rĂ©action avec quelques gouttes d’eau apportant une belle souplesse et plus de fondu encore. Il ne faut pas le dire, mais c’est un whisky d’un excellent rapport qualitĂ©/prix, d’une qualitĂ© rare aujourd’hui. Prix environ 79 €. Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 93/100

This limited edition (a bit more than a small batch) but part of the core range (I know it sounds weird !) is one of the best n.a.s. whiskies I have come accross over the years (more than 15 years already!). Along with a lovely fruity, gorgeous nose, the batch one had a really consistent, perfectly balanced & very fruity palate. Aged of more than 13 y.o., thiough a bit less spectacular, this third batch has almost the best combination of Oloroso & P.X. Sherry casks possible. It gives a richness, a depth & an astonishing complexity to it. Not only this one is very fruity (with lots of fruit including peaches, oranges, blood oranges, apricots, strawberries, cherries, red currant, etc…), but it displays lovely heady flowers notes (such as lilies), some bay tree, Sichuan pepper, Earl Grey tea, etc… It is sligthly tanic & winey, but not enough to threat the beautiful balanced profile it displays. More than a good value, almost an exception in the market. Go for it.

 

 

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La Distillerie BENRIACH :

 

Brève prĂ©sentation : Cette distillerie fondĂ©e par John Duff & co en 1897 non loin des distilleries LINKWOOD, LONGMORN et GLEN ELGIN, près de la ville d’Elgin. Après avoir connu plusieurs propriĂ©taires, dont Seagram Distillers en 1978, puis Allied Breweries, puis Pernod-Ricard (via sa filiale Chivas Brothers Ltd) en 2001 qui l’a mettra en sommeil immĂ©diatement, elle est rachetĂ©e en 2004 par Billy Walker et deux investisseurs Ă©trangers, qui fondent la sociĂ©tĂ© BENRIACH Distillery co, qui possède Ă©galement les distilleries GLENDRONACH & GLENGLASSAUGH. La distillerie possĂ©dait sa propre aire de maltage mais peu avant 2000 stoppa son utilisation, hormis quelques fois pour jamais plus de 10 % de ses besoins en orge maltĂ©e. Elle dispose de cuves de brassage et de fermentation en acier inoxydable et de 4 alambics. La gamme rĂ©gulière comporte une Ă©dition sans compte d’âge nommĂ©e « HEART OF SPEYSIDE Â» (parmi les plus anciennes), un 10 ans d’âge tourbĂ© nommĂ© « CURIOSITAS Â» (la distillerie propose un single-malt tourbĂ© en fait depuis 1983), un 12, 16 et un 20 ans, ce depuis 2004. Viendront s’y ajouter plus tard d’abord un 21 ans tourbĂ© nommĂ© « AUTHENTICUS Â», puis un 25 ans, en version tourbĂ©e, un 30 et un 40 ans d’âge, puis des Ă©ditions rĂ©gulières avec affinages Ă  partir de 2008, dont une version en fĂ»ts de MADERE & tourbĂ©e, Ă©galement un 15 ans d’âge affinĂ© en fĂ»ts de SAUTERNES, puis par la suite des affinages en fĂ»ts de vin (GAJA BAROLO, MOSCATEL, etc…). La distillerie proposera des versions avec des surnoms latins par la suite (comme les « HEREDOTUS Â», « ARUMATICUS Â» et « MADERENDIS Â», « SEPTENDECIM Â»-un 17 ans d’âge très tourbĂ©), et une version rĂ©gulière jeune très tourbĂ©e nommĂ©e « BIRNIE MOSS Â». Elle produit Ă©galement une version distillĂ©e trois fois au lieu de deux habituellement et nommĂ©e « HORIZONS Â». La distillerie BENRIACH, qui produit de nombreuses Ă©ditions limitĂ©es millĂ©simĂ©es (en single-casks le plus souvent), et utilise davantage de fĂ»ts de BOURBON que GLENDRONACH, est elle aussi renommĂ©e pour ses Ă©levages et affinages en fĂ»ts de SHERRY de type OLOROSO essentiellement, mais aussi pour ses millĂ©simes des annĂ©es 1970 (dont certains fameux 1976) aux exubĂ©rantes notes de fruits exotiques. La capacitĂ© de production de la distillerie est d’environ 2,8 millions de litres d’alcool pur par an, mais plus de 50 % de la production alimente les blended-whiskies de Pernod-Ricard, dont le blend CHIVAS REGAL.

Adresse : BENRIACH Distillery, Longmorn, Elgin, Morayshire, IV30 85J -Site web : www.benriachdistillery.co.uk

 

 

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5/-BENRIACH Officiel 20 ans, Edition 2014, 43 % :

Une version âgĂ©e en rĂ©alitĂ© de davantage d’annĂ©es (entre 24 et 25 ans d’âge) que celle indiquĂ©e et issue de plusieurs types d’élevages (maturation d’environ 20 ans en fĂ»ts de BOURBON de 1er et 2 ème remplissages, puis affinages en fĂ»ts de MADERE et de SHERRY de plusieurs remplissages. De couleur cuivrĂ©e, c’est une version d’une grande douceur dĂ©jĂ  au nez : Lisse, douce, Ă©quilibrĂ©e, fruitĂ©e (fruits variĂ©s au sirop), un rien vĂ©gĂ©tale (feuilles de tabac Ă  cigare Havane, thĂ© Earl Grey adouci), lĂ©gèrement florale, la bouche est d’une belle sĂ©rĂ©nitĂ©, avec une belle et fine touche de tourbe en arrière-plan. Pas de touches vineuses vraiment perceptibles, mais l’apport du Sherry et du Madère semblent avoir apportĂ© de la complexitĂ© et de l’élĂ©gance Ă  l’ensemble, et un rien de rancio, au sein d’un joli boisĂ©. Superbe et facile Ă  boire. Prix environ 92 €. Note sous rĂ©serve (score under reserve): 91/100

This BENRIACH is one of the sweetest & most delicate I have come accross. This Bourbon matured (much more than 20 y.o.) expression is finished in both Madeira & Sherry casks. It is well balanced & displays nice fruity in syrup notes as well as soft Earl Grey tea notes & tobacco (for Havana cigars), some flowers, nice woody notes. Very clean & serene, it is really easily enjoyable & a good value. Warmly recommended !

 

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6/-BENRIACH Officiel 12 ans « SHERRY WOOD Â» (Red label), Edition 2014, 46 % : Une version du 12 ans d’âge Ă©levĂ©e en fĂ»ts de BOURBON et de SHERRY. De couleur vieil or, elle prĂ©sente un joli nez marquĂ© modĂ©rĂ©ment par le Sherry, avec de belles notes de fruits rouges. En bouche son profil est un peu plus dur, avec un caractère Ă©picĂ©, un rien tannique, moins expressif et moins Ă©quilibrĂ© que le 20 ans, clairement, mais pas inintĂ©ressant. Ne pas diluer. Une version un peu frustrante. Prix environ 47 €. Note sous rĂ©serve (score under reserve): 84/100

A partly sherried version of the 12 y.o.. Starts with a fruity note, then becomes a bit winey on the nose, probably spicy, and restrained. On the palate it is a bit restrained, spicy, woody, and…a bit frustrating, too bad. Do not add water to this one, it could be really sour & too woody. Much less exciting than the 20 y.o. or even the 10 yo, it is not bad, but not the most interesting expression from this distillery to my opinion.

 

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7/-BENRIACH Officiel « DARK RUM FINISH Â» 15 ans, Edition 2014, 46 % : Une version issue d’un assemblage de 11 fĂ»ts ayant contenu du BOURBON et de 4 fĂ»ts ayant contenu du RHUM. De couleur vieil or, cette sĂ©duisante version fait entendre la part prise par le rhum dès le nez, mais sans qu’il y ait non plus domination, car la vanille et les Ă©pices de la part Bourbon de l’élevage est bien prĂ©sente. En bouche, cela devient carrĂ©ment sexy avec un fondu remarquable de notes vanillĂ©es, caramĂ©lisĂ©es, et mĂŞme chocolatĂ©es (chocolat au lait), ainsi que de jolies notes de fruits secs (les raisins en tĂŞte) et d’épices douces. Ne pas trop diluer. Une version très bien faite et Ă©quilibrĂ©e. Prix environ 65 € -Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 88/100

The nose shows the nice interplay between Bourbon & Rum casks you will find then on the palate. The palate is sexy with a great balance between the different types of casks used here, and displays generous yet subtle milk chocolate, dried fruits, caramel, vanilla & sweet spice. Do not add much water on this one. Another cracker from BENRIACH distillery. It works very well.

 

 

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8/-BENRIACH Officiel « CURIOSITAS Â» 10 ans (PEATED MALT), 46 % : Une version issue d’un Ă©levage en fĂ»ts ayant contenu du BOURBON, mais cette fois avec un malt tourbĂ©. De couleur or clair. Un joli nez, relativement simple mais bien expressif, avec de belles notes d’orge maltĂ©e, de bouillie de cĂ©rĂ©ales (un peu façon SPRINGBANK), de pâte d’amandes, de vanille, mais aussi de tourbe et de rĂ©glisse. Engageant, tout cela ! En bouche, cela fonctionne parfaitement. Sans ĂŞtre d’une complexitĂ© renversante, il y a un jeu intĂ©ressant entre le caractère propre au Bourbon ici prĂ©sent (vanille, Ă©pices douces, quelques fleurs & agrumes) et les notes de pâte d’amande (allĂ©gĂ©e en sucre !), de tourbe (sèche, lĂ©gèrement terreuse), de badiane (lĂ©gère) et de rĂ©glisse (subtile) apportĂ©es par ce choix de tourber le malt. Excellent et recommandĂ© comme alternative efficace aux Islay. Prix environ 48 €.- Note Sous RĂ©serve (score under reserve) : 89/100

One of the rare peated Speysider you can come across (though there are more peated expressions available from several distilleries around now than 15 years ago, starting of course with ARDMORE...). Driven by Bourbon casks, this one displays a simple but efficient profile on the nose already, with a nice vanilla, soft spices, barley (some as a porridge breakfast meal) and (diet) almond paste, along with engaging peat & liquorice notes. On the palate this works even better though not being very complex. As for the « Dark Rum Finish Â» expression, there is a nice interplay between notes coming from Bourbon casks (here some vanilla, soft spices, some flowers & citrus fruit) and those coming from the peat (slightly earthy peat, aniseed, almond paste, liquorice-all moderate). Recommended & interesting as well as an outsider to Islay malts.

 

 

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Ce dernier whisky fut présenté à la fin, comme une surprise, par l’ambassadeur Nigel Robinson:

 

9/-BENRIACH Officiel « SOLSTICE Â» 17 ans, Edition limitĂ©e (2nd Edition-2014 ?), sous-titrĂ©e « HEAVILY PEATED PORT FINISH Â», 50 %: Une version Ă©levĂ©e en fĂ»ts de BOURBON de premier et deuxième remplissage puis de PORTO de deuxième remplissage, et, de plus, lĂ©gèrement tourbĂ©e. De couleur assez ambrĂ©e, Ă  reflets nettement cuivrĂ©s, cette version fut rĂ©ellement le clou de la soirĂ©e. Le nez est parfumĂ©, Ă  la fois floral (dont une belle pointe de violette), et fruitĂ© (fruits variĂ©s au sirop, dont fruits rouges), mais aussi mĂ©dicinal (avec une tourbe diffĂ©rente de celle du « Curiositas Â»), avec comme une impression d’influence de fĂ»ts de sherry (refill casks) alors qu’il s’agit de finition Porto (pas de sensation de vinositĂ© Ă  ce stade). En bouche c’est complexe, riche et gĂ©nĂ©reux, un peu sec, mais Ă©galement très fin et très fondu. La tourbe est profondĂ©ment intĂ©grĂ©e au profil gĂ©nĂ©ral, avec un cĂ´tĂ© cendrĂ© cette fois, sans ĂŞtre non plus trop intense, il y a un peu plus d’épices, des fruits secs et des fruits variĂ©s au sirop, mais aussi de la rĂ©glisse, une pointe de vĂ©gĂ©taux (thĂ© noir & aux Ă©pices de NoĂ«l très infusĂ©s, mousse), des fleurs capiteuses (mais en arrière-plan), peut ĂŞtre une note de bois prĂ©cieux, de chocolat (noir cette fois) et…un je ne sais quoi de whisky « Ă  l’ancienne Â» comme on les aime. Le plus beau BENRIACH de ce soir, avec le 20 ans d'âge. Une Ă©dition limitĂ©e remarquable et chaudement recommandĂ©e ! Prix environ 91 € - Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 91/100

Clearly one of the best whiskies of this evening, probably the most complex one among the BENRIACH tasted & the one with the most refinement, along with the 20 y.o. This one has a lot to tell…The nose is appealing already, but on the palate this is even more efficient : You get ripe fruits (including red fruits, various fruits on syrup), heady flowers (violet mostly), medicinal notes & kind of ashy peat, also some overinfused tea, moss, maybe sandal wood, and something « old fashioned Â» (say ancient whisky) that is very appealing. A remarkable limited edition BENRIACH. Warmly recommended !

 

 

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Express Notes No 2 (Part 2/3)

 

 

EXPRESS NOTES : No 2 : « US WHISKEYS, Part 2/3 Â» (Lettres K Ă  W)

(Bourbon, Tennessee & Rye)

 

Sujet : 15/06/2014 ; Dernière mise Ă  jour : 26/06/14

 

US WHISKEYS/Whiskeys des Etats-Unis

 

 

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 L'auteur au Mohonk Mountain Park, Lake Mohonk, New Paltz, cĂ´te Est des U.S.A., autre vue, 2002

(Photo © Grégoire Sarafian-désolé pour la qualité, prise avec un jetable!)

 

Cette série sur les U.S.A. est dédiée à la mémoire d’un ami, George Bobby Jones (né à Louisville, dans le Kentucky, en 1943 et décédé à Nyack, N.Y. en 2011), avec qui j’ai partager de bons moments en parlant d’art et le whisky, entre autres choses, et grâce à qui j’ai pu exposer là bas, l’assister parfois sur place dans son cours sur l’art (il était aussi enseignant) et visiter en 2002 cette magnifique vallée de la rivière Hudson. Je ne l’oublierais pas.

This series of reviews is dedicated to the memory of my friend of mine (painter & sculptor as well) , George Bobby Jones, born in Louisville, Kentucky, who died in 2011 in Nyack, N.Y.S.. -R.I.P. We enjoyed together occasionally a dram or two (Maker’s Mark was our fav.), exhibited together (I’m also a painter) in 2002, did some Art class with him as well, (as guest artist) & visited this wonderfull Hudson Valley. I won’t forget.

Pour en savoir plus sur lui, voir le lien ci-dessous (to learn more about him, please click below) :

G.B. Jones

 

 

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Avec George Bobby Jones, en pause à Newburgh, sur la route vers le Nord-Est, Vallée de l'Hudson, automne 2002

(Photo © Grégoire Sarafian-désolé pour la qualité, prise avec un jetable!)

 

 

Je vous propose, pour ce nouveau numĂ©ro, au prĂ©texte de l’actualitĂ© historique (le 70 ème anniversaire du dĂ©barquement des troupes alliĂ©es en Normandie-qui comportait de nombreux amĂ©ricains, ma façon de les saluer ici), une première sĂ©lection de whiskeys des Etats-Unis, divisĂ©e en deux parties, et cette fois en partant des genres traditionnels (Bourbon, Rye, Tennessee). Une manière aussi de rattraper un peu le retard pris Ă  traiter des whiskeys de ce pays. A ce titre, exceptionnellement, les notices seront publiĂ©es dans leur intĂ©gralitĂ© en français, avec en plus un rĂ©sumĂ© en anglais. Une autre sĂ©lection traitera plus tard en partie d’autres types de whiskeys,  comme par exemple de single-malts, parfois mĂŞme tourbĂ©s !

 

For this second number of « Express Notes Â» (short reviews of whisk-e-ys with each time a special theme), I changed the program to pay tribute to our american friends because of 70 th Anniversary of the landing of the Allied troups in Normandy during W.W.II, but also because I’ve been late to speak about american whiskeys & distilleries & reviewed none of them except some mentions & awards in my 2013 Awards pages. Apologies again for that. Anyway, this first special number about US Whiskeys (in two parts) is mostly about Bourbon, and then about Tennessee & Rye whiskeys, but the next one (I mean the third one), later on, will speak about US single-malts as well, even about one which is peated ! Other than that, for this second number as well, French tasting notes will be fully published, and English language readers will have an idea of them with a short (but a bit longer than usual) summary. I hope they will like it.

 

 

9/ -KNOB CREEK (Jim Beam distillery):

La distillerie JIM BEAM est crĂ©Ă©e en 1795 Ă  Clermont, dans le Kentucky. Elle est familiale depuis 7 gĂ©nĂ©rations. Le JIM BEAM « White Â», notamment, deviendra le whiskey le plus vendu au monde en 1985. Mais la distillerie Ă©labore Ă©galement la gamme « Small batch Bourbons Â» (KNOB CREEK, BOOKER’S, BASIL HAYDEN, de JIM BEAM. De maturation plus longue que les versions plus grand public sous la marque JIM BEAM (sauf l’exception du 12 ans d’âge), cette gamme est destinĂ©e Ă  commĂ©morer l’esprit des whiskeys produits avant la Prohibition amĂ©ricaine (1919-1933). Cependant, toutes les versions ne sont pas toujours faciles Ă  trouver en France. C’est Booker Noe, le petit-fils de Jim BEAM, qui, devenu maĂ®tre-distillateur, en 1960, en sera l’instigateur, en 1985. KNOB CREEK est en fait le nom de la maison d’enfance d’Abraham Lincoln, situĂ©e sur les rives du ruisseau du mĂŞme nom, aux eaux rĂ©putĂ©es très pures. Il est composĂ© de 78 % de maĂŻs, de 13,5 % de seigle, et de 8,5 %d’orge maltĂ©e. Il est Ă©levĂ© durant 9 ans dans des fĂ»ts de chĂŞne blanc fortement brĂ»lĂ©s.

 

 

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-KNOB CREEK, 9 ans, SMALL BATCH Kentucky STRAIGHT BOURBON (JIM BEAM Brands) «100 PROOF Â» ( = 50 % ):

Couleur: AmbrĂ©e, Ă  reflets cuivrĂ©s. Nez: Puissant, Ă©picĂ©, assez parfumĂ©, plutĂ´t boisĂ©. Notes d’érable, de noix nobles, de fruits mĂ»rs. Bouche: CharpentĂ©e et de caractère, elle n’en est pas moins d’un Ă©quilibre assez remarquable. Elle dĂ©bute par une belle attaque boisĂ©e, vanillĂ© et sucrĂ©e (notes de sirop d’érable contenues), noix nobles, puis un milieu de bouche assez sec et Ă©picĂ© (girofle, cannelle, muscade, poivre) quelque peu plus rude et « western Â», pas fait pour les tendres ! Heureusement, l’attaque de la diligence Ă  Ă©pices s’achève bientĂ´t et l’on peut alors se reposer dans un rocking-chair, au « saloon Â» d’à cĂ´tĂ©, pour savourer le retour Ă  la douceur que nous propose la finale, d’une belle rondeur feutrĂ©e (fruits mĂ»rs, orange, caramel), mais aussi miellĂ©e et rĂ©glissĂ©e. Ici, les saveurs semblent comme plus Ă©touffĂ©es/contenues que dans un BLANTON’S « Original Â» Ă  46,5 %, par exemple, et le profil est nettement plus sec, mais en contrepartie cette « retenue Â» donne une Ă©lĂ©gance inattendue. Tenue Ă  la dilution: Une dilution lĂ©gère ouvre grand les arĂ´mes, de façon plaisante, mais attention, trop d’eau bouleverse son Ă©quilibre et apporte de l’amertume et des notes trop Ă©picĂ©es qui deviennent mĂ©dicinales (la girofle du dentiste, si, si!). Conclusion: D’une grande finesse, ce Bourbon nous emmène quelque part entre les USA et le CANADA. Un Bourbon d’une rare Ă©lĂ©gance, mais aussi d’une rare intensitĂ©. Un digestif qui s’avèrera austère pour certains, superbe pour d’autres…. NB: L’ouverture de la bouteille (avec son bouchon noir cachetĂ© Ă  la cire) est en soit un cĂ©rĂ©monial très agrĂ©able, et je me dois de faire remarquer l’originalitĂ© du packaging – cf la typographie dĂ©but XXème et le papier façon kraft. Prix : 35-40 € environ/ Note confirmĂ©e (confirmed score)= 92,5/100

 

I’ve separated this one’s review from the previous one (Jim Beam « Black Â»), because of their huge difference in terms of aromatic profile. This one is dryer, at times over-oaky, maple wood driven, along with ripe fruit, orange & caramel driven, with honey & liquorice as well, and a full bag of spices (cinnamon, clove, nutmeg, black & 5 berries pepper). Don’t add too much water to it unless you want to find yourself in the dentist chair with a bitter taste in your mouth. A rather intense Bourbon, but also elegant & refined. Definitely not for beginners.

 

 

10/-MAKER’S MARK:

L’actuelle distillerie MAKER’S MARK a Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  Loretto, dans l’Etat du Kentucky par Bill Samuels Sr en 1953 sur le site de l’ancienne distillerie qui date elle de 1889, sans parler des premiers temps, vers 1780, ou dit on, la famille Samuels distilla le premier Bourbon amĂ©ricain. La fameuse bouteille trapue Ă  la base presque carrĂ©e et au bouchon de cire rouge (en hommage aux bouteilles de Cognac-cf garantie de l’origine) a Ă©tĂ© lancĂ©e en 1958, date Ă©galement de la première mise en bouteille de ce whiskey Ă  majeure de maĂŻs (70 %), et comprenant Ă©galement, entre autres cĂ©rĂ©ales du BlĂ© rouge d’hiver (Ă  raison de 16 %), de l’orge maltĂ©e (14 %), mais pas de seigle. La recette actuelle de ce whisky (ses fondateurs tiennent Ă  la connotation Ă©cossaise du terme plutĂ´t qu’au mot « whiskey Â» ordinairement utilisĂ©e dans le Kentucky) date de 170 ans. D’ailleurs une levure datant d’avant la Prohibition (donc d’avant 1919) est cultivĂ©e et utilisĂ©e sur place. Les cuves de fermentation sont en Ă©rable (plutĂ´t qu’en pin ou en inox). Artisanale et Ă©cologiste, cette distillerie est une des plus populaires et des plus visitĂ©es des Etats-Unis. Elle est actuellement la propriĂ©tĂ© du groupe Pernod-Ricard. MAKER’S MARK est prĂ©sentĂ© comme ayant « vieilli durant 6 Ă©tĂ©s Â». Les fĂ»ts sont dĂ©placĂ©s chaque annĂ©e dans le chai Ă  une hauteur diffĂ©rente avant d’être choisis pour l’assemblage, et non sĂ©lectionnĂ©s « en diagonale Â» comme souvent par ailleurs. Enfin, c’est Ă  la femme de Bill Samuels Sr, Maggie, que l’on doit le nom de ce whisky, le « poinçon du fabricant Â», tel qu’on pouvait le trouver sur des pièces d’étain d’importation europĂ©enne. Le sceau « SIV Â» se rĂ©fère Ă  « Samuels IV ème gĂ©nĂ©ration Â»).

 

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10/-MAKER’S MARK, sans prĂ©cision d’âge (circa 5 Ă  7 ans*), Small Batch BOURBON (« RED CAP Â» -Bouchon recouvert de cire rouge), « Star Hill Farm Â», Edition 2009, 45 % :

Couleur: Or, Ă  reflets ambrĂ©s. Nez: ExubĂ©rant, très sĂ©duisant, avec des notes riches d’érable (sĂ»rement dues aux cuves de fermentation qui sont faites avec ce type de bois), de blĂ© noir, de fruits rouges et jaunes (dont la pĂŞche), de boisĂ©/vanillĂ©. Bouche: Très gourmande (plus que dans mon souvenir), la bouche est riche et plutĂ´t ronde, très fruitĂ©e, un rien rĂ©glissĂ©e, Ă  peine Ă©picĂ©e et très ronde de bout en bout. LĂ©gère touche de cèdre. Notes de tarte aux noix de pĂ©can. D’apparence lisse et simple, elle m’apparaĂ®t aujourd’hui comme assez complexe et très bien structurĂ©e. La finale fruitĂ©e est très longue, un rien plus sèche, et s’achève en un beau diminuendo. Tenue Ă  la dilution: AgrĂ©able et intĂ©ressante, mais attention, trop diluer amènerait un peu trop d’amertume. Conclusion: Mon premier bourbon, et un des plus fameux whiskies Ă  vocation de digestif, au degrĂ© idĂ©al, ses saveurs pleines et profondes en font un must incontournable ! Prix : 25-35 € environ/ Note confirmĂ©e (confirmed score) = 94/100

 My first Bourbon ever…very rounded, very rich, very fruity (red fruit & all kind of peaches, sultanas), not too spicy, more complex than it seems, with a touch of pecan pie, and vanilla on top of that, but perfectly integrated. Incredible balance between fruits & sweetness on one hand, and wood & dryness on the other. Still one of the finest Bourbons on the market.

 

 

11/-MICHTER’S :

MICHTER’S, distillerie mĂ©connue en Europe, revendique le titre de la plus ancienne distillerie amĂ©ricaine (1753), d’abord sous le nom de Shenk (mais on mentionne aussi le nom de Bomberger’s), du nom de son fondateur John Shenk, un fermier installĂ© en Pennsylvanie, Ă  l’époque. Suite Ă  une pĂ©riode de surproduction de seigle, Shenk dĂ©cide un jour de produire du whiskey avec cet excĂ©dent, en construisant une petite distillerie, de ses propres mains. Le whiskey produit par la distillerie Ă©tait si renommĂ© qu’à la fin de la guerre d’IndĂ©pendance, le gĂ©nĂ©ral George Washington dĂ©cida de la racheter pour pouvoir rĂ©conforter ses soldats face Ă  un hiver s’annonçant rude. Le destin de la distillerie fut ensuite plus tortueux, avec de nombreux changements de propriĂ©taires, une faillite, son statut parfois pratiquement de musĂ©e de la distillation, jusqu’à la vente totale du matĂ©riel et des stocks de whiskey dans les annĂ©es 1970 et sa fermeture en 1988. La distillerie produisit mĂŞme un Bourbon nommĂ© « HIRSCH Reserve Â» en 1974, commercialisĂ© par Preiss Imports. Mais c’est durant les annĂ©es 1990 que la distillerie renaĂ®t, s’installant dĂ©sormais Ă  Louisville, dans l’Etat du Kentucky, grâce Ă  la volontĂ© de deux hommes, Joseph J. Magliocco (très impliquĂ© Ă  l’époque dans une sociĂ©tĂ© de vins et de spiritueux) et Richard Newman (surnommĂ© Dick Newman, c’est un vĂ©tĂ©ran dĂ©corĂ© de la guerre de CorĂ©e qui a gĂ©rĂ© plusieurs marques de whiskey, dont OLD GRANDAD, au sein de la National Distillers, puis WILD TURKEY). MICHTER’S a pour ambition de faire renaĂ®tre un vĂ©ritable whiskey Ă  l’ancienne mais pouvant rivaliser avec les productions d’autres pays du whisky.

Pour ce faire, elle utilise des mĂ©thodes particulières, rares, voire uniques dans le milieu du whiskey. Willie Pratt, le maĂ®tre-distillateur fort expĂ©rimentĂ© (40 ans, au service notamment de Brown-Forman) de MICHTER’S, a eu carte blanche, comme me l’explique Matthew T. Magliocco (directeur gĂ©nĂ©ral des ventes et associĂ©-rencontrĂ© au cours du dernier salon professionnel « Cocktail Spirits Â», Ă  Paris), pour mettre en Ĺ“uvre ces mĂ©thodes de production coĂ»teuses et exigeantes: En effet, non seulement le choix a Ă©tĂ© fait de rĂ©duire le titrage du distillat avant le passage en fĂ»ts en le rĂ©duisant Ă  51,7 %, mais aussi de chauffer les chais afin de provoquer plusieurs cycles supplĂ©mentaires de chauffe, et d’aller extraire les saveurs au cĹ“ur du fĂ»t (en allant chercher la fameuse « ligne rouge Â», lĂ  ou la vanille est la plus concentrĂ©e). Ainsi, au nĂ©gatif, la part des anges (Ă©vaporation) est beaucoup plus importante qu’à l’accoutumĂ©e (d’oĂą un coĂ»t Ă©levĂ© du whiskey, et une disponibilitĂ© moindre), mais au positif celui-ci est plus fin, dĂ©licat et plus concentrĂ© Ă  la fois (j’en ai fait l’expĂ©rience), mais cela n’est pas tout. MICHTER’S rĂ©utilise ses fĂ»ts une deuxième fois (ce qui normalement est interdit par la loi amĂ©ricaine, mais il n’est pas le seul-et joue sur un toastage, puis un brĂ»lage des fĂ»ts), et, par ailleurs, prĂ©fère filtrer Ă  froid ses whiskeys, et les conditionne dans des bouteilles aux Ă©tiquettes proches de celles des origines de la distillerie. Elle tient Ă  prĂ©ciser Ă©galement le temps de sĂ©chage prĂ©alable des fĂ»ts qu’elle utilise (18 mois environ). La distillerie dispose de 2 petits alambics. MICHTER’S propose 9 rĂ©fĂ©rences de whiskeys, incluant un Rye, un assemblage de grains nommĂ© « (Unblended) American Whiskey Â» (unblended signifie ici sans ajout d’alcool neutre), un autre type de Bourbon nommĂ© «Sour Mash Â», un « Straight Rye Â», ainsi que des versions plus âgĂ©es (10 et 25 ans). MICHTER’S n’est pas encore distribuĂ© en France, mais avec une telle qualitĂ©, je pense que cela ne devrait plus tarder.

 

 

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11/ MICHTER’S « BOURBON Â» US-1, Small Batch (Batch N° 14C/23), n.a.s (âge dĂ©clarĂ© 4 ans+poss. environ 8,5 ans), 45,7 % (91,4 % US PROOF), KENTUCKY STRAIGHT BOURBON:

A noter: La distillerie prĂ©cise avoir, pour cette version utilisĂ© des fĂ»ts neufs amĂ©ricains toastĂ©s puis brĂ»lĂ©s Ă  la flamme (« Toasted & fire-charred new American Oak barrels Â»).

Couleur: Vieil or, Ă  reflets orangĂ©s. Nez: Assez lĂ©ger, Ă©voquant d’abord un solvant pour bois (entre paraffine et cire), du sucre glace, du caramel lĂ©gèrement brĂ»lĂ©, puis le maĂŻs domine, mais l’ensemble demeure assez doux et Ă©quilibrĂ©. Bouche: Très fine et expressive, elle se dĂ©marque des autres Bourbons. Du maĂŻs, bien sĂ»r, mais aussi des fruits (pĂŞches jaunes et blanches, pommes rouges en pomme d’amour, de fines notes de vanille et de sucre glace (et glaçage de mille-feuilles), quelques notes de fleurs blanches, quelques Ă©pices douces et voilĂ . La finale est en decrescendo, sur la finesse, mais il faut y revenir pour s’apercevoir que ce n’est pas une faiblesse, mais la caractĂ©ristique d’un style, dĂ©licat et singulier. Beaucoup de charme, lĂ  aussi. Tenue Ă  la dilution: Etant donnĂ© que les mĂ©thodes d’élaboration des whiskeys dĂ©finis par MICHTER’S comprennent une rĂ©duction du titrage Ă  51,7 % avant mise en fĂ»ts (une importante rĂ©duction, la plupart des producteurs prĂ©fĂ©rant ne rĂ©duire qu’à 63,5 % voire presque pas ou pas du tout pour certaines rĂ©fĂ©rences), l’ajout d’eau pourrait dĂ©sĂ©quilibrer le profil. Je le dĂ©conseille mĂŞme si je l’ai essayĂ©, cela affadit le profil. Le choix du titrage fait par la distillerie est donc le bon. Conclusion: Encore une crĂ©ation intĂ©ressante et un peu diffĂ©rente, de la distillerie MICHTER’S, la plus ancienne distillerie des Etats-Unis. Du travail d’orfèvre, très dĂ©licat et parfaitement Ă©quilibrĂ©. TempĂ©rature de service conseillĂ©e : Entre 16 et 20°, plutĂ´t 18. Un Bourbon qui nĂ©cessite un peu d’aĂ©ration pour ĂŞtre pleinement apprĂ©ciĂ©. Prix n.c. /pas en vente en France pour le moment-(merci Ă  Matt pour le sample)/Note confirmĂ©e (confirmed score) = 92,5/100

I learn only this year that MICHTER’S could really be the first American whiskey distillery, back in 1753, amazing news indeed! And if not enough, I came across to four of their whiskeys this year, thanks to a professional festival in France called « Cocktails Spirits Â», where there is always something to discover (I have to explain that this distillery’s productions are not yet sold in my country, too bad). All these whiskeys were good, to my opinion, and this one stands out as a very refined and singular Bourbon, different and definitely worth trying. Lots of fruit, some flowers, sweet spices and moderate wood, all together blended with skills to create a very delicate palate. Yes, MICHTER’S distillery is one to watch.

 

12/ MICHTER’S « Unblended AMERICAN WHISKEY Â» US-1, Small Batch (Batch N° 14-D/241), n.a.s (Avril 2014, âge dĂ©clarĂ© « plus de 4 ans Â»), 41,7 % (83,4 % US PROOF:

A Noter : Recette utilisant aussi des fĂ»ts de Bourbon de second remplissage ce qui est normalement interdit, et d’autres cĂ©rĂ©ales que le maĂŻs, mais pas d’alcool neutre (le nom « American Whiskey Â», en effet signifie aux Etats-Unis mauvais assemblage de whiskey incluant une forte part d’alcool neutre). Il y a donc deux passages successifs en fĂ»t du distillat, la première dans un fĂ»t neuf, la deuxième dans un fut ayant contenu du Bourbon (« Bourbon soaked American white oak barrels Â»):

Couleur: AmbrĂ©e, Ă  reflets vieil or, voire orangĂ©s. Nez: Complexe, très fin et gourmand Ă  la fois. Très fruitĂ© (fruits confits voire mĂŞme fruits confiturĂ©s, fruits frais-prune, abricot, coing, framboise), mais exprime aussi des notes de pain d’épices, de seigle, de miel (de bruyère et d’acacia), bonbon gĂ©lifiĂ©s (Ă©voquant les esters d’un scotch), un peu floral aussi, presque pâtissier et d’un boisĂ© lĂ©ger (mĂŞme si profondĂ©ment brĂ»lĂ©) et bien intĂ©grĂ©. Superbe. Bouche: Souple et Ă©lĂ©gante, d’une grande finesse, elle reprend les notes du nez, fidèlement, en commençant par une vraie corbeille de fruits liquide, puis par un petit surgissement d’épices (plutĂ´t douces), puis un note de bois brĂ»lĂ©, mais aussi, plus troublant et proustien, comme une note de carambar liquide liĂ©e Ă  ce boisé…et une note clairement pâtissière, sous la forme d’une improbable note de brioche de Pâques (avec une pointe d’orange et de bergamote,  et je pense aussi d’angĂ©lique) qui ajoute encore Ă  la complexitĂ© du profil, le tout avec un bon dosage de la sucrositĂ© (naturelle, s’entend). L’équilibre ici est parfait, vraiment. La finale, longue et Ă©lĂ©gante, achève de me convaincre. Le palais sera d’autant plus apprĂ©ciĂ© (comme pour d’autres whisk-e-ys, d’ailleurs) que l’alcool sera servi Ă  la bonne tempĂ©rature (je recommande un peu moins de 20°, disons entre 16 et 18°) et bien entendu dans un verre de dĂ©gustation adaptĂ©. Tenue Ă  la dilution: Un des premiers whisk-e-ys ou pour une fois la question est inutile. En effet, prĂ©alablement rĂ©duit Ă  51,7 % avant mise en fĂ»ts, il bĂ©nĂ©ficie dĂ©jĂ  d’une importante rĂ©duction, aussi encore un peu plus d’eau lui serait dommageable, ou bien alors deux ou trois gouttes pour l’étudier. Ne me parlez pas de glaçons ou de coca dans le cas prĂ©sent, ce serait inutile et un vĂ©ritable massacre. Conclusion: Singulière, complexe, Ă©quilibrĂ©e et d’une grande finesse, dans ses notes fruitĂ©es Ă©galement, cette version d’une distillerie historique des Etats-Unis dont je ne connaissais pas l’existence il y a encore un mois, possède beaucoup de charme et de classe, revendiquant d’entrĂ©e de jeu les plus hautes marches du podium. On comprend pourquoi ! Impressionnant travail d’élaboration du whiskey comme de son assemblage. Un des plus beaux whiskeys jamais dĂ©gustĂ©s. Chapeau bas ! Prix n.c. /pas en vente en France pour le moment-(merci Ă  Matt pour le sample)/Note confirmĂ©e (confirmed score) = 95/100

United States historical first Whiskey distillery (as I learn this year), innovates as well, and really delivers with this beautifully crafted « all grains Â» whiskey showing incredible qualities. Expect gourmet complex fruity notes allied to burnt caramel, spices & bergamot orange, gingerbread, french brioche and some floral notes as well. The cask management here is very impressive (no wood dominance), as well as the distillation mastery. The finish is long & elegant, and the balance is just perfect. For a better appreciation, if room temperature is too hot, my advice is to cool down the whiskey a bit (just 10 mn in the fridge, not colder !) to lower it to 16 to 18° and you will be really rewarded. One of the best Whiskeys I’ve ever came across (or some would say, close to « the real McCoy Â»), and a distillery to watch, for sure ! (not on sale in France, yet, so, what are you waiting for, compatriots ?).

 Je recommande Ă©galement les versions suivantes : « SOUR MASH Â» US-1 (par ex. le Batch N°14A/29) Ă  43 % et le « STRAIGHT RYE Â» US-1 (par ex. le batch N°14C/153), tous deux de 2014 et âgĂ©s de plus de 4 ans. Je suis très curieux des autres versions…

 

 

13/-NOAH’S MILL :

Dans le passé, ce Small Batch Bourbon whiskey était produit à la distillerie WILLETT (du nom du premier membre de la famille à avoir distillé du whiskey, au XIXème siècle, John David Willett), à Bardstown, entre les années 1936 et jusqu’au début des années 1980. Après une période de sommeil, Even G. Kulsveen, un descendant de la famille des WILLETT, fonde la société Kentucky Bourbon Distillers en 1984 (qui produit également les marques JOHNNY DRUM, KENTUCKY VINTAGE, OLD BARDSTOWN, PURE KENTUCKY XO, ROWAN’S CREEK, WILLETT Pot Still Reserve et Family Estate Bottled Bourbon), ayant un statut particulier, entre société de négoce (car tous les fûts entrant dans la composition du NOAH’S MILL d’aujourd’hui ne proviennent pas seulement de la distillerie)-et distillerie rebâtie sur les fondations d’une ancienne distillerie. En effet, après une période un peu floue, entre 1984 et 2011, ou le whiskey était produit presque plus que sur commande, la reprise de la production (avec une part de reconstruction de la distillerie et des chais) date seulement de 2012. La distillerie proposait avant un NOAH’S MILL de 15 ans d’âge, mais faute d’approvisionnement certain des stocks de vieux fûts, préfère commercialiser désormais cette référence en version sans compte d’âge, comprenant des fûts âgés de 4 à 20 ans, mais pas forcément tous produits par la distillerie.

 

 

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-NOAH’SMILL 15 ans, CASK STRENGTH, 57,15 % (« 114.3 PROOF Â»), Distillerie WILLETT, fermĂ©e dans les annĂ©es 80 ĎŻ (KENTUCKY STRAIGHT BOURBON):

Gras et dense, il se situe aromatiquement entre un single-barrel du Tennessee et un très vieux bourbon. Quasi -sirupeux, titrant un fort degré (57 %!), c’est déjà de toutes façons une expérience unique et intéressante. Beaucoup plus gourmand, épicé et rustique que nombre de ses confrères, il est aussi différemment marqué par le bois, plus proche d’un vieux SPEYSIDE maturé en fûts de SHERRY OLOROSO ou d’un vieux RYE sec que d’un bourbon. L’érable semble présent en filigrane, certes, mais aussi le vieux cuir et les fruits très mûrs. L’ensemble, remarquablement équilibré, n’est pas exempt d’une certaine classe. Prix circa 2005-2007 de 72 €, MdW (et merci Laurent pour cette dégustation) –Note sous réserve (ancienne)-(old score, under reserve)= 90+/100

An amazing whiskey right from the start. At times very sirupy, at others very woody, dry as no other (except maybe as the « Knob Creek Â»), spicy and fruity as well, like an impossible mix between a Speyside malt matured in Oloroso Sherry & a Rye whiskey, it only makes me mention on word, and it is « rustic Â». Ripe fruit & leather complete « the aromatic team Â», for an unusual but singular & pretty much interesting journey. Curious to learn if the profile is the same today.

Je conseille à défaut de trouver le 15 ans d’âge de se reporter sur la version sans compte d’âge actuellement encore commercialisée (un assemblage de fûts de 4 à 20 ans).

 

 

14/-OLD POTRERO :

A l’origine de la sociĂ©tĂ© ANCHOR DISTILLING COMPANY, basĂ©e Ă  Potrero Hill, San Francisco, il y a Fritz Maytag, directeur depuis 1965 d’une brasserie, l’ANCHOR STEAM BREWERY (prĂ©curseur du phĂ©nomène des micro-brasseries). DĂ©sireux de retrouver l’esprit des premiers whiskeys amĂ©ricains, il dĂ©cide d’y fonder Ă©galement sa propre distillerie, au sein de la nouvelle ANCHOR DISTILLING COMPANY en 1993 (premier fĂ»t rempli le 09/12/94, premier commercialisĂ© en 1996). Il se met Ă  produire alors Ă  petite Ă©chelle des whiskeys Ă  partir d’alambics de type « Pot Still Â», comme en Ecosse, ce qui Ă©tait inhabituel jusque lĂ  aux Etats-Unis, voire un temps illĂ©gal, Ă  partir de malt de seigle exclusivement (la distillerie rappelle que le premier style de whiskeys amĂ©ricains fut Ă©laborĂ© Ă  partir de seigle (« rye Â»), et ce Ă  100 % (contre les 51 % minimum exigĂ©s) et non de maĂŻs (la distillation de « corn Â» ou « maze Â» donnant plus tard le « Bourbon Â», Ă  condition qu’il en comporte au moins 51 %). Elle produit des Single-malts de Rye sous la marque d’OLD POTRERO, dont une Ă©dition nommĂ©e « HOTALINGS Â» de 17 ans d’âge, en hommage au cĂ©lèbre tremblement de terre de 1906, une version nommĂ©e « OLD POTRERO 18th CENTURY WHISKEY Â» issue de malt de seigle Ă  100 % et Ă©levĂ©e dans des fĂ»ts non brĂ»lĂ©s et titrant 51,2 %, un Rye Whiskey (« OLD POTRERO RYE Â»), mais aussi du gin. 

 

 

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-OLD POTRERO « STRAIGHT RYE WHISKEY Â» (Ă©laborĂ© avec 100 % de Seigle MaltĂ©), Small Batch (assemblage de quelques fĂ»ts de chĂŞne neuf), 45 % : (Premiers commentaires, Ă  confirmer):

Couleur: De cuivrĂ©e Ă  ambrĂ©e (demeurant claire), Ă  reflets dorĂ©s soutenus. Nez: Très fin, et très agrĂ©able. Le veloutĂ©, le fruitĂ© et les Ă©pices typiques du seigle (« rye Â») s’expriment bien, sur un joli fond boisĂ©. L’autre note très spĂ©ciale du nez, plus difficile Ă  cerner, est quelque chose qui se situerait entre le solvant, la cire, et le pain d’épices. Cela s’achève sur une note de bois prĂ©cieux. Bouche: Elle reprend les notes du nez, avec une grande fraĂ®cheur fruitĂ©e (l’on pense presque Ă  des fruits exotiques plus une pointe de fruits rouges). Les Ă©pices sont prĂ©sentes, mais sans agressivitĂ©, avec une rondeur inattendue. Belles notes de miel. Tenue Ă  la dilution: Non testĂ©e cette fois lĂ . Conclusion: Un OVNI pour moi Ă  l’époque, très agrĂ©able Ă  boire et avec une personnalitĂ© diffĂ©rente de tout ce que j’avais dĂ©gustĂ© provenant des Etats-Unis jusqu’ici. A confirmer (Ă  suivre surtout).Prix environ 70 € il y a quelques annĂ©es en France (MdW), probablement davantage maintenant./Note sous rĂ©serve (Ă  confirmer-score under reserve) = EstimĂ©e Ă  86 ?/100

A Fascinating distillery, as it is quite remote from those from Kentucky & using malted rye only here, plus no charring process. The result is excellent, with nice & fresh fruity notes, gingerbread, honey and sandal wood. Remarkably fresh and different (like America’s « Red Breast Â» ?), it is easily approachable, and popular here in France, though not always easily available. More notes & a confirmed score later on, so please don’t overlook at it because of the « under 90 Â» score (which is already a good score).

 

 

15/-PAPPY VAN WINKLE :

1/Pour commencer ce survol (voir prĂ©cĂ©dent volet), Ă  tout seigneur tout honneur, peut ĂŞtre la plus belle distillerie nord-amĂ©ricaine (que les autres me pardonnent), et une des 20 ou 30 meilleures distilleries au monde (il n’y a pas que moi qui le dit), j’ai nommĂ© BUFFALO TRACE (nĂ©e sous le nom d’« ANCIENT AGE Â» vers 1930), importante distillerie du Kentucky localisĂ©e Ă  Frankfort, commercialisant de nombreuses marques (dont GEORGE T. STAGG, OLD CHARTER, ROCK HILLS FARMS, ou encore les RYE nommĂ©s THOMAS H. HANDY & SAZERAC, mais aussi, moins connu, en partenariat, la production et distribution des rares Bourbons et Rye PAPPY VAN WINKLE (voir plus loin pour ces derniers). Ici la marque BLANTON’S et sa cĂ©lèbre carafe et son bouchon surmontĂ© d’une figure de cavalier changeant de position suivant les versions. Par ailleurs une des marques qui ont concouru Ă  convaincre des inconditionnels des whiskies Ă©cossais que l’on pouvait aussi avoir de la complexitĂ© et beaucoup d’intensitĂ© aromatique avec un brut de fĂ»t venant d’ailleurs (avec les versions « Straight from the Barrel Â») :

 

 

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-PAPPY VAN WINKLE 23 ans, « FAMILY RESERVE Â», SMALL BATCH (Bottled circa 2012), Edition limitĂ©e, 75 cl (US Market), 47,8 %(KENTUCKY STRAIGHT BOURBON WHISKEY) :

Couleur: AmbrĂ©e, Ă  reflets orangĂ©s. Nez: Complexe, incroyablement fin et Ă©lĂ©gant Ă  la fois, et ayant son propre style. Un moyen de placer d’entrĂ©e la barre très haut. Notes de solvant, de boisĂ© profond, de potiron (plus Ă©tonnant), de fruits divers (oranges, abricots, pĂŞches, nèfles), de fleurs aussi. Peut ĂŞtre miellĂ©, et un rien vanillĂ© en arrière-plan. Bouche: Wow, tout simplement! L’on comprend tout de suite que l’on a affaire Ă  un chef d’œuvre. Epoustouflant de finesse et de fondu (comme un très vieux Cognac), d’élĂ©gance et d’équilibre (23 ans pour un Bourbon, sachant que le distillat vieilli beaucoup plus vite qu’en Ecosse, c’est Ă©norme, le risque d’avoir un whiskey Ă©crasĂ© par le bois est important). Très fine, très Ă©quilibrĂ©e, très complexe, très boisĂ©e (mais le bois est superbement intĂ©grĂ© aux autres notes), la bouche est Ă  la fois fruitĂ©e (agrumes, l’orange en tĂŞte), florale (fleurs blanches et jaunes), lĂ©gèrement noisettĂ©e, miellĂ©e, avec quelques accents vĂ©gĂ©taux (champignons, thĂ©) et herbacĂ©s sur un lit (discret et douillet !) de vanille de la plus haute qualitĂ©. Interminable, elle est comme une soyeuse caresse pour le palais. Tenue Ă  la dilution: Il faut très peu d’eau ici, sous peine de massacrer ce whiskey. Mais le peu de cette eau exaltera les saveurs les plus dĂ©licates de fleurs et de fruits. Conclusion: C’est avec beaucoup d’émotion et de surprise que j’ai dĂ©couvert (Ă  l’aveugle) ce whiskey très rare et très recherchĂ© par les connaisseurs, et Ă  juste titre. Un bijou ciselĂ© par un expert (la marque et les productions VAN WINKLE sont depuis quelque temps sous la responsabilitĂ© de production et de conservation de la distillerie BUFFALO TRACE, situĂ©e Ă  Frankfort, dans l’Etat du Kentucky). Il existe peu de whiskies et de whiskeys qui arrivent Ă  la hauteur de celui-ci qui a reçu de nombreuses distinctions (y compris celle du meilleur Bourbon par votre serviteur). Si vous avez les moyens et l’opportunitĂ© d’en acquĂ©rir une bouteille, n’en ratez pas l’occasion ! Très chaudement recommandĂ©. Prix, autrefois moins de 200 €, comptez probablement plus de 1000 € en vente en ligne aujourd’hui./ Note confirmĂ©e (rĂ©visĂ©e en 2014) = 96/100 et H.C. (Hors catĂ©gorie/Beyond any category).

Versions Ă©galement conseillĂ©es : Entre autres, les versions rĂ©gulières de 15 et 20 ans d’âge.

 

As I already said it, I consider BUFFALO TRACE (& so here this PAPPY VAN WINKLE 23 y.o. expression) as one of the best distilleries in the world (let’s even say one of the 20 or 30 best distilleries). That said, I also consider this expression one of the very few best Bourbons ever conceived, and one of the 2 or 3 most refined, sophisticated, complex & remarkable on the market (though, I have to warn you, this one is really rare & becomes really expensive !). Such a mastery & sheer elegance is rare even in the whole whisky world, or, in other words, it is not sure that, during a blind tasting, many Scotch whiskies could beat this ! Expect nutty, fruity (all kinds !), floral, honeyed, vegetal (mushrooms, autumn leaves, tea) notes, embraced by the softest wood nest you could imagine, and you will only have a tiny idea of what this masterpiece is all about. One of the happiest maturation ever seen (23 y.o. is very long for a whiskey, as it matures faster than a Scotch, for instance) and an unbeatable balance for sure. Only a slightly lack of body prevents it for being scored at, say 98/100. But, who cares anyway, it is such an unforgettable rare gem.

 

 

16/-SAZERAC :

(Pour la présentation, voir à BLANTON’S dans le précédent numéro, ou PAPPY VAN WINKLE un peu plus haut).

 

 

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-SAZERAC 18 ans, (Dist. « Spring 1983 Â»-Bottled « Fall 2011 Â»), distillerie Buffalo Trace, « 90 PROOF Â», 75 cl, 45 %, (KENTUCKY « STRAIGHT RYE WHISKEY Â») :

 

Couleur : Or, Ă  reflets ambrĂ©s, lĂ©gèrement rougeâtres. Nez : Superbe, atypique pour ceux qui n’ont pas l’habitude de dĂ©guster des Rye whiskeys. Complexe et expressif Ă  souhait, c’est dĂ©jĂ  un grand rien qu’au nez. EpicĂ© (gingembre), profondĂ©ment boisĂ© (Ă©rable, eucalyptus, cèdre), marquĂ© par des notes de solvant, il est cependant Ă©galement assez fruitĂ©. Bouche : Très boisĂ©e mais pas Ă©coeurante. Belles notes reprenant celles du nez, que ce soit pour le bois, les Ă©pices ou le fruit (on y perçoit mĂŞme des notes de fruits rouges en finale-une pointe de cranberry et de grenade) faisant preuve d’une belle aciditĂ©. Evolutif, c’est sans doute un des plus complexes whiskeys nord-amĂ©ricains qu’il m’ait Ă©tĂ© donnĂ© de dĂ©guster. Tenue Ă  la dilution : Etonnant lĂ  encore, ce SAZERAC accepte l’eau de manière très harmonieuse. Celle-ci exalte les notes fruitĂ©es, boisĂ©es et ne ravive pas trop les Ă©pices. Conclusion : Un grand Rye whiskey, et un grand whiskey tout court ! Fin, complexe, gourmand, que demander de plus ? Prix non disponible, mais compter plus de 130/150 € probablement de nos jours/ Note sous rĂ©serve (score under reserve) = 92,5/100

 

There is a lot of character in this whiskey, one of the best ryes I came across, for sure. Expect fruity (including red fruit), spicy (ginger), solvant, and very complex & dominant woody notes (cedar, maple wood, eucalyptus). Displays some acidity & deep woody notes that not everyone would like (especially beginners), but others (many connoisseurs praise it) will love this. Very well made, this is another treat (probably underscored ?) from the BUFFALO TRACE team !

 

 

17/ WOODFORD RESERVE (Labrot & Graham):

Enfin, la seule distillerie des Etats-Unis (Ă  ma connaissance) Ă  pratiquer la triple-distillation, et depuis peu une de celles qui produit de manière habilement dĂ©tournĂ©e des whiskeys utilisant Ă©galement des fĂ»ts usagĂ©s ce que la loi normalement ne permets pas. Appartenant Ă  la Brown-Forman corporation, tout comme JACK DANIEL’S, elle fĂ»t fondĂ©e en 1812 par Elijah Pepper (mais le projet dĂ©buta en 1797) dans le Woodford County, mais dĂ©placĂ©e en 1996, Ă  Versailles (oui, toujours dans Kentucky !), apparaissant tout d’abord sous le nom de LABROT & GRAHAM. C’est l’une des plus petites du pays sans pour autant ĂŞtre une micro-distillerie. Elle est aussi une de celles dont les alambics Ă  repasse en cuivre (au nombre de 3) sont les plus ressemblants Ă  ceux des distilleries Ă©cossaises, et ce n’est pas un hasard. Les cuves de fermentation sont Ă©galement très particulières, faites en cyprès plutĂ´t qu’en pin d’Oregon ou en acier inoxydable. Pour certaines versions, de la levure fraĂ®che est utilisĂ©e (technique dite « Sweet Mash Â», non la technique du « Sour Mash Â» de rĂ©utilisation, habituellement utilisĂ©e dans le Kentucky. De plus, la maturation est longue (pas de version de moins de 6 ou 7 ans commercialisĂ©e). La distillerie propose plusieurs gammes, et j’ai choisi une des versions les plus singulières :

 

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17/-WOODFORD RESERVE « DOUBLE-OAKED Â», distillerie LABROT & GRAHAM, Lot L077410725 de 2014), 45,2 % (90,4 ° PROOF), mais 43,2 % pour la France (KENTUCKY STRAIGHT BOURBON WHISKEY):

A noter: Cette version très particulière, s’inspirant des recherches du maĂ®tre-distillateur Chris Morris (notamment des versions « Seasoned Oak Â» et « Maple Wood Â»), est nommĂ©e ainsi car elle combine des fĂ»ts neufs fortement brĂ»lĂ©s (7 ans en moyenne) puis le distillat est transfĂ©rĂ© dans des fĂ»ts pour subir une deuxième maturation de 9 mois des fĂ»ts lĂ©gèrement toastĂ©s seulement pour ne pas altĂ©rer l’équilibre. Par ailleurs, par son cĂ´tĂ© Ă  la fois très boisĂ© et très fruitĂ©, elle est splendide en « Mint Julep Â» !

Couleur: AmbrĂ©e Ă  cuivrĂ©e, Ă  reflets orangĂ©s soutenus. Nez: Wow ! Complexe et très sĂ©duisant. Tour Ă  tour pâtissier (millefeuille, sucre glace, vanille-avec une pointe d’angĂ©lique en plus), fruitĂ© (abricots mĂ»rs, pĂŞches jaunes, orange et orange sanguine, voire mandarine), boisĂ© (bois d’érable, bois brĂ»lĂ©) important mais maĂ®trisĂ©, restant en arrière-plan, enfin comme une note de solvant devenant un peu plus prĂ©sente (et moins plaisante) après un certain temps d’aĂ©ration. Bouche: IntensĂ©ment boisĂ©e (plus de prĂ©sence qu’au nez) avec une forte note d’érable, mais liĂ©e Ă  d’autres (ce n’est pas du JACK !). Reprenant les notes du nez, elle est très fruitĂ©e (orange, orange sanguine, mandarine, pointe de fruits rouges), lĂ©gèrement florale, Ă©voque par moments un Cognac, Ă©galement par ses fortes notes de solvant. EpicĂ©e (cannelle, girofle, gingembre, muscade, voire pointe de piment d’Espelette), elle s’achève sur de sĂ©duisantes notes de vanille mĂŞlĂ©es d’orange et de mandarine. TempĂ©rature de service recommandĂ©e Ă  un peu moins de 20 °. Tenue Ă  la dilution: Clairement, Ă  mon avis, Ă  ne pas diluer, sous peine de renforcer son style très boisĂ© et de crĂ©er un dĂ©sĂ©quilibre vers beaucoup d’amertume. En revanche, quelques gouttes peuvent convenir, mais n’apportent rien dans le cas prĂ©sent (ou moins de fruitĂ©). Conclusion: Un superbe WOODFORD RESERVE, parfois pas loin du dĂ©sĂ©quilibre, sur le fil du rasoir, mais très bien conçu et mĂ©nageant un peu de place pour de belles notes fruitĂ©e et pâtissières entre les notes boisĂ©es et Ă©picĂ©es. Une version un peu moins facile d’accès que le « DISTILLER’S SELECT Â» mais de belle facture. Et j’adore son conditionnement aux notes cuivrĂ©es. Prix entre 45 et 55 €, cavistes-merci encore Ă  Woodford Reserve pour le sample/Note confirmĂ©e (confirmed score) = 91,5/100

Version Ă©galement conseillĂ©e : La version rĂ©gulière nommĂ©e « DISTILLER’S SELECT Â», mise en bouteille autrefois Ă  45,2 %, elle a perdu un peu de puissance rĂ©cemment (43,2 % est dĂ©sormais son titrage), mais demeure une rĂ©fĂ©rence de qualitĂ© en matière de whiskey raffinĂ©.

 

A very special WOODFORD RESERVE, as it uses as its maximum wood extraction. Woody & spicy it is, yes, but also very fruity, with some very attractive orange & mandarin notes, with some vanilla on top of it. It’s more complex than it seems, even if it is on the edge (it is still well balanced, but water kills it, so don’t add any unless you are bitterness a lot). Less « quiet Â» and balanced than the regular expression called « DISTILLER’S SELECT Â», this one takes risks that for some are too big, but for me interesting. Another Chris Morris performance there…

 

 

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Pour accéder rapidement au numéro précédent (US Whiskeys Part 1/3, whiskeys des lettres A à J) cliquez ci-dessous:

If you wish to have a quick access to previous survey on US Whiskeys, Part 1/3-letters A to J,

please click below:

US Whiskeys Part 1/3

 

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Pour accéder rapidement à la rubrique "Express Notes" sur la distillerie écossaise STRATHISLA, cliquez ci-dessous:

If you wish to have a quick access to previous "Express Notes N°1" devoted to Scottish distillery called STRATHISLA, please click below:

Express Notes N°1/Strathisla

 

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Dans le numéro précédant, j’avais traité des distilleries (ou noms de whiskeys) des lettres A à J. Dans le numéro suivant (3/3), je traiterais de Bourbons et de Ryes, mais aussi d’autres types de whiskeys, et notamment de single-malts, y compris tourbés (oui, vous avez bien lu) en provenance des Etats-Unis toujours, au fur et à mesure des découvertes, cette fois à suivre un peu plus tard...

 

To be followed a bit later on for N°3/3!

 

 

 

 

 

 

Express Notes No 2 (Part 1/3)

 

EXPRESS NOTES : No 2 : « US WHISKEYS, Part 1/3 Â» (Lettres B Ă  J)

(Bourbon, Tennessee & Rye)

 

Sujet: 15/06/2014; Dernière mise à jour: 26/06/14

 

US WHISKEYS/Whiskeys des Etats-Unis:

 

 

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L'auteur au Mohonk Mountain Park, Lake Mohonk, New Paltz, cĂ´te Est des U.S.A., 2002

(Photo © Grégoire Sarafian-désolé pour la qualité, prise avec un jetable!)

 

Cette série sur les U.S.A. est dédiée à la mémoire d'un ami, George Bobby Jones, né en 1943 à Louisville, Kentucky et décédé à Nyack, N.Y., en 2011, avec qui j’ai pu partager de bons moments en parlant d'art et de whisk(e)y, entre autres choses, et grâce à qui j’ai pu exposer là-bas, l’assister parfois sur place en tant qu'artiste-invité dans ses cours sur l’art (il était plasticien, moi aussi, mais il était également enseignant) et visiter en 2002 cette magnifique vallée de la rivière Hudson. Je n’oublierais pas.

This series of reviews is dedicated to the memory of a friend of mine, George Bobby Jones (painter & sculptor as well), who was born in Louisville, Kentucky, in 1943 & died in Nyack, N.Y.S., 2011. R.I.P. We enjoyed together occasionally a dram or two (Maker’s Mark was our fav.), exhibited together (I’m also a painter) in 2002, did some Art class with him as well, (as guest artist) & visited the wonderful Hudson Valley. I won’t forget.

Pour en savoir plus sur lui, voir le lien ci-dessous (to learn more about him, please click below) :

G.B. Jones

 

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Avec George Bobby Jones, en pause à Newburgh, sur la route vers le Nord-Est, Vallée de l'Hudson, automne 2002

(Photo © Grégoire Sarafian-désolé pour la qualité, prise avec un jetable!)

 
 Je vous propose, pour ce nouveau numĂ©ro, au prĂ©texte de l’actualitĂ© historique (le 70 ème anniversaire du dĂ©barquement des troupes alliĂ©es en Normandie-qui comportait de nombreux amĂ©ricains, ma façon de les saluer ici), une première sĂ©lection de whiskeys des Etats-Unis, divisĂ©e en deux parties, et cette fois en partant des genres traditionnels (Bourbon, Rye, Tennessee). Une manière aussi de rattraper un peu le retard pris Ă  traiter des whiskeys de ce pays. A ce titre, exceptionnellement, les notices seront publiĂ©es dans leur intĂ©gralitĂ© en français, avec en plus un rĂ©sumĂ© en anglais. Une autre sĂ©lection traitera plus tard en partie d’autres types de whiskeys,  comme par exemple de single-malts, parfois mĂŞme tourbĂ©s !

 

For this second number of « Express Notes Â» (short reviews of whisk-e-ys with each time a special theme), I changed the program to pay tribute to our american friends because of 70 th Anniversary of the landing of the Allied troups in Normandy during W.W.II, but also because I’ve been late to speak about american whiskeys & distilleries & reviewed none of them except some mentions & awards in my 2013 Awards pages. Apologies again for that. Anyway, this first special number about US Whiskeys (in two parts) is mostly about Bourbon, and then about Tennessee & Rye whiskeys, but the next one (I mean the third one), later on, will speak about US single-malts as well, even about one which is peated ! French tasting notes will be fully published this time, but English language readers will have an idea of them with a short (or a bit longer than usual?) summary. Hoping they will like it.

 

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1/Pour commencer ce survol, Ă  tout seigneur tout honneur, peut ĂŞtre la plus belle distillerie nord-amĂ©ricaine (que les autres me pardonnent), et une des 20 ou 30 meilleures distilleries au monde (il n’y a pas que moi qui le dit), j’ai nommĂ© BUFFALO TRACE (nĂ©e sous le nom d’« ANCIENT AGE Â» vers 1930), importante distillerie du Kentucky localisĂ©e Ă  Frankfort, commercialisant de nombreuses marques (dont GEORGE T. STAGG, OLD CHARTER, ROCK HILLS FARMS, ou encore les RYE nommĂ©s THOMAS H. HANDY & SAZERAC, mais aussi, moins connu, en partenariat, la production et distribution des rares Bourbons et Rye PAPPY VAN WINKLE (voir plus loin pour ces derniers). Ici la marque BLANTON’S et sa cĂ©lèbre carafe et son bouchon surmontĂ© d’une figure de cavalier changeant de position suivant les versions. Par ailleurs une des marques qui ont concouru Ă  convaincre des inconditionnels des whiskies Ă©cossais que l’on pouvait aussi avoir de la complexitĂ© et beaucoup d’intensitĂ© aromatique avec un brut de fĂ»t venant d’ailleurs (avec les versions « Straight from the Barrel Â»):

 

-BLANTON’S, « GOLD EDITION Â», SINGLE-BARREL (N°376, Rack N°55-Bottled 04/12/12), 70 cl, (livrĂ©e rouge et or), Edition limitĂ©e pour la MdW, 51,5 %(KENTUCKY STRAIGHT BOURBON WHISKEY):

Couleur: AmbrĂ©e, Ă  reflets cuivrĂ©s, voire acajou. Nez: A la fois incroyablement gourmand et complexe. Bois prĂ©cieux, bois d’érable, maĂŻs, solvant/vernis Ă  ongles, fleurs capiteuses, fruits rouges, quantitĂ©s de fruits frais, cuits & secs. Bouche: A l’ouverture de la bouteille, c’est un vrai festival de saveurs (reprenant celles du nez, avec en plus des notes de noix nobles, la pĂŞche, l’abricot et la prune en avant) dĂ©bordant du verre. Magnifique, subtile, complexe, très Ă©lĂ©gante, elle est Ă©tonnamment fine pour ce titrage. Au fil du temps le profil se durcit un peu (devient plus Ă©picĂ© et plus sec), vers quelque chose de moins spectaculaire mais toujours aussi gourmand et parfumĂ©. Epices « amĂ©ricaines Â» (girofle, muscade, cannelle) et poivre 5 baies, mais tenues par le profil fruitĂ© et floral. Tenue Ă  la dilution: Devient littĂ©ralement aĂ©rien avec un peu d’eau, mais attention Ă  ne pas trop diluer. Seigle, Ă©rable, dattes, caramel naturel, fruits rouges, fruits secs variĂ©s, Ă©pices, et une texture presque comme du velours…Conclusion: Un Bourbon très gourmand, intense et plutĂ´t complexe (avec mĂŞme des notes de fruits rouges), qui lorgne vers les vieux Single-grains Ă©cossais Ă©levĂ©s en fĂ»ts de Sherry (ou le contraire !). Pour moi un des tous meilleurs Bourbons jamais dĂ©gustĂ©s Ă  ce jour, avec certains des premiers batches du WOODFORD RESERVE « Distiller’s Select Â», dans un genre certes diffĂ©rent. Excellent rapport qualitĂ©/titrage/prix Ă©galement. Prix : Entre 49 et 65 €, MdW et autres lieux/Note confirmĂ©e (confirmed score) = 94,5/100

Versions Ă©galement conseillĂ©es (other recommended expressions): La version rĂ©gulière Ă  46,5 %, (Ă©tiquette crème), plus douce, et la version brut de fĂ»t « Straight from the Barrel Â» (Ă©tiquette blanche et sable), Ă  titrage variable (mais le plus souvent entre 64 et 67 %) ; dilution fortement recommandĂ©e pour cette version.

 

I consider BUFFALO TRACE (& so as for several BLANTON’S expressions) as one of the best distilleries in the world (let’s even say one of the 20 or 30 best distilleries in my opinion). That said, I also consider this expression as one of the best Bourbons ever conceived, for its ratio between quality of wood/generosity of the aromatic profile/optimal ABV/price…In other words, it is as wide as the best scottish single-grains whiskies matured in Sherry casks, and very complex (on rye, pepper, peach, apricot, plum, red fruit, pecan nut, dates & other dried fruits, cinnamon, nutmeg, clove), very satisfying. It is fruity, perfectly balanced, it is refined, it is sweet as silk with a dash of water…

 

 

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2/ ELIJAH CRAIG (du nom d’un rĂ©vĂ©rend nĂ© en 1743 et mort en 1808) est une des marques de la distillerie HEAVEN HILL fondĂ©e en 1890 et situĂ©e Ă  Louisville, dans l’état du Kentucky. ConsidĂ©rĂ© comme un pionnier pour avoir, selon la lĂ©gende, Ă©tĂ© le premier Ă  avoir utilisĂ© des fĂ»ts profondĂ©ment brĂ»lĂ©s pour contenir du whiskey, ELIJAH CRAIG se devait d’avoir sa marque. Cette entreprise familiale produit de nombreux whiskeys dont par exemple les marques EVAN WILLIAMS, BERNHEIM, PARKER’S, ou encore les RYE suivants : PIKESVILLE, RITTENHOUSE, mais aussi la seule marque de CORN Whisley, MELLOW CORN.

-ELIJAH CRAIG 12 ans « BARREL PROOF Â», distillerie HEAVEN HILL, Edition limitĂ©e pour la MdW (2013), Natural Cask Strength, 68,5 %,(KENTUCKY STRAIGHT BOURBON WHISKEY):

Couleur : AmbrĂ©e, Ă  reflets rougeâtres. Nez : Proprement incroyablement parfumĂ©. BoisĂ© de la manière la plus forte et complexe qui soit (bois de rose, bois d’érable, bois de chĂŞne, bois de santal), Ă©picĂ©e (gingembre, poivre 4 bois, piment d’Espelette), avec une note de cire et de cuir, elle Ă©voque aussi une corbeille de fruits mĂ»rs. Bouche : ExtrĂŞmement puissante et exceptionnellement gourmande, elle est comme une tornade de saveurs dont on se remet difficilement, dans le bon sens du terme et moyennant un peu d’eau, s’entend ! Ce « Bourbon-Monster Â» est expressif comme pas deux. Le boisĂ© est puissant, reprenant la complexitĂ© du nez, tout comme le fruitĂ© et les Ă©pices de grande complexitĂ©. Il faudrait l’étudier sur la durĂ©e, or je n’ai pu le dĂ©guster qu’une seule fois pour le moment. Demande tout de mĂŞme un peu d’eau pour pouvoir l’apprĂ©hender correctement, sinon difficilement soutenable. Tenue Ă  la dilution : Excellente, et incroyablement efficace. C’est une vĂ©ritable explosion de saveurs, quasi-indescriptible…à ce moment lĂ  de la dĂ©gustation je doute mĂŞme qu’un single-malt Ă©cossais puisse rivaliser avec une telle dĂ©bauche de saveurs ! Wow ! Conclusion : Un chef d’œuvre en matière de Bourbon…avec certains autres bruts de fĂ»t par exemple de chez Buffalo Trace (je pense Ă  des Blanton’s « Straight from the Barrel Â» en particulier) certainement un des plus grands Bourbons et au-delĂ  un des plus grands whiskies jamais dĂ©gustĂ©s, tout pays confondus. J’ai eu du mal Ă  me raisonner question notation chiffrĂ©e, qui au dĂ©part Ă©tait encore supĂ©rieure ! Un grand merci Ă  C. pour cette dĂ©gustation exceptionnelle. /Prix env. 85 € Ă  sa sortie/ExclusivitĂ© MdW (Ă©puisĂ©, probable ?)- Note sous rĂ©serve (score under reserve)= 97,5/100

Version Ă©galement conseillĂ©e (other recommended expression): La version rĂ©gulière de 12 ans d’âge Ă  47 %, plus douce.

 

I kind of like the regular (reduced) 12 y.o. expression, but don’t find it stellar. But when I came across to this expression, during a special friendly tasting this year, I was amazed & very excited about this one. I tell you, one can barely imagine how good & powerfully aromatic it is. There is such an oopmh in this one that few Bourbons only can beat it (except maybe some BLANTON’S « Straight from the Barrel Â» ones ?). The wood maturation control is insane. Alcohol is so high you would think you won’t be able to drink it neat (and of course it is more interesting & bearable with some water, so please be careful !) but, as the wood influence, they don’t overpower the distillate as you could think ! This « Bourbon-Monster Â» is simply one of the two best Bourbons ever tasted, the other one (PAPPY VAN WINKLE 23 y.o.) being more on the refinement & perfect long ageing side, so completely different.

 

 

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(Photo de la version Ă  50 %)

 

 

3/ La distillerie FOUR ROSES situĂ©e Ă  Lawrenceburg dans le Kentucky a une jolie histoire associĂ©e Ă  son nom. En effet, son fondateur (en 1888-mais les bâtiments actuels datant de 1910), Paul Jones Jr, l’aurait baptisĂ©e ainsi en hommage Ă  sa future femme, lui ayant donnĂ© son accord, d’après la lĂ©gende, en arborant un corsage brodĂ© de 4 roses rouges. Parmi les autres marques associĂ©es Ă  son nom, citons le « BULLEIT Bourbon Â» ou le « I.W. HARPER Â». La marque « FOUR ROSES Â» comporte bien sĂ»r une version d’entrĂ©e de gamme simplement nommĂ©e « BOURBON », Ă  40 %, et d'autres Ă©ditions limitĂ©es sur lesquelles nous reviendrons (notamment sur la "SMALL BATCH ").

-FOUR ROSES « SINGLE-BARREL Â», sans prĂ©cision d’âge (la distillerie parle de minimum 7 ans), Edition de 2009, (Barrel N° 10-24-00I, Bottled 04/09/08), 43 % (KENTUCKY STRAIGHT BOURBON WHISKEY):

Couleur: CuivrĂ©e, Ă  reflets cuivrĂ©s rougeâtres. Nez: Suave, très parfumĂ©, Ă©picĂ© (Ă©pices dont girofle, cannelle), boisĂ©, vanillĂ©, avec une note d’érable (lĂ©gèrement diffĂ©rente de celles de chez JACK DANIELS), c’est un nez complexe et très expressif, notamment dans ses notes fruitĂ©es (fruits exotiques, dont banane, papaye ; abricot, miel, coing). Comme une note de seigle Ă©galement. ExubĂ©rant et encourageant ! Bouche: Tout aussi complexe, gĂ©nĂ©reuse, et reprenant les notes du nez. Elle dĂ©bute par une onctueuse attaque fruitĂ©e, se poursuit ensuite par une prĂ©sence d’épices plus ou moins puissantes (poivre noir, cannelle, girofle, piment doux). Elle redevient plus ronde en finale, sur un doux veloutĂ© fruitĂ© et boisĂ©, impressionnant de sĂ©rĂ©nitĂ©. Mais après plusieurs dĂ©gustations elle peut s’avĂ©rer plus Ă©picĂ©e, plus sèche et plus agressive. Tenue Ă  la dilution: Excellente, elle apporte une belle ampleur et laisse au whiskey une belle consistance, entre gelĂ©e de fruit et marmelade. Les notes fruitĂ©es sont exacerbĂ©es de manière Ă©patante, et les notes boisĂ©es remisĂ©es Ă  l’arrière-plan. Attention, de la glace pourrait diminuer ou tuer cette belle complexitĂ©. Conclusion: Impressionnante, cette version bat en brèche les prĂ©jugĂ©s de certains (dont votre serviteur, eh oui !) sur cette distillerie. Bien plus subtil que la version d’entrĂ©e de gamme que tout le monde connaĂ®t. Une complexitĂ© de haut de gamme, et oserais-je, l’exubĂ©rance d’un Pure Pot Still irlandais…Superbe !   Prix: Environ 30-35 € en G.M.S. (grandes et moyennes surfaces, attention version en voie de disparition)/ Note confirmĂ©e (confirmed score) = 93,5/100

 

-FOUR ROSES « SINGLE-BARREL Â» (Chai N°C5, fĂ»t 34-IP), sans prĂ©cision d’âge (env. 7 ans), Edition 2010 (bouteille presque rectangulaire), 50 % (KENTUCKY STRAIGHT BOURBON):

Couleur: CuivrĂ©e, Ă  reflets cuivrĂ©s rougeâtres. Nez: Très gourmand et plutĂ´t exubĂ©rant. Des Ă©pices (girofle, cannelle, gingembre, poivre noir, voire piment d’Espelette), des notes boisĂ©es (chĂŞne brĂ»lĂ©, eucalyptus, Ă©rable) et un fruitĂ© important (fruits rouges, fruits jaunes), notes de seigle, bref, assez riche. Bouche: DĂ©bute dans la douceur (plus qu’escomptĂ© Ă©tant donnĂ© les 50 %), sur le fruitĂ©, de manière très concentrĂ©e, puis se dĂ©veloppe sur des notes plus Ă©picĂ©es mais aussi des notes vĂ©gĂ©tales (tabac, cuir). Le boisĂ© se fait alors plus serrĂ© (tanins fermes). La finale est consacrĂ©e Ă  dĂ©cliner toute la palette Ă©picĂ©e de bourbon (cannelle, girofle, muscade, poivre noir, poivre 5 baies, piment d’Espelette), puis le bois d’érable (et une pointe d’eucalyptus) vient souligner le tout. Au cours des dĂ©gustations suivantes, le profil gĂ©nĂ©ral s’est considĂ©rablement radouci grâce aux aĂ©rations successives. Tenue Ă  la dilution: Le profil de ce Bourbon devient dès lors plus classique, avec comme une note de « solvant moderne Â», ni acĂ©tone, ni vernis mais un peu des deux. L’eau ravive aussi les Ă©pices. Conclusion: Un excellent FOUR ROSES, peut ĂŞtre juste un rien moins onctueux et harmonieux que l’ancienne version Ă  43 %. Ces single-barrels demeurent parmi les meilleurs bourbons sur le marchĂ©. Prix: 30 Ă  38 €, G.M.S./ Note confirmĂ©e (confirmed score)= 90/100

Version Ă©galement conseillĂ©e (other recommended expressions) : La version rĂ©gulière sans compte d’âge (notamment pour les cocktails), et l’excellente rĂ©cente version nommĂ©e « Small Batch Â», Ă  45 %, d’une incroyable suavitĂ©.

FOUR ROSES can really deliver beautiful whiskeys. Either on earlier versions of the « SINGLE-BARREL Â» expression (such the first one reviewed here) or the latest. There are fruity, woody, spicy, with a good balance, and the most recent one called « SMALL BATCH Â», highly recommanded, could be simply the sexiest Bourbon ever, because of its silkyness & satisfying mouthfeel, with a generously fruit & delicately woody combo. The regular expression has also been much improved over the years.

 

 

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5/-HUDSON « BABY BOURBON Â». La sociĂ©tĂ© TUTHILLTOWN SPIRITS qui produit notamment divers types de whiskeys sous la marque HUDSON est une distillerie situĂ©e, fait rare, Ă  Gardiner, dans l’Etat de New York, dans la vallĂ©e de l’Hudson, cĂ©lèbre pour ses magnifiques paysages de montagnes & de forĂŞts ainsi que de charmants villages au bord du fleuve HUDSON, au dessus de Newburgh sur la carte. Lorsque Brian Lee & Ralph Erenzo rachètent un terrain agrĂ©mentĂ© d’un vieux moulin, en 2001 (la sociĂ©tĂ© sera crĂ©Ă©e en 2003), ils sont les premiers Ă  chercher Ă  Ă©tablir la première distillerie officielle depuis la Prohibition (1919-1933), soit depuis presque 70 ans…Il s’agit lĂ  d’une micro-distillerie (le seul alambic a une contenance de 400 litres) destinĂ©e Ă  fabriquer tant des Bourbons, des Rye whiskeys que des Corn whiskeys, des eaux-de-vie de fruits, de la vodka ou encore plus rĂ©cemment des « Barrel aged cocktails Â». A leurs dĂ©buts, ils dĂ©frayent la chronique en proposant des distillats qui normalement ne devraient pas pouvoir ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme « Bourbons Â» car ils Ă©taient âgĂ©s de 4 mois au lieu de 24 mois minimum. Ceux-ci, s’avĂ©reront, pour partie du moins, dĂ©jĂ  assez mĂ»rs pour ĂŞtre commercialisĂ©s. Les produits de cette distillerie, fait rare Ă©galement, sont uniquement vendus dans des contenants de 35 cl seulement.

 

-HUDSON, « BABY BOURBON Â», sans prĂ©cision d’âge (4 mois), SINGLE-BOURBON WHISKEY (100 % New York corn), small American oak barrels, TUTHILLTOWN Spirits, 46 % (NEW YORK STATE BOURBON WHISKEY):

Couleur : AmbrĂ©, Ă  reflets cuivrĂ©s. Nez : « Huileux Â», très fin, modĂ©rĂ©ment boisĂ©, fruitĂ©, Ă©tonnant pour un whiskey aussi jeune. Bouche : Très beau fruitĂ©, très fin et d’une gourmandise et d’une longueur indĂ©niable. Le boisĂ© est intense (bois prĂ©cieux, cèdre), mordant, profond, et cependant « viable Â», il est accompagnĂ© de notes de noix nobles, d’épices (muscade, girofle, cannelle) superbement intĂ©grĂ©es. Diffère des bourbons classiques par son profil gĂ©nĂ©ral. Tenue Ă  la dilution : Moyenne, et Ă  modĂ©rer, car l’eau Ă  tendance Ă  durcir ses notes boisĂ©es (cèdre, chĂŞne fraichement sciĂ©). Conclusion : Un excellent très jeune whiskey (enfin, presque, Ă  l’époque), bien prometteur ! A suivre. Note confirmĂ©e (confirmed score) = 91/100

Version Ă©galement conseillĂ©e, entre autres (other recommended expression, between others): La version « seigle Â» nommĂ©e « Manhattan Rye Â», rĂ©gulière sans compte d’âge (par ailleurs excellente en cocktails) Ă  46 %, Ă  forte personnalitĂ©.

 

This were amazing news when I heard that a new american distillery was going to open in New York State, in the Hudson Valley, where I had the chance to be, thanks to my friend painter & teacher George Bobby Jones (always mentioning a whiskey called « Yellowstone Â» he loved), visit & then paint & praise. We visited a place called Mohonk Mountain House, Lake Mohonk, in New Paltz, a bit further North after Newburgh, and it was so remote, wild & beautiful as...the idea of the end of the world, but I think I was not far from where the Tuthilltown Spirits built its boutique distillery. So this was for me very special then to taste their productions. Anyway I love what they do, and wish them a big success. They are distributed in France by La Maison du Whisky and the distillate (I say « distillate Â» because during their debut the distillery use to bottle four months old distillate, but it was not legally Bourbon whisk-e-y as it has to be matured at least 2 years before bottling, right ? So they cleverly avoided the question saying clearly it was not a Bourbon-yet, but a « Baby bourbon Â»). The whiskey is sold in nice but expensive 35 cl only bottles (the main default, probably?).

 

 

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6/ Sans doute la plus cĂ©lèbre distillerie amĂ©ricaine au monde, JACK DANIEL’S, doit son succès Ă  une singulière histoire (selon la lĂ©gende, bien entendu-il y a beaucoup de lĂ©gendes dans le whisky de tous les pays, pas forcĂ©ment toutes vraies, mais jouons le jeu ici aussi !). En effet, son fondateur, Jasper « Jack Â» Newton Daniel, nĂ© en 1846, dĂ©couvrit dit-on le whisk(e)y via un problème familial l’ayant contraint Ă  aller vivre chez un de ses voisins, ce Ă  l’âge de…6 ans ! Au fil de ses diffĂ©rents changements de domicile, il se retrouve chez un pasteur luthĂ©rien, Dan Call, propriĂ©taire d’une distillerie. Et c’est ainsi que grâce Ă  un esclave du propriĂ©taire qu’il apprit l’art de la distillation, mais la religion Ă©tant très puissante, et dĂ©jĂ  dĂ©favorable Ă  cette Ă©poque au whisk(e)y, le petit Jack doit attendre pour aller plus loin, ce qu’il fait en 1860 lorsqu’il reprend la sociĂ©tĂ© de Dan Call. La distillerie JACK DANIEL’S ne sera officiellement crĂ©Ă©e qu’en 1886 et parfois considĂ©rĂ©e comme la plus ancienne des Etats-Unis, en tout cas la plus ancienne Ă  ĂŞtre dĂ©clarĂ©e. C’est ainsi que commence l’histoire de JACK DANIEL’S, dont nous reparlerons plus tard…Trois choses sont enfin importantes Ă  savoir Ă  son sujet, d’abord qu’elle est situĂ©e Ă  Lynchburg, dans le comtĂ© de Moore, ou, oui, vous lisez bien, encore aujourd’hui, l’alcool est encore interdit de consommation. Aussi la visite de la distillerie est assez particulière…pas question d’en ramener une quelconque bouteille ou mignonnette.

Ensuite, que JACK DANIEL’S est un Tennessee Whiskey, utilisant le procĂ©dĂ© dit du « Lincoln County Process » (techniquement parlant du « Charcoal mellowing Â» -ou adoucissement par utilisation de charbon de bois), qui prĂ©conise de filtrer le distillat avant la mise en fĂ»ts Ă  travers une couche de 3 mètres de charbon de bois d’érable. Ce procĂ©dĂ© est aussi utilisĂ© par l’autre distillerie du Tennessee, GEORGE DICKEL (propriĂ©tĂ© du groupe Diageo), mais les deux distilleries sont en procès Ă  l’heure actuelle, la première disputant Ă  la deuxième le droit de l’appellation « Tennessee Whiskey Â» au prĂ©texte du particularisme de son procĂ©dĂ© de filtrage tel qu’il a Ă©tĂ© redĂ©fini comme bien spĂ©cifique en 2013 par la justice amĂ©ricaine. D’énormes sommes sont en jeu, la distillerie GEORGE DICKEL Ă©tant loin d’avoir le mĂŞme succès que JACK DANIEL’S (130 000 caisses vendues en 2013 pour le premier, c’est très loin de la production de la JACK DANIEL’S, qui en produit, elle, près de 11 millions par an, Ă  partir de…74 chais !). Enfin, la distillerie appartient au groupe Brown-Forman propriĂ©taire Ă©galement d’autres distilleries du Kentucky, comme EARLY TIMES, OLD FORRESTER, ou encore WOODFORD RESERVE. JACK DANIEL’S est produit en trois versions principales, le « OLD N°7 Â», les « SINGLE-BARREL Â» et le « GENTLEMAN JACK Â». Par ailleurs, elle propose de temps Ă  autre des versions un peu (ou beaucoup) plus haut de gamme, commĂ©moratives, et/ou commandĂ©es par des distributeurs pour certains marchĂ©s. Ainsi par exemple la version « 1915 Â» (« Gold Medal Â») en 1 litre et Ă  43 % exclusive Ă  la Maison du Whisky prĂ©sentĂ©e en 2010. Elle aussi propose dĂ©sormais son « Spirit Drink Â» Ă  base de JACK DANIEL’S aromatisĂ© au miel, titrant 35 %, il est nommĂ© « TENNESSEE HONEY Â».

 

-JACK DANIEL’S « OLD N° 7 BRAND Â», 40 %, (TENNESSEE WHISKEY): Commentaires et note rĂ©visĂ©s en 2014:

Couleur: AmbrĂ©e, Ă  reflets orangĂ©s. Nez: Très exubĂ©rant: L’érable, l’érable, et puis l’érable. Bon d’accord, quelques Ă©pices, des pruneaux frais peut-ĂŞtre ? Et du caramel plus proche de la mĂ©lasse que du caramel salé…Bouche : La bouche, aux saveurs certes variĂ©es (banane, bonbon acidulĂ©, sirop d’érable, melon, caramel, parquet cirĂ©), devient vite monolithique, ennuyeuse au possible, sur cette note insistante d’érable, puis de caramel, voire de rĂ©glisse (entre rĂ©glisse et mĂ©lasse). De plus elle est un peu en retrait par rapport Ă  au nez, vraiment (trop) exubĂ©rant. En musique il y a de l’ Â« easy-listening Â», de la musique « mainstream Â» (grand public) exigeant peu de l’auditeur, eh bien en whisky, voici de l’ Â« easy-drinking Â» ! Tenue Ă  la dilution:C’est presque pire ! Donne un cĂ´tĂ© presque artificiel Ă  la note d’érable et « Ă©tale le caramel Â» (je prĂ©cise que l’ajout de caramel est interdit dans les whiskeys, c’est juste une analogie). Conclusion: DiffĂ©rent des Bourbons du Kentucky, il est plus « plein Â» et très doux. La bouche, très facile d’accès, flatteuse pour les palais non initiĂ©s, prĂ©sente il est vrai des saveurs variĂ©es (banane, bonbon acidulĂ©, sirop d’érable, melon, caramel, parquet cirĂ©), mais reste quelque peu en retrait par rapport Ă  au nez, vraiment (trop !!!) exubĂ©rant. L’on comprend en revanche pourquoi il plaĂ®t autant aux nĂ©ophytes, par sa facilitĂ© d’accès (c’est doux et sucrĂ©) qui ne demande aucune expĂ©rience gustative pour ĂŞtre apprĂ©ciĂ©, sec ou en avec « additifs Â» et glace. Entre dĂ©lice et supplice, dirai-je…je demeure très partagĂ©. Les connaisseurs lui prĂ©fèreront par exemple la version « Single-Barrel Â», sans doute. De manière plus objective, « le JACK Â» est la boisson forte alcoolisĂ©e emblĂ©matique des amateurs de hard-rock (et des groupes), et de certains groupes d’amateurs de moto de grosse cylindrĂ©e (si vous voyez ce que je veux dire), mĂŞme si cela peut ĂŞtre rĂ©ducteur, j’en conviens. Je suis suffisamment Ă  l’aise pour le dire, en tant qu’amateur de ce genre musical, mais heureusement, « nous Â» buvons d’autres choses ! 25 €, partout. Note confirmĂ©e (confirmed score) = 76/100

 

-JACK DANIEL’S « SINGLE-BARREL Â», Batch 5-2663, Rack N° L-10, Bottled : 08/15/2005, 45 %, (TENNESSEE WHISKEY) : Commentaires et note rĂ©visĂ©s en 2014:

Couleur: AmbrĂ©e, Ă  reflets orangĂ©s soutenus. Nez: ParfumĂ©, rappelant un peu la version rĂ©duite et issue d’un bien plus grand nombre de fĂ»t intitulĂ©e « OLD N°7 Â», il est cependant moins exubĂ©rant et plus Ă©quilibrĂ©. Notes d’érable, bien sĂ»r, mais aussi de solvant (essence de tĂ©rĂ©benthine, en moins violent, acĂ©tone, d’oĂą la note de bonbons acidulĂ©s, vernis Ă  bois), de fruits (pommes rouges, cerises, cranberries, diverses baies), et aussi beaucoup de bois en arrière-plan. Un nez un peu alcooleux. Bouche: Puissante, ferme, boisĂ©e (Ă©rable) et marquĂ©e par les solvants, et Ă©picĂ©e (cannelle, girofle, muscade, lĂ©gère note de piment, de gingembre sĂ©chĂ©), puis seulement un peu fruitĂ©e. Quelques notes vĂ©gĂ©tales, dont une note de tabac pour cigares. Avec le temps devient plus Ă©picĂ©e et austère, dominĂ©e par le bois (brĂ»lĂ© et assĂ©chant) et les Ă©pices. Tenue Ă  la dilution: IntĂ©ressante, car elle adoucit un peu le profil, mais ne pas trop diluer, cela renforcerait les notes boisĂ©es, et l’amertume qui en dĂ©coule. Conclusion: Une version assez diffĂ©rente de la version standard, bien plus convaincante, car le nez est beaucoup moins outrancier et la bouche est beaucoup plus dĂ©licate et fine, ce Ă  partir des mĂŞmes saveurs. Il possède mĂŞme des nuances supplĂ©mentaires (de cerise, de tabac, etc.) qui concourent Ă  le rendre plus attractif par sa complexitĂ©. Sans doute la meilleure version disponible couramment Ă  un prix encore abordable, et, pour le moment, la meilleure version testĂ©e Ă  ce jour. D’autres lots plus rĂ©cents dĂ©gustĂ©s m’ont paru dans le mĂŞme esprit–Prix: Carafe, 25/35 €, en GMS (vendue en bouteille en forme de carafe). Note confirmĂ©e (confirmed score) = 84/100

Versions Ă©galement conseillĂ©e (other recommended expression): La version rĂ©gulière sans compte d’âge nommĂ©e « Gentleman Jack Â», Ă  40 %, assez douce et plus Ă©quilibrĂ©e selon moi que la cĂ©lèbre « Old N°7 Â» que tout le monde connaĂ®t.

What can I say ? In the french note I mentioned something like that : « Ok, I love hard-rock music but that doesn’t mean I have to love J.D. compulsory , do I ? ». Just a few words to say that for me it is clearly a beginner’s whiskey that they make. Yes, « THE Â» beginner’s whisk(e)y has to exist & I haven’t decided that, the audience did it, just take a look at the sales…Anyway I’m clearly not a fan of that exuberant easy-drinking style that the « OLD N°7 Â» provides (as I find it unbalanced and monolithic), but I can appreciate from time to time the more balanced « SINGLE-BARREL Â» (that has more character & subtlety) or even the smoother « GENTLEMAN JACK Â» which I prefer to it. That’s it, if one don’t like whisky, they will often tell you they prefer « JACK Â». It’s ok, and their whiskeys aren’t bad, but it is a pity that one (especially beginners) won’t be able to taste something else and understand it, because America has so much more to offer than that, in my humble opinion. Well,  I'm "just sayin’, right ?

 

 

 

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8/-JIM BEAM : La distillerie JIM BEAM est crĂ©Ă©e en 1795 Ă  Clermont, dans le Kentucky. Elle est familiale depuis 7 gĂ©nĂ©rations. C’est Jacob Beam qui sera le premier distillateur, puis Fred Noe en 1957. Jim Beam dirigera l’entreprise en 1894 Ă  l’âge de 30 ans. En 1934 (après de nombreuses annĂ©es de fermeture dues Ă  la Prohibition), celui-ci reconstruit la distillerie et s’en occupera presque jusqu’à sa mort en 1947. Mais l’affaire demeure familiale. Le JIM BEAM « White Â», notamment, deviendra le whiskey le plus vendu au monde en 1985. Mais la distillerie Ă©labore Ă©galement la gamme « Small batch Bourbons Â» (KNOB CREEK, BOOKER’S, BASIL HAYDEN, de JIM BEAM. De maturation plus longue que les versions plus grand public sous la marque JIM BEAM (sauf l’exception du 12 ans d’âge), cette gamme est destinĂ©e Ă  commĂ©morer l’esprit des whiskeys produits avant la Prohibition amĂ©ricaine (1919-1933). C’est Booker Noe, le petit-fils de Jim BEAM, qui, devenu maĂ®tre-distillateur, en 1960, en sera l’instigateur, en 1985. Il existe un JIM BEAM « White Â», « Black Â», « Rye Â» (au seigle), « Jim Beam’s Choice Â» (reprenant le procĂ©dĂ© du « Lincoln County Process » de filtration au charbon de bois d’érable, comme les Tennessee whiskeys), « Devil’s Cut Â» (rĂ©alisĂ© avec un procĂ©dĂ© secret) et une version aromatisĂ©e (infusĂ©e avec du miel, donc lĂ©galement ce n’est plus du whisky) nommĂ©e « Honey Â» et titrant 35 %. Toutes les versions ne sont pas commercialisĂ©es en France.

-JIM BEAM « BLACK Â» 6 ans, « TRIPLE AGED Â» (Edition 2011), 43 % (KENTUCKY STRAIGHT BOURBON, WHISKEY):

Couleur: Vieil or, Ă  reflets ambrĂ©s soutenus. Nez : Plaisant, suave et relativement complexe. Bois d’érable, bois de chĂŞne lĂ©gèrement brĂ»lĂ©, caramel naturel, solvant (fruits acidulĂ©s, bonbon anglais). Bouche: Reprends les notes du nez (notamment l’érable et le bonbon anglais), puis s’évanouit rapidement, après un bref surgissement d’épices et de fruits (touche de seigle et de fruits rouges, fruits confits variĂ©s), mais aussi de miel et de chocolat au lait. Finale plaisante, Ă©quilibrĂ©e mais trop douce, trop courte, malgrĂ© les 43 %. Tenue Ă  la dilution: L’ajout d’un peu d’eau est agrĂ©able, cela lui donne plus de fluiditĂ© encore, un caractère aĂ©rien mĂŞme, mais la dilution n’est pas vraiment utile ici, elle a dĂ©jĂ  largement eu lieu. Conclusion: Un bon Bourbon, très agrĂ©able, mais qui faiblit un peu trop en finale. On attend une version plus puissante. Prix : 17 Ă  25 €, certaines GMS, pas toutes (ach. 17 € lors d’une F.A.W. chez Leclerc, NoĂ«l 2011)/ Note confirmĂ©e (confirmed score) : 85,5/100

Version Ă©galement conseillĂ©e (other recommended expressions): La version rĂ©gulière « White Label Â» sans mention d’âge (env. 4 ans) et Ă  40 % (Ă  rĂ©server peut ĂŞtre davantage aux cocktails ?), et la nouvelle version du 12 ans d’âge nommĂ©e « Signature Craft » titrant 43 %, et plus puissante.

 

A Bourbon on the sweet side, the more often, from a bit dull (some of the « White label Â» batches) to more refined offers (some of the « Black label Â» batches, for instance), but I have the feeling that this distillery hasn’t said it all yet, and I’m looking forward to try the « Rye Â» one (not always on sale here in France), the « Devil’s Cut Â» and maybe other ones. To be followed !

 

That’s all folks, for now !

 

Dans le numĂ©ro suivant, je traiterais des distilleries (ou noms de whiskeys) des lettres K Ă  W (de KNOB CREEK Ă  WOODFORD RESERVE, en passant par MAKER’S MARK, MICHTER’S, NOAH’S MILL, OLD POTRERO, PAPPY VAN WINKLE, SAZERAC), merci de votre patience…

 

Next time (on« US WHISKEYS, Part 2/3 Â») I will speak about other distilleries or whisk(e)ys from letters K to W, such as KNOB CREEK, MAKER’S MARK, MICHTER’S, NOAH’S MILL, OLD POTRERO, PAPPY VAN WINKLE, SAZERAC & finally WOODFORD RESERVE). So, please be patient â€¦

 

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Pour accéder rapidement au numéro suivant (US Whiskeys Part 2/3, whiskeys des lettres K à W) cliquez ci-dessous:

 If you wish to have a quick access to next survey on US Whiskeys, Part 2/3-letters K to W,

 please click below:

 

US Whiskeys Part 2/3

 

 

 

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Pour accéder rapidement à la rubrique "Express Notes" sur la distillerie écossaise STRATHISLA, cliquez ci-dessous:

 

If you wish to have a quick access to previous "Express Notes N°1" devoted to Scottish distillery called STRATHISLA, please click below:

Express Notes N°1/Strathisla distillery

 

 

Express Notes No 1

 

 

 

EXPRESS NOTES : No 1 : « 10 Notes de DĂ©gustation de STRATHISLA Â»

Mise Ă  jour -Updates: 23/03/2014

 

 

 STRATHISLA

 

Distillerie de Malt Ă©cossaise active depuis 1786 & nom de single-malt.

Strathisla Distillery, Keith, Banffshire AB55 3BS (RĂ©gion du Speyside, Ecosse, Royaume-Uni).

 

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Peut être la meilleure publicité jamais faite au whisky écossais, les toits en pagode de la distillerie STRATHISLA,

sans doute la plus belle distillerie écossaise...et la plus cachée aussi (car on déguste le plus souvent ses whiskies en

effet en tant que composante importante du blended-whisky CHIVAS REGAL)-Photo © Hugh.


En bref : Cette distillerie emblĂ©matique de sa rĂ©gion et de l’Ecosse (c’est l'une des plus reproduites du pays avec ses toits en pagode et son jardin très colorĂ©, une vĂ©ritable image d’Epinal), une des plus anciennes (1786) Ă©tait autrefois nommĂ©e MILTOWN Distillery, et ce jusque dans les annĂ©es 1870. Le single-malt qu'elle produit constitue la charpente des blended-whiskies de Chivas Brothers ltd, filiale du canadien Seagram, sociĂ©tĂ© qui passera plus tard sous le contrĂ´le de Pernod-Ricard. Le 12 ans d’âge faisait partie de la sĂ©lection « Heritage Â» de Chivas. Son conditionnement a Ă©tĂ© totalement rĂ©visĂ© en 2013, la bouteille a perdu sa forme caractĂ©ristique, elle est ronde, et son titrage est redescendu Ă  40 %. Hormis une version brut de fĂ»t (en small batch, voire en single-cask) vendue Ă  la distillerie, STRATHISLA ne commercialise depuis de nombreuses annĂ©es aucune autre version officielle, ce qui est assez frustrant, mais elle autorise, sous licence, la sortie de nombreuses Ă©ditions (en fĂ»ts uniques millĂ©simĂ©s ou en assemblages avec compte d’âge) par la sociĂ©tĂ© de nĂ©goce Gordon & MacPhail, ce qui en fait des versions en quelque sorte semi-officielles. Parmi les autres (rares) Ă  disposer d'un peu de stock, citons tout de mĂŞme la sociĂ©tĂ© Duncan Taylor, qui se permit le luxe de proposer plusieurs 40 ou 41 ans d’âge deux annĂ©es de suite (2007, 2008).

 

 

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La désormais (depuis 2013) ancienne version du STRATHISLA officiel 12 ans (Photo © Hugh).

 

 

1/-STRATHISLA officiel 12 ans, Edition 2009 (et dĂ©sormais l'ancienne Ă©dition), 43 % :

Un des single-malts les plus complexes du Speyside. Floral, vĂ©gĂ©tal, Ă©picĂ©, mais aussi floral et fruitĂ©, il est dĂ©jĂ  bien affirmĂ© mais encore en devenir. LĂ©gèrement fumĂ©, boisĂ© (cèdre), il a une finale courte, mais du charme. Un peu d’eau fait ressortir ses dĂ©licates notes florales. Note confirmĂ©e (confirmed score): 87/100

A complex & spicy Speysider. A bit young & short but refined, complex & seductive enough to entertain.

 

 

2/-STRATHISLA semi-officiel 21 ans (Bottled 2006), emb. GORDON & MacPHAIL, Single-Cask (fĂ»t N °6119, Refill Sherry Hogshead), non filtrĂ© Ă  froid, en exclusivitĂ© pour La Maison du Whisky (144 bouteilles), 45 % :

Un STRATHISLA typĂ©, au superbe nez, dĂ©voilant en bouche des notes propres aux versions âgĂ©es (vĂ©gĂ©tales, très boisĂ©es, Ă©picĂ©es, sèches), mais un peu restreint et austère. Des fruits mĂ»rs, un peu d’astringence, et un peu mystère aussi…oubliez l’eau avec celui-lĂ . Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 92/100

A classic old STRATHISLA, on the dry side of Sherry. Still complex, spicy & fruity, and I'm glad that the oak is still tamed here.

 

 

3/-STRATHISLA semi-officiel 25 ans (Bottled circa 2006), emb. GORDON & MacPHAIL, 40 % : 

Mon premier STRATHISLA âgĂ©, dĂ©gustĂ© en 2006. ExtrĂŞme, dĂ©rangeant par sa typicitĂ©, puis Ă©poustouflant par son expressivitĂ© et sa complexitĂ© (Ă  l’époque je n’ai pu dĂ©tecter que 25 notes aromatiques dans ce whisky!). Copieusement vĂ©gĂ©tal (salade mâche, humus, thĂ© trop infusĂ©) et Ă©picĂ© (piment de Cayenne), il devient peu Ă  peu encore plus complexe, entre autres notes, boisĂ© (cèdre), chocolatĂ© et fruitĂ©, sur un lit de camphre plutĂ´t sec et poussiĂ©reux. Un OVNI monstrueux, avec la puissance d’un whisky Ă  60 % mais titrant….40 %. La version ultĂ©rieure Ă  43 % semble comme « castrĂ©e Â» en comparaison. Inoubliable, et pour vrais connaisseurs…

-Note confirmĂ©e (confirmed score): 97/100 Ă  Hors CatĂ©gorie (to a « Beyond any Category Â» special mention)

The most extreme (& remaining good at the same time !) STRATHISLA ever tasted. More than a Sherry monster, a true ancient malt. Clearly on the dry, dusty, leafy, spicy hot (chili pepper) & camphory side, this is very complex and quite an experience, but has also its elegance. For connoisseurs only. Warning : It has nothing to do with the much weaker nowadays 43 % version.

 

 

4/-STRATHISLA semi-officiel 25 ans (bottled 2009), emb. GORDON & MacPHAIL, (Sherry Butts), Edition titrant Ă  43 % *: A NOTER : La prĂ©cĂ©dente Ă©dition du 25 ans titrait 40 % au lieu de 43 %, et ma critique de la version Ă  40 % concernait une sĂ©lection de fĂ»ts plus ancienne.

Un joli STRATHISLA, plus moderne que la version à 40 %, au nez supérieur à la bouche. Cette dernière est complexe, relativement typée (camphre, fruits mûrs, épices, cèdre, rancio), mais un peu trop retenue, un peu trop lisse, et à la finale assez courte. Un bon malt en soi, mais souffrant la comparaison avec la version 2006 à 40 %.

Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 91,5/100

This one is a much lighter (& restrained) expression than the 2006 one (at 40 % though) but remains a good whisky in itself. It has all the old STRATHISLA house style profile, with typical woody (cedar), spicy (pepper), fruity notes, topped with a hint of camphor, and of course this beautiful mahogany color. It is good but expect a rather short finale.

 

 

5/-STRATHISLA semi-officiel 30 ans (Bottled Circa 2012), emb. GORDON & MacPHAIL, 43 %:

Couleur acajou foncé à reflets rouges. Nez superbe (bois précieux, pruneaux, abricots mûrs, rancio), supérieur à la bouche. Belle attaque en bouche, fidèle au nez, puis plus restreint, avec un boisé menaçant de devenir dominant, mais encore contenu. Elégant et équilibré. Ne pas ajouter d’eau.

-Note sous RĂ©serve (score under reserve): 90/100

This one displays magnificent typical STRATHISLA notes on the nose, a nose which is superior to the palate : Sandal wood, prune, ripe apricot & some rancio. The palate is ok, but again a bit restrained, a bit "oak driven" as well, but still balanced and still delivers elegantly what you expect from an old malt. Don’t add water, or you will destroy it.

 

6/-STRATHISLA semi-officiel 40 ans, MillĂ©simĂ© « 1967 Â» (Bottled 2008 ?), emb. GORDON & MacPHAIL, 40 % : (DĂ©gustĂ© Ă  l’aveugle-tasted blind).

DĂ©bute presque comme un Bourbon, très boisĂ© et Ă©picĂ©, au nez. En bouche, il est complexe, intense et austère, mais aussi très boisĂ©, Ă©lĂ©gant, tourbĂ© et vĂ©gĂ©tal Ă  la fois (sous-bois & camphre). Notes de fruits confits, de fruits mĂ»rs, de chĂŞne imprĂ©gnĂ© de fumĂ©e. Belle longueur en bouche. Celui-ci passe très bien avec quelques gouttes d’eau, mais pas plus. Sur un fil, « au dessus du prĂ©cipice Â» pour le cĂ´tĂ© boisĂ©. Superbe.

-Note confirmĂ©e (confirmed score): 93/100

Starts like a Bourbon whiskey (spicy, woody) but with a smoke twist. Then it gets leafy, but also very fruity, and shows evident signs of age, but is still well balanced. Has more oomph than the 30 y.o. and swims very well if just slightly diluted. The plus here is clearly the presence of peat & smoke layers from deep within the wood.

 

 

7/-STRATHISLA semi-officiel MillĂ©simĂ© « 1964 Â» (Bottled 2008=44 ans), emb. GORDON & MacPHAIL, 43 % :

De couleur ambrĂ©e,Ă  reflets ambrĂ©s, voire rougeâtres profonds. Son nez est somptueux, nettement marquĂ© par le Sherry, très complexe, mais aussi très boisĂ© et très sec. La bouche est de la mĂŞme complexitĂ©, avec beaucoup de finesse, enrobĂ©e de la mĂŞme sĂ©cheresse boisĂ©e. CamphrĂ©e, boisĂ©e, fumĂ©e, mais aussi très Ă©picĂ©e (piment de Cayenne, girofle, muscade, etc…), elle est Ă  la limite de se noyer dans le boisĂ©, mais elle reste superbe, car le Sherry donne des notes vineuses qui compensent le boisĂ© très prĂ©sent. Dilution Ă  Ă©viter. Un beau Speyside, typĂ© et rustique, « borderline Â», mais encore bien bon.

-Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 92/100

Amber color, in deep amber, even reddish reflections. The nose is stunning, sherry driven, very complex, dry & woody. The palate is beautiful as well, and combines a huge presence of wood, spices, smoke, close to be lost in the wood, but is enhanced by some very nice winey notes from the Sherry. A great Speyside malt, typical, austere, but still very good.

 

 

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Le splendide millésime "1960" en version à 50 % (Photo : © Hugh).

 

 

8/-STRATHISLA semi-officiel, millĂ©simĂ© « 1960 Â» (19/01/1960-12/03/2009 = env. 49 ans), emb. GORDON & MacPHAIL* pour La Maison du Whisky, Single-Cask (Cask N° 2548-First Fill SHERRY Hogshead), Limited Edition to 177 bottles, 50 % : Attention : Ne pas confondre avec une autre Ă©dition « 1960 Â», titrant Ă©galement 50 % mais de rĂ©fĂ©rence de fĂ»t 2544 (60 bouteilles), et celle embouteillĂ©e Ă  43 %.

Couleur ambrĂ©e Ă  reflets acajou Ă  rougeâtres. LĂ  encore un nez somptueux, avec plus de profondeur que tous les STRATHISLA dĂ©gustĂ©s jusqu’ici…Très beau fruitĂ©, boisĂ©, et autres notes typĂ©es de la distillerie…Un rien alcooleux. La bouche est tout d’abord très sèche, un peu alcooleuse et vineuse, puis s’adoucit un peu. Complexe (fruits mĂ»rs, très belle qualitĂ© de Sherry, notes intenses de gâteau aux noix Ă©crasĂ©es), au boisĂ© très fin, camphre, Ă©pices (piment, musc, girofle, poivre 5 baies, voire coriandre, etc..). Longue finale très dense et chaude, sur des notes Ă  la fois boisĂ©es, Ă©picĂ©es, fruitĂ©es. Ne pas diluer, mais bien l’aĂ©rer. Devient alors assez charmeur. Encore un superbe STRATHISLA. Merci, Mr Urquhart ! Une des perles du Whisky Live Paris 2009.

- Note Sous RĂ©serve (score under reserve) : 96/100

One of the best STRATHISLA I have come across. This one displays a beautiful depth on the nose, with typical notes hidden at first behind an agressive alcoholic hit. Then, if you take time, you will be rewarded. Dry sherry, dry wood, intense walnut cake notes, camphor, chili pepper, musk, clove, coriander, etc…Hot spicy, fruiy, woody finish, yet still well balanced. Water is forbidden, here ! One of the best drams of Whisky Live Paris 2009…

 

 

9/-STRATHISLA semi-officiel MillĂ©simĂ© « 1970 Â» (Bottled 2010=40 ans), emb. GORDON & MacPHAIL, pour La Maison du Whisky (Dumpy Bottle), Single-Cask (1st Fill Sherry Cask N° 5474), 45 %:

Notice intégrale en français (full tasting note in French here)

Couleur : AmbrĂ©e, Ă  reflets rougeoyants. Nez : Capiteux, marquĂ© par le Sherry, mais probablement « un meilleur nez que celui-ci Â» Ă  cause du verre utilisĂ© lors de la dĂ©gustation, un verre trop long et trop fuselĂ© qui pose des problèmes pour capter les plus subtils arĂ´mes. Bouche : Très douce par rapport Ă  ce qu’on pouvait s’attendre Ă  trouver dans cette gamme/sĂ©lection MDW plutĂ´t sèche ordinairement. Un whisky doux « comme un armagnac Â» (dixit Alexandre Vingtier, de la Maison du Whisky), avec des fruits mĂ»rs, des pruneaux, abricots, et un lĂ©ger rancio, du boisĂ© maĂ®trisĂ©, une certaine « nonchalance Â» dans l’expression, avec beaucoup d’élĂ©gance. Peut ĂŞtre un certain manque de puissance en finale ? Tenue Ă  la dilution : Mauvaise, ce qui est un peu logique, Ă©tant donnĂ© le type de fĂ»ts, alors il faut lui prĂ©fĂ©rer une bonne aĂ©ration (d’oĂą la note basĂ©e sur ce 2 ème critère). Conclusion : Une très joli STRATHISLA, certes loin derrière le millĂ©sime « 1960 Â» de la mĂŞme maison mis en bouteille en 2009, ici le titrage est plus faible et le style plus lĂ©ger, presque aĂ©rien. Pour les amateurs de douceur et de raffinement. 

-Note Sous RĂ©serve (score under reserve): 92/100

A very sweet and well balanced STRATHISLA, « sweet as an Armagnac Â» said once French spirit specialist Alexandre Vingtier. Ripe fruit, apricots, prune, soft wood, a bit of rancio is what you get here. An elegant & (a bit) aerial one, lacking of some oomph, but not of refinement.

 

 

ENFIN, CI-DESSOUS, MON PREFERE DE LA LISTE, ici en notice intĂ©grale en français, plus quelques lignes en anglais : (BELOW, MY FAVORITE STRATHISLA of the whole set)

 

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Le plus beau STRATHISLA dĂ©gustĂ© Ă  ce jour, sans doute... (Photo:  © C.T.)

 

10/-STRATHISLA semi-officiel millĂ©simĂ© « 1957 Â» (Dist. 1957-Bott. 2007=50 ans), emb. GORDON & MacPHAIL, gamme « Reserve Â», First Fill Sherry butt, 43 % :

Notice intégrale en français (full tasting note in French here) :

Couleur : AmbrĂ©e, Ă  reflets cuivrĂ©s. Nez : Somptueux ! Doux et très dĂ©licatement boisĂ©, sans excès. Un vrai miracle. Magnifiques notes fruitĂ©es issues de l’élevage en fĂ»ts de sherry. Les arĂ´mes sont tous harmonieusement fondus entre eux, formant un Ă©quilibre vĂ©ritablement parfait. EnvoĂ»tant. Bouche : Douce, dĂ©licate, soyeuse. C’est du raffinement Ă  l’état pur. Les notes fruitĂ©es sont d’une dĂ©licatesse extrĂŞme. Les notes boisĂ©es, tout aussi complexes (bois prĂ©cieux, bois de santal, cèdre, eucalyptus) sont d’une discrĂ©tion Ă©tonnante. A peine une note vineuse vient elle s’immiscer entre le fruit, le bois et les notes vĂ©gĂ©tales (tabac, sous-bois). Quelques Ă©pices entrent en jeu (gingembre, poivre 5 baies), mais avec modĂ©ration. La finale est très longue et aĂ©rienne, mais si l’attaque est tellement belle et parfaite qu’elle paraĂ®t moins spectaculaire. Peut-ĂŞtre ne lui manque t’il que quelques degrĂ©s supplĂ©mentaires pour atteindre la perfection, mais, très franchement, on n’en est pas loin ici. RĂ©action Ă  l’aĂ©ration : Quelques minutes lui feront le plus grand bien. Tenue Ă  la dilution : Ne pas diluer ce vĂ©nĂ©rable breuvage ! C’est un ordre (sinon, l’on friserait le crime de lèse-maltĂ© !) Conclusion : Sans aucun doute le plus Ă©quilibrĂ© et le plus complexe (avec le « 1960 Â» en version 50 %) des STRATHISLA dĂ©gustĂ©s Ă  ce jour, et certainement un des plus impressionnants par sa sĂ©rĂ©nitĂ©. Un pur bonheur. –Merci beaucoup Ă  Christophe pour ce magnifique sample. Prix estimĂ© Ă  env. 305 €, MdW (en 2008), bien plus maintenant (plus de 500 € en 2014).

-Note confirmĂ©e (confirmed score): 97,5/100 & Hors catĂ©gorie (to a « Beyond any Category Â» special mention)

This one is my favorite of them all. Why ? Because it seems to me that here the balance between woody, floral, fruity, leafy-teaish, winey, spicy notes is perfect. Because it’s old age & a perfect cask gave him a wonderful depth that even the « 1960 Â» vintage can’t completely reach, and the « 1970 Â» even less. Such delicacy, complexity & refinement is rare to find nowadays, and is even more displayed within a somptuous endless finale, aerial but so expressive…such as Kate Bush’s best records.

 

 

 

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