DĂ©gustation chez Vin et Whiskies: Inver House Distillers 24.09.15

 

Reportage sur la dégustation INVER HOUSE Distillers chez VIN & WHISKY

le 24/09/2015 :

 

Mise Ă  jour du : 02/10/2015

 

Le 24 Septembre, une dĂ©gustation concernant certaines distilleries Ă©cossaises du groupe Inver House Distillers (ANCNOC, BALBLAIR, OLD PULTENEY) avait lieu dans l’excellente cave Ă  vins et spiritueux (et bar Ă  vins et Ă  whiskies) nommĂ©e « VIN & WHISKY Â» que les lecteurs de mon site connaissent bien (pour les autres, voir coordonnĂ©es ici: Vin et Whiskies

La dégustation était conduite par le fort sympathique et jeune Tim WADE, ambassadeur de la marque BALBLAIR (mais aussi accessoirement des autres distilleries du groupe), des marques distribuées par La Maison du Whisky. La distillerie KNOCKDHU produisant les single malts ANCNOC n’étant pas toujours présente dans les salons français, il était d’autant plus intéressant de déguster une de leurs nouveautés (pour certaines autres références, voir le reportage sur le Whisky Live Paris 2015, à venir sous peu). Quant à BALBLAIR et OLD PULTENEY, deux distilleries également des Highlands, j’ai eu régulièrement l’occasion de déguster leurs whiskies et j’apprécie leur politique récente de titrage à 46 %, voire parfois de non coloration et de non filtrage à froid. Pas moins de 8 whiskies (et encore, avec le distillat pur, n’ayant pas encore droit à l’appellation whisky, cela faisait 9) étaient en dégustation, une dégustation, à souligner, entièrement gratuite, toujours avec l’accueil chaleureux et discret des maîtres de la maison, Michèle et Charles Claudel. La convivialité est souvent de mise dans ce lieu, propice à conversations transversales, à rencontres, et aussi à une proximité précieuse avec l’invité professionnel lors de la dégustation, ce qui n’est pas toujours possible dans des salons, par exemple.

 

 

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Tim, le symathique ambassadeur des marques du groupe, chez Vin et Whiskies, une adresse qui marche !

Photo © Grégoire Sarafian

 

 

Avertissement : S’agissant de ma première dĂ©gustation publique en phase de rĂ©cupĂ©ration de mes capacitĂ©s olfactives et gustatives après une anosmie partielle, les notes de dĂ©gustation sont Ă  prendre avec une rĂ©serve plus grande qu’à l’accoutumĂ©e, encore que j’ai pu reconnaĂ®tre le statut de distillat pur (ou « new make Â») d'un des Ă©chantillons de BALBLAIR, et ce Ă  près d’un mètre, entre autres tests, ce qui m’a un peu rassurĂ©.

 

LES WHISKIES DEGUSTES ce soir lĂ :

(Tous des SINGLE-MALTS officiels) 

 

Voici les whiskies dans l’ordre de leur dĂ©gustation, après une brève prĂ©sentation de chaque distillerie :

 

 

Distillerie OLD PULTENEY :

 

Cette célèbre distillerie fût fondée en 1826 par James HENDERSON, dans la ville portuaire de Wick, dans les Highlands du Nord, et doit son nom à un particulier qui n’est pas professionnel du whisky, Sir William Johnstone PULTENEY, ce qui est plutôt rare pour une distillerie. C’est, si l’on excepte les distilleries des îles Orcades (Orkney Islands) et les îles Shetlands, la distillerie la plus septentrionale d’Ecosse. En tout cas elle l’était jusqu’en 2013, date ou la distillerie WOLFBURN fut créée dans la ville de Thurso, à environ 30 km au Nord-Ouest de Wick. La distillerie a vu son destin lié celui des pêcheurs de harengs, le personnel de la distillerie étant à l’origine principalement constitué de pêcheurs : Wick était le principal port d’Europe pour la pêche aux harengs), comme à la distillerie CLYNELISH par exemple. La particularité principale de la distillerie est l’absence de col de cygne de son alambic de wash, dont la forme est tronquée par rapport à celle des alambics habituels, c'est-à-dire qu’un autre tuyau repart perpendiculairement au premier (la légende raconte qu’ayant commencé à installer l’alambic, le directeur s’aperçut alors qu’il était trop grand pour la salle des alambics et décida alors de couper son sommet et faire une dérivation horizontale). La distillerie a connu de nombreux propriétaires, dont Hiram Walker & sons, en 1958, Allied Breweries (futur Allied Domecq) en 1961, puis c’est au tour en 1995 du groupe écossais INVERHOUSE Distillers (qui possède également les distilleries écossaises KNOCKDHU, BALBLAIR, BALMENACH, SPEYBURN), qui est lui-même depuis 2006 la propriété du groupe international Thaï Beverages plc. La distillerie a été surnommée la Manzanilla du Nord, allusion à l’usage de Sherry Fino et au style salé, un peu acide du distillat d’OLD PULTENEY. La forme de la bouteille a été conçue pour rappeler celle de l’alambic, notamment avec la partie sphérique vers la base de celui-ci, assez caractéristique. Une grande partie de la production (qui est d’un 1 million à 1,8 million de litres par an, mais il en reste peu pour les single-malts) alimente les nombreux blended whiskies du groupe qui ne sont pas ou peu disponibles en France, comme HANKEY BANNISTER, par exemple, mais aussi le blended whisky BALLANTINE’S du groupe Pernod-Ricard.

Pour en savoir plus, voir la fiche distillerie sur le site:  Old Pulteney Distillery: Presentation

 

1/ OLD PULTENEY « Flotilla 2004 Â», mis en bouteille en 2014 (Edition limitĂ©e pour la France, en collaboration avec La Maison du Whisky), 46 % :

Cette version remplace la version de millĂ©sime « 2000 Â» que je n’ai pas encore chroniquĂ©e sur le site. Il s’agit toujours d’une version Ă©levĂ©e en fĂ»ts ayant contenu du Bourbon. Le terme « Flotilla Â» est une allusion Ă  une petite flotte de bateaux, clin d’œil au mot français de « flotte Â», mais aussi aux rassemblements festifs de vieux bateaux qui ont lieu chaque annĂ©e en Normandie et en Bretagne, et en particulier aux « Tonnerres de Brest Â» de l’annĂ©e 2012 ou fut lancĂ©e la première version « Flotilla 2000 Â».

De couleur or très clair, cette version plutĂ´t lĂ©gère est peu expressive au nez, hormis des notes herbacĂ©es, citriques, des notes d’agrumes frais, assez caractĂ©ristiques. Peu de notes marines Ă  ce stade. En bouche, l’on retrouve ce profil, un peu acide, sur les agrumes, les herbes sauvages, du miel, peut ĂŞtre un peu d’embruns, des Ă©pices douces, et de la sĂ©cheresse, ce sur un fond vanillĂ©. Un peu plus aimable avec quelques gouttes d’eau, mais point trop n’en faut. Ce whisky manque un peu de corps. Conclusion : Un single malt apĂ©ritif pas mauvais, mais pas passionnant, et sur un profil qui m’intĂ©resse peu (si j’ose une comparaison, il me rappelle un CLYNELISH restreint, ou autrement dit un chat sans ses griffes). Le profil des nouveaux AUTMORE officiels (pour les 12 et 18 ans en tout cas) n’est pas très Ă©loignĂ© de celui-ci, mais avec bien plus de punch. P.V.C./MdW (prix de vente conseillĂ©, chez les cavistes dĂ©positaires des produits La M.D.W.) : Autour de 55 € -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 79 Ă  82/100

 

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2/ OLD PULTENEY « Flotilla 2005 Â», mis en bouteille en 2015 (Edition limitĂ©e pour la France de 12000 bouteilles, en collaboration avec La Maison du Whisky), 46 % :

Cette version remplace la version de millĂ©sime « 2000 Â» que je n’ai pas encore chroniquĂ©e sur le site. Il s’agit toujours d’une version Ă©levĂ©e en fĂ»ts ayant contenu du Bourbon. Le terme « Flotilla Â» est une allusion Ă  une petite flotte de bateaux, clin d’œil au mot français de « flotte Â», mais aussi aux rassemblements festifs de vieux bateaux qui ont lieu chaque annĂ©e en Normandie et en Bretagne, et en particulier aux « Tonnerres de Brest Â» de l’annĂ©e 2012 ou fut lancĂ©e la première version « Flotilla 2000 Â».

De couleur or clair (moins que la version 2004), cette version relativement lĂ©gère est assez agrĂ©able au nez. De prime abord, le profil aromatique semble similaire au 2004, avec son cortège d’agrumes, de miel, d’épices et de vanille, mais il y a quelque chose d’autre semble t’il. En bouche, l’on retrouve ce profil, sur les agrumes, les herbes sauvages, les Ă©pices, quelques discrets Ă©lĂ©ments marins, la vanille en arrière-plan, ce cĂ´tĂ© sec, mais il y a quelque chose d’autre : Les esters provenant des fĂ»ts de Bourbon s’expriment davantage (notes de bonbon anglais, de fruits exotiques), et de belles notes de fruits (pommes, surtout) compotĂ©s s’y ajoutent, ainsi qu’une touche de caramel au beurre salĂ©, mĂŞme si l’on n’est certes pas chez ABERLOUR (je pense au 16 ans « Double-Cask Matured Â», une merveille pour ces notes lĂ ). Une plus value certaine. Avec quelques gouttes d’eau (pas trop), l’ensemble devient plus onctueux, avec mĂŞme de belles touches florales. Conclusion : Un single malt apĂ©ritif voire digestif de qualitĂ©, sur un profil proche du 2004 mais plus complexe et plus expressif, ce qui le rend de suite plus intĂ©ressant. P.V.C./MdW: Autour de 55 € -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 89-90/100

 

 

 

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3/ OLD PULTENEY 17 ans, mis en bouteille en 2015, 46 % :

Cette version de la gamme régulière est véritablement le fleuron de la marque à mon avis. Elle peut être irrégulière, parfois, mais elle a été de nombreuses années (et l’est pour cette édition) une des meilleures productions de la distillerie. Sa particularité, est d’être une version certes élevée en fûts ayant contenu du Bourbon, pour 90 %, mais du Bourbon de 2 ème remplissage, mais aussi de 10 % de fûts ayant contenu du Sherry de type Oloroso, et cela se sent. Elle a compris dans le passé, et comprend encore, une part de fûts plus âgés (jusqu’à 21 ans, voire plus), ce qui lui confère une profondeur que n’a pas le 12 ans d’âge (par ailleurs très correct).

De couleur vieil or, il possède un nez très gourmand et riche de notes de fruitĂ©es, de fruits frais et mĂ»rs variĂ©s (fruits jaunes, dont quantitĂ© de pĂŞches, frais et au sirop, mais aussi des abricots secs, des oranges juteuses et de la bergamote confite), mais aussi de notes de fleurs capiteuses (lys, peut ĂŞtre du jasmin), d’épices et d’herbes sauvages. Un nez puissant, dominĂ© par les fruits, très sĂ©duisant. En bouche, il est encore plus gourmand, marquĂ© par ce fruitĂ© très gĂ©nĂ©reux et massif (mĂŞme notes qu’au nez, dĂ©veloppĂ©es), des notes de thĂ© Ă  la bergamote, des Ă©pices variĂ©es (dont du gingembre), toujours les mĂŞmes fleurs capiteuses et du miel toutes fleurs. Les herbes sèches sont en retrait. Tenue Ă  la dilution : Avec un peu d’eau les notes se fondent encore un peu plus entre elles, et dĂ©veloppent un fondu de plus en plus charmeur…Conclusion : Le plus beau OLD PULTENEY officiel abordable, avec le 21 ans, qui est lui sur un registre un peu diffĂ©rent, plus en retrait. Le lot dĂ©gustĂ© ce soir lĂ  s'est avĂ©rĂ© au dessus des deux prĂ©cĂ©dents dĂ©gustĂ©s. Un dessert Ă  lui tout seul. Chaudement recommandĂ©. D’autres notes de dĂ©gustation Ă  venir. P.V.C./MdW: Autour de 95 €, en France (un peu moins cher ailleurs) -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 92-94/100

 

 

 

 

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Distillerie BALBLAIR :

Cette distillerie fondĂ©e en 1790 par James McKeddy, est situĂ©e dans la charmante ville de Tain, non loin de sa voisine, GLENMORANGIE (qui elle date de 1843), dans les Highlands du Nord. D’une capacitĂ© de production quasi-identique Ă  celle d’OLD PULTENEY (1,8 millions de litres d’alcool pur par an), elle sera propriĂ©tĂ© de la famille Ross pendant longtemps (qui fut amenĂ©e Ă  la reconstruire non loin des bâtiments prĂ©cĂ©dents), avant d’être acquise par celui qui en modernisera les installations, Ă  savoir Bertie Cummings, en 1948. Elle sera revendue en 1970 Ă  l’amĂ©ricain Hiram Walker, sociĂ©tĂ© qui deviendra elle-mĂŞme la propriĂ©tĂ© d’Allied Domecq, puis en 1996 Ă  l’écossais Inver House Distillers, qui deviendra une division du groupe ThaĂŻ Beverages Plc en 2006. EquipĂ©e d’une cuve de brassage en acier inoxydable, de 6 cuves de fermentation en pin d’Oregon, ainsi que de deux alambics. Le distillat est vieilli dans 8 chais traditionnels (dits aussi « dunnage warehouses Â»), abritant plus de 26000 fĂ»ts. BALBLAIR est une des 3 distilleries dont le dĂ©cor (l’extĂ©rieur et les chais) a servi comme cadre du film « La Part des Anges Â» de Ken Loach, en 2012. La gamme rĂ©gulière comportait auparavant une belle version d’entrĂ©e de gamme sans compte d’âge nommĂ©e « A creation of the ELEMENTS Â», un 10 et un 16 ans d’âge, tandis que de belles Ă©ditions limitĂ©es avec compte d’âge, comme un 33 ans (en 2000) et un 38 ans (en 2004) figurent parmi les plus beaux malts d’Ecosse Ă  mon sens. Sous l’impulsion du nouveau propriĂ©taire, Ă  l’instar de la distillerie The GLENROTHES, les comptes d’âge disparaissent courant 2006 pour voir apparaĂ®tre, l’annĂ©e suivante quasi-exclusivement que des Ă©ditions millĂ©simĂ©es.

 

 

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 Les trois single-malts BALBLAIR en dĂ©gustation ce soir lĂ  chez Vin et Whisky. Photo Â© GrĂ©goire Sarafian

 

 

4/ BALBLAIR « New Spirit Â» (distillat pur, non vieilli, 21/09/15), Ă©chantillonnĂ© au degrĂ© naturel de 67,9 % :

Il est rare de pouvoir dĂ©guster le distillat pur (en anglais « New Make Â», ou « New Spirit Â») en dehors du cadre d’une visite de distillerie, de salon important, voire de masterclass payante. Ayant dĂ©gustĂ© maintenant plus d’une trentaine de distillats, il Ă©tait d’autant plus intĂ©ressant de le dĂ©guster pour Ă©mettre des comparaisons et tenter de les diffĂ©rencier, ce qui n’est pas toujours aisĂ©. Rappelons que ce type de spiritueux n’a pas le droit Ă  l’appellation « whisky Â» en Ecosse (et au-delĂ ) car il n’a pas Ă©tĂ© vieilli au moins 3 ans et un jour.

De couleur transparente, comme il se doit Au nez, il est puissamment expressif, sur des notes d’eau de vie de prune, voire de quetsche, de fleurs capiteuses (violette, lilas), tandis qu’en bouche, d’autres notes s’ajoutent, des notes d’esters (bonbon anglais, fruits exotiques), et, Ă  moins que je ne rĂŞve, des notes de fruits rouges, discrètes mais prĂ©cises (cerises fraĂ®ches), Ă©galement de pommes rouges et de crème de violette. Avec un peu d’eau le crĂ©meux est renforcĂ© et l’exubĂ©rance fruitĂ©e et florale se fait sentir de plus belle, mais dans un beau fondu plein de douceur et de sensualitĂ©. La finale est très longue. Conclusion : Quasi-phĂ©nomĂ©nal, le distillat de BALBLAIR dĂ©gustĂ© lĂ  est simplement un des tous meilleurs jamais dĂ©gustĂ©s par votre serviteur. Dans le top 5 de ceux dĂ©gustĂ©s….Bon, Ă©videmment, c’est difficile de donner une note chiffrĂ©e Ă  un distillat, aussi je ne le ferais pas, mais je lui dĂ©cerne dirons nous un prix d’excellence…Hors commerce, sauf peut ĂŞtre Ă  la distillerie, en quantitĂ©s limitĂ©es. Pas de notes chiffrĂ©es, mais impression très positive. 

 

 

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Le distillat pur (ou "New Spirit") de BALBLAIR en dĂ©gustation ce soir lĂ  chez Vin et Whisky. Photo Â© GrĂ©goire Sarafian

 

 

 

5/ BALBLAIR millĂ©simĂ© « 2003 Â», mis en bouteille en 2014, n.c.f., rĂ©duit Ă  46 % :

BALBLAIR a choisit depuis plusieurs années de proposer des mises en bouteilles millésimées plutôt que des compte d’âges, dans la plupart des cas, et cela est intéressant, notamment lorsqu’il y a des éditions successives de mêmes millésimes, ce qui permet là encore d’établir des comparaisons.

De couleur or clair, son nez est nettement moins expressif que celui du distillat, c’est normal, le titre alcoolique est aussi bien moindre, mais en attendant c’est un vĂ©ritable choc, comme si la puissance de ce distillat s’était Ă©vanouie dans la nature en l’espace de 11 ans. Le nez est très (trop) lĂ©ger, sur les agrumes, leur aciditĂ©, et les Ă©pices qui vont avec ce caractère herbacĂ© que l’on connaĂ®t aux BALBLAIR rĂ©cents. En bouche, l’on a un mĂ©lange d’agrumes, d’herbes sauvages, de fleurs, d’épices diverses et de caractère citrique, Ă  peine attĂ©nuĂ© par un peu d’eau, qui le rend encore plus lĂ©ger. A Ă©viter…Conclusion : D’un Ă©quilibre relatif, sur le fil du rasoir, cette version est lĂ©gère et vive Ă  la fois, manquant quelque peu de complexitĂ©, de toute Ă©vidence. Elle est correcte, mais je ne la conseille pas particulièrement. P.V.C./MdW: Autour de 62 € -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 82/100

 

 

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6/ BALBLAIR millĂ©simĂ© « 1999 Â», mis en bouteille en 2014, n.c.f., rĂ©duit Ă  46 % :

Cette version est un assemblage de fĂ»ts de Sherry Oloroso de premier remplissage (« First Fill Â») & de fĂ»ts de Bourbon de second remplissage.

De couleur vieil or, elle a un nez complexe, Ă  la fois floral, fruitĂ©, herbacĂ©, Ă©picĂ©, et marquĂ© par les esters. En bouche, ce BALBLAIR est gourmand et pâtissier (entre mille-feuilles et crème brĂ»lĂ©e, avec en sus comme une note de crème anglaise), floral (jasmin, pointe de violette, voire de lys), puis de plus en plus fruitĂ© (fruits secs divers, puis orange, pĂŞche et abricots en gelĂ©e), avec les herbes et les Ă©pices non loin derrière, sur un lit de crème glacĂ©e Ă  la vanille. DĂ©licieux ! Avec un peu d’eau, il devient de plus en plus sexy, les notes pâtissières se fondant avec les notes fruitĂ©es et florales…Conclusion : Un BALBLAIR de premier ordre, fortement recommandĂ©. P.V.C./MdW: Autour de 100 € -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 91 Ă  92, voire davantage (94 ?)/100

 

 

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7/ BALBLAIR millĂ©simĂ© « 1988 Â», mis en bouteille en 2015 (environ 27 ans), SINGLE-CASK (Cask N° 3400 ayant donnĂ© 135 bouteilles), n.c.f., 52,1 % :

Il s’agit d’une version entièrement élevée dans un seul fût ayant contenu du Bourbon, mise en bouteille à 52,1 %, mais rien ne dit sur l’étiquette qu’il s’agirait d’un brut de fût, donc il est possible qu’il y ai eu une certaine réduction.

De couleur vieil or, elle a un nez plus fin que le 1999, plus sec Ă©galement, il est fruitĂ©, herbacĂ©, Ă©picĂ©, et comme marquĂ© par le Sherry, pourtant absent. En bouche, ce BALBLAIR est Ă©galement gourmand, mais sur un profil un peu diffĂ©rent du 1999 : Plus Ă©picĂ©, plus ferme, le palais rĂ©vèle des notes de fruits mĂ»rs divers et d’herbes sèches, il est Ă©lĂ©gant et racĂ©. Difficile Ă  ce stade d’en dire plus. Avec un peu d’eau (attention ne pas trop en ajouter, quelques gouttes suffisent), il devient plus souple et plus abordable, avec un beau fondu des diffĂ©rentes notes, mais demeure toujours un peu fuyant. Conclusion : Un bon BALBLAIR, un peu plus exigeant avec le dĂ©gustateur, plus difficile Ă  Ă©valuer que le prĂ©cĂ©dent. Il est cependant Ă©galement recommandĂ©, mĂŞme si j’ai prĂ©fĂ©rĂ© le prĂ©cĂ©dent. P.V.C./MdW: n.c. (j’ai cru entendre 275 € mais c’est sous rĂ©serve)-Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 89 Ă  93 ?/100

 

 

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 Un millĂ©sime "1988" de BALBLAIR en version single-cask Ă  52,1 %, du punch en perspective. Photo: Â© GrĂ©goire Sarafian

 

 

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Distillerie KNOCKDHU (Single-malt ANCNOC) :

Cette distillerie encore peu connue du grand public fĂ»t fondĂ©e en 1893 par le groupe D.C.L. (Distillers Company Limited), dans la ville de Knock, près de la ville de Huntly (siège du nĂ©gociant Duncan Taylor, mais aussi de la distillerie GLENDRONACH), dans les Highlands de l’Est, Ă  la limite de la rĂ©gion nommĂ©e Speyside. La distillerie est rachetĂ©e en 1988 par le groupe U.D.V. (futur Diageo). Elle est Ă©quipĂ©e d’une cuve de brassage en acier inoxydable de 5 tonnes, de 8 cuves de fermentation en pin d’Oregon, ainsi que de deux alambics Ă  condenseurs pourvus de serpentins (« worm tubs Â»). Seule une dizaine de distilleries environ les utilisent de nos jours. Le distillat est vieilli dans 1 chai moderne (« rack warehouse Â») et 3 chais traditionnels (dits aussi « dunnage warehouses Â»). Il faudra attendre l’annĂ©e 1990 pour voir le premier embouteillage en tant que single-malt sous le nom de KNOCKDHU, et 1993 en sous le nom d’ANCNOC. Le 12 ans d’âge actuel fut lancĂ© en 2003, mĂŞme s’il en a existĂ© longtemps auparavant. La gamme rĂ©gulière comprend un 12, 16, 18, 22 et de manière moins rĂ©gulière un 35 ans. A ceux lĂ  s’ajoutent des versions millĂ©simĂ©es et tourbĂ©es. La production est d’environ 1,9 million de litres d’alcool pur par an, et les fĂ»ts utilisĂ©s sont Ă  grande majoritĂ© d’anciens fĂ»ts de Bourbon, et pour le reste (environ 15 %) des fĂ»ts ayant contenu du Sherry. Le single-malt ANCNOC Ă©tait autrefois souvent tourbĂ©, il l’est de nouveau depuis 2014 seulement dans plusieurs versions (« CUTTER Â», « FLAUGHTER Â», « RUTTER Â» et « TUSHKAR Â»), et depuis cette annĂ©e dans les versions « PEATLANDS Â» et « RASCAN Â».

 

 

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 Les ANCNOC de la dĂ©gustation du jour, le "PEATLANDS" et le 12 ans d'âge. Photo: Â© GrĂ©goire Sarafian

 

 

 

8/ ANCNOC 12 ans, distillerie KNOCKDHU, 2015, 40 % :

Il ne s’agit pas de la dernière version en date, mais de l’avant-dernière, car il y a eu Ă©galement cette annĂ©e une version dite « 6.3 Â», « ISLAY BARLEY Â», tourbĂ©e Ă  258 p.p.m. et titrant 64 % (Ă  la bouteille transparente cette fois, comme pour le « COMUS Â», dit « 4.2 Â»).

De couleur or, Ă  reflets vieil or, son nez est fin, lĂ©ger, sur un registre bien diffĂ©rent des BALBLAIR, de rĂ©glisse, de fruits mĂ»rs (des pommes surtout), mais aussi d’orge maltĂ©e, voire de miel d’acacia. Le palais est marquĂ© par les cĂ©rĂ©ales, dont l’orge, mais aussi par les fruits mĂ»rs, une pointe de rĂ©glisse, de miel et quelques esters (fruits exotiques) en arrière-plan. Cela demeure assez discret, ANCNOC Ă©tant plutĂ´t, dans ces versions jeunes, un malt apĂ©ritif. Correct avec un peu d’eau, mais sans rĂ©vĂ©lation particulière (ne pas trop en ajouter, car ce whisky discret est dĂ©jĂ  bien rĂ©duit). Conclusion : Une jolie version d’introduction Ă  la gamme, assez Ă©quilibrĂ©e, faisant la part belle Ă  l’orge maltĂ©e. P.V.C./MdW : Autour de 50 € -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 85/100

 

 

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9/ ANCNOC « PEATLANDS Â», sans mention d’âge, distillerie KNOCKDHU, Première Edition, 2015, 46 % :

Il s’agit de la 6 ème version tourbée récente de la distillerie, une version réservée à certains marchés (Europe de l’Ouest & de l’Est, Scandinavie) et limitée à 6600 bouteilles. Elle est tourbée mais de manière très modérée, avec un taux de phénols annoncé à 9 p.p.m. seulement, soit trois fois moins environ que LAPHROAIG ou CAOL ILA, déjà modérément tourbés dans leurs versions courantes. La distillerie précise par ailleurs que le whisky est un assemblage de fûts de chêne américains (ayant contenu du Bourbon) de plus de 10 ans d’âge.

De couleur or clair, son nez est fin, de prime abord lĂ©ger et lĂ©gèrement fruitĂ© (miel et pommes mĂ»res), puis rapidement submergĂ© d’une belle tourbe bien fine, ornĂ©e de touches de rĂ©glisse. En bouche, l’on retrouve ce cĂ´tĂ© fruitĂ© modĂ©rĂ© et rĂ©glissĂ©, de malt un peu vert, Ă©lĂ©gamment enchâssĂ© dans un cocon de tourbe mi-grasse, mi-sèche rappelant immĂ©diatement certains ARDMORE de nĂ©goce. Quelques Ă©pices pointent leur nez, mais demeurent sagement dans le rang, dans un ensemble harmonieux. L’orge maltĂ©e est ici un peu en retrait par rapport Ă  la version de 12 ans d’âge. Avec un peu d’eau (point trop n’en faut), une certaine suavitĂ© se dessine mĂŞme, et de discrètes notes d’amandes et de caramel naturel apparaissent. Pas mal ! Conclusion : Une belle surprise que ce « PEATLANDS Â», parfaitement Ă©quilibrĂ© et susceptible de concurrencer les Islay modĂ©rĂ©s et les offres Ă©cossaises plus « continentales Â» (comme par exemple ARDMORE et BENRIACH). PlutĂ´t recommandĂ© ! P.V.C./MdW : Autour de 70 € -Note sous rĂ©serve estimĂ©e Ă  : 90/100

 

 

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